Loading...
Link copied
Loading...
Loading...
Mark all as read
You have no notification
Original
Fanfiction
Trending tags

Log In

or
@
MiaClarke
Share the book

Chapitre 8

chap 8

Je pourrais savoir pourquoi c’est elle que tu as choisie ? demandai-je à ma grand-mère, ma voix empreinte d’une tension que je n’essayais même pas de masquer. J’avais beau connaître ses réponses, elles avaient toujours le don de m’énerver.

Et je pourrais savoir pourquoi tu ne veux pas d’elle ? Tu ne t’es jamais opposé à mes décisions, alors pourquoi aujourd’hui tu le fais ? Sa voix, posée et pourtant lourde de reproches, semblait transpercer mes doutes.

Elle marquait un point. Je ne discutais jamais ses choix, parce que, jusqu’à présent, ils s’étaient toujours avérés judicieux. Mais cette fois, c’était différent. Cette fille… Elle n’était pas le visage qu’il fallait pour cette parure. Cinq ans de travail, cinq ans à développer ce bijou comme un symbole d’excellence. Et elle… une inconnue, une femme banale issue d’une agence insignifiante… Comment pouvait-elle être à la hauteur de ce chef-d’œuvre ?

Je ne la déteste pas, mais je ne l’apprécie pas non plus, dis-je finalement, les yeux rivés sur l’écran de mon téléphone. — Elle n’a pas l’envergure pour porter ce projet.

Mon pouce glissa sur l’écran, réprimant l’envie de serrer l’appareil plus fort. Depuis ce matin, un scandale explosait sur les réseaux sociaux. Une célébrité prétendait qu’un de nos hôtels avait manqué à son devoir de confidentialité, accusant notre équipe d’avoir vendu l’histoire à la presse. Une absurdité, bien sûr, mais qui m’obligeait à jongler entre les appels des avocats, les mails incessants, et la gestion de la campagne de Paris. C’était épuisant.

J’ai pris ma décision et c’est ainsi. Alors, tu feras avec, répondit-elle d’un ton qui ne souffrait aucune contradiction. Concentre-toi plutôt sur ton mariage et tes histoires avec les célébrités au lieu de remettre en cause mes choix. Je suis plus vieille que toi, et j’ai de l’expérience.

Mon mariage. Un événement éloigné, prévu dans huit mois, mais qui planait déjà comme une ombre sur mon quotidien. Une union arrangée pour certains, mais pour moi, une véritable chance. Mon amie d’enfance, celle que je connaissais depuis toujours. Nous avions grandi ensemble, nos familles s’étaient connues bien avant notre naissance. Cela semblait évident… Peut-être trop. Et pourtant, notre histoire avait été réelle, même si elle portait le poids des attentes parentales.

Tu me déposes chez moi ? demanda ma mamy, me tirant brusquement de mes pensées.

Hum hum, répondis-je, un peu distrait. Tu comptais aller quelque part ? Edouin peut toujours faire un détour.

Non, ça va. Je pensais que tu passerais par le bureau, pour que j’en profite pour voir Eliane.

Je ne passerai pas avant ce soir. Puis Eliane est trop prise, suite au scandale sur l’un  de nos hotels « The Empire View » un joueur de foot veut nous traîner en justice pour non-respect de la confidentialité.

Dois-je m’en inquiéter ?  Ses yeux, scrutant les miens avec une lueur d’anxiété, me déroutèrent un instant.

Pas encore. Je vais gérer ce scandale, dis-je en envoyant un dernier message à mon assistante. Une réunion d’urgence avec ma sœur et son équipe devait avoir lieu d’ici ce soir. Il fallait absolument calmer ce joueur de foot avant que les médias ne s’emballent encore plus.

Dès mon arrivée chez moi, après avoir déposé ma grand-mère, je m’installe dans mon bureau. Les murs, ornés de boiseries sombres et de cadres minimalistes, reflètent une ambiance studieuse. La lumière tamisée de la lampe de bureau éclaire le cuir noir de ma chaise, un cocon où je cherche refuge face à l’urgence de la situation.

Je commence immédiatement à planifier comment réduire ce scandale. L’affaire est exaspérante. Ce joueur de football, incapable de gérer sa vie privée, a laissé éclater un secret qui n’aurait jamais dû voir la lumière du jour. Et le plus frustrant ? Ce n’est même pas une quelconque aventure sordide avec une inconnue. Non, il a été photographié avec son manager. Une situation bien plus complexe et explosive.

Je comprends sa colère. Cet homme, incarnation de l’hétérosexualité dans les médias, voit son image publique imploser en une seule photo. Une partie de moi compatit, mais une autre s’agace de devoir gérer ses erreurs. Une telle inattention me coûte du temps, de l’énergie et probablement de l’argent.

Alors que je commence à esquisser une stratégie, la porte de mon bureau s’ouvre brusquement, sans qu’on ait frappé. Un parfum floral familier flotte dans l’air. Je ne connais qu’une seule personne qui se sent suffisamment chez elle pour une telle intrusion : Amara.

Elle apparaît, vêtue d’un jean noir taille haute et d’un chemisier blanc légèrement déboutonné, un look casual mais impeccable. Elle s’assied sur le bord de mon bureau, croisant ses longues jambes avec une élégance naturelle.

Tu comptes travailler encore longtemps ? demande-t-elle, sa voix teintée d’une légère exaspération. On devrait aller voir mes parents ce soir, je te le rappelle.

Je relève à peine les yeux vers elle, tapotant nerveusement sur mon clavier.

Impossible ce soir, réponds-je, catégorique. Tu as bien vu les scandales qui nous suivent. Puis, tu ne devrais pas être en tournée ou quelque chose comme ça ?

Elle roule des yeux avant de répondre, un sourire amusé étirant ses lèvres.

Ha ha, très drôle, mais non. Ma scène a été reportée à la semaine prochaine, alors je suis là. Et je pense te l’avoir dit, non ?

En y réfléchissant, elle n’a pas tort. Elle me l’avait bien mentionné. Ce n’est pas que j’avais oublié, mais plutôt que cette information avait glissé sur moi, éclipsée par d’autres priorités.

Et comment comptes-tu gérer ce problème ? demande-t-elle, son ton devenant plus sérieux. Ses yeux noisette, remplis de curiosité et d’inquiétude, se posent sur moi.

Je pousse un soupir, me laissant tomber contre le dossier de ma chaise en cuir. Je joins les doigts devant mon visage, réfléchissant à haute voix.

J’ai une réunion ce soir avec les équipes de ma sœur. La gestion des hôtels, c’est son domaine, mais les scandales… c’est ma spécialité. Ce sera simple et rapide. Demain, tout sera oublié, dis-je, un léger sourire en coin.

Elle fronce les sourcils, secouant légèrement la tête.

Tu devrais éviter de sourire ainsi. Tu ressembles à un méchant dans un film. Et vas-y doucement avec eux. On ne veut pas perdre l’un de nos meilleurs joueurs.

Je hausse un sourcil, ma voix se teintant d’un sarcasme mordant.

Il aurait dû réfléchir avant de laisser parler ses… instincts.

Amara éclate de rire, une main posée sur son ventre, avant de lever les mains au ciel d’un geste dramatique.

Mon Dieu, je crois que je vais épouser un monstre, s’exclame-t-elle, jouant la comédie à la perfection.

Je lève les yeux au ciel, un sourire narquois sur les lèvres.

Si c’est comme ça que tu joues dans tes films, je ne comprends pas comment tu gagnes des millions. Ça doit être ma réputation qui te précède.

Elle rit à nouveau, secoue la tête, puis me donne une tape affectueuse sur l’épaule. Je me lève, me penche pour déposer un baiser sur son front, et me dirige vers la porte.

À ce soir, poulette, dis-je avec un clin d’œil taquin.

Elle grimace, attrapant un crayon sur mon bureau et me le lançant dans le dos.

Arrête avec ce surnom ! Ce n’est pas mignon, grogne-t-elle.

Je referme la porte derrière moi, un sourire amusé toujours accroché à mes lèvres. Malgré le chaos ambiant

Comment this paragraph

Comment

No comment yet