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Theinspiredsun
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Bikini, Bitch & Bad Timing

Je me réveille en sursaut.

Ma gorge est sèche. Mon cœur bat trop vite. Et mes cuisses...

Non.

Putain.

Je m'assieds d'un coup, la couette glisse, l'air frais me claque les bras.

C'était un rêve. Juste un rêve.

Mais mon corps, lui, il sait ce qui s'est passé. Il l'a senti comme si c'était vrai.

Comme si j'étais encore là. Dans cette chambre. Sous lui.

Avant tout. Avant le vide. Avant la trahison.

Je passe une main sur mon front.

Dégoulinante.

— Qu'est-ce qui va pas chez moi... ? je murmure.

Je tourne la tête.

Somin dort en étoile, la bouche ouverte.

Haejin ronfle doucement, le bras en travers de son front.

Et moi ? J'suis là.

Complètement en vrac.

Ma tête tourne encore.

Le vin, le soju, les larmes... tout s'entrechoque.

J'suis toujours bourrée, un peu.

Toujours vide, surtout.

Je soupire.

Et je me lève.

À pas de loup, je sors de la chambre. Pieds nus sur le parquet froid.

Je traverse le salon plongé dans la pénombre, passe devant la cuisine silencieuse, et pousse doucement la baie vitrée du balcon.

L'air de Séoul me claque le visage.

La ville est encore en vie, là dehors.

Lumières. Bruits de fond. Taxis. Fêtards. Sirènes au loin.

Mais ici, c'est le calme.

Je sors une cigarette du paquet laissé sur la table basse.

Je l'allume.

CLIC.

Inspiration.

Souffle.

Et je me penche sur la rambarde, le regard perdu dans les néons.

Pourquoi il est encore là ?

Dans ma tête. Dans mes rêves. Dans mes tripes.

Pourquoi, après tout ce qu'il m'a fait, c'est encore lui que mon corps appelle dans la nuit ?

Je secoue la tête.

Je tire une nouvelle latte.

Et je me promets, encore une fois :

Ce mec, c'est fini.

Même si mon cœur, lui, y croit pas encore.

Je tire une dernière latte.

Le vent me fout des gifles, mais c'est pas désagréable.

Un rappel que je suis encore là. Que j'ai pas explosé en plein vol.

Pas encore.

Je jette le mégot dans le cendrier, referme la porte du balcon, et retourne à l'intérieur.

Le silence du penthouse est total.

Même mes pas résonnent.

Je reviens dans la chambre. Me glisse entre Somin et Haejin, qui ont même pas bougé.

Je ferme les yeux.

Et je laisse le sommeil me reprendre, cette fois sans images, sans souvenirs, sans lui.

Juste le noir. Enfin.

...

Le lendemain matin.

BOUM.

Quelque chose me percute le ventre.

— EOMMAAAA ! Réveille-toiiii !

Je grogne.

Un poids me saute dessus. Des rires éclatent autour de moi.

J'ouvre un œil.

— Iseul... qu'est-ce que tu—

— J'ai trop bien dormi ici encore ! Tata Haejin elle a un nouveau lit avec un matelas qui fait des bonds !

Il saute encore, atterrissant à moitié sur Somin qui pousse un cri étranglé.

— YAH ! Petit monstre ! Tu veux m'achever ou quoi ?!

Haejin se redresse, les cheveux en explosion, le regard encore en bug.

— Pourquoi y'a un bébé sur moi ? Est-ce que j'ai rêvé que j'étais enceinte ?!

Iseul éclate de rire.

— Vous êtes trop drôles ! C'est trop bien ici ! Je veux habiter là !

Je ferme les yeux en souriant.

Le chaos du matin.

Le bonheur version 5 ans.

Et juste comme ça...

Le monde est un peu moins moche.

Je me redresse tant bien que mal, la bouche sèche comme le Sahara et le crâne tambourinant comme un batteur de K-pop en manque de reconnaissance.

À côté de moi, Haejin a un œil ouvert. Un seul. L'autre a visiblement abandonné la partie.

Somin ressemble à une aristocrate morte en pleine guerre civile.

Et pendant ce temps...

— EOMMAAAA ! REGARDE JE COURS EN CHAUSSETTES !

Iseul traverse le salon du penthouse à toute allure, glissant sur le parquet ciré comme un pingouin sous stéroïdes. Il rebondit sur le canapé, puis repart de plus belle.

— WOOOOOHOOOOOO !

Contrast absolu.

D'un côté : l'incarnation de la jeunesse, de l'énergie, de la joie de vivre.

De l'autre : trois momies en décomposition lente, version luxe.

— Est-ce qu'il est humain ? grogne Haejin en plaquant un coussin sur son visage.

— Je crois qu'on a adopté un gremlin, murmure Somin. Et on l'a nourri après minuit.

Le personnel s'active déjà en silence, pro comme jamais.

Une table est dressée dans la salle à manger :

toasts dorés, riz chaud, kimchi maison, soupe d'algues, jus pressés, fruits découpés, et un café noir qui sent le salut.

Iseul, déjà assis, balance ses pieds sous la table.

— Toujours trop bien le p'tit déj ici ! Y'a même des fruits en forme d'étoile !

Je m'installe en face de lui, lunettes de soleil vissées sur le nez malgré l'intérieur.

Somin traîne les pieds comme si chaque pas coûtait un point de vie.

Haejin s'affale, tête entre les mains, grognant quelque chose sur "ma foi en l'humanité est morte hier".

On mange.

En silence d'abord.

Puis doucement, la vie revient.

Une gorgée de café, un toast beurré, un rire d'enfant, et le chaos de la veille recule un peu.

On est pas au top.

Mais on est là.

Et c'est déjà une victoire.

La table est vide. Les assiettes terminées.

Les têtes, un peu moins explosées qu'il y a une heure.

Et les gueules ? Toujours cassées, mais maquillées à l'arrache.

On traîne en pyjamas dans le dressing géant de Haejin, pendant que le personnel s'occupe de ranger la cuisine.

Somin finit de se recoiffer devant le miroir et lâche, pleine d'énergie pas méritée :

— Bon. On fait quoi ? On sort ? On sèche, autant en profiter, non ?

Je la fixe. Littéralement.

— Somin...

— Quoi ?

— C'est TOI qui a dit hier que Taeyang foutait jamais les pieds dans un karaoké. Résultat ? J'ai failli crever de honte dans les chiottes, OK ?

Haejin explose de rire.

Somin, elle, lève les mains, faussement innocente.

— Erreur statistique !

Je la fusille du regard.

— Cette fois, c'est MOI qui choisis où on va. Et vous fermez vos gueules.

Un silence.

Puis un petit rire étouffé des deux traîtresses à ma droite.

Et là...

— C'est qui Taeyang ?

...

BLAM.

Mon cœur loupe un battement.

Je tourne la tête.

Iseul.

Debout dans l'encadrement de la porte, une figurine de dinosaure dans une main, un cookie dans l'autre.

...

Putain...

Les filles se figent, comme si elles venaient de croiser un flic avec une valise de drogue.

Somin, réflexe de survie, saute dans la conversation :

— C'est un copain de la fac ! Juste un copain, hein Minrae ?

Haejin hoche la tête si fort qu'elle a l'air d'avoir déclenché un tremblement de terre.

— Ouais ouais, un pote. Pas important.

Iseul plisse les yeux.

— Un copain ?

Je hoche la tête, sourire crispé.

— Un pote. Un gars. Rien d'intéressant.

Il hausse les épaules.

— OK.

Et il repart.

Tranquille.

Comme si je venais pas de frôler une crise cardiaque.

On attend deux secondes, histoire d'être sûres.

Et là...

— OUUUUUUFFFFFFFFF...

On soupire toutes les trois en chœur, comme si on venait de sortir d'un sous-marin.

Puis...

Explosion.

On éclate de rire.

— Meuf. Il aurait encore insisté et j'me jetais par la fenêtre, jure Haejin.

— T'as lâché son prénom comme si c'était rien, bordel ! ricane Somin.

Je me cache le visage dans mes mains, morte de honte.

— Je suis la pire. La PIRE.

Et pourtant...

On rit encore.

Parce qu'on l'a échappé belle.

Parce qu'on est fatiguées.

Parce qu'on est nous.

Tout est prêt.

Tenues choisies. Lunettes vissées sur le nez. Sac rembourré comme un gosse en classe verte.

Iseul sort de sa chambre en courant.

— Eommaaaa ! Tu pars où ?!

Je me baisse pour l'attraper dans mes bras.

Petit câlin de koala.

— À la plage, mon cœur. Juste entre filles. Tu restes avec les dames, d'accord ?

Il boude une seconde.

Puis me serre fort. Très fort.

— Tu reviens ce soir ?

— Toujours. Promis.

Il claque un énorme bisou sur ma joue et s'élance vers le salon, direction : dessin animé.

Les filles m'attendent déjà.

Somin porte un short blanc taille haute, un haut de maillot noir chic et des lunettes oversized qui crient "je suis trop riche pour respirer le même air que vous."

Haejin, elle, est en mode festival : haut de maillot fluo, short en jean, sandales à strass et mini sac banane qui claque sa mère.

Et moi ?

Débardeur léger, maillot en-dessous, short beige, lunettes rondes, cheveux en bun négligé.

On attrape nos sacs, serviettes, crème solaire, snacks, verres en plastique, trucs chelou de Somin qu'on veut pas identifier, et on file.

Ascenseur privé.

Trois bombes.

Trois reines.

On descend comme dans un clip de K-pop.

Et quand les portes s'ouvrent sur le hall luxueux du building...

On explose de rire.

— J'ai l'impression qu'on part kidnapper l'été, balance Haejin.

— Ou le moral de toutes les meufs qui vont croiser notre flow, ajoute Somin, lunettes sur le bout du nez.

On sort.

Direction : Eurwangni Beach.

Et on est excitées comme des ados en cavale.

Le soleil tape déjà sur les vitres teintées du hall.

La Bentley de Haejin nous attend devant, brillante comme une pub pour la décadence.

Son chauffeur privé.

Jeune. Bien sapé. Lunettes de soleil. Mâchoire carrée. Genre plus mannequin que conducteur.

— Bonjour Mesdemoiselles, dit-il avec un sourire.

— MINHOOOOO ! crie Haejin en courant vers lui.

Elle ouvre la porte...

Et lui claque un bisou direct sur la bouche.

Un vrai. Rapide. Claquant.

Il sourit, hilare, comme si c'était normal.

Et moi ?

— Attends. PARDON ?

Somin s'étouffe dans sa bouteille d'eau.

— Elle vient de frencher son chauffeur ou c'est moi qui ai encore des hallucinations post-prise de tequila ?

Haejin monte dans la voiture comme une reine.

— Bah quoi ? Mon chauffeur est jeune, mon chauffeur est beau, et mon père le paye avec de l'argent. Moi je le paye à ma manière.

SILENCE.

Puis...

EXPLOSION DE RIRE.

— Mais t'es PAS BIEN ! hurle Somin en montant à l'arrière.

— Faut PAS te laisser deux jours sans supervision, je rajoute en la suivant.

La voiture démarre.

Et on s'enfonce dans Séoul, direction la mer.

La musique est à fond.

Les fenêtres baissées.

Le vent dans les cheveux.

Et au milieu de tout ce bordel parfaitement orchestré, je me dis un truc simple :

Putain, ça fait du bien d'être vivante.

On arrive.

Eurwangni Beach.

Le sable clair.

La mer calme qui s'étire jusqu'à l'infini.

Le ciel trop bleu pour être honnête.

Et nous ?

On descend comme dans un drama version "rich kids in vacation mode".

Minho sort nos sacs du coffre.

Sérieux. Silencieux. Professionnel.

Puis il s'approche de Haejin.

Elle lui tend sa main comme une diva.

— T'as été parfait. Comme d'habitude. J't'appelle quand j'ai fini de bronzer et humilié deux ou trois influenceuses locales.

Il sourit.

— Je vous attends. Prenez votre temps.

Elle lui envoie un baiser de loin, genre Marilyn Monroe version 2025.

Il remonte dans la voiture.

La Bentley s'éloigne.

Et moi ?

Je fixe Haejin, un sourcil levé.

— C'est quoi ce délire avec ton chauffeur ?!

Somin explose.

— Non mais vraiment !

— J'vois pas le souci, répond Haejin en haussant les épaules. Il est bien payé. Il est bien baisé. Le capitalisme fonctionne.

On tombe toutes les deux en fou rire.

Puis on avance vers le sable.

Serviettes ? Check.

Crème solaire ? Check.

Bronzage de vengeance ? Check.

On installe tout.

Haejin sort un petit speaker waterproof et met une playlist chill coréenne avec du Heize, BIBI et un peu de DPR IAN.

Je m'assois.

Somin déballe déjà ses huiles et ses gadgets anti-UV.

Et là, comme dans un rituel sacré, on commence à s'étaler la crème solaire.

Haejin râle déjà.

— T'AS PRIS CELLE QUI COLLE, MINRAE ??

— Ferme-la et tourne-toi.

Je lui tartine le dos avec un sadisme assumé.

Somin rigole en se badigeonnant les jambes avec une huile qui sent la mangue et la luxure.

Allongées.

Sur le dos.

Yeux fermés.

Lunettes de soleil vissées sur le nez.

La playlist tourne doucement.

Le soleil tape juste assez pour nous faire croire qu'on vit une vie douce.

On est en train de bitcher tranquillement, étalées comme des sirènes fatiguées.

— Non mais sérieux, le prof de cardio a une haleine de mort-vivant, grogne Haejin.

— Il sent le café rassis et la décadence, ajoute Somin en soupirant.

— Et les meufs de deuxième année ? Elles sont toutes là à se battre pour un mec qui a littéralement un monosourcil.

— Genre "oppaaa il est trop mignooon" alors que le gars a les dents de travers et une voix de moteur de scooter, je balance.

On rit.

Doucement. Paresseusement.

Et là...

Trois ombres.

Qui s'étendent au-dessus de nous.

Je fronce les sourcils sous mes lunettes.

Et j'ouvre les yeux.

Là, debout juste au-dessus de nous, sourire insolent aux lèvres, torse luisant, short de bain qui vaut mon loyer...

Rion. Jaehyuk. Minseok.

Les potes de lui.

Mon cerveau freeze.

Mon cœur aussi.

Ma bouche ? Elle se referme en mode WHAT THE FUCK.

Rion penche la tête, hilare.

— On vous dérange ?

Haejin relève la tête d'un coup.

— MAIS VOUS FOUTEZ QUOI ICI ?!

Somin retire ses lunettes, bouche grande ouverte.

Et moi ?

Je bug.

Parce que s'ils sont là...

Taeyang n'est pas loin.

Mon estomac fait un salto arrière.

— Babe, commence Somin doucement, genre vraiment désolée, c'est toi qui as choisi la destination cette fois. Nous on voulait aller au spa. Spa, Minrae.

Haejin la suit direct, mains levées.

— J'confirme ! J'ai voté "détente et massage aux pierres chaudes" et toi t'as dit "non la plage ça va nous faire du bien".

Je les fusille du regard.

Mais j'ai pas le temps d'enchaîner parce que Minseok lève la main comme un gosse en classe.

— Moi j'vous avais dit que j'avais reconnu Minrae. J'étais sûr ! Je vous l'avais dit les gars ! J'ai un radar à drama.

Rion éclate de rire.

— J'me suis dit aussi, avec Haejin et Somin...

Et Jaehyuk, l'air faussement choqué :

— Mais attendez... vous êtes en bikini là ?? C'est... une bénédiction ??

Je me redresse doucement, la mâchoire crispée.

Et dans ma tête ?

Une seule phrase :

"S'il vous plaît... faites que Taeyang ne soit pas là."

Mais bon, on est dans MON histoire.

Alors forcément...

Il va débarquer.

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