Depuis cet après-midi, rien n'était plus pareil.
Élina ne voyait plus Monsieur Deveraux qu’à travers un voile de douleur et de désir entremêlés.
Elle se forçait à l’ignorer, à baisser les yeux, à redevenir l’élève sage qu’elle avait toujours été.
Mais dans les couloirs, dans les regards furtifs qu'ils échangeaient, tout continuait de brûler.
Ce vendredi, le lycée organisait une session de révision pour les élèves volontaires.
Élina y alla sans réfléchir, son carnet de français sous le bras, son cœur battant plus vite qu’il ne l’aurait dû.
La salle était presque vide quand elle entra.
Deux ou trois élèves discutaient au fond de la classe.
Monsieur Deveraux était là, accoudé à son bureau, ses lunettes sur le nez, corrigeant un paquet de copies.
Quand leurs regards se croisèrent, quelque chose vibra entre eux, imperceptible aux yeux des autres.
Élina s’installa au premier rang, juste sous son regard.
Elle n’avait pas besoin de réviser.
Elle était venue pour lui.
Pendant une heure, elle l'observa du coin de l’œil.
Chaque mouvement de sa main sur les copies, chaque plissement de ses lèvres concentrées était une torture douce.
Quand les autres élèves s’en allèrent un à un, un sentiment de panique mêlé d'excitation monta en elle.
Bientôt, ils furent seuls.
Seuls dans cette salle trop grande, trop vide, trop dangereuse.
Monsieur Deveraux se leva lentement, passant une main dans ses cheveux bruns avec un geste nerveux.
— Tu as besoin d'aide pour quelque chose ? demanda-t-il, la voix un peu rauque.
Élina releva les yeux vers lui.
Elle aurait dû dire non.
Elle aurait dû partir.
Mais elle répondit :
— Peut-être...
Il s'approcha.
Chaque pas semblait résonner dans sa poitrine.
Lorsqu'il se pencha légèrement sur son bureau pour voir ce qu’elle écrivait, son bras effleura le sien.
Un contact si léger, si infime, mais qui fit frissonner tout son corps.
Il ne recula pas.
Son parfum l’enveloppa, mélange de bois et de savon frais.
Leurs épaules se touchaient presque.
Leurs souffles s’entremêlaient.
— Montre-moi ce que tu ne comprends pas, murmura-t-il.
Sa voix était trop basse, trop douce.
Élina n’enregistrait plus rien.
Elle ne voyait que lui.
Ne sentait que la chaleur de son corps tout près du sien.
Elle posa sa main sur le cahier, et sans vraiment réfléchir, sa paume toucha la sienne, du bout des doigts.
Un geste innocent.
Mais il tressaillit légèrement.
Le temps sembla s’étirer.
Il ne bougea pas.
Il ne repoussa pas sa main.
Au contraire.
Ses doigts se tournèrent à peine, frôlant les siens.
Un geste minuscule, mais qui valait toutes les déclarations du monde.
Leur contact se fit plus affirmé.
Élina sentit ses doigts glisser lentement contre les siens, comme une caresse à peine consciente.
Elle osa lever les yeux.
Son regard rencontra le sien.
Ce n'était plus du trouble.
Ce n'était plus de l'interdiction.
C'était du désir.
Pur, brut, dévastateur.
Il respira profondément, comme s’il luttait contre quelque chose de monstrueux en lui.
— Élina... souffla-t-il, presque dans un gémissement.
Il ferma les yeux un instant.
Quand il les rouvrit, il recula d'un pas brutal, brisant le contact.
— Tu dois partir, dit-il d'une voix brisée.
Elle ne bougea pas.
Elle le regarda.
Elle le regarda avec toute l'innocence, toute l'ardeur qu’elle ne savait plus cacher.
— S'il te plaît, insista-t-il, la voix pleine de douleur.
À regret, Élina referma son carnet et se leva.
Mais au moment de passer près de lui, il fit un geste qu’il sembla regretter aussitôt :
il effleura ses doigts du bout des siens, comme pour retenir, comme pour s'excuser.
Un frisson violent la traversa.
Elle passa la porte.
Elle n’osa pas se retourner.
Si elle l'avait fait, elle aurait vu Monsieur Deveraux adossé contre son bureau, le visage enfoui dans ses mains, comme un homme qui venait de franchir un seuil qu’il ne pourrait plus jamais effacer.
salut tout le monde.
Et voilà, que ce chapitre, entre Élina et Monsieur Deveraux, s’achève. La tention augmente de plus en plus, Élina montre son désire pour son professeur avec des gestes, mais est ce que tout ce passera bien avec ce qu’il c’est passer ? On verra…
Rendez-vous au prochain chapitre qui va être plus intense et peut-être triste vous verrez bien.
bisous bisous !
Xo.Xo <3