Loading...
Link copied
⚠️ Avertissement ⚠️
- Dédicace -
𝐏𝐑𝐎𝐋𝐎𝐆𝐔𝐄
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏 : 𝐃𝐚𝐛𝐤é 𝐋𝐢𝐛𝐚𝐧𝐚𝐢𝐬.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟐 : 𝐋𝐞𝐬 𝐊𝐚𝐧𝐚𝐚𝐧.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟑 : 𝐃é𝐜𝐢𝐬𝐢𝐨𝐧 𝐚𝐜𝐭é𝐞.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟒 : 𝐋'é𝐭𝐫𝐚𝐧𝐠è𝐫𝐞.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟓 : 𝐀𝐥-𝐀𝐥𝐦𝐚𝐬.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟔 : 𝐏𝐨𝐮𝐫 𝐭𝐚 𝐬é𝐜𝐮𝐫𝐢𝐭é.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟕 : 𝐃𝐞𝐬 𝐬𝐞𝐜𝐫𝐞𝐭𝐬 𝐠𝐚𝐫𝐝é𝐬 𝐬𝐨𝐮𝐬 𝐬𝐢𝐥𝐞𝐧𝐜𝐞.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟖 : 𝐈𝐧𝐯𝐢𝐬𝐢𝐛𝐥𝐞.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟗 : 𝐋𝐞𝐬 𝐃𝐢 𝐀𝐧𝐠𝐞𝐥𝐨.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏𝟎 : 𝐒𝐨𝐧 𝐬𝐨𝐮𝐫𝐢𝐫𝐞.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏𝟏 : 𝐌𝐚𝐦𝐚𝐧 𝐩𝐨𝐮𝐥𝐞 ?
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏𝟐 : 𝐃𝐞𝐫𝐧𝐢𝐞𝐫 𝐒𝐨𝐮𝐟𝐟𝐥𝐞.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏𝟑 : 𝐄𝐧𝐭𝐫𝐞 𝐝𝐞𝐯𝐨𝐢𝐫 𝐞𝐭 𝐩𝐞𝐫𝐭𝐞.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏𝟒 : 𝐒𝐨𝐮𝐬 𝐥𝐞 𝐕𝐨𝐢𝐥𝐞 𝐝𝐞 𝐥'𝐀𝐥𝐥𝐢𝐚𝐧𝐜𝐞.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏𝟓 : 𝐅𝐚𝐢𝐫𝐞 𝐟𝐚𝐜𝐞 à 𝐥'𝐚𝐛𝐬𝐞𝐧𝐜𝐞.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏𝟔 : 𝐔𝐧 𝐩𝐚𝐫𝐟𝐮𝐦 𝐝𝐞 𝐝é𝐣à-𝐯𝐮.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏𝟕 : 𝐄𝐧𝐭𝐫𝐞 𝐥𝐞𝐬 𝐥𝐢𝐠𝐧𝐞𝐬 𝐝𝐮 𝐦𝐞𝐧𝐮.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏𝟖 : 𝐒𝐨𝐮𝐬 𝐥'𝐞𝐟𝐟𝐞𝐭 𝐝𝐞 𝐥'𝘼𝙧𝙖𝙠.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏𝟗 : 𝐔𝐧 𝐛𝐚𝐢𝐬𝐞𝐫 𝐟𝐥𝐨𝐮.
Loading...
Loading...
Mark all as read
You have no notification
Original
Fanfiction
Trending tags

Log In

or
@
MonaCh
Share the book

𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏𝟑 : 𝐄𝐧𝐭𝐫𝐞 𝐝𝐞𝐯𝐨𝐢𝐫 𝐞𝐭 𝐩𝐞𝐫𝐭𝐞.

💄 A M A L I A 💄

Ce que je ressens en ce moment, c'est un choc indescriptible, une incompréhension totale.

Il est mort ? Non... ça ne peut pas être vrai. Il allait bien, il était là...

— Où est-il ? Je veux le voir... je veux voir mon père !

Je me dirige vers la porte, le cœur battant à tout rompre sous le poids de cette révélation que mon esprit refuse d'accepter. Mais avant que je n'aie le temps de réagir, Massimo se dresse devant moi, me barrant le passage. Je soutiens son regard. Son expression est fermée. Est-il sérieux ? Notre père est mort, et il ne semble éprouver aucune émotion.

— Dégage, lâché-je d'une voix tremblante.

— Tu n'iras nulle part.

Je reste dos à mon oncle, refusant de lui faire face. Je le déteste autant qu'il m'effraie.

— Fais-moi face quand je te parle, exige-t-il d'un ton autoritaire.

Je me retourne lentement et lui fais face. Tant que je n'aurai pas vu mon père, tout cela me paraîtra irréel.

— Vu ton expression, tu crois que je mens, n'est-ce pas ? Mais Vincenzo est bel et bien mort, Amalia. Affronte la réalité. Tu penses vraiment que j'inventerais une chose pareille ? Réponds-moi, et vite.

C'est vrai, il ne ment jamais. Doucement, je secoue la tête, les lèvres pincées, et mes larmes me montent aux yeux.

— Pas une seule larme, tu m'entends ? Si tu oses pleurer, tu n'assisteras pas aux funérailles de ton père, et j'annulerai ce mariage qu'il voulait tant.

Je lève les yeux, les écarquillant, tandis que lui son visage n'éprouve aucune émotions. Il est sans cœur... Aucune once d'humanité. Rien.

Je viens de perdre mon père, et c'est comme ça qu'il me l'annonce ? Froidement. Brutalement. Comme si ce n'était qu'un simple détail. Et en plus... je n'ai même pas le droit de pleurer ?

La douleur me transperce, est brûlante et insupportable. Mais je n'ai pas le choix. Je ravale mes sanglots. Il m'impose ses propres règles, une version personnelle de l'Omertà : si j'ose parler ou verser une larme, il n'y aura ni funérailles, ni mariage.

Dans un effort presque surhumain, je hoche la tête.

— Je n'ai rien entendu.

— Oui... réussis-je à sortir de ma bouche, tandis que tout mon corps tremble et que mon cœur se serre, m'étouffant de chagrin.

— Ce mariage se déroulera comme prévu, sans que personne remarque quoi que ce soit. Est-ce bien clair ?

Je me mords l'intérieur de la joue jusqu'au sang. Ma gorge est nouée, ma poitrine écrasée sous le poids de l'injustice.

Inspire. Expire, Amalia.

Puis, un souvenir dans le bureau de papà me revient en tête. Amalia, tu ne dois en aucun cas faire annuler ce mariage. Mon père m'a dit qu'il voulait que j'épouse Nadim pour ma sécurité, et je lui fais confiance, alors je me contiens. Je retiens mes larmes pour mon père, lui qui a dû tant galérer pour arranger cette union.

— Comment est-il mort ? je demande.

— Comment veux-tu qu'il meure ? me répond mon frère. On savait tous qu'il était atteint d'une maladie incurable.

Oui, mais il allait bien... S'il avait pris ses médicaments à temps, il aurait pu vivre encore quelques années. C'est ce que je veux lui répondre, mais je me tais et me contente de hocher la tête.

Je n'arrive toujours pas à les croire. Ma confiance en eux était déjà fragile, mais à cet instant, elle s'est totalement évaporée. Depuis que j'ai perçu les doutes de papà à leur égard, je ne peux plus leur faire confiance non plus.

En retournant à ma cérémonie, je croise Irina et lui demande une serviette pour essuyer les larmes coincées dans mes yeux, larmes que je ne dois absolument pas faire couler. Elle me regarde, inquiète, et me demande ce qui ne va pas.

— C'est juste un coup d'émotion, je lui réponds avec le cœur serré.

— Tu es sûre que ça va ?

Non, rien ne va... Je viens de perdre la seule personne à qui je tiens, Irina, mais je ne peux rien te dire...

— Oui, oui. Je vais rejoindre Nadim, on n'a pas encore fini de saluer les invités.

Finalement, je retourne à ma place à l'extérieur. J'ai cherché Giorgio des yeux à travers la foule dans la salle et le jardin, mais même lui est introuvable. En temps normal, c'est lui qui serait venu me prévenir en premier.

J'arrive au moment pour les Libanais de mettre en œuvre leur danse, mais je reste assise, mentant à Yara que j'ai honte de danser devant ma famille. Elle a insisté, mais je lui fais comprendre que je ne veux pas. Je l'ai sûrement vexée, car pendant plusieurs semaines, elle a pris le temps de m'apprendre quelques pas de danse, comme une véritable professeure, afin que je puisse les mettre en pratique pour le moment venu. Mais ce que j'ai en tête en cet instant ne me le permet pas. Elle comprendra pourquoi, lorsqu'elle saura les raisons de mon refus.

Puisque ce n'est pas de ma culture, personne d'autre ne vient me solliciter. Comme au mariage de Zeina, les danseurs se mettent en place, et cette fois, c'est Saif qui guide le groupe. Les tambours résonnent dans le jardin, et la musique emplit l'air. J'essaie de rester connectée à la réalité, mais c'est difficile.

Comment puis-je rester assise ici et faire comme si de rien n'était ? Enfoiré de Vito. Tout ça, c'est de sa faute. Au lieu de mettre fin à ce foutu mariage, puisqu'un membre de la famille vient de décéder soudainement, comme des gens normaux, non, je dois garder le silence et faire comme s'il ne m'avait rien annoncé. Comme si papà n'était pas mort. N'oublie pas que tu fais partie d'une famille mafieuse. Ils n'en font qu'à leur tête.

Mes doigts grattent nerveusement les bords de mes ongles, de manière compulsive. Je sens ma peau se déchirer sous la pression, mais je ne m'arrête pas. J'essaie de rester concentrée tout en les observant, eux, qui semblent s'amuser. Personne, dans ce vaste jardin, ne pourrait imaginer qu'une vie s'est éteinte dans cet hôtel. Et surtout, que cette personne est le père de la mariée. Personne ne le sait, et personne ne le saura avant que mon oncle ne le révèle, à un moment donné.

Nadim danse avec ses sœurs. Je les regarde de ma place, souriant vaguement pour donner l'illusion de les encourager, alors qu'en réalité, mon esprit est totalement absent, vide. Par moments, Nadim me lance des regards furtifs, comme s'il sentait que quelque chose cloche. J'essaie de simuler la joie pour qu'il ne devine rien, mais c'est épuisant.

Après leur moment, nous continuons à voir du monde, sans répit. Nadim est extrêmement demandé, même par quelques personnes du côté de ma famille. J'ai dû me forcer à jouer ce rôle que je connais si bien : celui de la femme heureuse, comme si je n'avais pas appris, il y a seulement quelques heures, que mon père a perdu la vie...

C'est cruel. Mes pensées sont entièrement tournées vers lui. Parfois, je sens mes larmes monter, prêtes à déborder, mais je me ressaisis aussitôt, me rappelant les paroles de mon oncle. Je sais qu'il est là, dans les parages, me surveillant, guettant le moindre signe de faiblesse.

C'est insupportable. Mais pense à ta sécurité Amalia. Ta sécurité !

Je serre mon verre avec force, tentant de masquer le tremblement de mes mains. J'ai bu plusieurs verres pour essayer de me réconforter, mais au lieu d'apaiser ma douleur, cela n'a fait qu'empirer les choses. Alors, j'ai arrêté.

Je suis sur le côté, plongée dans mes pensées, toujours avec ce même verre à la main. Je sens son regard peser sur moi, mais je ne me tourne pas. Je refuse de craquer.

— Je veux te parler. En privé, m'intime-t-il.

C'est là que je jette un coup d'œil vers ma sécurité –Nadim–.

— Pourquoi ?

A-t-il perçu quelque chose en moi ?

— Suis-moi juste.

Quelques regards se tournent vers nous. Nadim s'en moque, et moi aussi. Qu'ils pensent ce qu'ils veulent. J'angoisse seulement à l'idée qu'il ait pu comprendre quoi que ce soit.

Nous arrivons à l'extérieur, loin des regards.

— Tu vas me dire ce que tu as ?

— Je n'ai rien, je rétorque en fuyant son regard.

Je prends une gorgée de vin, mais il m'arrache le verre et le jette dans les buissons à côté de nous. Ma main commence à trembler à nouveau. Je la cache avec l'autre. Je sens que je vais finir par exploser.

— Arrête de faire semblant, il y a quelque chose qui te tracasse depuis tout à l'heure, et je le vois. Ne me dis pas que c'est à cause de ce mariage arrangé, il y a bien autre chose.

— Non, il n'y a rien, tu te fais des films.

— Amalia, parle, s'énerve-t-il. Regarde tes doigts.

Il attrape mon poignet, mais je le retire d'un coup sec pour qu'il me lâche, et ça marche.

— Ne me touche pas !

Je finis par hausser la voix, car j'en ai marre.

Sans même m'en rendre compte, une larme, puis une autre, coulent de mes yeux. Je les essuie rapidement et regarde autour de moi, la peur m'envahissant à l'idée que mon oncle me surveille.

— J'espère qu'il ne m'a pas vue, murmuré-je en continuant à scruter les alentours.

— De quoi tu parles ?

Je lève les yeux vers lui, incapable de garder tout ça pour moi. De toute façon, il ne va pas me lâcher, même si je lui mens, tôt ou tard, il va le savoir.

— Mon oncle Vito...

— Ton oncle, quoi ?

— Il ne faut pas qu'il me voie pleurer... la loi du silence, balbutié-je.

— Qu'est-ce que tu racontes ?

Je baisse les yeux sur ma robe, mes pieds me font mal, tambourinant de douleur à force d'avoir porté ces talons toute la journée. Mais actuellement, c'est mon cœur qui souffre le plus.

Papà est mort, j'annonce d'une voix serrée, en me retenant de pleurer, mordillant ma lèvre inférieure.

Il y a un silence avant qu'il laisse échapper un rire nerveux.

— Qu'est-ce que... Vincenzo est mort, tu dis ? Alors que quelques heures plus tôt, je l'ai vu...

Il s'interrompt, passe une main dans ses cheveux et laisse échapper un juron. Il a compris. Tout le monde l'a vu il y a quelques heures, mais pas après tout ce temps.

— Massimo m'a conduit chez oncle Vito, et c'est là qu'il me l'a annoncé, mais...

Ses yeux ambrés, remplis de colère, se posent sur moi.

— Mais quoi ?

Sa voix est dure et son impatience a atteint sa limite. Lui aussi est sur le point d'exploser, mais de rage.

— Vito m'a dit de ne prévenir personne, sinon il annulerait ce mariage et m'interdirait les funérailles. Et je ne peux pas... Je ne dois surtout pas laisser ce mariage être annulé, c'est ce que papà voulait plus que tout, avoué-je.

Il me dévisage un instant puis il dit :

— Ce mariage est terminé, on y va.

— Quoi ? Non, il ne doit pas savoir.

Une vague de stress m'envahit.

— On s'en va. J'ai des choses à régler.

— Non, Nadim, tu ne peux pas leur dire, insisté-je.

— Tu ne comprends pas la situation. Ce n'est pas n'importe qui qui est mort, Amalia, c'est ton père. Le jour de mon mariage et du tien ! Et on ne nous a pas prévenus, ce n'est pas acceptable.

C'est comme s'il venait de me gifler en plein visage. Il a raison... Ce n'est pas normal. On aurait dû mettre fin à ce mariage. Je ne voulais pas continuer à sourire, à me contrôler, mais... il y a toujours un putain de "mais" ! Mon oncle est une vraie ordure. Pourquoi faut-il toujours que je prenne sur moi et que je garde tout en moi ? À force, je vais perdre la tête.

Nadim saisit ma main et me tire. Il est en furie, sa démarche rapide et sa soudaine agressivité transparaît à chaque pas qu'il fait.

Quand nous arrivons devant l'entrée privée, nous trouvons Gabriel et Hanane côte à côte, en train d'observer mon oncle partir. Nous nous approchons, et une colère intense se lit sur le visage de Gabriel, tandis que sa femme affiche du choc. Ils sont au courant.

— Père, on t'a...

— On a une réunion dans une heure, soit là à l'heure, l'ordonne-t-il d'un ton glacial.

Il pivote et entre dans l'hôtel. Hanane me regarde avec peine avant de me dire :

— Toutes mes condoléances, Amalia.

Puis, elle s'en va à son tour.

Mon oncle a enfin décidé de leur dire. Il leur a annoncé que papà n'est plus dans ce monde.

J'ai la nausée à force de refouler mes émotions.

— Je vais t'emmener à notre appart'.

Automatiquement, je le suis. Il continue de parler, mais je ne l'écoute plus, ma tête est ailleurs.

Amalia, laisse-toi aller, me dit la petite voix dans ma tête.

Nadim m'ouvre la portière de la voiture, et je m'installe avec difficulté à cause de ma robe et de mon long voile sur la tête. Les larmes commencent à couler silencieusement, mais cette fois, je ne les essuie pas. Je les laisse simplement couler.

Amalia, lâche-toi.

Lâche-toi ! me répète la petite voix.

Il entre à son tour à côté de moi, et quand sa portière claque, il me dit :

— Tu n'as plus à te retenir.

C'est comme si mon esprit attendait uniquement que quelqu'un me le dise pour que je m'effondre en sanglots déchirants. J'agrippe à la jupe de ma robe de mes deux mains, les serrant de toutes mes forces. Et je gémis de douleur et de tristesse, libérant enfin tout ce que j'ai gardé en moi pendant trop longtemps.

Il n'avait pas le droit de me laisser. Il m'a laissée seule alors que j'ai encore besoin de lui !

Mon père, la seule personne qui m'a véritablement chérie, celle qui compte vraiment pour moi, la seule personne pour qui je fais tout ça... n'est plus là. Même s'il a parfois été dur avec moi, je l'aime malgré tout, parce qu'il a toujours veillé sur moi, comme un père doit veiller sur sa fille. Je savais que ce jour finirait par arriver, mais pas maintenant, pas le jour où j'ai le plus besoin de lui.

...

Lorsque nous arrivons à "notre" appartement, je ne prête même pas attention à sa demeure, ni au décor, rien du tout. La seule chose que je veux, c'est me coucher dans un lit et continuer à me lamenter sur ma misérable vie.

Nadim est resté silencieux pendant tout le trajet et même à présent. Je le suis pas à pas, traversant les couloirs, puis montant les escaliers. Chaque marche est un effort. Je suis épuisée. Épuisée de cette vie, épuisée de mes larmes qui ne cessent de couler. Je ne prends même pas la peine d'enlever mes talons qui m'ont littéralement arraché la peau. Mais il reste patient et m'attend en haut des escaliers.

Quand je monte toutes ces marches en marbre noir, il continue son chemin, se dirigeant vers une porte, et c'est là qu'il brise le silence :

— Tu peux dormir ici.

Il ouvre la porte et allume la lumière. J'entre sans même regarder la chambre. Le seul meuble que je souhaite est le lit.

— Tes affaires arrivent demain, mais tu as quelques vêtements que Yara a déjà mis dans le placard.

Je ne sais même pas si j'ai la force de me changer. Je n'ai la tête à rien, je veux juste me coucher, c'est la seule chose à laquelle je pense. Il comprend que je ne compte pas lui répondre, alors il ferme la porte en s'en allant.

Je décide de retirer cette robe qui m'agace, car elle m'étouffe. Je tente d'atteindre le zip, mais je n'y arrive pas. Regardant autour de moi, je me dirige vers les tiroirs de chaque meuble, et par chance, je trouve une paire de ciseaux. Je coupe la robe sans hésiter, je n'en ai plus rien à faire de sa valeur, je veux juste m'en débarrasser.

Je me retrouve en sous-vêtements. Je retire aussi le voile et les épingles dans mes cheveux. Sans chercher à porter un pyjama ou à me démaquiller, je me glisse sous les draps et me recroqueville en boule. Des larmes chaudes coulent sur mes joues, et je fredonne doucement la mélodie du piano que papà m'avait apprise quand j'étais enfant.

J'ai espéré que le mariage se déroulerait mieux que les fiançailles, mais aujourd'hui, il s'est révélé être le pire jour de ma vie. Me voilà seule, dans une maison inconnue, au sein d'un clan dont j'ai découvert l'existence il y a à peine quelques mois.

Désormais, je suis véritablement abandonnée à ma solitude.

~~~

Ayiii le papa est mort 😔
Mais est-il vraiment mort à cause de sa maladie ?

N'hésite pas à aimer, commenter et partager !

N'oubliez pas de m'ajouter sur Instagram et TikTok : MonaCh_Wattp 🫶🏻

Bisous ❤️
Mona Ch.

Comment this paragraph

Comment

No comment yet