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Chapitre 10

Quelques danses plus tard, je rejoignis Tina qui se trouvait près de la table à boissons, en compagnie de deux filles et trois garçons. Je me plaçai derrière elle et l'a pris délicatement par les hanches, ne m'ayant pas entendu arriver, elle sursauta. Lui faisant comprendre que ce n'était que moi, elle se cala dans mes bras dont je venais de lui ouvrir l'accès complet, se reposant sur mon torse.

Cette action, eu pour effet de faire stopper l'élan du plus petit des trois garçons présents. Lui faisant réaliser qu'elle avait un petit ami et qu'il n'était pas question qu'il l'approche, anéantissant, par la même occasion, tous ses rêves de conquête.

 Cela fut encore plus vrai lorsqu'il vit, qui il avait comme rival. Ce n'était plus la petite grimace d'agacement qu'il arborait encore un peu plus tôt, sa seule volonté était désormais de fuir la partie, le plus rapidement possible, et ce fut ce qu'il fit. Beaucoup de fierté se fit ressentir en moi.

Attrapant la main de Tina, je l'emmenai sur la piste de danse, la musique venait de changer et entamait un slow avec la chanson Shallow. Calé contre mon torse, sa tête dans le creux de mon épaule, on dansait, suivant le rythme de la musique. Il n'y avait plus rien autour de nous, juste elle et moi.

Ainsi coupé du monde, je ne vis pas Levinson nous fixer, avant de s'en aller, pas plus que je ne vis Rayan qui coupa sa dispute qu'il menait – encore – avec mon meilleur ami, pour suivre le sien.

⟣⟡⟢

Rayan avait fait sa réapparition quelques instants plus tard, mais Levinson, lui, avait disparu durant le reste de la soirée.

En ce qui concernait Freman, enfin, la présumée Freman, parce qu'autant, Rayan et Levinson, je pouvais les reconnaître même avec un masque, elle, pas du tout. Au vu de l'attention que je lui accordais chaque jour, c'était impossible. Cependant, j'avais émis l'hypothèse comme quoi c'était elle, puisqu'elle était arrivée au bras de ma Némésis.

Donc, Freman, dès que Rayan fu revenu, lui avait sauté dessus et ne l'avait plus quitté, malgré tous les efforts que l'autre avait mis pour s'en débarrasser.

Je n'avais remarqué la disparition de Levinson qu'à la fin du slow, sans spécialement m'en alarmer. Au bout d'un moment, le temps finit toutefois par me sembler long. Et il avait fini par réapparaître bien plus tard dans la soirée, seulement après la clôture des votes, pour l'annonce des résultats.

Quand Rayan l'aperçut, il se dépêcha de le rejoindre et de le stopper, avant qu'il n'arrive jusqu'à moi. Son ami lui adressa un sourire qui se voulait rassurant et Rayan, abaissa ses épaules dans un soupir, rendant les armes et se décala, lui laissant l'occasion de me rejoindre.

— Prêt à perdre Davidson ?
— Tu aimerais, Levinson.

Je resserrai ma prise sur la main de Tina qui se colla contre moi, la fille que je supposais être Freman nous rejoignit et se cala dans les bras de mon rival. On se souriait, se défiant, les résultats allaient être annoncés.

L'hôte de la soirée, et celle qui s'apprêtait à dévoiler le résultat, se trouvait être une de nos connaissances à Levinson et moi, c'était même une bonne camarade, on avait fait nos deux dernières années de lycée ensemble. J'adorais Diana, cette fille était incroyable, j'étais ravi de la voir ici.

Lorsqu'elle alla chercher l'enveloppe qui contenait les résultats, on lui murmura quelque chose à l'oreille. Un léger tic apparut sur son visage, montrant son agacement, elle soupira profondément, se frappant la tête d'une de ses mains, avant de prendre place sur scène.

— Écoutez-moi ! Je vais annoncer les résultats qui ont été comptés trois fois, pour toujours rester le même, donc nous ferons avec. Comme vous le savez, les premières années ne peuvent être élues, ce qui, je pense, avait évité le souci l'année passée. Toutefois, je ne suis pas très étonnée de la situation dans laquelle nous sommes, j'ai seulement l'impression d'avoir fait un bond de deux ans dans le passé.

Elle sourit calmement.

— Salieri, Mozart. Je suis certaine que, même en le faisant exprès, vous n'y arriverez pas...

Diana tourna la tête dans notre direction et nous sourit d'un air de madame, je sais tout. Je ne doutais pas un seul instant qu'elle avait deviné qui nous étions, vu l'air amusé qu'elle affichait, il n'y avait même aucun doute. Je lui rendis son sourire.

— Allez, venez nous rejoindre, je suis obligée de vous nommer roi à égalité.

La foule nous applaudissait. J'étais abasourdi. Comment ça, « nous » ? Comment ça, une égalité ? Avec Levinson, on se fixait durement, notre animosité à son apogée. J'étais dégoûté de ne pas l'avoir battu, cela était probablement réciproque.

Nos amis s'acharnaient les uns contre les autres, eux aussi, à la suite de cette annonce. Enfin... Tina et Freman étaient en train de sortir les griffes l'une envers l'autre, Stan s'acharnait contre Rayan, mais lui, lui était stoïque. Il écoutait seulement Stan déblatéré, sans réagir à ses provocations.

On était obligé de faire avec, alors on s'avança vers Diana qui jubilait. Je lui lançai un regard meurtrier, en voyant qu'elle se moquait ouvertement de nous.

— Inutile de me regarder comme cela, je n'y suis pour rien, ils ont voté.

Levant le bras, elle désigna la foule, puis nous dépassa, pour se remettre au-devant de l'estrade.
Tout en passant entre Levinson et moi, elle murmura :

— Bravo, rivaux dans le fictif et le réel, mais toujours ensemble à la première place !

S'il me restait des doutes, elle venait de les balayer d'un revers de manche, définitivement, elle savait qui nous étions, d'où le fait qu'elle avait si bien pris mon regard de tueur.

— Bon ! Maintenant, je vais annoncer le titre de reine ! Cette fois, il n'y a aucune égalité, j'ouvre l'enveloppe, et c'est une victoire écrasante de...

Elle laissa planer le suspense. Tout le monde était accroché à ses lèvres.

— Moi !

Diana venait de laisser la salle sous le choc, si l'expression —tomber sur les fesses — était prise au pied de la lettre, je pense que nous serions tous à terre. Elle fixa la salle d'un air dépité et soupira.

— Vous n'êtes vraiment pas drôle ! C'était une blague, la véritable reine est l'amante de Mozart, rejoins-nous, ma belle !

Tina ? Tina avait gagné ? Génial ! Elle vint vers nous et me déposa un baiser sur les lèvres, se plaçant fièrement à mes côtés.

Stan sautait de joie, Freman rageait, Tina rayonnait, Rayan s'en fichait ouvertement, quant à Levinson... Je me tournais vers lui pour pouvoir observer ses réactions et fus surpris de voir qu'il me regardait avec intensité, pour autant, son visage ne laissait rien transparaitre, il était fermé. Seul son regard exprimait quelque chose, et ce quelque chose était très, très puissant, malheureusement, j'étais incapable de déchiffrer ce que c'était.

Un long frisson parcourut toute la surface de mon dos.

Ma Némésis me tourna le dos et partit. Je prévins Tina que je revenais et m'en allai à sa suite. Je le rattrapais quelques mètres plus loin.

— Attends Levinson !

Il s'arrêta et soupira, se tournant vers moi.

— Quoi ?
— La prochaine fois, c'est moi qui gagnerai !

Suite à ma réplique, il ferma les yeux et me sourit légèrement, avant de me tourner le dos à nouveau. Son sourire me troubla, il avait semblé triste, peiné, ou même... Douloureux. Mais pourquoi afficherait-il un tel sourire ? Je le vis abaisser ses épaules qu'il avait dues, sans que je l'aie remarqué, se crispées et me répliqua :

— Mais tu as déjà gagné, Davidson.

Sur ces mots, il me laissa, quittant la soirée par la même occasion. Je n'avais rien compris à ce qui venait de se passer. Qu'avait-il voulu dire par : j'avais déjà gagné ? Je n'avais pas gagné aujourd'hui, comme en dix-neuf années de vie. Soit les gens faisaient en sorte que l'on ne puisse pas réellement s'affronter, et s'il s'avérait impossible de faire autrement, on finissait toujours à égalité, ce qui menait souvent à l'accrochage. Alors qu'avait-il voulu dire par là ?

Rayan passa à côté de moi d'un pas rapide. Je l'attrapais au vol par la manche de son costume et il se retourna furieux.

— Lâche-moi !
— Non ! Qu'a-t-il voulu dire par « j'avais déjà gagné » ?

Pas besoin d'énoncer de prénom, je savais qu'il avait compris de qui je voulais parler. C'était devenu naturel après toutes ces années.
Il se mit face à moi et me toisa de toute sa hauteur, son regard était vraiment furieux. Je ne m'étais pas attendu à une telle réaction.

— Je n'ai strictement rien à te dire Davidson, j'ai, de plus, vois-tu, un meilleur ami à aller récupérer avant qu'il ne m'invente je ne sais quoi, qui pourrait engendrer des catastrophes. Maintenant, lâche-moi !
— Je ne te lâcherai pas. J'ai trop besoin de réponse !
— Mais tu sais très bien que je ne suis pas la bonne personne pour y répondre Davidson.

Sa voix et son expression s'étaient adoucies, elles avaient mimé un air légèrement triste et je perdis toutes convictions, lui permettant ainsi de se défaire de mon emprise. Je ne cherchai pas à le retenir plus longtemps.

— Il ne me les donnera jamais, nous parlons de lui et moi.
— C'est en effet l'issue la plus probable. Il croit en ses convictions et crois-moi, s'il ne veut pas dire les choses, il ne dira rien. Je n'ai jamais connu une personne plus bornée que lui.

Rayan marqua un petit temps de pause, comme s'il hésitait à continuer.

— Mais tu sais, aujourd'hui, étonnamment, je ne l'ai jamais connu aussi proche de la rupture, son masque social et son esprit n'ont jamais été à ce point fêlés qu'en ces temps.

Son regard devint trouble, ses yeux se remplirent de tristesse et de regret, le sourire qui ornait son visage avait l'air blessé, abattu. Il avait raison. Depuis que je connaissais ma Némésis, jamais je n'avais vu autant d'expressions émaner de lui. Lui qui était toujours souriant. Jamais je n'avais vu son masque parfait, autant fissuré. Mais... Levinson n'était pas le seul dans ce cas-là.

Jamais non plus, je n'avais vu Rayan afficher des expressions si douloureuses. Lui qui était toujours d'un calme légendaire, toujours un air neutre, se fichant de tout et de tout le monde, si l'on omettait, bien évidemment, les fois où il s'adressait à Stan ou moi.

Il tourna les talons, prêt à se lancer à la poursuite de Levinson, mais, pendant un instant, j'eus l'impression qu'il se trouvait dans un énorme conflit intérieur.
Il me laissa après avoir dit ces derniers mots, des derniers mots qui me tordirent le cœur.

— Je ne sais plus comment et que faire pour le protéger.

Que voulait-il dire par là ? Que signifiait cette phrase, comme quoi, il n'était plus capable de protéger Levinson ?

Moi qui cherchais des réponses à mes questions, je n'en avais toujours pas trouvé et, bien au contraire, une venait de s'ajouter à la liste.

Je restais figé pendant plusieurs minutes, le temps de digérer notre courte conversation.

Je n'arrivais qu'à une seule conclusion. Ces deux-là me cachaient quelque chose, et je voulais le découvrir.

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