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Emma_mchrd
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Chapitre 9

Sierra

Je pris quelques secondes pour réveiller tout mon corps, puis me levai de mon lit. Mon corps me tirait de partout. J'avais très mal dormi cette nuit.

Les flashbacks d'hier me revinrent. J'essayai de les chasser, mais j'en fus incapable. Ce moment me hanterait probablement pour le reste de ma vie.

J'arrivai dans la cuisine et vis Lev qui – bizarrement – n'avait pas l'air de mauvaise humeur.
— Salut, me dit-il.
— Salut.
— Tiens, j'ai fait des pancakes.

Bizarre...

— Ça va ? lui demandai-je.
— Oui, pourquoi ?
— Rien. Merci.

Je pris une bouchée de pancake. Je ne me lasserais jamais du goût de sa cuisine. C'était la seule chose qu'il réussissait vraiment.

— Ça te dit qu'on aille se faire un ciné aujourd'hui ? proposa Lev.

— Qu'est-ce qui t'arrive aujourd'hui ?
— De quoi ?
— Le sourire, le "salut", les pancakes, le ciné ? Tu ne fais pas ça d'habitude. C'est à peine si tu me jettes un regard depuis que t'as emménagé. Bien que ça ne me déplaise pas qu'on se parle peu.
— Je pense juste que, si nous cohabitons, il vaut mieux s'entendre et arrêter de se détester sans raison.
— Tu vois ! Depuis que t'es là, c'est bien la première fois que je t'entends faire une phrase aussi longue.

Il leva les yeux au ciel et reprit :
— Du coup, le ciné ? J'ai vu qu'il y avait un film qui avait l'air pas mal.
— J'ai presque plus d'argent.
— Je paie. Prépare-toi pour 11 heures.
— De un, je n'ai pas dit oui. Et de deux, tu veux que je sois prête en une heure ?
— T'as tout compris.

Il était malade.

Je finis de manger, puis partis à la salle de bain.
Une fois propre, je séchai mes cheveux et me maquillai.
Un maquillage simple : crayon dans la muqueuse, mascara, anti-cernes, rouge à lèvres.

Je m'habillai, et me voilà fin prête.

Je rejoignis le salon, où Lev m'attendait, au téléphone.
— Je te laisse, dit-il avant de raccrocher.
— C'était qui ? demandai-je.
— Personne d'important. T'es prête ?
— Oui, on peut y aller.

Nous descendîmes jusqu'à sa voiture. Je ne l'avais jamais vue auparavant : une Lamborghini.

Tu m'étonnes qu'il n'ait plus d'argent, s'il avait claqué tout son fric là-dedans.

— Elle est magnifique, murmurai-je.
— Après vous, mademoiselle, fit Lev en m'ouvrant la portière.

— Merci...

Il était étrange, aujourd'hui. La haine envers une personne ne disparaissait pas si vite.
Mais je n'allais pas m'en plaindre. Un peu de répit nous ferait du bien à tous les deux.

Nous arrivâmes devant le cinéma. Le parking était désert, tout comme l'intérieur du bâtiment. Ce n'était pas le meilleur quartier.

Il faisait étonnamment beau. Beaucoup trop de soleil pour un jour pareil.

Nous entrâmes, prîmes nos places, puis allâmes nous installer.
Lev nous acheta un seau de popcorn, des Skittles, et deux boissons.

Le film terminé, je sortis de la salle un peu déçue. Je n'avais pas trop aimé. C'était un film d'action, alors que je préférais les films romantiques. Celui-ci m'avait ennuyée.

Nous nous dirigions vers sa voiture quand Lev me dit :
— Je crois que j'ai fait tomber mes clés dans la salle. Attends-moi ici, je fais vite.

Je hochai la tête sans un mot, le regardant disparaître dans le hall du cinéma.

Les minutes passèrent. Il ne revenait pas.

Ses clés s'étaient volatilisées ou quoi ?

Je m'apprêtai à me retourner pour aller voir ce qu'il faisait, quand je sentis une piqûre dans mon bras.

Un vertige soudain m'envahit. J'entendis un bourdonnement.

Qu'est-ce qui se passait ?

J'entendais des voix, je voyais des formes... mais tout devenait flou. Je ne distinguais plus rien. Ni sons, ni images.

Je sentis quelqu'un me soulever, me porter, puis me déposer quelque part... dans une voiture, je crois.

Ma tête tournait si fort que je fermai les yeux. Je tentai de rassembler mes pensées, de comprendre.

Mon corps était lourd, étranger. Incapable de réagir.

J'essayai de bouger les doigts. Rien.

Un goût métallique m'envahit la bouche.

Les voix s'éloignèrent. Elles devinrent des murmures, étouffés, irréels. Comme si j'étais sous l'eau.

Je sentis une ceinture de sécurité se claquer sur moi. Une main serra mon poignet – pour vérifier quelque chose... ou pour me retenir.

Puis la voiture démarra.

Je sentis les vibrations sous moi, le moteur qui grondait.

Mais je ne pouvais ni parler, ni crier.

Une panique sourde m'envahit.

Tout mon être hurlait, mais aucun son ne franchissait mes lèvres.

Où était Lev ?
Pourquoi ne venait-il pas ?
Pourquoi... pourquoi moi ?

Un frisson glacé parcourut mon dos alors qu'une pensée unique s'imposa dans mon esprit :

Je suis en train de disparaître.

Je n'entendis plus rien.

Je ne vis plus rien.

C'était le vide.

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