Loading...
1 - Chapitre 1 - Camille
2 - Chapitre 2 - Camille
3 - Chapitre 3 - Camille
4 - Chapitre 4 - Camille
5 - Chapitre 5 - Camille
6 - Chapitre 6 - Raphaël
7 - Chapitre 7 - Camille
8 - Chapitre 8 - Raphaël
9 - Chapitre 9 - Camille
10 - Chapitre 10 - Jens
11 - Chapitre 11 - Camille
12 - Chapitre 12 - Camille
13 - Chapitre 13 - Raphaël
14 - Chapitre 14 - Camille
15 - Chapitre 15
16 - Chapitre 16 - Camille
Loading...
Loading...
Mark all as read
You have no notification
Original
Fanfiction
Trending tags

Log In

or
@
nolaruiz
Share the book

Chapitre 12 - Camille

Rennes, France, septembre 2008

Les yeux gris de Jens étaient plongés dans les miens.

- Enchanté de te connaître Camille, dit-il avec un sourire dévastateur avant de se pencher pour me faire la bise. Ses lèvres s'attardèrent sur mes joues, me laissant le temps d'apprécier son parfum, un mélange de bois et d'agrumes. 

Je me sentais déjà rougir et je priais pour que les lumières tamisées cachent ma réaction. 

- Enchantée, lui répondis-je. Il n'avait pas mentionné le fait que nous nous étions déjà rencontrés et je n'avais pas envie d'expliquer à Héloïse et Alice les circonstances de nos précédentes entrevues. 

- Bon allez, ça suffira pour les présentations, interrompit Héloïse en me prenant par le bras. On n'est pas venu ici pour rester planter dans l'entrée. Et Anderson, s'adressa-t-elle sur un ton sérieux, tu as interdiction de faire ton numéro de dragueur invétéré avec Camille. Je n'ai pas envie qu'elle s'ajoute à la longue liste de de tes conquêtes d'une soirée pour la retrouver en pleur le lendemain.

Jens qui me fixait toujours, reporta son regard vers elle en rigolant, levant les mains en signe de reddition. 

- Tu me prêtes des intentions qui ne sont nullement les miennes, se défendit-il joueur.

- Je te connais surtout, conclut-elle avant de m’entraîner dans sa suite, ne me laissant pas le temps d’émettre une quelconque objection.

La fête battait son plein et j'avais perdu de vue Alice et Héloïse en essayant de trouver les toilettes. Cette maison faisait au moins quatre fois la taille de la mienne. 

Je n'étais pas bourrée, mais avec le cocktail que Héloïse m'avait préparé, je n'étais définitivement plus aussi sobre qu'à notre arrivée. Une sensation de chaleur se répandait dans mon corps et mon sens de l’orientation était clairement altéré. 

Alors que je sortais d’une salle de bain a l’étage, une porte entrouverte retint mon attention. 

Une bibliothèque. 

Baignant dans une lumière tamisée qui filtrait au travers de larges fenêtres, des milliers d'ouvrages s'accumulaient sur les étagères en bois foncé. Le bruit de mes pas étaient atténué par les tapis persans qui jonchaient le sol. 

Je m’approchais pour observer les volumes. Pièces de théâtre, romans, poésie, autobiographies, il y en avait vraiment pour tous les goûts. Je rêvais de posséder ce genre de bibliothèque un jour, mais avec nos nombreux déménagements, j’avais dû me séparer de grand nombre de mes livres jusqu'à présent. 

Alors que je levais la main pour prendre un ouvrage, une voix résonna dans mon dos.

- Je n'ai pas l'habitude de retrouver mes invités dans la bibliothèque, ma fête est-elle donc si ennuyeuse ? me demanda Jens que je n'avais pas entendu s'approcher.

- Non, même s'il m'arrive parfois de préférer la compagnie des livres à celle des humains, lui répondis-je franchement. 

- Ouch, fit-il faussement vexé. Je n'ai donc pas réussi à retenir l'attention de la plus jolie fille de la soirée qui préfère bouquiner plutôt que de me parler. 

Je me mis à rire.

- Qu'il y a-t-il de si drôle ? me questionna-t-il.

- Héloïse avait raison, lui donnais-je pour toute raison.

Devant son air confus, je poursuivis.

- Ton statut de dragueur invétéré, expliquai-je. Je me demande si ce type de discours a l'habitude de fonctionner avec les filles.

Il s'avança un peu plus, envahissant mon espace personnel, et planta fermement ses deux mains dans le mur près duquel je m'étais retranchée sans même m'en rendre compte. Ses bras, de part et d'autres de mon visage, me retenaient prisonnière. 

- À toi de me le dire Camille, est-ce que ça marche ?  susurra-t-il en approchant son visage comme prêt à m'embrasser.

Je ne pouvais définitivement pas nier qu'il était attirant, mais malgré l'alcool qui avait plongé mon cerveau dans une sorte de nuage brumeux, je ne me sentais vraiment pas de l'embrasser dans cet état. Mon corps lui, cependant, ne réagissait pas de la même manière et semblait vouloir se rapprocher un peu plus. 

Il fallait que je dise ou fasse quelque chose ou j’allais me retrouver sur la fameuse liste que Héloïse avait mentionnée un peu plus tôt.

- Pourquoi n'as-tu pas dit à Héloïse que nous nous étions déjà rencontrés ? 

Jens s’éloigna quelque peu, mais ne dégagea pas ses bras. Il étudia mon visage comme pour se remémorer quelque chose et sourit.

- J'ai pensé que parler de tes tendances suicidaires avec Héloïse plomberait sûrement l'ambiance, dit-il moqueur.

- Je t'ai déjà dit que je n'allais pas sauter, m’exclamai-je avec véhémence et il se mit à rire.

- J'adore quand tu réagis avec autant de force. Je préfère ça à te voir pleurer, dit-il plus sérieusement. 

Et comme ça, mon cœur se mit à battre  plus rapidement. Je n'étais vraiment qu'une victime des belles paroles de ce garçon que je n'avais croisé que quelques fois dans ma vie. Je ne le connaissais pas et pourtant ses mots me faisaient l'effet d'une caresse. Un réconfort que je n’attendais pas et dont je semblait pourtant avoir cruellement besoin.

Mes yeux ne se détachaient pas des siens et son regard se fit plus sombre avant qu’il ne se penche un peu plus dans ma direction. 

Il allait m’embrasser et j’allais répondre à son baiser. 

Désolée Héloïse, tu m’avais pourtant prévenu que ce serait une mauvaise idée. Je finirai sûrement déçue de n’être qu’une fille de plus, mais à ce moment-là, cette option ne me paraissait pas si terrible.

Alors que ses lèvres se rapprochaient des miennes, on toussota bruyamment. 

- Je n'ai pas envie de me mêler de ce qui ne me regarde pas, mais embrasser une fille en état d'ébriété est plutôt moyen même pour toi Anderson, interrompit Raphaël qui nous regardaient à présent avec une expression glaciale. 

- Raphaël, ça faisait longtemps, répliqua mon geôlier sur un ton plein de sarcasme.  Camille et moi étions en pleine conversation, si ça ne te dérange pas tu peux fermer la porte en partant. 

Le regard ambré de Raphaël se posa sur moi, comme pour me demander mon avis.

- Je crois que j’ai un peu chaud, je ferais mieux de sortir prendre l’air, dis-je soudainement. L'interruption de Raphaël était peut-être le signe que j'allais réellement commettre une erreur en embrassant Jens.

Jens se mit à rire doucement tout en baissant la tête. Après quelques secondes, il se redressa et passa une main dans ses cheveux avant de poursuivre : 

- Je suis sûr que nous aurons l’occasion de nous revoir au lycée ou sous ton balcon Juliette, puis il se dirigea vers la porte, bousculant légèrement Raphaël en s’éloignant. 

Alors que je m'apprêtais à prendre sa suite pour tenter de retrouver Alice et Héloïse, la main de Raphaël se posa sur mon avant-bras pour me retenir. 

⭐️⭐️⭐️

Comment this paragraph

Comment

No comment yet