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Chapitre 6

Je n'avais pas reparlé à Levinson depuis la fois sous l'arbre et, depuis, plusieurs semaines étaient passées. Enfin, je ne lui avais pas reparlé comme cette fois-là, car autrement, nous avions repris nos habitudes. Ce qui semblait avoir eu du bon, puisque cela avait eu l'air d'apaiser Tina.

Après la scène qu'elle m'avait faite, je ne lui avais plus adressé la parole pendant plusieurs jours et après trois jours à l'ignorer totalement, elle était venue me présenter ses excuses, je lui en avais adressé aussi. Je savais, au fond de moi, que j'avais aussi mes torts. On avait discuté et décidé de passer au-dessus de cette querelle, après tout, on était ensemble depuis si longtemps. On avait tous les deux dépassé les limites de l'autre, le principal, c'était d'en avoir eu conscience.

Ma vie avait repris son cours normal. Avoir une conversation avec Levinson, qui pouvait être qualifié comme normal, m'avait, moi aussi, apaisé. J'arrivais à dormir de nouveau. Malgré cela, j'essayai tout de même de faire en sorte de ne pas le croiser en dehors des cours, que ce soit dans les couloirs ou toutes autres parties de la fac.

Tout ce que je désirais, c'était de ne plus penser à lui, parce que je n'avais rien compris à ce qui m'était arrivé et que je ne comprenais rien, dans la globalité, de tout ce qui était arrivé. Et je détestais ne rien comprendre.

Néanmoins, entre lui et moi, quelque chose avait changé, indéniablement. Est-ce que ça venait du fait qu'il s'était un peu dévoilé à moi ? Je n'en savais rien, mais il semblait, tout de même, que nos disputes se faisaient moins piquantes que dans le passé, comme si quelque chose s'était tari. En tout cas, c'était ce que je ressentais, je le détestais toujours, mais je ne voulais plus le blesser autant.

Tous ces changements étaient-ils vraiment venus d'une simple conversation ?

⟣⟡⟢

Le cours auquel j'assistais depuis bientôt une heure, avait de base, très bien commencé, jusqu'à ce qu'un objet qui était aussi de base dans ma main, arrive malencontreusement jusqu'au crâne de Rayan. Le stylo m'avait échappé des mains quand j'essayais de le garder à distance de Stan qui voulait me le voler. Ce fut à ce moment exact, qu'une guerre avait éclaté, Rayan n'ayant pas apprécié de s'être pris un objet volant et ne croyant pas une seconde à mon innocence.

J'avais beau bientôt avoir vingt ans, à priori, balancer des boulettes de papier ou des stylos à la tête de Rayan et Levinson, m'amusait toujours autant. On devait probablement avoir l'air d'enfant de cinq ans à se chamailler de la sorte, mais ça n'en restait pas moins amusant.

Tina et Abigaelle avaient fui la zone de combat, dépitées par nos comportements, et heureusement pour nos camarades, on était tout au fond de la salle, donc ils ne risquaient pas grand-chose.

Une voix calme, mais ferme provenant du, nous fit cesser notre affrontement, en une fraction de seconde.

— Levinson, Davidson, comme mon cours a l'air de fortement vous intéresser, je propose de vous mettre un travail supplémentaire, qui comptera dans votre moyenne. Un petit exposé, ça vous dit ? Évidemment, vous devez le faire à deux.

Ah, on s'était fait repérer.

Je mis quelques secondes à comprendre ce que le professeur venait de dire et, lorsque mon cerveau réalisa, une panique m'envahit.

— Vous voulez dire lui et moi ? Nous deux ? Ensemble ?

La voix de Levinson et la mienne avaient été en parfaite synchronisation, aucun de nous deux ne voulant se coltiner l'autre.

— Je ne reviendrai pas sur ma décision, cela ne vous fera pas de mal de travailler un peu ensemble.— Non !
— Cette note comptera pour deux fois dans votre moyenne du trimestre. Bon travail, les garçons !

Mon monde s'écroulait. Pourquoi devait-on travailler ensemble ? Pourquoi étions-nous les seuls à avoir pris ? Rayan et Stan n'avaient rien, ils étaient de la partie eux aussi ! J'allais devoir le supporter, c'était impensable.

Je me retournai vers lui pour observer sa réaction, m'attendant à quelque chose proche de la rébellion, par conséquent, je fus étonné de voir Levinson muré dans un silence sans précédent. La main de Rayan était posée sur son épaule comme un signe d'encouragement. Je lui étais à ce point désagréable ? Enfin, pour moi, il l'était, donc je supposais que c'était réciproque. Mes nerfs étaient piqués à vif, à moins que ce ne fût mon égo.

Levinson n'avait pas pipé mot après la sentence, il n'avait d'ailleurs rien fait d'autre que de fixer le tableau blanc, droit devant lui. Freman avait bien essayé de le sortir de son mutisme, mais rien à faire, il était resté terré dedans. Rayan avait fini par renvoyer Freman face à son insistance, on aurait dit qu'il s'inquiétait vraiment pour son ami. C'était réellement si horrible pour lui ? Il me haïssait à ce point ? Moi qui pensais qu'on avait avancé.

Quoiqu'il en fût, quand la cloche retentit, Levinson fut le premier debout et se précipita vers le bureau de notre professeur, l'air complètement désespéré. C'était ma personne qui le mettait dans cet état ? Je me rapprochai de plusieurs pas pour pouvoir entendre leur conversation.

— Monsieur, s'il vous plaît ! Je ne veux pas et je ne peux pas travailler avec lui, s'il vous plaît, comprenez-moi et annulez ce devoir ! C'était puéril et on ne recommencera plus.
— Non. Ça suffit. Quand quelque chose a lieu dans cet établissement, c'est toujours vous deux. Le corps enseignant commence à craindre de plus en plus un débordement de votre part. Vous êtes des adultes et vous agissez comme des enfants de huit ans. On n'est pas là pour faire la police.
— Je promets d'arrêter de me battre avec lui, mais par pitié ne m'obliger pas à travailler avec !

— Ma présence t'est si insupportable, Levinson ?

Il se retourna, surprit de mon intervention, il ne devait pas se douter que j'étais derrière. Une légère douleur passa sur son visage, mais son expression dure refit surface comme à chaque fois, me faisant même douter de l'existence de ce que j'avais vu. Je devais même certainement l'avoir rêvé. Il reprit donc d'un ton froid.

— Oui.

J'allais répliquer, néanmoins, le prof en décida autrement.

— Sortez d'ici, ma décision n'est pas discutable. Si vous ne le faites pas, toute votre moyenne chutera. Le choix vous revient.

On devait se rendre à l'évidence, on allait devoir coopérer et travailler ensemble. Il sortit de la salle d'un pas rageur, suivi de Rayan. Il pesta pendant de longues secondes avant de se tourner vers moi.

— En fin d'aprèm, dix-sept heures trente à la bibliothèque.

Et il s'en alla, sans même avoir eu ma réponse, et si je refusais ? Je pourrais avoir des choses de prévues tout de même ! Il pourrait me laisser le choix, me prendre en considération. Enfin... À la vue de son regard, il valait mieux que je respecte ses ordres. Mais un Davidson n'obéissait jamais aux ordres.

Qu'il aille au diable.

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