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Theinspiredsun
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Justice et blackpink

Après l'épisode d'hier, je me suis réveillée avec une seule idée en tête :

Plus jamais ça.

Pas question que mon fils pleure dans une salle de bain à cause de deux petits merdeux avec des parents trop occupés à siroter leur ego pour éduquer leur progéniture.

Alors ce matin, j'ai pris une douche froide, attaché mes cheveux en chignon haut, enfilé mon tailleur noir et mes talons les plus claquants.

Mode lionne activé.

Et c'est comme ça qu'on se retrouve ici.

Dans le bureau du directeur de la maternelle, avec vue sur la cour, une plante en plastique qui agonise, et une horloge qui fait un "tic" agaçant toutes les deux secondes.

En face de moi : le directeur, l'air un peu trop gentil pour gérer un conflit.

À ma droite : les deux parents des jumeaux, aussi charmants qu'un couple de requins en smoking.

Et dans le couloir, derrière la porte vitrée : nos trois fils, assis sur un banc. Iseul, les bras croisés. Les jumeaux, bouche grande ouverte, comme s'ils allaient mourir dans 10 secondes sans leur tablette.

Je croise les jambes.

Je souris.

Poliment.

Mais à l'intérieur ?

Je suis à deux secondes de leur rentrer dans la gorge avec une fourchette en plastique.

— Madame Yoo, dit le directeur en joignant ses mains, nous sommes ici pour apaiser une situation, pas pour l'envenimer.

Je hoche la tête, faussement calme.

— Bien sûr. J'suis tout à fait disposée à apaiser... dès que quelqu'un ici m'explique pourquoi mon fils se fait harceler pour la quatrième fois sans aucune intervention de votre part.

La mère des jumeaux, tailleur Chanel, talons rouges, brushing parfait, fronce les sourcils comme si l'air sentait mauvais.

— Harceler est un bien grand mot. Ce sont des enfants. Ils jouent. Ils se chamaillent.

— "T'as pas de papa, t'es une erreur" c'est pas un jeu, je réponds, toujours assise mais les yeux bien plantés dans les siens.

Le père des jumeaux, costume Hugo Boss mal porté, se racle la gorge.

— Faut pas tout dramatiser non plus. Notre éducation est ferme, mais ils savent ce qu'ils font.

— Justement. Ils savent exactement ce qu'ils font. Et vous ? Vous avez l'air de vous en foutre.

Petit silence tendu.

Le directeur soupire.

— Peut-être qu'un dialogue entre les enfants, encadré par l'équipe pédagogique, serait—

— Non.

Je le coupe. Net. Propre. Sans hésiter.

— Ce n'est pas à mon fils de dialoguer avec des enfants qui le détruisent à petit feu. C'est à vous, adultes responsables, de faire votre boulot.

La mère croise les bras, visiblement vexée.

— Vous insinuez que je ne sais pas éduquer mes enfants ?

— Je n'insinue rien, madame. Je l'affirme.

Elle ouvre la bouche, choquée.

Mais le directeur lève la main.

— Madame Yoo, que proposez-vous concrètement ?

Je garde mon ton posé. Glacial.

— Que les jumeaux s'excusent devant mon fils. Officiellement. Et qu'un suivi soit mis en place. Sinon, je porte plainte pour harcèlement sur mineur. Et je vous garantis que les médias adoreraient parler de ce genre d'affaire dans une maternelle de standing comme celle-ci.

BIM.

Le silence devient lourd.

Les parents s'échangent un regard.

Le directeur toussote.

Et moi, je reste droite.

Inflexible.

Mère.

Point barre.

— Très bien, dit enfin le directeur. On m organiser ça.

Je souris. Cette fois, vraiment.

Je me lève, attrape mon sac, et j'ouvre la porte vitrée.

— Iseul. Viens, mon cœur.

Il se lève. Il court vers moi.

Et sans réfléchir, je lui tends la main.

Il la prend.

Et derrière moi, je sens le malaise des jumeaux, le stress de leurs parents, et le soulagement du directeur.

Mais j'en ai plus rien à foutre.

Aujourd'hui, je suis venue pour mon fils.

Et je repars la tête haute.

Je marche dans le couloir de la maternelle, la main de mon fils dans la mienne.

Ses petits doigts serrent fort. Il fait semblant d'être calme, mais je sens la tension dans ses pas.

Je le connais par cœur.

Il n'a pas peur. Il est juste blessé. Fatigué. Et ça, c'est pire.

On arrive devant la porte de sa classe.

Une porte décorée avec des dessins colorés, des étoiles en carton et des noms écrits en gros feutre.

L'endroit censé être un refuge.

— T'inquiète pas, je suis là, je lui murmure en me penchant.

Il hoche la tête sans me regarder.

Je lui lisse les cheveux doucement.

— Vas-y, mon coeur.

Il pousse la porte.

Et moi, je reste dehors, bras croisés, appuyée contre le mur.

Pas question de le laisser seul... mais pas question non plus de le surprotéger.

Il doit voir que je crois en lui.

Quelques secondes plus tard, les deux jumeaux de l'enfer arrivent avec leurs parents.

Toujours aussi coincés. Toujours aussi hautains.

Mais cette fois...

pas si sûrs d'eux.

Ils entrent, eux aussi. La maîtresse les attend à l'intérieur, droite comme un piquet.

Et là, à travers la porte entrouverte, je les entends.

Les deux petits se tiennent devant la classe.

Leurs voix tremblent à peine.

— On est désolés, Yoo Iseul...

— C'était méchant de dire ça...

— On le refera plus...

Je croise les bras, satisfaite.

Enfin.

Enfin, mon fils a ce qu'il mérite : justice.

Et eux ? Une leçon.

Iseul ne parle pas. Il les regarde juste.

Mais je le vois d'ici : il est debout, droit, le menton levé.

Et à ce moment-là...

je suis fière.

Fière de lui. Fière de moi. Fière de nous deux.

Parce qu'on ne plie pas.

On avance.

Je sors de la maternelle.

Le soleil tape doucement sur ma nuque, et pour une fois... j'ai pas le cœur en vrac.

Iseul est resté en classe. Il avait ce petit sourire fier que je vois pas assez souvent.

Aujourd'hui, y'a pas cours pour moi. Juste du temps à tuer, et une tête pleine de pensées.

Direction : le penthouse de Haejin.

Un truc digne d'un magazine de design d'intérieur.

Sol en marbre, baies vitrées géantes, ascenseur privé.

Un palace pour une reine du chaos.

Je sonne même pas. J'ai le code.

— J'suis là, je lance en entrant dans le salon.

— Ramène ton cul, Minrae ! crie Haejin depuis le canapé. On a sorti les clopes et les ragots !

Somin est déjà là, élégante comme toujours, jambes croisées, verre de thé glacé en main.

Je m'affale à côté d'elles.

Haejin me tend une clope. Je prends. J'allume. Je tire une fois.

Et je soupire.

— C'est fait.

— Quoi ? demande Somin en se penchant vers moi.

— J'suis allée voir la direction de la maternelle. Les parents des jumeaux étaient là. Ils ont dû s'excuser devant toute la classe.

Haejin écarquille les yeux.

— NOOOON ? T'as été cette daronne ? Genre LA daronne qui débarque, qui fout le bordel et qui fait plier le système ?

Je souris, un peu.

— Ouais. C'était moi.

Somin claque doucement dans ses doigts.

— Et comment tu te sens ? Par rapport à tout ça ? Par rapport à... lui ?

Silence.

Je tire sur ma clope.

Je regarde par la baie vitrée, les gratte-ciels, les voitures miniatures en bas, la ville qui s'étire comme un monstre trop grand.

Puis je parle.

— J'ai mal.

Un simple murmure. Mais ça claque comme une vérité nue.

— J'ai mal, mais j'peux pas me le permettre. Pas quand Iseul me regarde comme si j'étais invincible. Pas quand j'ai cette responsabilité vissée au corps. Pas quand j'ai bâti ma vie entière sur la discipline et la force.

Haejin me fixe.

— T'as le droit d'avoir mal. T'as le droit de péter un câble. On est là pour ramasser les morceaux, ok ?

Somin hoche la tête.

— Si t'as envie de hurler, on hurle. Si t'as envie de boire, on boit. Si t'as envie de l'étrangler, on tient ses bras.

Je ris un peu. Juste un peu.

Mais ça fait du bien.

Parce que je sais qu'avec elles, même quand je tombe, je tombe jamais seule.

Haejin tapote sa clope dans le cendrier, l'air de rien.

Mais je vois son regard qui dérive. Un peu trop rêveur. Un peu trop absent.

— Hmm... enfin, bref... Rion, il a... vachement changé, hein ? Genre... physiquement.

Je fronce les sourcils.

— Attends. Pardon ?

Somin s'arrête de boire son thé.

— T'as dit quoi là ?

Haejin s'agite un peu, fait semblant de chercher son briquet alors qu'il est littéralement dans sa main.

— Non mais genre... objectivement, quoi. Il est devenu... plutôt pas mal.

SILENCE.

Celui qui précède le chaos.

Somin et moi, on se tourne vers elle au ralenti, les yeux ronds comme des soucoupes, comme si elle venait de dire qu'elle voulait adopter un crocodile.

— Haejin...

— Non.

— Tu... viens de complimenter Rion ?

— Le pote de Seo Taeyang ?

— Le mec qui portait des bretelles en cuir et des Crocs en cours de techno ?

Elle lève les bras en riant.

— MAIS QUOI ?! Le glow up est réel ! Le gars a des épaules maintenant ! Il a une mâchoire, il s'habille en Prada, il sent bon... C'est une nouvelle ère !

Je m'écroule de rire.

— C'est bon, c'est officiel, elle a été contaminée. Une seule interaction et c'est la fin. RIP Haejin.

Somin secoue la tête, faussement dramatique.

— On t'aimait. T'étais forte. Indépendante. Tu méritais mieux.

— MAIS JE DIS JUSTE QU'IL EST PAS MAL ! s'écrie-t-elle en rougissant.

— Ohhhh... elle rougit ! Je hurle, morte de rire.

Haejin finit par éclater de rire elle aussi, planquant son visage dans un coussin.

— Putain je vous déteste. Je vous déteste toutes les deux.

— Nous aussi on t'aime.

Et juste comme ça, l'ambiance redevient douce.

Simple. Chaotique. Sincère.

Trois filles, trois rires, et un Rion qui n'a rien demandé à personne.

Le reste de l'après-midi, on le passe à faire ce qu'on fait de mieux : bitcher.

Tout y passe.

Les étudiants qui se prennent pour des génies.

Les meufs de la promo chirurgie qui vivent en stéthoscope.

Les mecs de l'amphi D qui n'ont jamais appris à se laver les cheveux.

Et, évidemment, l'élite de la connerie : les potes de Taeyang.

— Rion s'habille mieux, ok, mais il reste un golden retriever version riche, commente Somin.

— Ça va, lâchez-le, il est poli, grogne Haejin, le regard fuyant.

Je lui balance un coussin à la tête.

— POLI ?! La meuf est en crush, c'est foutu.

On hurle de rire.

La pièce sent le parfum de luxe, la clope et le thé au jasmin.

Le soleil descend doucement sur les baies vitrées du penthouse.

Et dans ce cocon temporaire, tout va bien.

Puis l'heure arrive.

On se lève. On remet nos chaussures hors de prix.

Direction la maternelle, comme une petite meute de reines modernes.

Quand Iseul nous voit arriver toutes les trois, il pousse un cri de joie.

— EOMMAAAA ! TATAAAAAS !

Il court jusqu'à nous comme un petit boulet d'amour, les bras tendus.

Il saute dans mes bras, puis va directement dans ceux de Somin, puis de Haejin, comme un mini roi entouré de son fan-club.

— On t'a manqué, mon cœur ? demande Somin en le soulevant.

— Beaucoup ! J'ai fait un dessin ! Et y'a un dragon dedans ! Et des étoiles ! Et... et...

— Tu nous le montreras plus tard, on va chez tata Haejin, ok ?

— OUAIIIS !

On repart tous ensemble.

Retour au palais Haejin.

Iseul court direct dans le salon, accueilli par le personnel comme un petit prince.

Il file avec eux dans sa chambre pour jouer ou dessiner l'apocalypse version crayon.

Et nous ?

Somin claque des doigts.

— Allez. On sort.

Je fronce les sourcils.

— Où ça ?

— Karaoké.

Je souris.

— Tu sais qu'on a cours demain ?

— Justement. On a besoin de décharger les toxines émotionnelles.

Je souffle... et je souris.

— Ok. Let's fucking go.

Dans l'ascenseur, on est toutes les trois en train de vérifier qu'on a nos cartes, nos sacs, nos voix.

Une fois dehors, Somin prend le volant parce que dans ce trio, c'est la seule qui conduit comme une personne civilisée.

Haejin s'installe à l'avant, lunettes de soleil sur le nez malgré la nuit.

Moi, je monte à l'arrière, téléphone déjà dégainé.

— Bon, je mets quoi ? Une vibe douce ou on part direct en bangers ?

— TU OSES METTRE UNE BALLADE TRISTE, JE T'ÉTRANGLE, répond Haejin en bouclant sa ceinture.

Je souris.

Et je lance "Shut Down" de BLACKPINK.

Premier beat. Premier cri.

— PRRRRRAAAHHHH !

— YESSSSSSSSS !

La voiture démarre, la ville défile à travers les vitres teintées, et nous on est déjà dans un concert ambulant.

On hurle les paroles comme si on avait signé un contrat chez YG.

On imite les gestes.

On tape des doigts contre les portières.

Et on rigole. Fort. Longtemps.

— Le karaoké a déjà commencé, dit Somin en chantant faux mais avec le cœur.

— C'est clair, répond Haejin. J'espère qu'ils ont pas trop d'attente, parce que là j'suis CHAUDE.

Je me laisse tomber contre la banquette.

Les lumières de Séoul éclairent nos visages à chaque feu rouge.

Et je me dis que si la vie pouvait s'arrêter juste là, en plein milieu de ce bordel joyeux...

ce serait pas si mal.

NOTE DE L'AUTRICE – by @theinspiredsun

Un peu de justice. Beaucoup de clopes. Et un karaoké qui s'annonce plus bruyant que les pensées de Minrae.

Mais on va pas se mentir...

Vous l'avez senti, hein ?

Ce petit truc bizarre entre Haejin et Rion. Ce "il est pas mal" balancé comme une bombe.

Vous pensez qu'il va se passer quoi au karaoké ?

Des rires ? Des chansons ? Des verres renversés ?

Ou peut-être... un peu plus.

À suivre.

– Soleil ☀️

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