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Linshen
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Chapitre 9

Le groupe s’était divisé en deux, comme convenu. Chacun était parti de son côté dans l’après-midi. Celui d’Alya, Mira et Elliott faisait route vers Orilon, dans le but d’atteindre les ruines d’Ena. Les autres se rendaient quant à eux à la capitale. 

Grâce aux explications de Raphaël, Kaylee avait compris que cette dernière était beaucoup trop éloignée de la caverne d’Astrite pour s’y rendre à pied. Du moins, cela aurait nécessité au minimum une semaine de marche. C’était pourquoi ils avaient choisi d’emprunter un portail de téléportation.

Lorsqu’il avait mentionné cela, elle n’avait cessé de poser toutes sortes de questions. Ces portails étaient au nombre de cinq dans la partie nord de l’île. Raphaël lui avait montré une carte, car la géographie n’était pas le point fort de Kaylee. 

Ils avaient été créés à l’aide d’un grand nombre de cristaux de téléportation. Sur ce point, elle n’avait pas encore eu le temps de se pencher sérieusement sur la question, mais elle ne manquerait pas de se renseigner davantage sur ce fameux cristal.

Quoi qu’il en soit, celui-ci était à l’origine de la création de ces portails. Leur utilisation semblait des plus simples : il suffisait de visualiser le lieu souhaité. Néanmoins, la contrepartie était que ce type de magie absorbait une partie de leur propre énergie.

L’un d’eux se trouvait à une journée au nord de Silva. Quant à leur groupe, aucun portail ne se trouvait sur leur passage. Et Orilon n’était pas suffisamment éloigné pour justifier un tel détour. Ce serait une perte de temps.

Le silence les avait enveloppés depuis de longues heures, chaque pas accentuant une étrange tension dans l’air. Soudain, l’atmosphère devint différente, lourde, presque oppressante. Kaylee frissonna. Quelques pas à peine plus loin, le groupe se figea. 

Kaylee se tourna vers Elliott, ne sachant comment réagir ni quoi dire.

Ils venaient de quitter une forêt absolument splendide pour entrer dans un lieu… totalement mort. C’était le mot le plus juste. Les arbres avaient perdu toutes leurs feuilles, et aucun son d’animal ne perçait le silence. La vie semblait avoir déserté les lieux. Comment cela était-il possible ?

— Fais chier… jura Elliott.

— Ça se propage de plus en plus vite ! s’exclama Mira, horrifiée.

Alya prit alors la parole pour lui rappeler ce qui avait été dit à propos de la magie des Alis, déjà évoquée plusieurs fois. Kaylee se remémora avec précision les mots qu’elle avait lus dans le livre à ce sujet : « Des phénomènes étranges se produisaient. Les animaux se métamorphosaient, les plantes atteignaient des tailles inhabituelles. Seul le peuple restait inchangé. Les lacs s’étendaient lentement, si bien que les habitants ne remarquèrent rien tout de suite. »

Et maintenant, la vie disparaissait.

Le choc fut brutal. Elle n’avait pas encore pleinement réalisé à quel point la magie des Alis corrompait cette planète, ni à quel point elle était destructrice. Un frisson glacé lui parcourut l’échine.

— Il n’y a aucun moyen de contourner cette forêt, reprit Elliott d’un ton sec. Nous devons traverser.

Son visage était fermé, impassible, mais Kaylee devinait l’angoisse derrière ce masque. Il avait peur. Et elle comprit vite qu’il n’était pas le seul. Alya et Mira affichaient le même trouble. Ils ignoraient jusqu’où les dégâts s’étendaient. Et si Orilon avait été touché ? Ils devaient se dépêcher, afin d’en avoir le cœur net.

Le plus prudemment possible, ils s’engagèrent dans ce bois sinistre. L’absence totale de bruit rendait la traversée angoissante. Le vent, les pas furtifs des petits animaux, les chants des oiseaux, le ruissellement des rivières… rien ne venait briser ce silence oppressant.

Le paysage devenait de plus en plus flou. Avant même qu’ils comprennent ce qu’il se passait, un brouillard épais les enveloppa. Kaylee distinguait à peine les troncs d’arbres à quelques mètres. Aucun sentier ne leur permettait de se repérer. Elle savait qu’elle ne devait sous aucun prétexte perdre les autres de vue, sinon elle se perdrait à coup sûr.

— On n’y voit rien ! s’exclama Mira. Ça va devenir dangereux. En plus, la nuit ne va pas tarder à tomber.

— Nous ne sommes pas loin d’Orilon, répondit Elliott.

— Tu arrives à te repérer dans ce brouillard ? répliqua Alya, sceptique.

Il hocha la tête et leur assura qu’il connaissait un endroit où passer la nuit. Sans discuter, ils le suivirent à travers un petit sentier. Enfin, ils parvinrent à sortir de l’épaisse couche de brouillard.

Devant leurs yeux, la forêt reprenait l’apparence qu’elle avait lorsque Kaylee était arrivée ici. L’air y était à nouveau respirable, les couleurs plus vivantes, et les arbres semblaient vibrer d’un souffle à peine perceptible. Les dégâts s’arrêtaient là, juste avant un petit hameau.

Kaylee jeta un dernier regard derrière elle, en silence.

Le sentier qu’ils empruntaient se rétrécissait peu à peu, jusqu’à devenir semblable à un pont.

— Tu nous emmènes où, Elliott ? demanda Mira. On quitte Orilon là.

— Là où j’ai habité durant quelques mois. Chez un ami, à Falone, le village d’à côté.

Les maisons ressemblaient à celles de Silva. Les toits gardaient leurs arrondis, et un sentier bordé de plantes de toutes sortes les guidait à travers le village. Une certaine quiétude flottait dans l’air, en total décalage avec ce qu’ils venaient de traverser. Des enfants couraient devant eux à toute vitesse, certains les bousculèrent au passage. Ils ne semblaient pas se douter du danger qui rôdait non loin. Ou peut-être faisaient-ils simplement semblant.

Quelques mètres plus loin, ils s’arrêtèrent devant une bâtisse plutôt imposante, en comparaison avec celles d’Orilon. Elliott frappa à la porte. Quelques secondes passèrent, puis des bruits de pas s’approchèrent.

Un homme d’une quarantaine d’années ouvrit. Il écarquilla les yeux en voyant Elliott, puis le prit dans ses bras.

— Ça pour une surprise ! s’exclama Arthur, les yeux écarquillés. — Tu es parti du jour au lendemain, sans nous prévenir ! J’étais mort d'inquiétude. Charlotte sera heureuse de te revoir, même si elle était furieuse. Elle pensait que tu l’avais abandonnée.

— Je… Ce n’est pas ça–

— En plus, tu reviens accompagné de trois filles ? Je ne te félicite pas !

— Arthur ! Laisse-moi t’expliquer !

Mais ce dernier se mit à rire avant de les inviter à entrer. Elliott, lui, semblait tendu, mal à l’aise, ses yeux fuyant constamment ceux d'Arthur. Il était donc réellement parti sans prévenir personne. Pourquoi ? Quelle était la raison de ce départ précipité ?

Il fallait reconnaître que depuis le début, Kaylee n’avait pas tellement entendu Elliott. Il restait la plupart du temps dans sa bulle. Le groupe désormais séparé en deux, il prenait davantage les devants.

Après s’être installés sur de vieux fauteuils confortables, Arthur revint avec un plateau chargé de verres. Kaylee en prit un, intriguée, et le porta à ses narines. La couleur orangée du liquide était inhabituelle. Mais un parfum sucré et enivrant s’en dégageait.

— Du jus de krajou, l’informa Alya en souriant. C’est une plante comestible, mais le jus de son fruit est délicieux ! Goûte.

Elle se souvenait avoir mangé ce fruit avec Hayden dans la grotte, à son arrivée. Elle en prit une gorgée, la fraîcheur fruitée éclata sur sa langue, douce et légèrement acidulée.

— Charlotte n’est pas là ? demanda alors Elliott, brisant le silence.

— Elle ne devrait pas tarder à rentrer. Elle est partie dans la forêt.

— Tu sais pourtant dans quel état elle est ! Elle ne devrait pas s’aventurer toute seule, c’est dangereux !

Sa voix était tendue, presque tremblante. On sentait la colère, mais surtout une angoisse sous-jacente. Arthur posa une main apaisante sur son épaule.

— Elle est avec Dasha, ne t’en fais pas. Elles vont bientôt rentrer.

Elliott lâcha un soupir.

— Mais toi, que viens-tu faire ici ? demanda alors Arthur, curieux mais bienveillant. Ta présence et celle de tes amies ne me dérangent pas, bien au contraire. Je me questionne juste.

— Nous nous rendons aux ruines d’Ena, répondit calmement Elliott.

Il lui expliqua brièvement les derniers événements. Kaylee, silencieuse, continuait de déguster son jus. 

Quelques secondes plus tard, le grincement d’une porte troubla le calme ambiant. Une voix féminine résonna ainsi qu’une autre, inconnue.

Une fille d’un âge proche de celui de Kaylee entra dans la pièce. Lorsqu’elle aperçut Elliott aux côtés d’Arthur, elle s’immobilisa, figée par la surprise. Ses yeux s’élargirent sous l’effet d’une émotion vive, brute.

— Charlotte, laisse-moi t’expliquer, tenta Elliott.

Mais il n’eut pas le temps de poursuivre. La jeune fille fondit sur lui, l’enlaçant avec force, non sans lui administrer une tape sur l’épaule qui résonna comme un reproche déguisé.

— Tu m’as abandonnée, Elliott, murmura-t-elle, la voix étranglée. Je te déteste.

— Alors pourquoi tu ne me lâches pas ?

Un silence flottant emplit la pièce. On entendit les sanglots qu’elle essayait de refouler contre son épaule. Kaylee observa la scène, troublée. Soit Charlotte considérait Elliott comme une figure fraternelle, soit elle en était éperdument amoureuse.

Quelques minutes s’écoulèrent. Un bruit étrange attira soudain l’attention de Kaylee. Avant qu’elle n’ait le temps de réagir, une petite boule de poils jaillit et atterrit souplement sur ses genoux.

Littéralement. Une boule de poil.

L’animal était de petite taille, tout rond, doté d’un pelage d’un bleu turquoise éclatant. Il émettait des petits sons aigus, curieux, comme s’il tentait de communiquer avec Kaylee.

— Dasha ! s’écria Charlotte en s’écartant d’Elliott.

Elle s’essuya les yeux et s’approcha rapidement pour récupérer la créature.

— C’est un likalo ?! hurla presque Mira, incrédule. Un vrai ?!

Charlotte hocha la tête, souriant à travers ses larmes. Elle caressa tendrement la petite bête dans ses bras. Deux petites oreilles se dressaient sur sa tête ronde, et son ventre, recouvert d’un duvet blanc ponctué de taches bleutées, semblait aussi doux que du coton.

Encore un animal étrange à ajouter à la liste de Kaylee.

— Le dernier de sa lignée, dit Charlotte d’une voix grave. On n’en trouve plus… Ils se sont éteints.

— Qu’ont-ils de si spécial ? demanda Kaylee, fascinée.

Mira s’empressa de répondre. Les likalos possédaient un pouvoir particulier : lorsqu’ils l’activaient, ils relâchaient un gaz invisible qui plongeait instantanément quiconque se trouvait à proximité dans un sommeil profond. Ce pouvoir s’était révélé précieux contre les neex. En effet, la magie des likalos affectait également les neex.

Kaylee s’approcha doucement de Dasha et tendit la main pour le caresser. L’animal lâcha un petit son comme un ronronnement.

Elliott expliqua de nouveau la raison de leur présence à Charlotte.

— Je veux vous accompagner ! lança-t-elle soudain.

— Il en est absolument hors de question, répliqua Elliott, la voix dure.

Charlotte insista, usant de tous les arguments possibles.

— Dasha pourra être utile ! Je t’en prie, laisse-moi vous aider.

— Tu ne sais pas te battre Charlotte. Tu serais un poids, et je ne peux pas te protéger en plus du reste. Donc c’est non.

Elle ouvrit la bouche pour répliquer, mais se ravisa. Le ton tranchant d’Elliott l’avait blessée. Elle se leva, prit Dasha dans ses bras et, sans un mot de plus, se dirigea vers les escaliers. Avant de disparaître à l’étage, elle salua brièvement son père.

Un long silence s’installa.

— Tu y es peut-être allé un peu fort, là… glissa Alya.

Elliott ne répondit pas. Il se leva à son tour et monta les escaliers. Kaylee supposa qu’il allait lui parler. Elle l’espérait du moins. Kaylee espérait qu’il ne serait pas trop dur envers Charlotte.

— Charlotte en veut à Elliott de l’avoir quittée sans prévenir, expliqua Arthur au bout d’un moment. Elle a toujours voulu l’aider, rester à ses côtés. Ce jour-là, elle s’est sentie abandonnée… et inutile.

Il ne raconta pas les détails de leurs souvenirs communs, mais Kaylee perçut que pour Arthur, Elliott avait été plus qu’un protégé. Presque un fils. Et malgré sa bienveillance, lui aussi lui en voulait.

— Bien ! dit-il en se levant. Il se fait tard, je vais vous préparer une chambre.

Ils montèrent les escaliers en silence. En passant devant une porte, Kaylee entendit des voix étouffées. Elle n’y prêta pas attention, respectant l’intimité des deux amis. Arthur ouvrit une porte, alluma la lumière. L’électricité existait donc bel et bien ici, même si cela avait l’air d’être différent de ce que Kaylee connaissait.

— Elliott restera avec Charlotte ou, à mon avis, ira sur le canapé en bas. Je vous laisse donc sa chambre. Je suis navré, ne sachant pas qu’il y allait avoir du monde, je n’ai pas préparé le lit.

Il sortit des draps et des couvertures d’une armoire. Une douce odeur semblable à de la lavande s’en dégagea, réconfortante. Il tira un matelas de sous le lit double.

Une fois les lits prêts, Arthur leur indiqua la salle de bain.

— Si vous avez besoin de vêtements, n’hésitez pas à demander à Charlotte. Sur ce, je vous souhaite une bonne nuit.

Ils le remercièrent et, esquissant un sourire discret, il referma la porte.

— Qui prend le matelas par terre ? demanda Alya.

Kaylee haussa les épaules. Cela lui importait peu. Elle se désigna volontaire. Elle se rendit la première à la salle de bain, attenante à la chambre. En sortant, elle entendit encore les voix de Charlotte et d’Elliott. Elle s’arrêta, malgré elle.

— Je t’en prie, Elliott, ne me laisse pas une nouvelle fois…

Sa voix était un souffle, un murmure chargé de douleur.

Puis, quelques mots, presque imperceptibles, lui parvinrent aux oreilles : « Je t’aime », prononçait Charlotte à son intention. Un silence s’empara ensuite du couloir. Kaylee profita de cet instant pour se faufiler dans la salle de bain. Elle s’en voulait presque d’avoir entendu cette confession intime.

Elle retira ses vêtements, encore tachés par les événements récents. Sur une petite table près de la baignoire se trouvaient trois serviettes et autant de tenues de rechange. Avant de se laver, elle entreprit de nettoyer ses vêtements à la main. Le savon exhalait un parfum familier. Le phyllis. Celui qu’elle avait utilisé dans la grotte.

Elle s’accorda enfin un moment de calme. L’eau chaude apaisa ses muscles tendus, et elle laissa les pensées s’échapper un instant, emportées par la vapeur. Elle enfila la tenue propre, se sécha, puis rejoignit Mira et Alya, le cœur encore troublé par ce qu’elle avait entendu.

Kaylee referma doucement la porte derrière elle, veillant à ne pas faire grincer les gonds. La lumière tamisée des lanternes murales dessinait des ombres douces sur les murs en pierre. Mira était assise en tailleur sur le lit.  Alya, quant à elle, brossait ses longs cheveux devant le miroir accroché au mur. Elle adressa à Kaylee un sourire à travers le reflet.

— Vous pouvez y aller, la salle de bain est libre, prononça Kaylee.

Elle s’approcha du matelas posé au sol et s’y assit, tirant la couverture sur ses jambes. Le tissu était doux et sentait bon.

— Vous pensez que Charlotte est amoureuse d’Elliott ? demanda Mira, le regard tourné vers Kaylee.

Elle ne savait pas quoi répondre. Elle ne voulait pas raconter ce qu’elle avait entendu, cela ne regardait personne, hormis les concernés. Elle haussa alors les épaules. Alya reposa sa brosse. Son regard se perdit un instant vers la porte.

— C’est possible… Après tout, on ne connaît pas tant que ça le passé d’Elliott. On ne sait pas ce qu’il a vécu avant de nous rejoindre. Je pense qu’elle l’aime oui.

— Et lui ? demanda Mira, le regard fixé au plafond.

— Difficile à dire. Il est dur avec elle… mais je crois que c’est surtout parce qu’il veut la protéger, répondit Alya d’une voix posée.

Alya soupira doucement.

— Il la protège à sa manière. Peut-être maladroitement… mais il tient à elle. Et il sait ce qu’elle risquerait, s’il la laissait venir.

Un silence s’installa. Chacune semblait réfléchir à sa manière.

— Tu crois qu’elle va insister demain ? demanda Mira en jouant distraitement avec un pan de la couverture.

— C’est probable. Je me demande même si on pourrait vraiment l’en empêcher, murmura Kaylee.

Alya esquissa un sourire, presque amusée.

— Et puis elle a Dasha. Il m’a l’air plus redoutable qu’il n’en a l’air, ce petit machin.

— Un likalo, hein… murmura Mira avec fascination. Tu imagines ? Un animal capable d’endormir des ennemis. J’ai toujours rêvé d’avoir un pouvoir pareil !

Kaylee laissa échapper un léger rire.

— Moi aussi.

Des sourires légers leur échappèrent, sincères et discrets. Ce genre de moments faisait du bien, surtout en des temps aussi troublés. Alya se leva doucement et se dirigea vers la porte.

— Je vais me laver. Tu pourras ensuite y aller Mira.

La blonde hocha la tête. Kaylee et elle discutèrent durant les minutes qui suivirent, de tout et de rien. Kaylee se sentit de plus en plus proche du groupe. Elle avait l’impression de s’intégrer petit à petit, même si ce n’était pas avec tout le monde.

Elle se demanda ensuite de quoi serait fait le lendemain. La fête à la caverne d’astrites lui sembla alors bien loin. Désormais, ce n’était plus le temps des entraînements avec Hayden ni des après-midis dans un salon de thé à déguster des gâteaux qu’elle ne connaissait pas. 

Maintenant, le vrai danger approchait, et Kaylee allait devoir montrer de quoi elle était capable. Même si elle tremblait de peur, elle se promit de ne pas hésiter. Elle ferait tout pour aider ce peuple qui avait tant besoin d’elle.

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