[Elina]

Je suis restée seule sur ce toit bien après qu’il soit parti.
Le froid ne me faisait rien.
C’est autre chose qui me gelait de l’intérieur.

Son parfum était encore dans l’air.
Ses mains encore sur ma peau.
Et cette peur dans ses yeux, juste avant qu’il ne me quitte en courant.

Claire.

Je ne l’ai jamais rencontrée, pas vraiment.
Mais son ombre, elle, plane partout.
Dans ses silences, dans ses absences, dans la manière dont il hésite avant de me toucher.

Je descends les escaliers, le cœur lourd.
Mais quelque chose me fait ralentir.
Une impression étrange, comme une sensation… qu’on m’observe.

Je m’arrête.
Je me retourne.
Personne.

Mais je le sens. Quelqu’un était là.

Et soudain, une certitude me glace :
Quelqu’un nous a vus.

[Monsieur Deveraux]

La porte claque derrière moi.
Claire est debout, au milieu du salon. Elle me regarde sans bouger.
Ses bras sont croisés. Son visage, fermé.
Mais ses yeux… ses yeux me transpercent.

— Tu étais avec elle. Ce soir.

Je ne réponds pas. Je ne nie pas non plus.

Elle s’avance, doucement. Sa voix est calme, trop calme.

— Depuis combien de temps, Antoine ? Depuis combien de temps tu me trahis avec cette fille ?

— Ce n’est pas…

— Ne mens pas.

Je ferme les yeux. J’aimerais trouver une excuse, un mot pour effacer ce que j’ai fait.

Mais rien ne vient.

— Elle t’a changé, dit-elle. Tu souris autrement. Tu rentres tard. Tu ne me regardes plus.
Et tu crois que je ne le vois pas ?

Je voudrais lui dire que ce n’est pas sa faute. Que ce que je ressens pour Elina n’a rien à voir avec ce qu’on a vécu, elle et moi.
Mais ce serait un mensonge.

Parce que tout est lié.

— Je ne voulais pas que ça arrive, Claire.

— Mais c’est arrivé.

Elle baisse les yeux. Sa voix tremble :

— Est-ce que tu l’aimes ?

Je ne peux pas répondre.

Et ce silence-là, c’est pire qu’un aveu.

[??? - La silhouette]

Depuis des jours, elle observe.
Depuis ce soir, elle sait.

Elle a tout vu.
Les regards. Les mains. Les lèvres.
Les caresses interdites, sur ce toit, dans cette lumière dorée qui rend tout trop beau pour être réel.

Elle n’a rien dit.
Pas encore.

Mais ce soir, elle a pris des photos.
Et elle les regarde encore, une à une.
Avec une froideur presque clinique.

Puis elle ouvre sa messagerie.
Destinataire : Claire Deveraux.

Message :
"Je pense que vous devriez voir ça."

Et elle envoie l’image.
Elina. Monsieur Deveraux.
Enlacés. Trop proches. Trop clairs.

Un poison silencieux, envoyé dans l’ombre.

[Elina]

Je suis dans mon lit.
Je serre l’oreiller contre moi, encore habillée.
Je n’ai pas bougé depuis que je suis rentrée.

Je regarde son nom sur mon téléphone.
Je veux écrire. Je veux savoir.
Mais quelque chose me retient.

Et si tout était fini ?
Et si Claire lui avait dit : c’est moi ou elle ?
Et s’il avait choisi… elle ?

Je veux croire en lui.
En nous.
Mais dans le noir, les doutes sont plus forts que tout.

Je ferme les yeux.
Je me revois contre lui, sur le toit, dans ses bras.
Son souffle contre ma peau.
Ses doigts tremblants sur mes hanches.
Et je me dis, même si ça doit finir demain…
je ne regrette rien.

[Monsieur Deveraux]

Mon téléphone vibre.
Numéro inconnu.

Je l’ouvre.

Un message.

Une image.

Je la vois, elle. Elina. Moi.
Le toit.
Tout y est.

Et en dessous, juste deux mots :
“Je sais.”

Mon cœur s’arrête.

Quelqu’un nous a vus.
Quelqu’un nous suit.
Quelqu’un sait.

Je relève la tête.

Claire entre dans la pièce, le téléphone dans la main.
Ses doigts tremblent. Ses yeux aussi.

Elle a reçu la même image.

Et cette fois, il n’y aura plus de retour en arrière.

Hellooo !

Et voila pour ce chapitre, comme vous avez vu la silhouette est revenu et à tout dévoilée !! mais qui c’est ? on le sera dans les prochain chapitre !

Bisous Bisous !!!

Xo.Xo <3