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Chapitre I - Part I - Découverte

Projet en cours, toute remarque ou retour est bienvenu.e !

Vous trouverez un lexique en fin de chapitre.

Thalrin Draxor – Le Sanctuaire – Lunaris – Niv 3

La forêt de Lunaris, Vyel'Ithrahn, était un lieu de sérénité, un sanctuaire où le temps semblait s'écouler plus lentement. Les arbres à l'écorce ocre, hauts et majestueux, étendaient leurs branches vers le ciel, filtrant la lumière des deux soleils - en une douce lueur dorée - à travers leurs feuilles en étoile d'un vert très vif. Le sol, lui, était tapissé de mousse et l'air empli du parfum des fleurs nocturnes qui s'épanouissent à la tombée du jour. Tandis qu'entre les racines épaisses, des volutes de brume tiède s'accrochaient encore aux fougères. C'était un endroit où la vie semblait éternelle, où chaque souffle de vent portait en lui la promesse d'un avenir paisible. Mais surtout un lieu vierge de toute activité, dont certaines zones étaient interdites pour la préservation des biomes environnants.

C'est dans cette forêt que Thalrin, un chercheur de Volkyn, marchait d'un pas lent et mesuré. Il avait laissé sa compagne - Lirra - et leur nouveau-né, endormis dans la chambre qu'ils occupaient depuis leur arrivée sur Lunaris. Elle avait accouché quelques jours auparavant et bien que la naissance se soit relativement bien passée - bénissez les Flux - elle était encore faible. Il avait insisté pour qu'elle se repose, tandis que lui, incapable de rester statique, avait décidé de se promener dans la forêt qu'il apercevait depuis la chambre de sa compagne. Il avait toujours été curieux et c'était la première fois qu'il quittait Borax. L'idée d'explorer un endroit aussi mystérieux que les bois de Vyel'Ithrahn l'avait attiré comme un aimant.

Il avançait entre les arbres, les mains dans les poches de sa veste légère - il était incpable de sortir moins couvert, peu importait la chaleur environnante - observant les détails de la flore. L'air, gorgé d'humidité, rendait chaque respiration plus dense. Les racines noueuses des arbres semblaient s'enfoncer profondément dans le sol, enchevêtrement brouillon empêchant tout déracinement. Les feuilles bruissaient doucement, et de temps à autre, un oiseau aux plumes irisées traversait le ciel, laissant derrière lui un sillage de lumière. Thalrin se sentait apaisé, presque en harmonie avec cet environnement. Tant de lumière solaire, c'était... magique. Des insectes lumineux s'agitaient en grappe autour des premières fleurs ouvertes, tandis que les chants de certaines espèces résonnaient d'un arbre à l'autre, portés par la brise. Il percevait également les déplacements des petits animaux - qu'il ne parvenait pas à voir - dans les feuillages et les petits cailloux sur le sol.

C'est alors qu'il remarqua une ouverture dans un promontoire rocheux, à peine visible derrière un rideau de végétation. Intrigué, il s'approcha et écarta les plantes, révélant une entrée étroite qui menait à une caverne. La lumière des soleils ne pénétrait qu'à peine à l'intérieur. Il hésita un instant, puis, poussé par une curiosité irrépressible, il entra. Thalrin sentit alors une bouffée de chaleur l'assaillir, comme une vibration légère sous la peau, un frémissement dans l'air : la forêt, cette grotte, "vivaient", nourries par des forces qu'il ne savait nommer.

L'excavation était sombre, mais la lumière qui parvenait à entrer se réfléchissait grâce aux cristaux de Vrith incrustés dans la roche des parois. Les spaths luminescents émettaient une faible lueur naturelle bleutée. Thalrin avança prudemment, ses pas résonnant légèrement sur le sol rocailleux. L'air était frais, presque froid malgré l'humidé. Il s'arrêta un instant, écoutant les sons étouffés qui semblaient venir des profondeurs. Puis, quelque chose attira son regard : un bref éclat de lumière, rapide et fugace, scintilla dans l'obscurité.

Thalrin tourna la tête, essayant de localiser la source de cette lueur. Il avança encore, guidé par les éclats intermittents. Finalement, il arriva devant une paroi rocheuse, et là, il vit une pierre étrange, encastrée. Elle était petite, à peine plus grosse que son poing, d'un noir brillant. Et elle dégageait quelque chose, il pouvait le sentir, malgré son incapacité à manier l'Inhérence. C'était palpable.

Thalrin s'agenouilla devant la roche, fasciné. Il n'avait jamais rien vu de tel, sauf peut-être avec l'Accyum, mais c'était un métal natif. De sa surface irrégulière, aussi sombre « qu'une nuit » sur le niveau 1, à ses vibrations légères sous le contact de ses doigts, la petite pierre avait de quoi interloquer. Il sentit de nouveau une vague de chaleur et aurait juré que le minerai réagissait à son toucher. Intrigué, il sortit un petit couteau de sa poche et commença à gratter délicatement son pourtour. Peut-être pourrait-il l'extraire en grattant la roche poreuse qui l'encerclait ? Après quelques minutes d'efforts, il ne parvint qu'à en arracher un fragment - qui laissait apercevoir des éclats argentés - qu'il glissa dans sa poche. Ça serait suffisant. Après tout, il ne s'agissait que d'un joli caillou et de son insatiable curiosité.

***

Quelques jours plus tard, Thalrin, Lirra et leur nouveau-né quittaient Lunaris à bord d'un Thul'Vorrak : un aéronef de marchandise massif - chargé de denrées alimentaires - équipé pour traverser les zones liminales.

Conçu à Volkyn - comme tous les aéronefs de Varhen - le Thul'Vorrak était un mastodonte des airs, un vaisseau blindé à la silhouette anguleuse et sombre, dont l'architecture évoquait à la fois les flancs cristallins des vorraks des hautes montagne du second niveau et la brutalité fonctionnelle des forteresses de l'ancien monde. Son nom, hérité de ces ursidés solitaires et redoutés, n'était pas usurpé : comme eux, il portait une carapace impénétrable, une masse imposante capable d'endurer les pires tempêtes (quelques soient leurs natures). Son châssis de métal noirci, parcouru de rivets et de plaques gravées de runes - tracées en hommage aux savoirs perdus - absorbait la lumière plutôt que de la réfléchir, se fondant dans les brumes électriques des couches intermédiaires. Tandis que sous ses flancs, d'énormes turbines à flux, alimentées par des conduits telluriques enchâssés dans des cerclages de vrith - depuis longtemps oxydé - projetaient des lueurs intermittentes, pulsant au rythme du cœur énergétique de la machine.

Bien que lent, il avançait à une vitesse constante et c'était un choix sûr : ces convois suivaient les routes énergétiques stables et contournaient les courants telluriques les plus imprévisibles. Son autonomie, conçue pour trois semaines de vol sans ravitaillement, le rendait crucial pour les traversées longues et risquées dans les régions aux ressources rares et aux perturbations gravitationnelles fréquentes.

Il y avait toujours la possibilité d'y trouver une place quand on avait les moyens de payer le voyage. La traversée du Niveau 3 au Niveau 1, sur 111 lieues, représentait une descente délicate à cette période de l'année : le début de l'Éclosion. Quand les flux telluriques recommencent à pulser avec vigueur, augmentant la fréquence des turbulences et des brumes magnétiques. Un voyage long mais inévitable pour rejoindre Borax sur Volkyn. Thalrin avait payé leur passage avec les derniers fluxions qu'il avait gardé en réserve, tandis que Lirra, bien que faible, pouvait désormais marcher sans aide.

Avant le départ, l'équipage leur avait fourni des tenues climatisées de traversée liminale, incluant des combinaisons étanches doublées de fibres vrithisées, conçues pour encaisser les sauts thermiques et les pics de pression énergétique. Le nourrisson pourrait être emmailloté dans des langes, cocon thermique à modulation gravitationnelle : une technologie volkyienne rudimentaire mais efficace (souvent utilisée dans les transports d'urgences). Ils pénétrèrent à l'intérieur de l'appareil où se mêlait une fonctionnalité militaire à un confort spartiate : couloirs étroits, lumières tamisées, réservoirs suspendus et parois couvertes de fixations pour sécuriser les cargaisons.

Le Niveau 3 était encore baigné d'une lumière dorée filtrée par les brumes chaudes. Les températures avoisinaient les 30°C et la traversée se faisait dans un air dense, saturé d'humidité. À l'intérieur de la carcasse métallique, les vibrations des turbines telluriques berçaient les passagers. Thalrin, assis près d'un hublot fissuré, passait ses doigts sur le fragment de pierre dissimulé dans sa poche. En l'espace de soixante pulsations à peine, l'objet était devenu une petite obsession. Il le caressait à travers le tissu de son vêtement, où la touchait tout simplement peau contre roche, comme pour s'assurer de sa présence, au point d'en oublier parfois les pleurs étouffés de son enfant contre la poitrine de sa femme.

Le Thul'Vorrak vibrait, tandis qu'il s'enfonçait dans les strates inférieures de Varhen. Mais dès qu'il atteignit la zone de transition vers le Niveau 2, les premiers geysers d'énergie ascendante se firent sentir : l'aéronef trembla, ses stabilisateurs compensant les poussées soudaines. Le choc thermique fut immédiat : la température chuta de 50 degrés, provoquant des craquements dans les joints métalliques, du givre sur les hublots et une douleur aiguë dans les sinus. Les brumes acides chargées d'éther giflaient la coque, provoquant des interférences dans les instruments de navigation.

Thalrin claqua des dents, serrant machinalement la pierre dans sa poche. Lirra, pâle, porta une main à son front. Ses vertiges s'accentuaient avec l'augmentation de la gravité, tandis que leurs mouvements devenaient plus lourds, comme si l'air s'était épaissi. Le nouveau-né, niché contre elle, s'agita, ses pleurs étouffés par les langes dans lesquels elle l'avait emmailloté. Ils auraient peut-être dû attendre davantage - que le nourrisson ait quelques jours de plus - comme cela leur avait été recommandé...

Ils commencèrent à ressentir pleinement le froid et décidèrent - chacun leur tour - d'enfiler les tenues mises à leur disposition dans un compartiment exigu du Thul'Vorrak : des combinaisons composites doublées de fibres isolantes, renforcées aux articulations, avec capuches et gants thermiques.

Dehors, le paysage changeait. La lumière du troisième niveau laissait place à la pénombre et les grands îlots à de plus petits. Des brumes givrantes s'accrochaient aux flancs du vaisseau, et parfois, un éclair silencieux zébrait le ciel, illuminant les silhouettes massives des affleurements rocheux en suspension.

Les vitres se teintèrent automatiquement pour filtrer les radiations ionisées et le Thul'Vorrak poursuivit sa descente dans un silence étrange, ponctué seulement par le grondement sourd des flux telluriques qui croisaient les rivières de plasma froid. L'air devenait plus dense et la gravité s'alourdissait toujours, insensiblement. Il devenait très difficile de discerner quoi que ce soit à travers les vitres, dans le vide et la noirceur propre aux niveaux bas de Varhen. Retour aux abysses...

Les pulsations passèrent, rythmées par les secousses sourdes des turbines luttant contre les courants descendants. Le pilote, un vieux Volkyien aux yeux striés de veines, ajustait sans cesse les stabilisateurs pour éviter une chute trop rapide.

Par moments, des lueurs violettes et bleues s'accrochaient aux hublots, grésillant comme de l'électricité statique. Thalrin observa ces phénomènes, fasciné. Il connaissait les flux telluriques et les courants de plasma froid - comme tout bon Nhaar'vel- mais les voir de si près dans leur environnement naturel...

Lirra s'endormit par intermittence, épuisée. Le bébé, lui, semblait sensible aux perturbations et pleurait sans s'arrêter. Thalrin posa une main sur son front, murmurant une prière ancienne, celle que sa mère lui chantait autrefois. Ce fut la seule et unique fois qu'il accorda de l'attention à son enfant.

Quand le Thul'Vorrak approcha la limite des 50 lieues par rapport au noyau, la gravité devint écrasante. Thalrin sentit chaque muscle se tendre, chaque mouvement demander un effort supplémentaire. Des " plumes " d'éther givré, sortes de cristaux bleutés en suspension, se formaient autour du vaisseau. La lumière était désormais presque inexistante : seules quelques lueurs violettes - résidus des flux provenant du noyau planétaire - scintillaient par intermittence dans la noirceur. Lirra gémit en essayant de se redresser et il l'aida en posant une main ferme dans son dos.

Dehors, les îlots du Niveau 1, plus petits et immobiles, apparaissaient comme des formes noires piquetées de mousse luminescente. Le peu perceptible semblait figé dans une obscurité écrasante. Des déserts d'ombre s'étendaient à perte de vue, entrecoupés seulement par quelques pics neigeux suspendus, luisant faiblement dans la pénombre.

Il sembla à Lirra que son conjoint était fébrile. Il avait été très peu concerné par elle et leur enfant et s'éloignait déjà, le regard vacillant, le poing serré sur le rabat de sa combinaison. Elle sentait que quelque chose clochait, mais Thalrin ne semblait pas d'humeur à en discuter.

***

Lexique

Lunaris : Petit îlot, unique Ville État sur Varhen.

Volkyn : Unique pays de la première couche gravitationnelle. Varhen se déploie sur cinq niveaux gravitationnels autour de son noyau. Le niveau 1 en est le plus proche, et en toute circonstance ou presque, privé de la lumière des soleils et de la lune.

Borax : Capitale de Volkyn.

Les cristaux de Vrith (ou Vrithlin) sont au cœur de l'équilibre énergétique et gravitationnel de Varhen, avec des implications technologiques, magiques et socio-économiques majeures. Ils réagissent aux champs magnétiques de Sar'yn (le satellite) pour maintenir les îles flottantes en lévitation (Niveaux 3 à 5). Leur instabilité explique les « tempêtes gravitationnelles » et les distorsions spatiales. Leur noyau concentre l'énergie tellurique du noyau hyperdense de Varhen. En surcharge, ils explosent, ou corrompent les organismes.

Inhérence : Appellation de la magie sur Varhen.

Accyum Impur : Comme l'or, le cuivre ou l'argent.

5550km / 1 lieue = 1000 Gravitons (unité de mesure sur Varhen) = 50 000 mètres

100 km/h = 2 Lieues par heure (Lg/h) = 2Lg/P (P : pulsation) pour être au plus juste avec les unités de mesure de cet Univers.

Fluxion : Monnaie universelle.

Une journée sur Varhen dure 30 heures. 60 pulsations valent donc pour deux journées complètes sur Varhen.

Battements = Minutes.

Pulsations = Heures.

100 lieues = 5000km

50 lieues = 2500km.

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2 Comments

1 month
Super chapitre encore une fois, j'adore tes descriptions, on a vraiment les images que tu invoques en tête ! J'ai eu peur en voyant "lexique à la fin" mais en fait j'ai pas du tout été gênée dans ma lecture sans avoir le lexique tout de suite ! Donc top bravo 😌
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1 month
ça a été le travail interminable de ce début d'écriture, inventer un nouvel univers qui soit compréhensible sans le définir... Autant te dire que ça m'a empêché de dormir lol Mais je suis contente que toutes ces réflexions aient porté leurs fruits ! :)
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