Lev
Sierra se jeta dans mes bras dès qu’elle sortit.
J’avais entendu, ce qu’elle avait fait, mais je n’en étais pas certain, avant qu’elle ne vienne se mettre dans mes bras.
Elle se faisait vomir.
Pourquoi ? C’était la question que je me posais.
—Ça va принцесса, reste là autant que tu le voudras.
Je lui caressais les cheveux, tentant de calmer ses sanglots.
Elle me faisait de la peine, bien que je la détestais plus que tout, je ne pouvais pas me résoudre à la laisser dans cet état.
Les troubles du comportement alimentaire était un sujet qui me touchait particulièrement.
Je l’avais vu dès notre rencontre, qu’elle n’allait pas bien, les yeux ne mentent jamais. Et les siens révélaient une tristesse profonde.
Elle resserra son étreinte, tandis que ses sanglots redoublèrent d’intensité.
Je restai immobile, la serrant contre moi, laissant ses sanglots mouiller ma chemise sans broncher.
Chaque spasme de son corps contre le mien me donnait l’impression de recevoir un coup de poignard.
Je lui caressais doucement les cheveux, murmurant à peine, des mots vides de sens mais pleins de chaleur.
—Je suis là, принцесса... Je te lâcherai pas.
Elle se cramponnait à moi comme si sa vie en dépendait, ses doigts agrippant ma veste avec une force inattendue.
Je sentais son corps trembler de toute part, si frêle, si abîmé.
Je glissai ma main dans son dos, tentant de calmer ses secousses, lui offrant tout ce que je pouvais : ma présence. Rien de plus. Pas de questions. Pas de jugements.
Je la guidai lentement jusqu’au canapé, sans rompre notre étreinte, et je l'installais à mes côtés.
Ses yeux, rougis et éteints, croisèrent les miens une fraction de seconde. Elle baissa tout de suite son visage.
Un regard qui me fit promettre, silencieusement, que plus jamais elle ne serait seule à se battre contre ses démons.
De deux doigts, je relevais son visage, et ses yeux trouvèrent les miens.
Ils révélaient de la honte, de la tristesse aussi, une profonde tristesse.
—Parles moi Sierra., dis-je d’une voix se voulant douce.
—J-j’y arrive pas…à…à manger, articula-t-elle difficilement, tandis que ses sanglots reprenèrent.
—Et est-ce qu’il y a une raison à ça ?
—Je-je crois, oui.
Je lui adressais un regard, l’encourageant à poursuivre.
—Mais c’est pas grand chose, continua-t-elle. C’est seulement que mon poid a été contrôlé toute mon enfance, je ne devais pas dépasser un certain poids, sinon je devais vomir, sinon je devais avaler des médicaments pour provoquer ces vomissements.
Elle ferma les yeux, tentant de chasser ces souvenirs.
—Je crois que j’en ai seulement gardé l’habitude, rien de bien grave.
Je ne comprenais pas comment elle pouvait dire que ce n’était pas grave, même moi, je trouvais que ça avait beaucoup d’importance, ça avait dû être traumatisant pour elle.
—C’était quoi le poids à ne pas dépasser ? La questionnais-je.
—Je sais plus trop, 43 vers mes 13/14 ans, il me semble.
J’ouvris la bouche, estomaqué. Comment était-ce possible de faire subir ça à une enfant ?
43 kilos, c’était bien en dessous de la norme, , je ne savais pas quelle taille elle faisait à cet âge, mais j’étais certain que c’était beaucoup trop peu.
—Comment est-ce que tu peux dire ça comme si c’était normal ? Lui demandais-je.
—Je m’y suis habituée je pense, répondis-t-elle en essuyant les dernières larmes sur ses joues.
Pour la première fois depuis que je la connaissais, j’apercevais sa vulnérabilité.
Putain, pourquoi elle est aussi belle quand elle est faible ?
Ses yeux s’accrochèrent aux miens, et dérivaient lentement vers mes lèvres.
Mon souffle devint saccadé, sans que je n’en comprenne vraiment la raison. Mon regard glissa quelques secondes vers ses lèvres, rosées et pulpeuses.
Ses yeux descendirent furtivement vers le haut de mon corps nu, un regard furtif, mais que je pouvais remarquer.
Elle se leva pour aller chercher un verre d’eau, et mes yeux étaient comme attirés par elle. Je la détaillais, passant de son visage, aux courbes de son corps.
Comment pouvait-elle se trouver trop grosse ?
Elle se retourna, son regard s’encra au miens.
Je me détournais, et elle revenait s’asseoir à mes côtés sur le canapé.
Je la vis se mordiller les lèvres.
Le silence s’étira. Ni moi ni elle ne parlions. Nos regards accrochés, figés. Et sans que nous ne nous en rendions compte, nos visages s’étaient rapprochés… un peu trop.
Son souffle se mêlait au mien, mon cœur battait la chamade.
Pourquoi il bat fort comme ça ?
La tension était palpable, ses lèvres m’attiraient comme un aimant.
Mais, alors que nos visages n’étaient plus qu’à quelques millimètres, mon téléphone sonna.
—Qu’est-ce que tu veux jace ? Demandais-je en décrochant.
—Content de t’entendre aussi.
—Pourquoi tu m'appelles ?
—J’ai une info.