De retour chez lui après des années dans le monde des humains, Mason retrouve sa famille. Partit pour étudier les langues et la culture des mortels afin de protéger les siens, le jeune homme traverse la rivière qui sépare le monde des humains et le sien. Très vite, on l’accueille par les dernières générations et par les filles de son village. Ce dernier ne jette aucun regard sur le sexe opposé, non qu’elles ne soient pas belles, mais leurs caractères naturels sont explosifs. D’années en années, Mason a pris du muscle ce qui ravit les demoiselles sur son passage.

Son périple dans le monde des humains a été interrompue un soir, lorsqu’un messager lui adressa un message. Il devait revenir auprès de sa famille avant la dernière pleine lune. Chose étrange, puisqu’elle n’avait pas donné signe de vie pendant des années. Les femmes se pavanant devant lui comme du bétail, il pousse la porte de la demeure familiale, la referme aussitôt en soufflant :

— Rien n’a vraiment changé.

— Tu es un fils d’alpha et de retour.

La voix de sa jeune sœur le fait sourire. Bien des années, qu’il ne l’avait pas revu. La jeune femme se rut sur lui et Mason la réceptionne sans difficulté.

— Tu m’as manqué, lui dit-elle, rien n’était pareil sans toi.

— Toi aussi, tu m’as manqué, crevette.

Il se détache l’un de l’autre.

— Est-ce que tu sais pourquoi nos parents voulaient que je revienne ?

— J’ai une vague idée.

— Malia !?

— Disons que j’ai entendu entre les branches que le monde, notre monde éprouve certaines difficultés.

— Des guerres de territoires ?

— Si ce n’était pas que ça. De plus en plus d’Alpha sont tués. Les femelles meurent de chagrin, elles font des fausses couches.

— Depuis quand tout ça durent-ils ?

— Un an après ton départ. J’ignore ce qui se passe, mais ça ne sent pas bon. Papa a décidé de me marier au fils de l’Alpha du sud, Samaël.

— J’ai entendu que du bien à son propos. Mais pourquoi veulent-ils te marier ? Tu n’es pas l’ainée.

— Mais je suis une fille. En mesure de donner des enfants.

— Mais si ce que tu dis est vrai, c’est impossible.

— Je répète ce que j’ai entendu.

— Alors, ils ne savent pas que tu le sais.

— Non.

— Et nos parents sont où?

— Aucune idée.

Mason fronce les sourcils. Comment sa sœur ne peut-elle pas savoir où se trouve ses parents ? Il hausse ses épaules et se dirige vers son ancienne chambre. Rien n’a changé, afin presque. Tout est resté à la même place. Cependant, il peut sentir le nettoyeur sur le parquet de sa chambre. Mason s’allonge sur son lit et ferme les yeux quelques instant. Ce dernier se remémore ses voyages dans le monde des humains et les gens qu’il a rencontré. Les femmes l’ont regardé souvent avec envie, mais les hommes avec jalousie. Mason dégage un magnétisme que peu de femme résiste. Pourtant, il en a rencontré une. Ce dernier se souvient encore de son corps voluptueux qui se déhanchait sur la piste de danse. Mason se souvient encore de l’étrange émotion qu’il a senti lorsque leurs regards se sont croisés. Très vite, le jeune Alpha désirait la prendre, la faire sienne ; mais on ne prend pas une humaine comme compagne. Tout chez elle l’appelait. Il se sentait comme Icare attiré par le soleil. Tellement belle et inaccessible.

Il l’avait traqué jusqu’à son appartement. Elle ne vivait pas seule ; une autre humaine y habitait. Leur odeur cependant était tellement différent. La jeune femme sentait la terre dont il aimait se rouler avec une touche d’odeur floral. L’autre, en revanche, sentait le parfum bon marché qui lui levait le cœur. Il n’avait jamais croisé une personne comme elle.

Soudain, l’odeur familière de sa mère lui arrive aux narines, mais pas celui de son père. Fronçant les sourcils, se dernier se lève et se dirige vers la cuisine. Là, il trouve sa mère vêtue d’un drap essayant de laver ses mains tacher de sang. Mason n’est pas idiot, devinant vite qu’elle s’est battue, mais avec qui. Doucement, il s’approche de sa mère en lui demandant :

— Que s’est-il donc passé ?

— Comme d’habitude. Des cadavres trouvés, des meutes qui se bagarrent pour des restes.

— Comment ça comme d’habitude ? Quand je suis parti tout allait bien.

Sa mère lève ses yeux pour le regarder et soupir. Elle n’a jamais su cacher la vérité à son fils. Sa langue va bientôt se délier pour tout lui raconter, même si son mari n’est pas encore arrivé. La mère de Mason prend un torchon afin de s’essuyer les mains et lui fait signe de s’asseoir avec elle à la table. Comme tout bon enfant, le jeune homme écoute sa mère et s’assoit à la table en face de celle-ci. Remarquant l’absence de son père, il ne lui tarde pas à lui demander :

— Où est père ? Pourquoi êtes-vous la seule à être revenu ?

— Il tente de calmer la louve Alpha du territoire Est. Son mari a disparu cette nuit. Elle l’attendait, mais il n’est jamais revenu.

— Kara à des problèmes ? dit-il surpris. N’est-elle pas enceinte, d’après ce que j’ai eu vent.

— Exact. C’est pour cela qu’elle est inquiète. S’il ne revient pas où il meurt, elle fera une fausse couche. Cet enfant est très attendu.

— Il y a des problèmes dans notre monde, n’est-ce pas ?

— Non seulement dans le nôtre, mais dans toutes les communautés surnaturelles. Bien sûr à part les sangs froids qui ne peuvent s’accoupler.

— Que savez-vous mère ?

— Je ne sais pas. On tente de connaître la vérité chaque jour, mais elle nous échappe.

— Pourquoi ne m’avez-vous pas fait revenir plus tôt ?

— Parce que tu avais le monde à découvrir, tel est la mission pour devenir le prochain alpha d’une meute. Et nous espérions de régler le problème avant ton retour.

— C’est pour cela que vous m’avez fait venir ?

— Pas exactement. C’est un sujet qu’on devra te parler avec toi, dans le bureau en privé.

Dans le bureau ? En privé ? Mason y a posé les pieds que quelques fois lors de sa vie. Ses parents ne lui ont jamais parler dans cet espace réservé aux membres supérieurs de la meute. Il est quand même surpris. Pourquoi maintenant ? Lorsque Mason s’apprête à lui demander, son père entre en trombe dans la maison en ordonnant :

— Dans le bureau. Immédiatement.

Sans répliquer, Mason accompagné de sa mère suivent l’alpha de la famille. Bien sûr, Malia n’a pas le droit d’entrer. C’est une femelle et ne pourra entrer lorsqu’elle sera mariée. Mason jette un regard attentif au décor du bureau. C’est si sombre et petit. Dans son souvenir, la pièce lui paraissait beaucoup plus grande. Il y a des cartes de territoires accrochées sur les murs pour distingués les clans. Une partie de la forêt et une vaste plaine semble n’appartenir à personne. C’est étrange. Cependant, il ne souvient pas d’y être déjà allé et ce dernier connait la forêt comme sa poche.

Sa mère se racle la gorge, l’arrachant ainsi à ses pensées. Mason regarde la chaise vide devant le bureau de son père et y prend place. Pour la première fois de sa vie, il se petit. Inconfortable, ce dernier cherche une position. Cette pièce le rend un peu nerveux.

— Je suis content de te revoir, mon fils. Déclare son père.

— Je suis également content de vous revoir. Pourquoi après tant d’années ?

— Ils découlent des jours sombres mon fils. Il y a quelque chose dans la communauté surnaturelle qui nous rend faible. On enlève des alphas, surtout des hommes. Nous ignorons ce qui se passent. Nous n’enfantons plus… Même les omégas et les bêtas sans alphas ; c’est compliqué pour eux.

— Mais vous êtes toujours là. Pourquoi n’a-t-il pas d’autres enfants dans le village.

— Il n’y a pas assez de mâle. Et les femelles sont vieillissante. Je ne peux sacrifier les jeunes, elles ne sont pas prêtes.

— Je vois. Que comptez-vous faire ?

— Pas moi, mais toi.

— Moi ?

Ses parents se regardent un moment et hochent la tête. Ils ont besoin de lui pour une mission. De quelle nature peut-elle découlée ? Mason se demande en quoi il peut être utile ? Ça fait des années que ce dernier est parti. Le jeune alpha n’a pas rencontré un des siens durant son périple. Peu d’entre eux sont capable de se contrôler dans le monde des humains.

— Nous avons besoin de tes connaissances dans le monde des humains, continue son père, durant toutes ses années loin de nous, tu as dû apprendre de leur savoir.

— Certes, je connais le monde des humains et leur fonctionnement, mais je ne comprends toujours pas pourquoi vous avez besoin de moi.

— C’est simple. Comme les femelles ne peuvent enfanter, nous avons décidé avec quelques alphas voisins d’envoyer des loups dans le monde des humains afin de s’accoupler avec une humaine. Nous espérons que cela peut être efficace pour de nouvelles générations.

— Je comprends vos motivations, mais je ne crois pas que les humaines sont aptes à concevoir avec des êtres comme nous. Elles sont plus faibles. Ses humaines pourraient mourir.

— C’est pour cela que nous avons demandé conseil auprès d’un vampire.

— Pardon ! S’écrit Mason. Un vampire. Ils sont manipulateurs, instable et…

— Oui, oui, nous savons tout cela, mon fils, rétorque sa mère. Sa compagne est une sorcière de ce que j’ai pu comprendre. Elle a concocté une potion pour les humaines afin que leur métabolisme ressemble au nôtres le temps de la grossesse. Nous n’avons plus de ressource. Si nous ne trouvons pas de solution, ça sera bientôt la fin pour nous.

— Vous oubliez une chose. Les femmes se souviendront de leur grossesse.

— Non. Leur mémoire seront enlevés. Nous ne pouvons pas exposer davantage le risque que les humains nous connaissent.

Mason réfléchit à tout ce qui est dit. Bien que les humaines soient faibles, elles ne restent pas moins agréables à regarder. Il se remémore la jeune femme sur la piste de danse. Elle enflammait les regards masculins.

— Si je suis votre résonnement, résume Mason, vous m’avez fait revenir pour que j’introduis des loups peut -être incapable de se gérer pour s’accoupler avec une femelle ?

— Oui et non. Tu pourras choisir les mâles qui sont le plus susceptible de bien se comporter.

— Et je gagne quoi là-dedans ?

Ses parents se regardent et tout deux abordent un sourire. Mason n’est pas dupe. Il n’est pas venu ici pour rien. Qu’est-ce qui leur cache ?

— Nous sommes à un âge pour prendre notre retraite. En tant qu’ainé, tu dois reprendre le flambeau. Souligne son père.

— Je sais.

— Seulement, le pilier d’une meute se repose sur le couple Alpha.

— …

— Et je souhaite avoir bientôt de petits louveteaux dans la famille. Confesse sa mère.

— Vous venez de dire que les femelles….

— Nous te donnons l’autorisation de t’accoupler avec une humaine, interrompre son père, tu pourras la faire tienne si tu le souhaites.

— Je croyais que le alpha ne pouvait pas…

— Et tu crois comment sont apparu les premiers loup-garou, peste sa mère. Nous avons tous un descendant humain quelque part dans notre généalogique, seulement on n’en fait pas mention.

— Qui était humain dans notre famille ?

— Hmm… L’une de tes arrière-arrière-arrière-arrière-grand-mère du côté de ton père et de mon côté, je crois que c’était ton arrière-arrière-grand-père, je ne suis pas certaine. Mais bref, les premiers loup-garou se sont accouplés avec une humaine dans des temps incertains.

— Hmm.

— Qu’en penses-tu mon fils, demande son père, seras-tu en mesure de relever cette mission ?

— Je ferai de mon mieux.

— Bien. Tu peux sortir maintenant. Nous regarderons demain avec quel mâle il est plus probable.

Mason se lève et se dirige vers la porte, puis avant d’en sortir, ce dernier se retourne en demandant :

— Pourquoi me faire revenir pour ça, si vous souhaitez unir Malia à Samaël ?

— Comment le sais-tu ? interroge son père. Personne n’est au courant de cette union.

— Un petit oiseau me l’a dit.

— Nos familles ont toujours été très proche et Samaël souhaitait Malia comme compagne.

— À quel prix ?

Ses parents se tuent. Aucuns sons proviennent de leur bouche. Trop longtemps séparé de son clan, il ne peut comprendre ce qui se dit à travers le lien de meute. Mason ne sent écarté de tout projet et déteste l’être. Malgré lui, un grognement sort de sa bouche ce qui ne fait pas la joie de l’alpha. Il est peut-être son père, mais on lui doit obéissance et respect. Son père se lève en grognant à son tour, mais aussitôt sa compagne met une main sur son épaule en ordonnant :

— Calmez-vous tous les deux, je ne supporterais pas qu’on se batte dans ma maison. Si vous voulez vous battre, ayez au moins l’obligeance de sortir dehors. Je n’ai pas envie de refaire le ménage encore une fois. Marek, souffle-t-elle, nous devons mettre en confidence notre fils. Il est notre ainé.

Son père grogne à nouveau avant de pousser un soupir. Il n’aime pas qu’on lui donne des ordres, mais le caractère de sa femme est horrible lorsqu’on la provoque. Il regarde son fils et se rassoit.

— Samaël n’est pas comme son père. S’il souhaite prendre ta sœur comme compagne, c’est que l’ainé de notre famille n’a pas d’enfant ce qui laisse le territoire libre.

— Pardon ! s’insurge Mason. Parce que je n’ai pas d’enfant, les autres loups se permettent tout.

— Ce sont les lois, mon fils.

— Quand est-il prévu ?

— Dans un mois.

— Et ce n’est que maintenant que je le sais ! Ça n’arrivera pas. Je ne le permettrai pas.

En colère, Mason claque la porte du bureau. Il n’a pas l’intention de laisser le territoire de son enfance à un alpha inconnu.