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MiaClarke
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Chapitre 9

chap 9

Le premier jour. Le début d’une campagne ressemble étrangement au premier jour dans une nouvelle école : cette appréhension mêlée d’excitation, l’impression que tous les regards sont braqués sur vous, prêts à juger chaque faux pas.

Aujourd’hui, je fais mes premiers pas dans cette “nouvelle école”. Et quelle école. Monarch & Co. L’entreprise que Zen dirige, un véritable empire. Je m’efforce de ne pas laisser paraître mon malaise alors que j’entre dans leur imposant siège social à New York.

Le bâtiment est une œuvre d’art en soi, tout en verre et en acier, reflétant la lumière du matin avec une élégance presque intimidante. L’intérieur est encore plus impressionnant : un hall vaste, orné de marbre noir, avec des touches dorées qui rappellent un luxe discret mais assumé. Chaque détail semble avoir été conçu pour rappeler à quiconque entre ici qu’il se trouve dans un lieu où l’élite mondiale se réunit pour façonner l’avenir.

Je ne connais pas encore parfaitement ce monde new-yorkais, mais j’ai travaillé avec certaines personnes influentes dans le passé. Cependant, quelques semaines d’expérience ne suffisent pas pour rivaliser avec des générations de pouvoir et d’ambition concentrées ici.

Monarch & Co n’est pas qu’une simple entreprise. C’est une dynastie, un empire bâti sur des décennies d’influence dans les domaines de la finance et du luxe. Zen n’en est qu’un des visages, mais il est indéniablement au centre de ce réseau complexe.

J’ai entendu dire que sa sœur cadette, Zoé, dirige ALTURA, une société spécialisée dans la conception de gratte-ciel et de structures architecturales de luxe. Elle est réputée pour son perfectionnisme et son avant-gardisme, créant des œuvres qui redéfinissent l’horizon des grandes villes.

Eliane, l’autre sœur, est à la tête de The Aurelio Group, une chaîne de grands hôtels située dans les capitales les plus prestigieuses du monde, comme Rome, New York, et Tokyo. Chaque établissement est une œuvre de raffinement et d’hospitalité. Eliane est connue pour sa gestion impeccable et son flair pour le détail, des qualités qui font de ses hôtels des lieux de référence pour l’élite mondiale.

Le frère jumeau de Eliane, quant à lui, est à la tête de Veritas Media Group, un conglomérat médiatique puissant qui se proclame comme étant "le pilier de la vérité". Il n’est pourtant pas sans controverse, car leur manière de dénicher et de publier des scoops est souvent perçue comme implacable, voire impitoyable. Leur slogan "Nous dévoilons ce que d’autres cachent" est presque une menace en soi.

Et puis, il y a Eleanor, leur grand-mère, une légende vivante. Elle possède Elarya Jewels, une maison de joaillerie spécialisée dans la création de bijoux fins inspirés des cultures du monde entier. La marque rend hommage à sa fille, Elarya, disparue trop tôt, qui incarnait la délicatesse et l’élégance. Les créations de cette maison sont réputées pour leur savoir-faire inégalé et leur caractère intemporel.

Chaque membre de cette famille porte sur ses épaules un morceau de cet empire. Ils sont à la fois brillants et terrifiants dans leur maîtrise de leurs domaines respectifs. Aujourd’hui, je dois m’intégrer à cet univers impitoyable. Un monde où la perfection est une exigence, et où les erreurs ne sont pas tolérées.

Je prends une profonde inspiration et ajuste mon blazer crème. Mes escarpins résonnent sur le sol de marbre tandis que je me dirige vers l’accueil. Le regard acéré de la réceptionniste me scanne de haut en bas avant de m’adresser un sourire poli, mais froid.

Bienvenue chez Monarch & Co. Puis-je vous aider ? dit-elle d’une voix mesurée, parfaitement maîtrisée.

Oui, je suis Sierah. Je suis ici pour la campagne de partenariat, répondis-je en essayant de rester confiante.

Elle tapote rapidement sur son clavier, puis hoche la tête.

Parfait. Madame Whitmore vous attend. On va vous accompagner à son bureau.

Nous passons devant une salle de conférence, et à travers les immenses baies vitrées, j’aperçois une réunion en cours. Eliane est assise à gauche, le frère jumeau de Zen à droite, et lui, Zen, au centre, son expression aussi impassible qu’un masque. Ils écoutent attentivement un homme en costume bleu, probablement un consultant ou un stratège. Puis je remarque une silhouette familière : Blaze, le joueur de football au cœur du scandale récent. Il est là, visiblement tendu, les épaules légèrement voûtées, mais essayant de maintenir une certaine contenance.

Je sens une étrange brise me parcourir, mais elle ne vient pas des climatiseurs. Non, c’est plus profond. Un sentiment, une certitude. Je lève les yeux et croise le regard de Zen. À travers les parois de verre, son regard est clair, perçant, et... plein de mépris. Un mépris si tranchant qu’il semble me couper à distance. Pendant une seconde, tout semble s’arrêter, comme si l’air lui-même devenait lourd et oppressant.

Pourquoi ce regard ? J’avais déjà senti une tension, une réserve chez lui, mais là, c’est comme s’il me reprochait quelque chose que j’ignore totalement. Un frisson parcourt mon échine.

Mademoiselle… Mademoiselle Sierah ? Une voix m’interrompt soudain, me tirant de ma torpeur.

Je sursaute légèrement et me rends compte que je m’étais arrêtée, fascinée, presque hypnotisée par cette scène derrière la vitre.

Désolée, dis-je rapidement, gênée, en suivant l’homme qui m’accompagne.

Nous franchissons une grande porte en bois sombre, et il m’introduit dans un bureau spacieux et impeccablement organisé. Les murs sont ornés d’art abstrait, des touches de rouge et d’or qui rappellent l’identité de Monarch & Co. Une grande table de travail trône au centre, entourée de fauteuils en cuir noir. Les étagères débordent de livres aux reliures élégantes, alternant entre volumes de droit, finance et quelques biographies de figures influentes.

Monsieur Whitmore sera là dans quelques instants, dit mon guide avant de me laisser seule.

Je reste debout, observant chaque détail de la pièce. Tout ici est un rappel discret mais constant de la puissance de cette entreprise. Même l’odeur du bois ciré et du cuir semble exsuder une certaine autorité.

Je m’assieds enfin sur l’un des fauteuils, croisant les jambes pour masquer mon agitation. Mon esprit est encore troublé par ce regard que Zen m’a lancé. Pourquoi semblait-il si... hostile ? Est-ce simplement ma présence qui le dérange ou y a-t-il autre chose, une raison cachée que je ne comprends pas encore ?

Je prends une profonde inspiration et ajuste la veste de mon tailleur beige. Ce n’est que le premier jour, me dis-je. Peut-être qu’avec le temps, les choses se calmeront. Mais une petite voix au fond de moi murmure que ce ne sera pas si simple.

Quelques minutes plus tard, la porte s'ouvre, et le frère jumeau d’Eliane entre, un sourire malicieux accroché à ses lèvres. Derrière lui, Zen fait son apparition, visiblement irrité. Rien qu’à leur entrée, je peux deviner que Leon, le frère, a taquiné son aîné, et cela n’a fait qu’amplifier la colère de ce dernier.

Tu arrêtes avec tes bêtises, Leon. Je reste ton aîné, gronde Zen, sa voix rauque trahissant son agacement.

Oh, oh, l’ancêtre vient de se fâcher, réplique Leon en ricanant. Tu crois que…

Il s’arrête net en croisant mon regard. Sa posture change immédiatement : son sourire s’efface, remplacé par une expression imposante et froide, comme s’il était devant les caméras. Il masque ses émotions si rapidement que je peine à croire qu’il était moqueur une seconde plus tôt.

Qui êtes-vous, et qu’est-ce que vous faites ici ? demande-t-il, sa voix grave résonnant dans la pièce. Sa carrure impressionnante remplit parfaitement son costume impeccablement taillé. Il me dévisage avec une intensité désarmante, comme si j’étais une intruse venue perturber leur royaume.

Zen, de son côté, reste silencieux, mais son regard n’en est pas moins oppressant. Si celui de Leon semble interrogatif, celui de Zen déborde de mépris, une expression si marquée qu’elle me donne presque envie de vérifier si j’ai une tache sur mes vêtements. Est-ce génétique, ce jugement constant ? Ou peut-être que je dois changer de déodorant, bien que je doute que cela vienne de moi.

Sierah, dis-je en m’efforçant de garder mon calme. Je suis ici pour votre campagne sur la nouvelle collection de bijoux.

Sierah qui ? Vous n’avez pas de famille ou juste pas de nom de famille ?  lance Leon avec une arrogance qui me laisse bouche bée. Mon visage se fige à ses paroles. Sérieusement, il se prend pour qui, celui-là ?

Savoir mon nom de famille n’ajoutera rien à votre campagne ni à ma paie, répliqué-je, les yeux plissés de mécontentement. Alors, contentez-vous de Sierah. Vous avez besoin de moi, pas de mon arbre généalogique, monsieur.

Zen laisse échapper un soupir, exaspéré.

Votre insolence ne vous a jamais porté préjudice, à ce que je vois, dit-il d’un ton acide en contournant son frère pour s’installer sur un fauteuil en cuir noir.

Leon, quant à lui, continue de me jauger de haut en bas avant de s’installer à son tour. Je déteste cette sensation d’être évaluée comme un produit sur une étagère.

Bien, finissons-en, commence Zen, l’ennui palpable dans sa voix. Vous avez six mois pour transformer la campagne de Paris en une œuvre d’art unique. Vous travaillerez chaque jour, sous l’orage, la pluie, les tempêtes… peu importe. Vous serez basée dans une filiale gérée par Leon, qui se chargera de superviser ce projet. Après les trois premiers mois, vous recevrez un premier paiement, comme convenu avec votre agence à Milan. Des questions ?

Je n’ai même pas le temps d’ouvrir la bouche qu’il poursuit.

Bien. Leon, assure-toi que ce bijou reflète notre identité, même si certaines personnes ici ne semblent pas particulièrement correspondre à nos attentes.

Mon regard s’assombrit, et je roule des yeux en signe d’agacement. S’il croit pouvoir me réduire au silence ou à une simple pièce rapportée, il se trompe.

Vous avez fini ? dis-je d’un ton tranchant. Si oui, veuillez m’écouter. Pourquoi moi ? Et surtout, qu’est-ce qui se passe si le contrat n’est pas respecté ?

Les deux hommes échangent un sourire, presque complice. Puis, d’une voix synchronisée et glaciale, ils répondent :

On vous colle un procès, et on ruine votre carrière.

Le ton est donné. Mon premier jour promet d’être une longue série de défis.

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