Loading...
Link copied
Loading...
Loading...
Mark all as read
You have no notification
Original
Fanfiction
Trending tags

Log In

or
@
MiaClarke
Share the book

Chapitre 3

Une semaine chargée venait enfin de se terminer. Ce vendredi marquait la fin de mon contrat avec Lemon, et demain, je prenais un vol pour New York, direction la Fashion Week. Pas que je n'aime pas mon métier, mais il m'en demande souvent plus que je ne peux donner. Chaque jour, entre shootings interminables, déplacements et sourires forcés, je me demandais où trouver l'énergie pour continuer.

En arrivant chez moi, le poids de la semaine s'échappa légèrement de mes épaules. Mon appartement, mon sanctuaire, m'accueillait avec son calme habituel. Après avoir effectué ma routine quotidienne – douche, soin du visage et dîner léger – je me dirigeai vers ma chambre pour préparer mes valises. Quatre jours à New York, mais je remplissais mes bagages comme si je partais pour deux semaines. Dans ce métier, il fallait être prête à tout : une soirée imprévue, un gala, une séance photo de dernière minute. Rien ne devait me prendre au dépourvu.

Je vérifiai une dernière fois les essentiels : tenues de soirée, chaussures, maquillage, et bien sûr, mes documents de voyage. L'horloge affichait 22h30 lorsque je m'effondrai sur mon lit, persuadée que j'avais le temps de me reposer un peu avant le grand départ.

Un bruit strident me tira brutalement de mon sommeil. Mon téléphone vibrait furieusement sur la table de chevet. Encore à moitié endormie, je décrochai d'une main maladroite. La voix de Carlos, mon agent, me parvint immédiatement, forte et pleine de reproches.

Sierah ! Ton vol ne va pas t’attendre ! Il est prévu à 12h, et il est déjà…

Je jetai un coup d'œil à ma montre : 11h23. Mon cœur rata un battement. Comment avais-je pu m’endormir sans m’en rendre compte ?

11h23, Carlos, je sais ! hurlai-je en bondissant hors du lit.

Je laissai tomber le téléphone sur le lit et courus vers la salle de bain. Sous la douche, l’eau glacée sur ma peau fit monter l’adrénaline. Pendant ce temps, la voix de Carlos continuait de résonner dans la pièce. Apparemment, il n'avait pas raccroché.

C’est toujours pareil avec toi ! Un planning à respecter ? Impossible ! Franchement, je vais finir par…

Je tendis la main hors de la douche pour attraper une serviette, feignant d’écouter encore. Mais ses reproches glissèrent sur moi comme l’eau sur mes épaules. À cet instant, la seule chose qui importait était de rejoindre cet avion à temps.

Avant de partir, je m'accroupis près de Garou, mon fidèle compagnon. Je caressai doucement sa tête, sentant la chaleur réconfortante de sa présence.

Promis, mon grand, je reviens vite, murmurai-je.

Son regard triste me serra le cœur. Il semblait comprendre que je partais, comme chaque fois. Heureusement, ma voisine, toujours d’une gentillesse exemplaire, s’occupait de le promener et de le nourrir pendant mes absences.

Le temps me manquait. Le tic-tac incessant de l’horloge me rappela que je ne pouvais pas m’attarder davantage. Je fis un dernier bisou rapide sur son museau, puis, à contrecœur, je me levai et sortis sans me retourner, le poids de la séparation appuyant légèrement sur mes épaules.

Par miracle, j’arrivai à temps à l’aéroport, à bout de souffle mais soulagée. Mon vol de Milan à New York allait durer 10h30, avec au moins 9h30 pour récupérer un peu de sommeil. Les préparatifs de la Fashion Week s’annonçaient intenses, et j'avais besoin d'être en forme.

Le voyage se ferait dans un certain confort : nous étions six à bord du jet privé de l’agence. Le luxe feutré de l’intérieur offrait un contraste apaisant avec le chaos de ma matinée. Les sièges en cuir blanc immaculé et l’éclairage tamisé m’accueillaient dans un cocon de sérénité.

Je m’installai dans mon fauteuil, admirant brièvement la vue avant le décollage. Tandis que l’avion prenait de l’altitude, je sentis la tension de ma course effrénée se dissiper peu à peu. Le ronronnement des moteurs, presque hypnotique, me plongea rapidement dans une douce torpeur.

Nous voilà arrivés dans la ville qui ne m’a jamais attirée. New York. Une ville où tout semble aller trop vite, trop bruyant, trop étouffant. Je viens ici régulièrement pour des séances photo, mais je fais toujours en sorte de limiter mon séjour au strict nécessaire. À chaque départ, je me promets de ne pas y revenir. Promesse que je brise sans cesse.

Lorsque nous descendons du jet, il est 16 heures. L’air est lourd, presque suffocant, et l’aéroport grouille de paparazzis. Leurs flashs crépitent comme des éclairs, chacun cherchant à capturer une image qui pourrait valoir une fortune.

Certains mannequins de notre groupe ralentissent, offrant des sourires posés et des poses parfaites pour les photographes. Ils savent que chaque image est une opportunité de rester dans les esprits. Pour eux, c'est une partie intégrante du métier, presque un jeu. Moi, je ne partage pas cette philosophie. Être prise en photo hors du cadre professionnel m’irrite profondément. Les flashs incessants, les regards intrusifs : c'est une perte de contrôle que je ne supporte pas.

Je baisse légèrement la tête, mes lunettes de soleil dissimulant mon agacement. Mes pas se font plus rapides, suivant les hommes en noir qui nous escortent. Leur présence imposante est une barrière bienvenue entre moi et cette mer de caméras. Je sens les murmures derrière moi : des fans qui appellent timidement mon nom, des paparazzis qui réclament, frustrés, quelques clichés supplémentaires.

Hé, Sierah, juste une photo ! lance l’un d’eux.

Elle pense qu’elle est trop bien pour nous ? réplique un autre, son ton teinté d’ironie.

Peut-être qu’elle est juste fatiguée, intervient une voix plus calme.

Ces bribes de conversations parviennent à mes oreilles, mais je n’y réagis pas. Je préfère rester sourde à leurs commentaires, gardant mon allure rapide et mes pensées tournées vers l’hôtel. Les regards, les mots, tout cela glisse sur moi comme une pluie que je refuse de laisser m’atteindre.

Une fois à l’intérieur de mon véhicule, le calme revient. Les vitres teintées me séparent du tumulte extérieur. Je laisse échapper un soupir et m’enfonce dans le siège, observant distraitement les gratte-ciels défiler à travers la fenêtre. Un autre chapitre de cette ville que je n’aime pas commence.

Comment this paragraph

4 Comments

20 days
En vrai je la comprend
show more
20 days
Elle l'a bien dit elle aime bien pas que c'est une passionnée de son travail
show more
20 days
Si mais la célébrité et son milieu lui ont arraché un certain plaisir
show more
16 days
Si mais la célébrité et son milieu lui ont arraché...
Quel genre de plaisir, tu sais moi
La passion arrives a me faire faire des choses que je pensais impossible.
Donc je me dis la comprendre mais en même temps non.
show more