Sierra

Avez-vous déjà eu cette impression qu'un seul élément allait basculer toute votre vie ? Qu'elle allait totalement changer à cause d'une chose, une personne ou un évènement ? Et bien c'était ce que je ressentais à cet instant, la sensation que Lev, cet homme qui avait l'air si mystérieux, que je ne connaissais pas mais que je voulais connaitre, allait chambouler mes habitudes. Cet homme si acrimonieux, mais qui avait l'air de cacher quelque chose de si sombre.

Pas besoin de demander pourquoi est-ce que je pense ça, j'étais une personne qui savais lire dans les autres.

Il fallait seulement que je découvre qui était Lev Orlov.
Et j'y arriverai.

Mon colocataire arrivera dans quelques minutes. En attendant, je passais un coup de balais lorsque j'entendis la sonnette retentir.

Évidemment, il n'a pas encore emménagé, il n'a pas de clés.

Je lui ouvrais la porte, et vit son visage qui était, comme toujours, fermé.

–Salut, ça va ? Lui demandais-je.

–Oui. Où est ma chambre ?

On voit que la visite à servie.

–Par-là, viens je te montre.

Je le guidais jusqu'à sa chambre et il déposa ses affaires sur son lit.

–Rejoins moi dans le salon dès que t'as fini. Juste histoire qu'on parle de notre colocation.

Je sortis, en fermant la porte,et pris ma voiture pour aller au café-bibliothèque que j'avais repéré il y avait déjà quelques jours.
J'espérais pouvoir trouver de l'inspiration pour écrire mon roman.

Ça faisait bien longtemps qu'elle m'avait désertée, depuis que plus rien n'allait.

Pourquoi est-ce si dur ?

Armée de mon ordinateur, je me dirigeais vers l'une des seules tables libres de la pièce.

C'est très beau.

Le lieu était baigné d'une lumière douce, tamisée par de grandes fenêtres donnant sur une rue tranquille. Une odeur de café fraîchement moulu se mêla aux pages jaunies des livres, créant une atmosphère apaisante et inspirante. Des tables en bois clair, avec des chaises confortables, étaient éparpillées entre les étagères remplies de romans, de récits de voyage et de classiques littéraires.

Les étagères, bordées de livres aux couvertures variées, montaient jusqu'au plafond. Chaque coin était une invitation à l'évasion : des ouvrages reliés en cuir, des romans récents en poche, des biographies fascinantes... Des livres étaient parfois en désordre, éparpillés sur les tables, comme si certains clients venaient d'en ouvrir un pour s'y perdre quelques instants avant de se laisser emporter par une tasse de thé ou de café.

Les conversations murmurées se mêlèrent au bruit discret de la pluie et au froissement des pages tournées. Quelques personnes, installées autour de tables en bois, plongeaient dans leurs livres, tandis que d'autres s'adonnaient à des discussions légères sur les dernières sorties littéraires. Une ambiance de calme serein régnait, parfaite pour s'évader du tumulte extérieur.

Derrière le comptoir, un barista s'affairait, préparant des cappuccinos mousseux et des cafés noirs intenses. Les arômes de chocolat chaud et de croissants frais se mêlaient à l'odeur du café qui flottait dans l'air. Sur le comptoir, des pâtisseries maison, des biscuits et des gâteaux au chocolat attiraient les regards des passants et des habitués.

Une musique douce, presque imperceptible, s'échappait des enceintes discrètes, se mêlant au son apaisant des pages qui se tournaient. Parfois, le rire d'un groupe de lecteurs enthousiastes animait un coin de la pièce, mais la tranquillité restait généralement dominante. Chaque coin de la librairie était un petit refuge, un endroit où il faisait bon se perdre dans un livre tout en savourant une boisson chaude.

Cet endroit dégageait une aura bohème, comme un petit oasis où se mêlaient culture et détente. Des fauteuils usés, recouverts de tissus colorés, invitaient les clients à s'installer et à perdre la notion du temps. Des affiches de livres anciens décoraient les murs, et une étagère était même consacrée à des ouvrages d'occasion, dont certaines couvertures un peu abîmées témoignaient des nombreuses vies passées des livres

C'était ici que j'étais à ma place, entourée de personnes qui aimaient la même chose, que moi, la lecture pour certains, l'écriture pour d'autres, ou bien la nourriture. Moi, personnellement j'aime ces trois choses.

Lorsque j'écrivais, je mangeais, lorsque je lisais aussi, j'effectuais ces deux activités tous les jours-ou presque- et je ne pensais pas m'en lasser un jour.
Lire, c'était comme se perdre dans un monde imaginaire. Un monde dont on ne voudrait sortir pour rien au monde.

Et écrire, c'était créer son propre monde ou s'évader.
J'avais commencé l'écriture il y a trois ans, lorsque j'étais tombé très bas, ça avait été la seule solution pour m'en sortir.

Je suis vraiment tombé bien bas pendant ces années.

À cause de lui.

J'avais beaucoup souffert, mais au moins cela m'avait permis de découvrir que j'avais du talent, et le plus merveilleux des talents.
Au début, je lisais seulement, puis après, j'avais voulu que les personnes qui étaient dans le même cas que moi puissent se reconnaitrent, ou bien se perdre dans mes écrits. Que je sois reconnue dans la rue pour mes livres, mais le plus important dans l'écriture, pour moi, c'était d'aider les gens. C'était ce que j'avais toujours voulu.

J'étais détruite, l'écriture et la lecture m'avaient aidé à m'en sortir.
Enfin presque. Si seulement je m'en étais totalement sortie.

Mais un jour j'y arriverai, je le savais. J'étais assez forte pour m'en sortir. Si j'avais réussi à surmonter tout ce que j'avais vécu, je surmonterais tout.

J'ouvrais mon ordinateur et commençais à écrire des informations sur mon histoire.
Pour le moment, je pensais à écrire sur deux filles, une qui était mafieuse, l'autre éditrice, la mafieuse allait kidnapper l'éditrice, je ne savais pas encore quelle raison je pouvais trouver pour ce kidnapping. Il fallait également que je cherche des plots twist, et que je fasse les fiches d'information des personnages.

Ces fiches étaient très utiles, avant d'écrire un livre, je notais le nom, le prénom, le métier et les passions des personnages, ainsi que leurs qualités et leurs défauts, et pour les protagonistes, leurs problématiques.

Je trouvais que j'écrivais assez bien, il fallait juste que j'essaie de plus mettre en valeur les personnages secondaires, et que je décrive un peu plus les lieux, les actions et les personnages.

Une fois toutes mes idées épuisées, je rentrais et trouvais Lev assis sur le canapé.

–Salut, commençais-je, si j'ai voulu qu'on parle, c'est parce qu'il y a des règles à établir. De mon côté en tout cas, tu parleras après, quand j'aurais fini si t'as quelque chose à dire.