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Lunamariposa
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Chapitre 2

L'atmosphère était chargée d'une subtile fragrance de parfum masculin, qui flottait dans l'air telle une mélodie envoûtante. C'est cette odeur, douce et enivrante, qui me sortit lentement de mon sommeil, dont la durée me paraissait interminable. Lorsque mes paupières se soulevèrent délicatement, mon regard s'ancra sur trois silhouettes qui se dressaient à ma droite. Deux femmes, une homme. Ma mère, ma sœur et son copain. Ma tête demeura posée sur le coussin, tout comme mon corps, ne bougeant pas d'un iota. En un rapide coup d'œil, je pris conscience de la situation, scrutant à la fois à droite et à gauche, puis fixant mon regard sur le plafond au-dessus de moi. Un hôpital. Je n'avais pas réussi.

Ma mère, cette femme aux cheveux d'un mélange étrange entre le blond et le brun, s'approcha de moi. Son regard, à la signification dérobée, me laissait perplexe. Un mélange de ressentiments flottait dans ses yeux, entre la haine et la rancœur, sans une lueur de compassion. Ses dents se serrèrent et un souffle s'échappa de ses lèvres avant qu'elle ne prononce ses mots,

- Hope. Comment vas-tu ?

Son ton était empreint d'une rhétorique évidente, une question posée pour des apparences de maternité parfaite. Peu importait ma réponse, pourvu qu'elle ne s'encombre pas davantage de mes problèmes. Cependant, quelque part en moi, une lueur d'espoir désirait qu'elle saisisse les raisons qui m'avaient poussée à une tentative de suicide. Et qu'elle change. Je voulais recommencer à zéro, peu importe si cela devait échouer. Alors, je répondis,

- Ça va.

Le compagnon de ma sœur, le seul dont j'avais au moins une petite estime, esquissa un léger sourire en s'approchant. Aucun mot ne fut échangé. J'éprouvais une aversion pour ces situations où la famille restait muette, alors je décidai de prendre l'initiative.

- Combien de temps suis-je ici ?

Ma sœur, dont la voix trahissait une véritable inquiétude, choisit enfin de me parler depuis mon réveil,

- Depuis plusieurs heures. Maintenant que tu es réveillée, je vais voir l'infirmière. Ne bouge pas.

"Ne bouge pas", sérieusement ? Où pouvais-je bien aller ? Je me trouvais cernée par son compagnon et ma mère, sans la moindre chance de fuite. Un soupir involontaire m'échappa.

- Bien sûr. Ne t'en fais pas. Répondis-je.

Ainsi, elle se dirigea vers la sortie et, quelques secondes plus tard, elle avait disparu de mon champ de vision. Je me tournai alors vers ma mère, dont le regard dur - qui ne m'avait guère manqué - s'était reformé, m'observant comme si j'étais un casse-tête insondable.

- Pourquoi as-tu fait ça ?

Comme si elle ne pouvait pas attendre un peu. Rien ne changeait, décidément. J'aurais espéré que cette expérience puisse lui ouvrir les yeux sur sa propre personne, mais non. Heureusement, l'arrivée de l'infirmière, précédée de ma sœur, mit fin à cette confrontation. Son visage semblait enfantin, apaisant légèrement mon inquiétude, mais je demeurais sur mes gardes. Une fois à mon chevet, elle se présenta,

- Hope ? Je suis Éloïse, ton infirmière. Je vais m'occuper de toi pendant ton séjour à l'hôpital. Maintenant, peux-tu me dire comment tu te sens, de un à dix, où dix signifie une douleur extrême, et un un signifie un bien-être total ?

Je m'absorbai dans ses paroles, considérant chaque élément de sa demande un à un. Cependant, je n'étais pas dépourvue de mes propres questions.

- Mon séjour à l'hôpital ? Que voulez-vous dire ? Combien de temps vais-je devoir rester ici ? M'exclamai-je.

- Tu resteras ici deux semaines, Hope. Ni plus, ni moins. Maintenant, comment te sens-tu ?

Afin de ne pas sembler la victime, je me devais de répondre de manière typique, en affirmant que tout allait bien, même si cela pouvait être un mensonge. Si je dissimulais la vérité, peut-être pourrais-je partir plus tôt et tout oublier. Ainsi, un faux sourire étira mes lèvres, et je répondis,

- Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes, comme le disait Pangloss.

Mais si j'étais honnête, j'aurais plutôt dit 4. Mon cœur me faisait mal, probablement à cause des résidus des médicaments qui se battaient dans mes veines. Par-dessus tout, il y avait cette douleur mentale. Mon échec dans la tentative de suicide n'avait pas amoindri ma souffrance ; au contraire, il semblait l'alimenter. Cependant, une certitude s'imposait : certaines personnes vivaient des tourments encore plus profonds. Alors, ma propre douleur semblait presque dérisoire.

- Pangloss ? Un ami à toi ? Me questionna l'infirmière.

- Candide ou l'Optimisme, de Voltaire, précisai-je avec un soupir.

- Ah, je connais. Ce livre est disponible dans notre atelier ici à l'hôpital, dans l'espace pédiatrie adolescent.

Espace adolescent ? Alors j'étais dans l'espace adulte ? Déjà ? J'avais à peine 13 ans.

- Est-ce que je suis ici dans l'espace adulte ? Demandai-je.

- Non, espace pédiatrique pour les enfants.

Une sensation d'imbécilité me submergea. Bordel, je suis conne.

- Hm, d'accord. Qu'est-ce qu'on fait ici ? Dans ce service ?

Un sourire naquit sur ses lèvres. Ma mère prit la parole avant qu'Éloïse ait pu me répondre.

- Tu n'as pas de temps à perdre en divertissements, Hope. Tu devras rattraper tout le travail que tu manqueras pendant tes deux semaines ici.

Je n'eus pas le cœur de répliquer à ses mots. À la place, je posai ma tête sur l'oreiller et fermai les yeux, désirant ardemment être seule. Heureusement, l'infirmière comprit mon besoin.

- Madame, vous êtes ici depuis plusieurs heures. Vous devriez rentrer chez vous et vous reposer un peu. Vous aussi, dit-elle en jetant un regard à Britanny - ma sœur - et Angelo - son copain.

Ma sœur, en accord avec l'infirmière, hocha la tête. Bien que résistante, ma mère finit par céder et se retira à son tour, suivie de l'infirmière. Alors, je me retrouvai seule dans ma chambre, les yeux fixés sur le plafond, m'abandonnant à mes pensées tourmentées. Mon esprit vagabonda, s'enfonçant dans un labyrinthe de réflexions intérieures, m'entraînant toujours plus loin dans les méandres de mon propre être.

Mon souffle se mêlait au silence qui régnait dans la chambre d'hôpital, une symphonie apaisante au milieu du tumulte émotionnel qui m'envahissait. Les lumières douces baignaient la pièce, créant une atmosphère feutrée propice à l'introspection. À cet instant, les murs blancs semblaient s'effacer, ne laissant place qu'à mes pensées, aussi sombres et complexes soient-elles.

Chaque inspiration, chaque expiration, semblait faire écho aux questions qui se bousculaient dans ma tête. La douleur, qu'elle soit physique ou émotionnelle, se mêlait dans un tourbillon tourmenté, et j'étais au cœur de cette tempête, cherchant désespérément un moyen de m'en échapper.

Mes yeux se fermaient, mais dans l'obscurité de mes paupières, des images tournoyaient. Les sourires qui avaient jadis illuminé mon quotidien semblaient si lointains, des éclats de bonheur fugaces perdus dans l'ombre de ma tristesse.

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