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MissFantastique511
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Chapitre Bonus III : Renaissance

En 376 avant notre ère

Après trois jours d’agonie et de supplice, lorsqu’il ouvrit la première fois en tant qu’immortel, la mer Égée s’étendait à l’horizon tandis qu’il se trouvait sur cette même plage où il avait rencontré l’égyptien la première fois. Une insoutenable brûlure tenaillait sa gorge, et la voix d’Amun résonna près de lui, un sourire rare mais précieux étirant ses lèvres.

- Tu es enfin à ta place. Maintenant, montre-moi de quoi tu es capable Demetri.

Le traqueur se redressa lentement, ses souvenirs passés de sa vie humaine étaient embrouillés, mais le spartiate ne s’en soucia pas un instant, car les plus importants avaient été conservés. Il se souvenait des leçons d’Amun, il ne fut donc pas surpris par l’explosion que lui provoquèrent les sensations de sa nouvelle nature, mais la fascination était bien présente. Le monde lui paraissait infiniment plus précis, et en même temps, plus petit. Chaque grain de sable sous lui était désormais visible, pouvant les distinguer les uns des autres sans avoir à se pencher pour les observer. Chaque mouvement du vent formait des courants visibles qu’il pouvait presque toucher. L’eau de mer lui piquait presque le nez, tant il sentait combien elle était salée. La lumière du soleil couchant, qui se reflétait sur son épiderme pour le faire scintiller, peignait le désert en une palette de couleurs chaudes et réconfortantes qu’aucun œil humain n’aurait pu apercevoir avec tant de précisions. Si ses sens s’étaient considérablement développés lors des dernières années de sa vie humaine, Demetri n’avait jamais eu une perception des choses aussi exacerbées, et se montrait sensible à chacun de ces détails, tandis qu’un élément le perturba alors. En s’emparant d’une poignée de sable dans sa main, il ne ressentit aucune chaleur entre ses doigts, et les embruns de l’océan n’apportaient aucune froideur non plus, alors qu’il aurait dû frissonner en ressentant ces infimes variations.

- Tu es désormais fait de marbre, tu n’es plus sensible aux variations de températures qui nous entourent, expliqua la voix lointaine d’Amun qui guettait une réaction impulsive chez le grec.

Mais Demetri n’y prêta pas attention, trop absorbé par ses observations. Car il perçut encore autre chose. Il ressentait la vie, celle qui l’avait quitté continuait de se manifester autour de lui. Il entendait le son du sang qui battait dans les veines d’un scorpion à plusieurs mètres de lui. Tout comme il parvint à inspirer l’odeur d’un groupe d’individus situé quelque part dans le désert, à plusieurs kilomètres de sa position, mais il pouvait sentit et entendre les sons qu’ils produisaient comme s’ils étaient à ses côtés.

Mais surtout, Demetri fut secoué d’un frisson d’excitation en fouillant dans son esprit : il savait où se trouvait exactement chaque personne qu’il avait déjà rencontré auparavant, même au cours de sa vie humaine. Comme si leur empreinte était à jamais enregistrée dans sa tête, et qu’un fil invisible les liait à lui. Il n’avait qu’une envie, tester ce nouveau pouvoir en les recherchant les uns après les autres. Et bien qu’Amun était plus que satisfait du résultat, son expérience lui dictait de demeurer vigilant, le spartiate pouvait à tout moment céder à la frénésie de l’appel du sang. Il préféra l’éloigner prudemment des civilisations alentours en le ramenant vers son palais, qui était isolé de toute présence, qu’elle soit humaine ou immortelle, ne voulant courir aucun risque.

Mais Demetri… il ne pouvait que constater combien Demetri était différent des autres vampires. Malgré sa récente résurrection, le jeune traqueur ne tenta rien pour apaiser la faim, si vraiment il la ressentait, il ne se laissait pas submerger par ces nouvelles sensations. Il absorbait ces nouvelles informations avec méticulosité, il prenait le temps de les analyser, exactement comme le soldat spartiate l’aurait fait face à un nouvel environnement s’il était encore humain. Ainsi, il passa une bonne journée à étudier le palais d’Amun avec davantage d’intérêts, voulant combler les trous de mémoire que le venin avait laissé derrière lui.

Après avoir observé le Nil qui longeait sa nouvelle résidence, sculptée dans le même matériau que les pyramides qui se trouvaient de l’autre côté du fleuve, il passa un immense portail ouvragé ; il pénétra à l’intérieur pour arriver dans une petite salle où l’on pouvait voir une sculpture d’aigle situé devant un bassin aquatique d’intérieur en son centre, entouré de quatre grands palmiers. Le style était typiquement oriental, notamment au niveau des arches de portes et de murs qui étaient ornementés d’arabesques et de tapis luxueux pour l’époque, accompagné de colonnes, de hiéroglyphes et autres motifs égyptiens. Il suffisait de franchir ensuite la porte vitrée au fond de la pièce pour pénétrer dans un patio intérieur richement fleuri, un endroit où Demetri avait toujours aimé passer des heures pour se recentrer sur lui-même. A partir de ce petit jardin luxuriant et exotique, l’on pouvait accéder aux nombreuses pièces qui composaient le territoire d’Amun, qu’il avait reconstruit avec minutie, suite à l’attaque des Volturi quelques siècles plus tôt. Il y avait notamment un salon spacieux baigné de lumière, dont les murs étaient ornés de hiéroglyphes, et d’autres salons privatifs plus intimes, que l’on pourrait comparer à un tombeau égyptien. Il demeurait de vieilles cuisines antiques du temps où des esclaves humains travaillaient pour le clan d’Amun lorsqu’il régnait encore. Chaque pièce était composée de soieries, de velours ou satins dont les couleurs se mariaient à l’ambiance qui en émanait.

Mais l’endroit que le traqueur préférait par-dessus tout dans le palais, c’étaient ses quartiers qui prenaient pratiquement toute une aile du bâtiment. Sa chambre ressemblait également à un tombeau de pharaon mais n’était pas totalement plongé dans le noir pour autant. Les murs étaient faits de pierres brutes et sombres, ornés de fresques égyptiennes avec des scarabées et des silhouettes félines, tout comme le sol et le plafond, le tout éclairés de torches murales qui offraient une lumière tamisée, projetant des ombres mystiques autour d’elles. Un immense lit confortable reposait au centre de la pièce, sur une estrade de pierres tel un trône, drapé de lourdes étoffes dorées et noires. Dans un recoin, il y avait une table en bois ancien, où étaient disposés de nombreux objets antiques, ainsi que des plumes, de l’encre et du papyrus pour écrire.

L’espace sanitaire de Demetri était l’exact opposé de sa chambre, car il était baigné de lumière, dans un style davantage oriental. Les portes étaient remplacées par des arches ouvertes sur l’extérieur, laissant entrer en continu la lumière du soleil, ou de la lune en fonction du moment de la journée, ce qui faisait que des torches y étaient inutiles, bien que le traqueur n’en ait plus besoin désormais. Ces ouvertures lui offraient une vue somptueuse sur le Nil, ainsi que les pyramides situées derrière, encadrées par de fins rideaux de soie de couleur grenat, qui ondulaient sans cesse sous les courants d’air qui s’infiltraient dans la pièce. Les murs de la salle de bains étaient décorés d’une pierre rosée, où l’on pouvait voir quelques motifs de fleurs et arabesques stylisées. D’un côté, il y avait des vasques en bronze trônant sur un comptoir en marbre blanc, avec des fioles en verres de différents couleurs, qui contenaient des cosmétiques réputées dans toute l’Égypte antique. En face, il y avait une large cuve en bronze également, dans laquelle Demetri aimait se baigner même s’il regrettait l’absence de chaleur. Il passa de longues heures à observer ces nouveaux détails, les suivant du bout du doigt pour les ancrer à jamais dans sa mémoire, toujours trop préoccupé par sa contemplation pour penser à la faim qui le tenaillait pourtant sérieusement.

Amun ne le quittait pas des yeux, bien qu’il demeurait à distance, pour ne pas empiéter sur son espace personnel afin de ne pas risquer de provoquer une colère impulsive chez le nouveau vampire. Il avait croisé beaucoup de jeunes immortels, mais aucun n’avait encore tenu aussi longtemps sans se nourrir après leur réveil. Il était curieux de savoir combien de temps le traqueur pouvait tenir ainsi avant de craquer, car il savait que la soif de sang finirait par devenir une obsession pour Demetri s’il ne se nourrissait pas rapidement. Kebi, qui était toujours dans l’ombre de son compagnon, demeurait à ses côtés malgré la rancœur qu’elle ressentait envers l’officier hellénique. Elle ne pouvait oublier qu’il avait contraint Amun à aller le chercher, la laissant seule dans leur demeure durant plusieurs semaines. Elle était d’autant plus jalouse face à sa retenue, qu’elle en venait à espérer que le spartiate finisse par commettre une bavure qui anéantirait la fascination d’Amun à son égard. Or, il demeurait calme, restant là à contempler les hiéroglyphes au-dessus de sa literie comme s’il s’agissait d’un chef d’œuvre qu’il découvrait pour la première fois.

- Il est plus calme que les autres, murmura-t-elle d’un ton neutre pour ne pas laisser ses émotions transparaître.

- Il l’a toujours été. Il est fait pour l’éternité, assura-t-il avec une fierté rare qui ne fit qu’accentuer la méfiance de Kebi qui serra les dents.

Mais Amun savait que tout cela changerait lors de sa première chasse. Il lui accorda la journée, le laissant déambuler sous son toit à sa guise, lui permettant de s’habituer à la précision de ses nouveaux sens qui surpassaient ceux de n’importe quel vampire, un détail qui n’avait rien à voir avec son statut de nouvel immortel. L’égyptien savait qu’il les conserverait avec le temps, grâce aux nombreux entraînements qu’ils avaient faits quand il était encore humain. Mais au bout d’un moment, le vieil homme savait qu’il était temps d’emmener Demetri chasser, et malgré l’autorité naturelle qu’un créateur avait sur sa création, il n’en usa pas, et se contenta de ruser pour le convaincre de quitter sa contemplation. Il savait qu’il y avait une oasis au sud du Nil avec des marchands qui s’y arrêtaient régulièrement. Il eut simplement à dire à Demetri qu’il y avait un temple un peu plus loin, et qu’il pourrait l’admirer autant qu’il le souhaitait après s’être désaltéré, sans le brusquer. Cela avait pris encore quelques heures pour parvenir à emmener Demetri avec lui, qui contemplait désormais les pyramides, mais jamais cela n’irrita l’homme qui veillait sur lui, qui était toujours plus satisfait du résultat. La transformation du grec surpassait ses attentes, et ce dès le premier jour.

Alors quand la nuit tomba et qu’ils arrivèrent à proximité des tentes des commerçants, Amun demeura en retrait pour observer ce qui allait suivre.

- Suis ton instinct, lui ordonna-t-il sans sévérité.

Le traqueur approcha des humains en continuant à analyser ce qui l’entourait, notamment les probables échappatoires pour ceux qui tenteraient de prendre la fuite. Mais l’odeur devint vite insoutenable, chaque battement cœur qui l’entourait était un appel irrésistible. Il se retrouva parmi les humains en un éclair, avec une rapidité qui le surprit lui-même. C’est à ce moment précis que son don se manifesta réellement depuis son réveil, brutalement, mais surtout, il était désormais une évidence. Ce n’était pas seulement un fil qui le reliait à ses proies, il ne sentait pas leur présence physique, il les percevait comme des empreintes gravées dans le monde, et qui s’enregistraient chacune dans sa tête. Il savait que s’ils venaient à détaler, il pourrait les suivre sans avoir besoin de recourir à ses sens désormais surhumains, c’était comme si ses proies étaient des parts de lui qui s’étendaient à travers les distances, et qu’il visualisait dans sa tête, pour les atteindre.

Et alors qu’un homme tournait la tête dans sa direction, ouvrant la bouche pour crier d’effroi face à son apparition soudaine, Demetri l’avait déjà saisi par la gorge d’une main ferme pour planter ses dents dans son cou. Ce premier contact du sang sur sa langue fut divin, et Demetri sut qu’il ne pourrait jamais s’en passer. Tandis que tout ce qui l’entourait s’évanouissait, il ressentit enfin de la chaleur en étreignant ce corps bouillonnant de vie contre lui, et plus encore, la puissance qui déferla en lui à mesure qu’il vidait les veines du mortel pour étancher cette soif qui semblait insatiable. Il avait beau être mort, à cet instant, il se sentit plus vivant que jamais, plus qu’il ne l’avait jamais été lorsque son cœur battait encore.

Lorsqu’il revint à lui, il tenait toujours un cadavre contre lui, mais ce n’était pas le même que dans ses souvenirs. En le relâchant, il en vit d’autres, éparpillés autour de lui, livides et inertes. Tous les marchands avaient été tués. Il n’avait absolument aucun souvenir de la manière qu’il avait employé pour y parvenir, aveuglé par cette frénésie engendrée par la soif de sang. Ses pupilles, qui étaient aussi noires que les ténèbres il y a encore quelques instants, avaient retrouvé une teinte carmin.

Son mentor, qui avait suivi toute la scène en silence depuis un rocher, se tenait désormais debout, les bras croisés sur son torse. Demetri avait fait un carnage en goûtant au sang, ce qui était prévisible, mais Amun s’était attendu à plus de sauvagerie de sa part. Il aurait pu les démembrer ou décapiter l’un des hommes lorsqu’il n’avait plus le contrôle, il était plutôt impressionné de sa conduite. Il savait quand se montrer exigeant et quand féliciter les efforts fournis.

- Tu apprendras à te maîtriser avec le temps. Pour un premier repas, je n’en attendais pas tant, c’est très encourageant.

Si d’ordinaire, Demetri ressentait toujours de la joie lorsqu’Amun était satisfait, pour le moment il luttait contre ses émotions. Il s’agenouilla près de l’oasis pour essuyer le sang autour de sa bouche pour se donner bonne contenance. Il avait aimé ça. Trop. Il avait aimé le goût du sang sur sa langue. Mais il avait encore plus aimé la puissance qui avait suivi le moment où il avait réellement pris conscience que son don s’animait en lui. Il était devenu un prédateur.

- Je comprends pourquoi tu as préféré attendre avant de me transformer… répondit-il enfin une fois qu’il était certain de se contrôler à nouveau, malgré un ton rauque.

- Cette formation était essentielle pour te préparer. Et en la poursuivant, tu seras encore plus remarquable, lui assura Amun qui lui tendit un pendentif en argent, représentant une croix d’Ankh, finement entrelacée avec une autre croix que Demetri n’avait jamais vu, et dont le style se rapprochera beaucoup de celle que l’on surnommera des siècles plus tard comme étant la croix du désert.

- Ce sont les armoiries de mon clan, et désormais les tiennes, tu es digne de les porter Demetri.

La gorge du traqueur se noua, ému et s’il avait pu pleurer, ses yeux seraient emplis de larmes, touché par les paroles de l’égyptien. Il s’empara du médaillon en tâchant de faire preuve de délicatesse, ne voulant surtout pas le briser sous sa nouvelle force et l’attacha autour de son cou, où se trouvait déjà un autre, également en argent, représentant un casque spartiate.

- Tu es désormais officiellement des nôtres, souligna Amun même si à ses yeux Demetri faisait partie de sa tribu depuis le jour où il avait posé les yeux sur le traqueur. Bien, mettons-nous au travail, nous avons beaucoup de choses à faire.

Et dans les jours qui suivirent, Demetri testa les limites de son don aux côtés de son mentor qui était toujours plus émerveillé par ses capacités uniques. Il expérimenta son pouvoir en lui donnant des descriptions vagues de voyageurs qui se trouvaient pourtant loin du traqueur, pour être sûr qu’il ne les ait jamais rencontrés. Il ne lui donnait aucune autre indication, le mettant au défi de réaliser ce qui serait impossible pour n’importe qui d’autre. Et Demetri réussissait, à chaque fois.

- C’est fascinant, sourit l’égyptien qui n’était pourtant pas quelqu’un de facilement expressif. Il avait déjà vu le traqueur à l’œuvre quand il était humain, il savait qu’il n’avait besoin ni d’une odeur, si d’une trace physique. C’est comme si chaque être possédait une signature que toi seul peux percevoir.

Mais Demetri savait que ça allait bien au-delà. Il pouvait localiser ses cibles, mais également sentir la direction dans laquelle elles se déplaçaient lorsqu’elles étaient en mouvement. Ce fil invisible ne le trompait jamais, il était infaillible. Et plus le temps passait, et plus il apprenait à comprendre comment il fonctionnait. Cette signature, cette trace mentale était unique, il n’avait jamais croisé deux individus différents portant la même. Elle lui donnait accès à des informations précieuses sur ses proies. La toute première était l’odeur. Mais pas seulement une odeur corporelle que n’importe quel vampire pouvait sentir, ce parfum représentait presque la personnalité de l’individu traqué. Il avait l’impression de pénétrer dans l’intimité des autres, le laissant percevoir une empreinte émotionnelle qui risquait ancrer en lui tant qu’il continuait de cibler quelqu’un. Il était possible que sa perception des autres soit amplifiée par son hyper sensorialité, ce qui le rendait d’ailleurs sensible tant aux émotions qu’aux odeurs qu’il percevait. C’était tout ce mélange de données qui formait cette signature mentale qui faisait fonctionner son instinct pour le mener à une personne qui devenait une part de lui.

Et parce qu’Amun était un mentor exigeant, voulant former son protégé par tous les moyens possibles, il avait également mis en place des traques basées uniquement sur les capacités olfactives de Demetri. L’usage basique de son don était prohibé lors de ses séances, ce qui était difficile à mettre en place quand tout se faisait instinctivement. Il devait apprendre à mettre de côté son instinct et suivre l’odeur naturelle d’une proie, et non celle laissée par son empreinte mentale. Le vieil homme voulait que Demetri soit un traqueur infaillible et impossible à arrêter par un quelconque moyen. Il organisa un test final dans le désert après avoir débusqué une cinquantaine de fugitifs qu’il avait lâché à travers son domaine. Le vampire grec devait tous les retrouver en une nuit. Un exercice bien trop simple pour le jeune homme qui n’avait qu’à fermer les yeux pour laisser les signatures de chaque individu s’animer dans son esprit, il savait précisément où ils étaient, tous. Il ne lui fallut que quelques heures pour les retrouver, perdant un peu de temps en voulant traquer certains uniquement grâce à leurs odeurs corporelles pour faire plaisir à Amun, même s’il aurait bien plus rapide en usant uniquement de son instinct. Pourtant, l’égyptien était comblé par l’efficacité de son protégé. Passer des semaines à développer les capacités de Demetri n’était jamais une perte de temps, c’était une bénédiction pour le vieil homme qui n’avait pas ressenti cela depuis l’éradication de son clan.

- Tu es un présent envoyé par les dieux, commentait-il charmé en étreignant férocement le traqueur contre lui, attaché à ce lien unique qui les unissait.

Ces séances étaient parfois agrémentées par des entraînements basés sur des techniques de combats, avant d’être abandonné par Amun dont l’expérience physique ne suffisait plus à égaler l’officier spartiate en tant qu’immortel. L’égyptien en venait à rire, ce qui n’était pas le cas de Kebi qui voyait de moins en moins son compagnon, passant des journées loin d’elle pour former toujours plus le blond.

- Il est trop fort, murmura-t-elle un jour à l’homme qu’elle aimait plus que tout.

- Il est parfait, corrigea Amun en portant le regard d’un père aimant envers son fils sur le blond.

Outre sa jalousie et sa rancune envers le traqueur, elle voyait en lui une menace, un danger pour eux. Car un vampire aussi puissant que Demetri ne resterait pas indéfiniment dans l’ombre de son créateur. La rumeur de son pouvoir allait dépasser les frontières de l’Égypte et attiserait bien des convoitises chez les autres clans. Et ce n’était pas le clan actuel régnant qui l’inquiétait. Non Stefan et Vladimir s’intéressaient uniquement aux individus dotés d’une force extrême, les dons ne les intéressait que peu. Ce qui hantait Kebi, c’est le clan qui s’était établi récemment de l’autre côté de la mer, quelque part en Italie. Un jour, les Volturi viendraient réclamer Demetri pour l’ajouter à la garde d’Aro. Et ce jour approchait plus vite qu’elle ne l’imaginait.

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