Lorsque Kaylee rejoignit les autres dans le salon, Iris l'informa qu'Alya et les autres allaient bien et étaient en route pour les rejoindre. Ils avaient laissé un message qui leur avait été transmis. À cette nouvelle, un immense soulagement s’empara de Kaylee. Ils étaient sains et saufs. Et ils arrivaient bientôt.

Mais malgré le réconfort, un pincement persistait. Elle s’en voulait de les avoir laissés partir seuls, de leur avoir permis de quitter le village avec Silva.

— Comment l’avez-vous su ? demanda-t-elle alors.

Iris expliqua qu'ils se servaient de petits animaux marins pour communiquer. Ces créatures, parlant apparemment leur langue, étaient très utiles dans ce genre de communication. Elles se nommaient yeeby et ressemblaient à de petits poissons violets, possédant une queue semblable à celle d’une sirène. Trois petites sphères violettes trônaient sur leur tête, comme l’avait précisément décrit Raphaël.

Lorsqu’ils avaient délivré le message, le restant du groupe avait déjà parcouru la moitié du chemin. Kaylee se répéta intérieurement qu'ils avaient été bien plus rapides qu’eux. Puis elle réalisa que, avec Hayden, ils avaient été retardés, justement à cause d'elle. Elle n’avait cessé de lui poser des questions et n'arrêtait pas d’observer la forêt autour d’elle. Sans oublier le temps qu’elle avait mis avant de sauter dans ce fichu puits.

Mais pouvait-elle vraiment se sentir coupable ? 

— Quand tout le monde sera là, sain et sauf, vous me ramènerez chez moi ? demanda-t-elle à l’ensemble du groupe présent.

Elle observa Ellyn baisser la tête tandis qu’Iris serrait les lèvres. Ce fut Raphaël qui répondit.

— Hayden n’a rien voulu te dire… Cela ne m’étonne pas. Mais pour être honnête, ce n’est pas possible. Pas pour l’instant.

Quelque chose dans sa voix trahissait une forme de regret. Même Athelleen, qui n’avait pas été très aimable à son arrivée, ne répliqua rien. Son cœur se serra. 

— Ce n’est peut-être pas super de la laisser autant dans l’ignorance, répliqua Ellyn, s’étant approchée de Kaylee. On pourrait peut-être répondre à quelques-unes de ses questions ?

— Non Ellyn, on ne peut pas, rétorqua sèchement Hayden, lui coupant presque la parole.

Il était plus fermé que jamais à l’idée de répondre à Kaylee. Ne pouvait-il donc pas se mettre à sa place ? Elle méritait au moins quelques réponses.

— Qui a décidé ça ? s’emporta alors Iris. 

Hayden poussa un long soupir, las.

— Faites ce que vous voulez, ça m’est complètement égal. Mais je vous laisse vous en occuper. Bon courage avec elle.

Sur ces mots, il se leva et sortit de la maison. « Bon courage avec elle ». Vraiment ? Il avait vraiment le don de changer d’humeur toutes les cinq minutes. Kaylee le trouva tout simplement insupportable. 

— Va-y Kaylee, reprit Ellyn. Pose tes questions et nous verrons celles auxquelles on peut répondre.

Sans attendre une seule seconde supplémentaire, elle la bombarda de questions.

— Déjà, qui êtes-vous ? Non, attendez, plutôt… Comment me connaissez-vous ? Qu’est-ce que je fais ici ? Peut-être que ça, vous ne pouvez pas encore me le dire, mais… où sommes-nous réellement ? Et Hayden a dit que nous étions venus ici par téléportation ? C’est complètement impossible !

Iris dut presque plaquer une main contre la bouche de Kaylee pour l’arrêter dans ses questions. Il y en avait trop.

— Du calme ! Il y en a trop d’un coup. Si on répond à tout, tu vas finir avec encore plus de questions.

— D’accord… Mais dites-moi au moins une chose, souffla-t-elle.

Ellyn hocha la tête.

— Nous formons un groupe de rebelles. Nous sommes huit principalement, mais nous ne sommes pas seuls. Tous les villageois que tu as croisés jusqu’ici en font partie, en fait, tout le monde en vérité tente de se rebeller… 

— Contre qui vous rebellez-vous ? demanda Kaylee, interrompant Ellyn dans ses questions.

— C’est… délicat, répondit Raphaël en échangeant un regard avec les autres. Garde cette question pour plus tard. Pour celle d’après, disons que… c’est grâce à moi que nous te connaissons. Mais là encore, nous ne pouvons pas trop t’en dire pour l’instant.

En somme, Kaylee n’était pas plus avancée. Elle avait compris qu’ils faisaient partie d’un mouvement de rébellion, mais cela ne lui expliquait ni pourquoi elle se trouvait ici, ni comment ils connaissaient son nom. Elle ne voulait certainement pas se retrouver mêlée à un conflit qui ne la concernait pas, ni prendre part à leurs histoires.

Tout ce qu’elle voulait, c’était rentrer chez elle. Oublier les dernières vingt-quatre heures. Et reprendre le cours normal de sa vie.

— Est-ce que ça te dirait de visiter la caverne en attendant le retour des autres ? lui demanda-t-elle.

Kaylee accepta avec plaisir. Elle était très intriguée de découvrir la caverne. Et puis, cela lui ferait passer le temps, plutôt que de ruminer en attendant que l’on réponde bien sagement à ses questions.

Ellyn l’entraîna à l’extérieur. Les deux filles longèrent le sentier et Kaylee aperçut de magnifiques plantes ressemblant à des lotus de couleur lilas. À leur passage, chacune d’entre elles s’ouvrit, et de petites lucioles lumineuses, de la même teinte, en sortirent.

Kaylee ralentit pour mieux observer les fleurs. Il y avait tellement d’espèces qu’elle ne connaissait pas ! Une douce odeur émanait de leurs pétales, et les lucioles tourbillonnaient autour d’elle, comme pour l’accueillir.

La route ne cessait de descendre toujours plus dans les profondeurs. En contrebas, une place se tenait, quelques maisons étaient présentes autour. Des habitants allaient et venaient. Kaylee trouva incroyable que des êtres humains puissent vivre ainsi sous terre. Ne souffraient-ils pas du manque de lumière du soleil ? 

Peut-être que certains remontaient régulièrement, ne serait-ce que pour se réapprovisionner. Le sentier s’étirait en différentes allées. Kaylee comprit qu’il s’agissait d’une place commerçante. Des magasins vendant des objets en tout genre, une librairie, un restaurant. C’était comme chez elle. Mais en plus magique.

Une vieille dame tendit à Kaylee une brochette composée de plusieurs fruits. Elle refusa poliment une première fois, mais la dame insista, alors Kaylee accepta. Elle dégusta sur le chemin les aliments, aux notes douces et sucrées.

L’ambiance de la place était joviale. Tout le monde avait le sourire. Kaylee en vint presque à oublier les drurs, ces créatures hostiles qui les avaient attaqués. Elle pria pour qu’ils ne posent jamais le pied dans ce havre de paix.

Kaylee s’attendait à un endroit sombre, mais il n’en était rien. Tout était éclairé par les astristes, qui diffusaient une lumière douce. Certains avaient dû être cueillis puis changés de façon à devenir des lanternes, qui étaient suspendues près de chaque bâtiment.

Ellyn continua d’entraîner Kaylee puis s’arrêta devant un magasin. Elle lut sur l’écriteau le nom de celui-ci : « Farf’Alis ». Quel nom étrange !

— C’est un mélange entre farfelu et Alis, lui expliqua Ellyn, puis, Kaylee ayant demandé ce que voulait dire Alis, Ellyn lui répondit : 

— Sans trop t’en dire pour le moment, ce sont des êtres possédant des capacités magiques. Ils ne vivent pas ici, mais très haut dans le ciel.

Kaylee pensa immédiatement qu’il s’agissait de sortes d’Anges. Peut-être ai-ce ça, simplement ici, ils avaient un autre nom.

Les deux filles entrèrent dans la boutique. Une odeur de bois, d’herbes, mais également de poussière s’en dégageait. Ellyn s’arrêta au comptoir. Un homme à peine plus vieux qu’elle apparut et la salua. 

— Kaylee, voici Joren. Il vend un peu de tout… Et surtout, il adore bavarder.

— C’est faux, je suis un modèle de discrétion, déclara-t-il avec un clin d’œil théâtral. Mais j’avoue être curieux. Tu veux goûter un morceau de flaque-lune confite ? C’est sucré et légèrement pétillant.

Kaylee hésita, puis accepta. Le bonbon avait l’apparence d’un cristal moelleux et fondait doucement sur la langue avec une saveur entre la menthe et la violette (si elle devait comparer le goût à quelque chose qu’elle connaissait).

— C’est… surprenant, souffla-t-elle en souriant malgré elle.

— N’est-ce pas, répondit Joren en lui tendant un petit sachet.

Kaylee garda le sachet dans ses mains, piochant de temps à autre l’étrange bonbon. Après quelques minutes à bavarder avec Joren, Ellyn entraîna à nouveau Kaylee à l’extérieur. Elles poursuivirent leur visite dans divers magasins de vêtements. Ellyn se retenait d’essayer et d’acheter tout ce qu’elle voyait.

Plus loin, une vieille dame se tenait derrière un étal. Elle chantonnait doucement tout en agençant des fioles colorées sur le comptoir face à elle. Kaylee se demanda ce que pouvaient bien contenir ses fioles. Des potions magiques ? Plus rien ne l’étonnerait désormais.

— C’est des parfums et des encens, répondit finalement Ellyn. 

La vendeuse lui proposa d’essayer l’un d’eux. Kaylee repartit avec un cadeau de la vieille dame, un parfum de mirenthéa, une fleur poussant dans les régions du sud apparemment. L’odeur lui faisait penser à de la framboise. Les fragrances de ce parfum étaient fruitées, ce que Kaylee appréciait tout particulièrement.

Ellyn amena finalement Kaylee près d’un bassin, un peu plus loin de la place. L’endroit était paisible, personne n’y était à cet instant. Les deux filles s’installèrent au bord de celui-ci. Des petits poissons nageaient à l’intérieur.

Un silence de quelques secondes s’installa, laissant à Kaylee le temps de se reposer et de reprendre ses esprits. Elle venait d’apprendre et de voir tant de choses. 

— C’est beau, n’est-ce pas ? prononça Ellyn, brisant ainsi ce silence.

Kaylee hocha la tête. Elle n’avait, en effet, jamais rien vu d’aussi sublime. Les natures à l’extérieur jusqu’à la caverne. Tout était magnifique. Cela lui faisait presque oublier les créatures squelettiques qui les avaient attaquées à Silva.

— Qu’est-ce que les « drur », et pourquoi étaient-ils là pour moi ? demanda-t-elle alors à Ellyn.

Elle se tourna vers elle et lâcha un léger soupir.

— Je ne peux pas trop t’en dire, répondit-elle. Même si tu as certainement compris que c’étaient d’horribles créatures. Elles sont au service d’une personne malveillante, celle à l’origine de tout ça…

Kaylee se contenta de cette réponse pour le moment. Elle avait bien compris qu’elle aurait prochainement les réponses à toutes ses autres questions. Du moins, l’espérait-elle. Elle décida de changer complètement de sujet, afin d’écarter un éventuel malaise. 

— C’est vraiment incroyable. Vous avez une diversité de plantes qui n’a rien à voir avec la nôtre. Enfin, je veux dire, nous aussi, il y a beaucoup de variétés, mais c’est si différent !

Ellyn hocha tristement la tête.

— C’est magnifique, je te l’accorde. Mais plus pour très longtemps, répliqua-t-elle.

Kaylee entendit à quelques mètres plus loin le cri de plusieurs enfants, courant certainement. 

— Pourquoi ? osait-elle demander.

Ellyn sortit quelque chose de sa poche. C’était une petite friandise qu’elle lança aux petits êtres dans l’eau.

— Parce que la vie est injuste. Tout ceci va un jour disparaître, d’ici un an, quelques mois, semaines ? Je l’ignore.

Kaylee pouvait lire une profonde tristesse dans son regard. La vie ici ne semblait pas aussi heureuse qu’il n’y paraissait. Comme quoi, il ne fallait jamais se fier aux apparences. Elle ne lui demanda pas plus de précisions. 

Quelque chose ici les menaçaient, eux et leur planète. Kaylee n’avait pas envie de voir tout ceci disparaître, elle trouva cela trop cruel. Mais elle ne voulait pas non plus s’y retrouver mêlée.

— Et si nous rentrions ? demanda Ellyn. Je pense que les autres doivent être arrivés.

Kaylee et Ellyn avaient passé beaucoup de temps, entre la visite et les boutiques. Enfin, elles avaient fait plus les magasins qu’autre chose. Kaylee espérait avoir le temps de visiter le reste de la caverne un peu plus tard. 

Elles prirent le chemin du retour tranquillement. De retour dans la maison, du bruit se fit entendre, provenant du salon. Ils étaient revenus !

— Alya ! s’exclama Ellyn avant de se diriger vers son amie.

Tous étaient présents et sains et saufs, au grand soulagement de Kaylee. Alya, la jeune fille aux longs cheveux noirs comme l'ébène, serra Ellyn dans ses bras, heureuse de la retrouver. Kaylee remarqua des traces de sang sur leurs vêtements. Les autres en portaient également, témoignages des combats qu'ils avaient menés. Heureusement, aucune blessure grave n'était à déplorer.

Tout le monde s’était assis autour de la grande table trônant au centre du salon. Ellyn et Kaylee s’assirent également, tandis que Raphaël déposait un plateau rempli de verres. Kaylee reconnut le jus qu’elle avait bu quelques heures plus tôt, du jus de golia.

— Comment Levanah a-t-elle pu déjà être mise au courant de l’arrivée de Kaylee ! s’exclama une femme blonde, furieuse, en frappant la table de ses mains.

— Je n’en ai pas la moindre idée, répondit Hayden. Lorsque nous avons traversé la forêt, j’ai entendu du bruit. Impossible de dire s'il s'agissait d'une coïncidence ou non.

— Nous changeons de planque régulièrement. Nous n’étions là que depuis même pas vingt-quatre heures, intervint un autre garçon.

— Quelqu’un, ou quelque chose, a dû nous suivre lorsque nous sommes partis d’ici, rétorqua Hayden.

Un long silence s’installa dans la pièce, mettant Kaylee mal à l’aise. Elle ne savait pas quoi répondre, écoutant simplement ce qui se disait. Elle se demandait si le moment était bien choisi pour poser ses questions. Après tout, elle exigeait des réponses. Elle posa alors la première question qu’elle eut en tête après les propos qu’elle avait entendus.

— Levanah est un être humain, comme nous tous, lui répondit alors Alya. Seulement, à notre différence, elle possède de dangereux pouvoirs qui lui permettent d’invoquer divers monstres comme les drurs que tu as vues à Silva. Pour une raison que nous ignorons, elle a décidé de s’emparer de notre royaume afin d’en faire le sien.

Cette Levanah était donc à l’origine de l’attaque à Silva et était à la poursuite de Kaylee. Mais pour quelle raison ? C’était ce que se demandait sans cesse Kaylee. Elle ne savait toujours pas qui elle représentait aux yeux de chaque personne entourant cette table, encore moins comment ils la connaissaient.

Quelques heures plus tôt, elle avait assailli Ellyn de questions. En cet instant, elle se sentit presque intimidée par toutes les nouvelles personnes qu’elle venait de rencontrer. Elle n’osa presque plus prononcer le moindre mot, poser la moindre question. 

Raphaël se leva ensuite puis se dirigea vers une étagère. Il revint avec un livre dans les mains, qu’il posa devant Kaylee. Celle-ci le prit et remarqua qu’il était plutôt fin. Sur la couverture, de magnifiques ailes blanches étaient peintes. D’autres détails rappelaient la magie de ce monde.

On pouvait y lire « Il était une fois, Phonœ » sur la première de couverture. 

— C’est notre histoire, prononça Alya. Tu auras la plupart des réponses à tes questions dedans, concernant notre planète. Lis-le et ensuite nous pourrons répondre à toutes tes autres questions.

Kaylee demeura immobile quelques instants, indécise. Devait-elle lire maintenant, sous les regards, ou attendre d’être seule ? Après un bref instant d’hésitation, elle choisit de découvrir les premiers chapitres en présence des autres. Lorsqu’elle ouvrit le livre, son regard fut aussitôt attiré par les illustrations qui parsemaient les pages, donnant à l’ouvrage une allure captivante. Le cœur battant, elle les fit défiler lentement jusqu’à atteindre le début du récit.

 Chapitre 1 : Alis 

« Il était une fois, l’univers.  

Dans les vastes galaxies encore inexplorées, au milieu des étoiles silencieuses, dansaient de petites sphères de lumière. On les appelait les particules de magie. De ces lumières sont nées des créatures aux pouvoirs extraordinaires. En raison des grandes ailes qu’ils portaient dans leur dos, ils se nommèrent les Alis.

Chaque Alis possédait un don unique. Grâce à leurs aptitudes, ils façonnèrent leur propre planète : Ena. Avec les aptitudes de chacun, ils créèrent leur propre planète, Ena. On racontait qu’il s’agissait d’être immortels, mais nul ne le savait réellement.

Des milliers d’années plus tard, des planètes commencèrent à se former à partir de poussière et de gaz. Les Alis, fascinés, voulurent insuffler la vie à l’une d’elles.

 Ils en choisirent une petite, et y déposèrent leur magie. Peu à peu, des êtres vivants y apparurent, ainsi que d’autres créatures. Les Alis étaient fiers : le peuple qu’ils avaient créé semblait heureux, en paix.

Cette planète, Phonœ, ne comptait qu’un seul continent, entouré de grandes étendues d’eau. Mais les choses commencèrent à changer. Des phénomènes étranges se produisaient. Les animaux se métamorphosaient, les plantes atteignaient des tailles inhabituelles. Seul le peuple restait inchangé.

Les lacs s’étendaient lentement, si bien que les habitants ne remarquèrent rien tout de suite. Les Alis, eux, comprirent rapidement l’origine du problème : leur magie devenait instable. Après un siècle d’existence, l’unique continent de Phonœ se fragmenta en cinq.

Les Alis ne comprenaient pas comment leurs pouvoirs avaient pu leur échapper ainsi. Ils en vinrent à croire qu’ils avaient commis une erreur en créant un monde à partir de leur propre essence.

 Alors, ils prirent une décision : cacher la vérité. La planète était condamnée. Sa destruction était inévitable.

Et ils jurèrent de ne plus jamais créer un monde avec leur magie. Car leur puissance, trop grande, était aussi leur malédiction. »

— Woaw, murmura Kaylee, incapable de prononcer autre chose sur le moment.

L'idée que des êtres aussi puissants que les Alis aient réellement existé la troublait. Était-ce la vérité, ou simplement un conte destiné aux enfants ? Ses yeux glissèrent sur les illustrations qui accompagnaient le texte : des silhouettes ailées majestueuses, évoluant sur une planète éclatante. Piquée par la curiosité, et constatant que personne ne venait l’interrompre, elle tourna la page.