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MissFantastique511
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Chapitre 22

Cela faisait maintenant un mois que je m'étais enfermé dans mes appartements où l'odeur de Charlie flottait partout. Où que j'aille, j'étais envahi par son parfum braisé tantôt chocolaté, tantôt vanillé, qui s'était imprégné dans les tissus et les textiles qui m'entouraient. Si au début ça m'avait exaspéré, ravageant la chambre pour évacuer mon impuissance, désormais c'était la seule chose qui m'aidait à tenir alors que sa fragrance naturelle disparaissait peu à peu, ce qui contribuait à mon mal être.

Un vague pressentiment m'avait envahi quand Charlie s'était éloignée mais j'avais refusé de l'écouter parce que je ne voulais pas croire qu'on pourrait me l'enlever, et entre nos murs qui plus est. En entrant dans une salle d'entretien où se trouvaient les maîtres et les Cullen, j'avais appris que la voyante avait enfin eu une vision sur l'affrontement. Aznar avait décidé de nous attaquer d'ici l'arrivée de l'hiver. Et comme il semblait arrivé de l'est, nous avons immédiatement pensé aux Dolomites et son massif montagneux au nord du pays. Sauf qu'elle avait eu une autre prémonition dans la foulée et j'avais de nouveau ressenti ce malaise qui m'avait réveillé, et je m'étais précipité dans les couloirs alors que le hurlement de douleur de Charlie avait résonné dans toute la forteresse. Une fois arrivé devant le secrétariat, il ne restait plus que son téléphone piétiné et balancé dans un recoin, ma compagne avait disparu et quelque chose m'avait immédiatement empêché de la traquer.

En réalité, la première vision et l’appel de la mère de Charlie avaient eu pour but de servir de diversions pendant que les roumains s'évaporaient dans la nature avec la jeune femme même si le contenu de cette révélation était véridique. Leur plan était en fait monté depuis le début, mais ils avaient réussi à échapper aux pouvoirs des Cullen, et d'Aro, mais aussi des miens alors que j'aurais dû sentir qu'ils mijotaient quelque chose. Ils souhaitaient se venger depuis si longtemps qu'on avait été stupide de ne pas les garder à l'œil pendant leur séjour à Volterra. L'enlèvement de Charlie avait réveillé les troupes qui avaient redoublés d'efforts dans les entraînements, craignant de voir leur propre moitié disparaître à son tour, malgré les conséquences de la disparition de Charlie pour eux. Son don et celui de Benjamin étaient les seuls à pouvoir agir face à des boucliers, nous faisant perdre un avantage considérable en nous amputant d'un don élémentaire comme le répétait souvent Alec, que j'avais envie d'étriper et de balancer par la fenêtre pour son manque de compassion totale à mon égard.

En ce qui me concernait, je m'étais isolé parce que je ne supportais plus les présences permanentes des autres qui prenaient des pincettes pour m'approcher par peur de me voir exploser. J'avais remballé Marcus qui avait voulu m'apporter son soutien, étant pourtant le seul à pouvoir comprendre la solitude que je vivais depuis que ma compagne m'avait été arrachée. Félix, Heidi et Amun avaient eu le droit au même accueil, ne voulant discuter avec strictement personne. Encore moins quand j'entendais certains me parler carrément de condoléances alors que Charlie était en vie. Je le savais, je le sentais. Je n'avais plus accès à son essence, probablement masquée par Aznar mais je la savais toujours vivante. Si elle avait été tuée, j'étais persuadé que je l'aurais ressenti jusque dans mes tripes et que j'aurais été envahi par le même désespoir que Marcus, or ce n'était pas le cas. Même si j'étais désespéré de ne pas la voir ou la sentir, et j'ignorais pourquoi on l'aurait laissé vivre. Ce qui me laissait imaginer qu'on lui faisait subir les pires horreurs, me plongeant dans une telle rage que je donnais un coup de poing dans ce qu'il restait du miroir de la salle de bains, ayant déjà subi plusieurs attaques de ma part pour me défouler.

Quand je sentis une autre présence s'approcher alors que je n'avais pas envie de voir cette personne, je grognais méchamment à son encontre alors qu'elle entrait dans mon espace privé sans la moindre gêne.

- Sors, ordonnais-je à Kebi sur un ton si rauque que je la vis tressaillir. Par respect pour Amun, je me fais violence de ne pas t'arracher la tête alors que c'est toi qui a créé cette ordure par jalousie. Approche-toi et je ne réponds plus de moi.

L'égyptienne accusa le coup, acceptant mes reproches sans broncher, parce que c'était vrai. Elle avait transformé une tare en un vampire impossible à retrouver, qui avait développé une haine à mon égard, puis pour l'entièreté de mon clan actuel. Une anomalie qui comptait faire de la vie sur terre un véritable enfer, et pour couronner le tout, qui avait enlevé ma compagne après l'avoir déjà attaqué une fois.

- C'est vrai, reconnut-elle en serrant les lèvres pour probablement contenir une remarque acerbe malgré tout. Je suis venue pour te présenter mes excuses Demetri...

- Tu peux les garder, elles ne me ramèneront pas Charlie qui est maintenant à la merci de cet enfoiré ! Tout ça parce que...

- Tu m'avais volé mon compagnon ! Il était tellement obnubilé par ta présence qu'il m'oubliait moi alors que j'aurais dû être sa seule priorité ! J'ai voulu te faire souffrir en fabriquant un vampire qui te ferait obstacle et me permettrait de récupérer Amun. Mais quand j'ai réalisé ce que j'avais créé, il était déjà trop tard pour faire marche arrière, et je te rappelle que tu l’as laissé s’échapper alors que tu l’avais sous la main, se défendit Kebi en faisant un pas en avant, provoquant un nouveau grognement de ma part, n’appréciant pas ses excuses qui ressemblaient à des accusations.

- Félicitations, tu as réussi. En me privant de la compagne que j'ai attendue pendant plus de deux millénaires, tu as réussi à me faire souffrir comme personne n'a jamais pu le faire. Tu te sens mieux maintenant ?

- Tu devrais être en train de te démener pour la retrouver au lieu de t'apitoyer sur ton sort ! Tu devrais être en train de lui faire payer mais tu restes là à attendre qu'il te tombe dans les bras comme par miracle !

Je la plaquais si rapidement au mur avec une main en train d'enserrer sa gorge qu'elle n'eut pas le réflexe de m'éviter, alors que je percevais une seconde présence dans mon dos.

- Relâche-la Demetri, m'ordonna Amun sans pour autant utiliser l'autorité naturelle qu'il avait sur moi. Menacer ma compagne ne fera pas revenir la tienne.

Il me fallut de longues minutes avant d'y parvenir et ça ne fut pas dans la délicatesse, libérant Kebi de ma poigne avec brutalité. Je la laissais délibérément cogner le mur sans le moindre remord, alors que l'égyptien vint la prendre immédiatement dans ses bras pour la réconforter. Puis il vint se placer entre nous pour m'arrêter si je tentais une nouvelle fois de lui sauter dessus.

- Il nous reste moins d'un mois pour nous préparer au pire, et on devrait le mettre à profit au lieu de s'attaquer les uns les autres. Aznar l'a enlevé pour t'affaiblir mais il n'aura aucun intérêt à la supprimer maintenant, il voudra voir de ses yeux l'impact de sa mort sur toi pour avoir la victoire qu'il veut depuis tout ce temps. Elle sera là lors de la bataille c'est évident Demetri, et tu devrais plutôt être en train de réfléchir aux manières de la récupérer, d'envisager tous les scénarios possibles plutôt que rester seul ici à ressasser le passé.

Les paroles d'Amun avaient toujours été remplies de bon sens et de conseils sages, mais là, elles n'avaient aucun impact sur moi, ne pensant qu'aux probables horreurs que Charlie devait subir. Et le fait que je n'avais même pas accès à son esprit pour savoir si elle souffrait à l'heure actuelle mettait mes nerfs à rude épreuve. J'imaginais mal ce connard la garder en vie sans la torturer en attendant la confrontation.

- Demetri, elle n'est pas encore morte, gronda plus sévèrement mon créateur en posant une main sur mon épaule, le premier contact physique que nous avions depuis mon départ du clan d'Alexandrie. Mais si tu ne réagis pas vite, tu la perdras pour de bon.

Malgré le lien presque paternel qui nous avait longtemps unis, je me dégageais aisément de son contact que j’avais pourtant souhaité retrouver un jour. Mais le seul que je souhaitais m'était impossible à avoir. L'égyptien n'en montra rien mais je savais que je venais de le blesser, de la même façon que je lui avais fait de la peine en l'abandonnant pour rejoindre Aro même si c'était dans le seul but de préserver ce qu'il restait de son clan.

- Avec tout le respect que j'ai pour toi Amun, tu n'as jamais été séparé de Kebi, tu ne peux pas comprendre ce que je ressens.

- A ta guise Demetri, se résigna le vieux vampire en reculant et en entraînant sa compagne avec lui pour quitter mes appartements. Mais je pensais t'avoir mieux formé que ça quand tu vivais avec nous.

Le vide qui m'envahissait depuis un mois ne cessait de s'accroître, m'empêchant de réfléchir de façon rationnelle, j'étais pétrifié par l'absence de Charlie, encore plus en cette journée où elle aurait dû être là pour la passer avec moi et la rendre spéciale. Les deux millénaires vécus avant qu'elle ne débarque avaient été longs mais ils s'étaient écoulés alors que j’essayais de ne pas trop m’impatienter, estimant que le moment finirait arriver. Quand j'avais compris que c'était la petite secrétaire, mon monde avait immédiatement tourné autour du sien. Je ne l'imaginais plus sans Charlie dans ma vie pour l'égayer. Pourtant un mois sans sa présence lumineuse dans la forteresse m'avait paru interminable comparé au temps que j'avais passé avant de la rencontrer. Oui je voulais la revoir, mais je n'avais aucun outil qui me permette de le faire. Même le traqueur Alistair, qui était arrivé à contrecœur pour ne pas être sur la liste d'Aro, avait tenté de la localiser à partir d'un de ses vêtements à la demande des maîtres, mais son odeur n'avait laissé aucune trace à cause d'Aznar. Coulant un regard de désolation autour de moi, je repérais les petites guirlandes électriques qu'elle avait laissées autour des fenêtres, c'était une des rares choses que je n'avais pas détruit sous le coup de la colère. Elles étaient à son image, scintillantes mais sans la moindre extravagance. Serrant les poings, je finis par me ressaisir, refusant de l'abandonner au pire moment.

Après une douche revigorante, entouré de tous ses produits de cosmétiques qui m'arrachèrent un sourire, je finis par trouver la force pour sortir de nos appartements et rejoindre la salle d'entraînement où des voix s'élevaient. Je m’empressais donc de les rejoindre alors que mon arrivée sembla être un choc pour ceux qui étaient présents. M'avançant vers mon meilleur ami qui avait rarement une mine aussi fermée, je compris de suite qu'il y avait un problème tandis que le reste de la garde observait Marcus que je n'avais pas vu si expressif depuis que nous avions détruit Castelul Bran.

- Qu'est-ce qu'il se passe ? Demandais-je fermement alors qu'Heidi vint me prendre dans ses bras pour me réconforter sans que je ne cherche à répondre à son étreinte.

- Aznar nous a envoyé un colis, répondit Jane qui semblait tout aussi touchée par la disparition de ma compagne.

C'était l'une des rares personnes à ne pas la craindre, ayant pris la peine de venir parler avec elle alors que la blonde s'était sentie isolée par l'arrivée de Beth. Là où la grande majorité de la garde n'avait pas osé l'approcher par peur de goûter à sa médecine si chaleureuse, les deux blondes avaient construit un début d'amitié solide avant que les roumains ne nous trahissent, aussi étonnant que cela puisse paraître.

Redoutant le pire, je m'approchais de la table où avait été déposé un carton avec une lettre manuscrite sur le côté. Mais ce qui attira mon regard, c'était son contenu, me rattrapant au mobilier pour ne pas m'effondrer. Deux bras s'y trouvaient, appartenant à deux personnes différentes, et maintenant qu'ils étaient loin de la présence de l'espagnol, leurs traces olfactives m'étaient faciles à identifier. Le plus petit, assez court, avait des doigts fins et manucurés d'une teinte jaune canari qui commençait à s'écailler, avec un parfum subtilement sucré était celui de Charlie, je n'avais aucun doute dessus. Et je n'osais pas imaginer la souffrance qu'elle avait ressentie en se faisant démembrer, le venin qui circulait en nous mélangé à un arrachement brutal était toujours une torture.

Je le pris délicatement entre mes mains, parcourues par un violent tremblement. J'avais les yeux rivés sur le bras qui avait été arraché à la naissance de l'épaule, laissant apercevoir le marbre qui composait désormais l'intérieur du corps de ma compagne. Je remarquais de suite qu'il n'avait jamais été aussi froid, glacial même, comme si toute vie l'avait déserté. Quand Heidi voulut s'en emparer pour le mettre hors de ma vue, mon grondement l'arrêta net alors que Santiago l'attirait à lui pour que sa compagne soit loin de moi. Je me fichais de savoir que je puisse avoir l'air ridicule à m'accrocher ainsi à une partie de l'anatomie de Charlie, le premier qui chercherait à le brûler perdrait sa tête avant même de pouvoir tenter quoi que ce soit.

Je glissais ensuite mon regard assombri par une pulsion meurtrière vers l'autre bras, plus long mais tout aussi fin au niveau des extrémités. Il sentait un parfum que je n'avais pas perçu depuis des siècles, un mélange de rose et de bois de cèdre, identifiant immédiatement sa propriétaire. Elle avait été la seule à se soucier de mon intégration aux Volturi lors de mon arrivée il y a des siècles. Sa bienveillance maternelle et son don qui apportait un réconfort mental avaient été des piliers sur de mes débuts à Volterra. Si bien qu’elle avait longtemps été la seule à qui j’étais dévouée, devenant son garde attitré de la même façon que Corin veillait sur Sulpicia et Athenodora. Sa perte avait un choc émotionnel, j’avais eu la sensation d’être abandonné par ma maîtresse, je l’avais accepté à contrecœur, sans pouvoir l’oublier. C’était l’arrivée de Félix qui m’avait ensuite aidé à me sentir à ma place ici. La savoir en vie me bouleversa, avant de me faire culpabiliser.

Comment avais-je pu passer à côté de cette information ? J’aurais dû percevoir son empreinte mentale à Castelul Bran, là où je n’avais ressenti que du vide. Un vide dont Aznar était à l’origine, cela donnait une idée de la patience qu’il avait eue pour monter une telle vengeance. Si Charlie devait subir des tortures aux mains de ses ravisseurs depuis un mois, alors Didyme devait souffrir le martyre depuis que les Volturi avaient pris le pouvoir. Et indirectement, j’étais responsable de ses tourments, si je l’avais retrouvé, tout cela ne serait jamais arrivé.

- Didyme est vivante... souffla Marcus sous le choc en prenant une part de sa compagne avec la même délicatesse.

Son frère était tout autant choqué, car je n'avais jamais vu Aro si silencieux et envahi par la tristesse, ne comprenant pas non plus comment cette information avait pu nous échapper pendant si longtemps. Ce fut Athenodora qui s'empara de la lettre écrite à la main qu'elle déplia sans perdre sa grâce et la lu à haute voix pour que chacun entende son contenu.

« Salutations aux Volturi et ceux qui ont décidé de les rejoindre pour nous affronter.

J'espère que vous avez apprécié mon cadeau. Je dois dire que j'ai un peu hésité avant de vous l'envoyer, mais je me demande si vous avez conscience d'être de pathétiques compagnons à ne pas avoir réussi à les retrouver ? Mon don est-il si puissant ou vous êtes tout simplement incapables de le contourner pour récupérer vos moitiés ? Je détiens Didyme depuis très longtemps, j'avais même commencé à oublier son existence à force de la laisser croupir dans sa cellule, et votre soi-disant meilleur traqueur au monde n'a pas su qu'elle n'avait pas été tuée... d'ailleurs, si nous parlions du spartiate ! Comment va Demetri depuis que je lui ai enlevé sa compagne ? J'ose espérer qu'il souffre autant de cette petite mésaventure que notre nouvel otage.

C'est difficile de savoir ce qu'il se passe en Italie maintenant que mes deux taupes ont quitté votre château fort, mais ils ont eu le temps de me communiquer bien des informations avant de partir, et laissez-moi vous dire que vous n'avez aucune chance face à mon armée. Cette petite Charlie n'a même pas réussi à se défendre avec son don face à celui de sa propre mère, et la majorité des vôtres sont purement psychiques. Or j'ai le regret de vous annoncer que vous n'êtes pas les seuls à détenir de puissants boucliers pour assurer vos arrières. Ceux qui ne souhaitent pas se battre à vos côtés seront les bienvenus dans nos rangs, vous serez assurés de survivre et de connaître le nouveau règne à venir, les autres périront avec vous jusqu'au dernier. N'espérez pas récupérer vos compagnes en échange de quelque chose, leur sort est déjà scellé et vous serez aux premières loges pour y assister, je voulais juste vous rappeler votre impuissance et votre incapacité à me débusquer.

A très vite sur le champ de bataille,
Je transmettrais votre absence de réponses à nos prisonnières,
Aznar »

Le ton provocateur de cette lettre fut très mal reçu par l'assemblée, y compris chez nos alliés qui n'eurent pas la naïveté de croire qu'ils seraient épargnés par l'espagnol en changeant de camp. Ils seraient également éliminés par précaution, il ne laisserait aucun survivant susceptible de lui faire barrage. De toute façon, il avait été trop loin dans ses menaces pour que l'un d'eux décide de le rejoindre, nous n'étions pas les seuls visés, on ne l'avait jamais été, Aznar avait juste décidé de nous éliminer en premier. Moi la seule chose à laquelle je pensais, c'était Charlie. Avoir une preuve écrite qu'elle était vivante me reboosta malgré la contrepartie. Je repensais à la fois où elle m'avait dit ne pas être en bons termes avec sa mère, mais de là à l'imaginer devoir l'affronter...

J'ignorais quel était son don mais visiblement Aro n'avait pas été le seul à convoiter la descendance de Félix, c'était certainement l'argument qui avait encouragé Aznar à la retrouver pour l'avoir dans ses rangs. Mon regard croisa celui de Marcus qui semblait avoir retrouvé goût à la vie d’un coup, motivant les autres à redoubler d'efforts.

- On va les récupérer Demetri, m'assura-t-il avec détermination alors qu'il ordonna lui-même que chacun se remette au travail, ce que tout le monde fit, obtempérant sans râler.

Et je fus le premier à montrer l'exemple en reprenant les rênes des entraînements alors que les bras de Charlie et Didyme furent soigneusement mis en sécurité afin de pouvoir les remettre à leur place le moment venu.

Pourtant je dû m'interrompre en voyant la petite anglaise m'approcher, et avant que je n'ai le temps de lui dire quoi que ce soit, elle me fit signe de la suivre. Et après une brève hésitation, je la rejoignis alors qu'elle se dirigeait vers ses propres appartements et y pénétra pour récupérer quelque chose qui semblait lourd et volumineux, emballé à la va-vite dans du kraft. Et en comprenant de qui il venait, mon cœur mort se serra. Jane me tendit avec précaution le gros paquetage en silence alors que je m'en emparais avec appréhension.

- Elle m'avait demandé de le garder pour être sûre que tu ne tombes pas dessus, il n'est pas vraiment emballé parce qu'elle n'avait pas fini de le remettre en état, mais je pense qu'elle aurait voulu que tu l'ai aujourd'hui, expliqua la jumelle d'Alec sans que je ne prononce un mot, trop ému pour y parvenir. Bon anniversaire Demetri...

La vampirette m'observa un instant avant de disparaître rapidement pour me laisser seul alors que je finissais par arracher le kraft froissé, une boule au ventre. En voyant ce qu'il contenait, je passais un doigt sur l'objet avec émotion, ayant du mal à croire que Charlie avait réussi à trouver un tel objet. Il s'agissait d'un très vieux bouclier spartiate Léonidas qui datait de plusieurs siècles avant l'ère dans laquelle nous étions. Un bouclier que j'avais d'ailleurs très bien connu parce que j'en avais tenu un similaire à l'époque où j'étais dans l'armée de Sparte. A moitié recouvert de vase et de poussière, le bouclier en bronze n'avait pas perdu son éclat, et je voyais les endroits où Charlie avait commencé à nettoyer la crasse des siècles qu'il avait passé au fond de la Méditerranée. Au centre, je reconnaissais l’emblème de Sparte, c’était la lettre grecque lambda Λ, et dessus, il y avait une inscription gravée en grec ancien. En frottant un peu la saleté du bout de l'ongle, je distinguais les lettres helléniques « Δημήτριος » qui se traduisaient par « DEMETRIOS », me faisant déglutir, ne pensant pas le revoir un jour. La jeune femme ne m'avait pas offert n'importe quel bouclier spartiate. Elle avait mis la main, je ne sais comment, sur celui qui m'avait accompagné à l'époque, le serrant contre moi avec nostalgie à défaut de pouvoir étreindre celle qui me manquait terriblement. Oui j'avais bien l'intention de récupérer Charlie et de la couvrir d'attention pour l'éternité. Et j'éliminerais tous ceux qui essaieraient de m'en empêcher.

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