Lev
La colocation avec cette Sierra Castellani allait être un cauchemar.
Comme ma vie entière.
Mais j'avais besoin d'elle, personne d'autre n'avait accepté, surement à cause mon tempérament assez...froid. Elle devait vraiment être désespérée.
Je ne pouvais pas me permettre de continuer à vivre tout seul, le loyer était au-dessus de mes moyens, donc la seule solution, c'était la colocation.
Cette fille, elle n'était pas comme je l'imaginais. Déja, elle avait 3 bibliothèques.
Qui veut lire autant de livres ?
Sa cuisine était minuscule, moi qui adorais cuisiner et pâtisser j'en avais besoin d'une beaucoup plus grande.
Elle était trop énergique, enthousiaste, ce qui n'allait pas avec moi qui était quelqu'un d'assez renfermé.
Je l'avais su dès que je l'avais vu, elle était blonde, petite et avait les yeux bleus, les personnes comme ça ne pouvaient qu'être de très bonne humeur.
Mais j'avais tout de même accepté, ça ne serait peut-être pas aussi horrible que ça, enfin je l'espérais. J'emménageais demain, je croyais que l'avoir surprise en voulant venir aussi précipitamment, mais je préférais faire les choses vite.
Sur l'annonce, il était écrit qu'elle désirait cohabiter avec une personne aimant la lecture, elle devait être désespérée pour la simple et bonne raison que je détestais les livres, et elle n'avait pas pu louper ce total désintérêt pour la lecture.
Il fallait que je fasse mes cartons, ça risquait de me prendre toute l'après-midi.
Je pris des cartons et des sacs puis les plaçais au milieu du salon, au moment où l'on sonna à la porte. J'avais appelé un ami pour avoir de l'aide.
Je vais ouvrir.
–Salut mec, ça va ? Me demande-t-il.
–Ça va et toi Thiago ?
–Très bien, je vais t'aider, mais je ne peux pas rester trop longtemps, Aryanna et les enfants attendent à la maison et elle est malade, je ne veux pas la laisser trop longtemps toute seule.
—T'en fais pas mec. Donc, ce carton là, c'est pour les ustensiles de cuisine, ceux là pour mes vêtements, celui là pour les objets électroniques, et ceux là pour ce qu'il restera, lui dis-je en désignant des cartons.
T'emménages quand ? Me questionne-t-il.
—Demain.
—Ah oui, c'est...précipité.
—Tu me connais Thiago, j'aime faire les choses rapidement.
—C'est vrai.
—Au contraire de toi avec Aryanna, le taquinais-je avec un sourire en coin.
—Peut-être, mais maintenant regarde nous, mariés, et avec des enfants. Que demander de plus ?
—T'as raison, je suis content pour vous.
Il n'en dit pas plus, mais je le voyais sur son visage, au sourire qu'il avait, que lui était très heureux d'avoir enfin récupérer sa femme. Après tout ce qu'ils avaient traversé-que ce soit de leurs côtés ou dans leur couple- ils le méritaient bien.
—Sinon elle ressemble à quoi ta Sierra ? Me demande-t-il en remplissant un carton.
—Ce n'est pas ma Sierra, juste Sierra déjà.
—D'accord, si tu veux et juste Sierra elle ressemble à quoi ?
—Elle a les cheveux longs et blonds, les yeux bleus et elle doit faire environ 1m65.
—Ca fait une grande différence de taille, avec tes 1m90.
—On s'en fout, de toute façon je n'ai pas prévu que l'on se croise trop. Je ne suis pas là pour me faire des amis.
—Et pourquoi tu ne serais pas ami avec elle ? La colocation n'en serait que plus agréable.
—Elle à 3 bibliothèques, dis-je en levant les yeux au ciel.
—Elle est cultivée, rien de plus, ça ne te ferait pas de mal de lire toi aussi, me taquine mon ami en fermant un carton.
—Non, merci, répondis-je en riant.
Il secoua la tête et se remit aux cartons.
Nous passions le reste de l'après-midi à finir de ranger les cartons.
Thiago n'était finalement pas reparti chez lui avant d'avoir fini, je les avais invités, lui, sa femme et ses enfants à manger chez moi ce soir. Aryanna allait finalement mieux
Lorsqu'ils entrèrent, Alessandro et Alaya, les enfants de mon couple d'amis, se jetèrent sur moi.
Je les considérais comme mon neveux et ma nièce, tout comme ils me voyaient comme un oncle.
Pas l'oncle le plus sain, mais bon.
Depuis que je connaissais Thiago, un lien fort s'était créé entre ses enfants et moi, un lien que rien ni personne ne pourrait briser, ils étaient ma deuxième famille, ma seule famille.
Quant à Aryanna, c'était une femme incroyable, comme une soeur pour moi, malgré que ça fasse peu de temps que l'on se connaissait, elle avait toujours su montrer qu'elle serait là pour moi, elle m'avait raconté son passé, et ça c'était une preuve de confiance que je ne pouvais ignorer ni négliger.
–Aller tout le monde à table ! Déclarais-je. J'ai fait des vareniki, un plat typique de la Russie.
–Ca à l'air délicieux, s'exclama Aryanna.
–Et ça l'est ! Confirmais-je.
–Et comment est-ce que c'est préparé ?
–Ho, tu n'aurais pas dû le lancer là-dedans mon étoile, dit Thiago.
–Alors, commençais-je, la pâte est composée principalement de farine, d'eau, de sel et parfois d'œufs, elle est étalée, puis découpée en cercles ou en ovales pour y ajouter la garniture. Ils peuvent être garnis avec des pommes dse terres, du fromage blanc, du chou, da la viande ou des fruits. Les vareniki sont ensuite cuits dans de l'eau salée bouillante. Et...
–Ho, c'est super, me coupa Arya.
–Tu vois, je te l'avais dit, quand tu le lances, il ne s'arrêtes plus, chuchote Thiago à l'oreille de sa femme.
–Je t'ai entendu Thiago, et je sais très bien m'arrêter.
–D'ailleurs, vous ne m'avez jamais raconté comment vous-vous êtes rencontrés, intervint Aryanna.
–J'avais une galère et il m'a aidé à la régler, dis-je simplement.
–Quelles genre de galère ? Me questionna-t-elle.
–C'est une très longue histoire, dit Thiago.
–Mmh, ok.
–C'est rien d'important ne t'en fais pas, la rassurais-je.
Le repas passait, et il était déjà 20h.
–Nous allons y aller, les enfants sont fatigués, merci pour l'invitation Lev, me remercia Aryanna.
–Bon courage avec ta futur coloc mec.
–Merci, je sens que je vais en avoir besoin, bonne nuit et soyez sage, dis-je à Alaya et Alessandro en me baissant à leur hauteur.
Ils partirent, et moi j'allais me coucher aussi. Une bonne nuit de sommeil ne me fera que du bien avant demain.