📿 N A D I M 📿
La mort de Vincenzo semble irréelle.
Sa propre famille le découvre, mais ne réagit pas, comme si de rien n'était. Comment ont-ils pu nous le cacher et n'en parler qu'à la fin du mariage ? Ce n'est pas clair du tout.
Mais ce qui m'étonne le plus, c'est comment Amalia a su cacher sa douleur derrière un masque d'innocence. Elle a peut-être trompé les autres, mais pas moi. Je l'ai tout de suite remarqué, sauf que, j'ai mis ça sur le compte du fait qu'elle ne voulait pas de ce mariage. Pourtant, j'ai senti que quelque chose de bien plus grave la rongeait.
Une fois dans la voiture, elle a explosé. Tout ce qu'elle a retenu en elle s'est libéré dans un flot de larmes.
Mon père m'a dit qu'ils étaient proches. Que Vincenzo prenait soin de sa fille plus que tout, mais je n'aurais jamais imaginé que cela l'affecterait à ce point. En réalité, la véritable douleur qu'elle ressent actuellement est la solitude. La seule personne qui a toujours été à ses côtés, c'était son père. Lui seul la protégeait et se souciait réellement d'elle.
Désormais, étant mariée et vivant chez nous, si un problème survenait, la seule personne à qui elle aurait pu faire appel, c'est lui. À présent, je doute qu'elle puisse s'appuyer sur ses oncles ou même sur son frère.
Sa famille ne se soucie pas d'elle. Pendant le mariage, on aurait dit qu'ils étaient tous là à contrecœur, comme s'ils avaient été forcés de venir. Chacun est resté dans son coin, comme lors des fiançailles, ne se mélangeant pas, et nous regardant de haut. Et ils ont agi de même avec la mariée, censée être un membre de leur famille. Encore une fois, cette famille est louche. Il y a quelque chose qu'ils cachent, et je compte bien découvrir ce que c'est. Car rien ne m'échappe.
Je roule à toute vitesse pour arriver à l'heure. La réunion se tient sur le territoire des Gorkov, un terrain neutre, loin des lumières vives et de l'agitation de la ville. Si quelque chose de tragique devait se produire, ce serait un bain de sang. Ce qu'ils ont fait frôle la trahison. Nous cacher la vérité alors que ce mariage est censé unir nos deux familles.
Arrivant, plusieurs voitures sont alignées face à l'entrepôt, vieux et délabré, avec sa structure en métal rouillé. En tirant la lourde porte en acier, je pénètre dans un long couloir sombre. L'atmosphère y est pesante et les murs couverts de moisissures, éclairés uniquement par une lampe à ampoule clignotante, suspendue au-dessus d'une porte en bois au bout du couloir.
En ouvrant la porte, le silence règne dans cette immense pièce alors qu'autour de la longue table en bois massif, des personnes sont assises sur des chaises métalliques. À gauche, dans un coin, des caisses en bois sont empilées derrière les Di Angelo, tandis qu'à droite, contre le mur, se trouve ma famille. Malgré l'absence de mots, la tension est palpable dans l'air.
C'est ici, dans l'ombre et l'isolement, que nous, ainsi que les Italiens, devons nous entretenir, étant les principaux concernés par cette réunion tardive.
Des yeux lourds de menace m'aperçoivent en premier et brisent le silence avec un commentaire :
— Le marié est enfin là.
Depuis quand est-il de retour ? Je ne l'ai même pas aperçu à mon mariage. La seule place disponible est entre mon père et de ce kalb (chien) de Ziad. Je m'installe l'ignorant alors son regard me suis sans me lâcher.
Je perçois immédiatement la colère qui émane de mon père. Il boit un verre de whisky, sans doute la seule boisson qu'il a pu trouver ici, bien que ce ne soit pas son alcool de d'habitude. Il en a besoin, probablement pour tenter de se calmer, mais je doute que cela soit suffisant.
Vincenzo est son ami, son frère de cœur, ils ont partagé tant d'années ensemble, traversé bien des épreuves et bâti une loyauté solide. Il est normal qu'il soit bouleversé en apprenant cette nouvelle.
Ziad se penche légèrement vers moi.
— Ça fait longtemps. Je t'ai manqué, Zamel (quelqu'un de sonumis ou sans caractère.) ?
Ma mâchoire se contracte. S'il n'était pas le fils de Khalil, je l'aurais abattu depuis longtemps. Il aurait mieux fait de rester au Liban et de s'occuper de ses affaires là-bas. Je ne comprends pas ce qu'il est venu faire ici.
— Ferme-là, sinon je vais te montrer lequel de nous deux est le vrai Zamel.
— Je te préférais quand tu étais docile. Mais je vois que tu es devenu un vrai homme... Marié, en plus. Et déjà des problèmes ? dit-il d'un ton sarcastique. Décidément, toi et Saif, vous avez un vrai don pour les mariages réussis.
Il cherche à me provoquer, mais ce n'est ni le moment ni l'endroit pour une confrontation qui risque de révéler nos secrets devant un autre clan.
— Qui l'a découvert ? lance mon père, en ouvrant la réunion.
Vito le fixe, tenant un cigare allumé dans sa main.
— C'est moi, répond Vito, dans la suite d'hôtel d'Amalia.
— Dans la suite de sa fille... Comment se fait-il qu'il soit mort soudainement ?
— Vous insinuez quoi, exactement ? rétorque Giuseppe Conti.
J'aperçois Massimo, dont l'expression neutre est bien trop calme pour quelqu'un qui vient de perdre son père. Je ne m'attends pas à le voir chialer comme un gosse, mais au moins à percevoir une once de tristesse ou de colère. Pourtant, rien. Ironiquement, même mon père semble plus touché que lui par cette mort.
— Vous savez qu'il souffrait d'une maladie, répond Vito. Nous avons conclu qu'il a dû avoir une attaque et s'est rendu dans la suite de sa fille pour chercher son médicament. Avant de s'effondrer, il était avec Massimo et avait remarqué qu'il ne se sentait pas bien.
Massimo hoche la tête pour confirmer ce qui a été dit.
— Pourquoi tu t'es rendu dans la suite de ma femme avant de découvrir ton frère ? je l'interroge.
Je joue le rôle du mari protecteur, mais en réalité, j'enregistre chacune de leurs réponses pour distinguer le vrai du faux.
— Ne te méprend pas, c'est justement parce que je cherchais mon frère. Son garde du corps qui m'a prévenu que l'endroit où il l'avait vu pour la dernière fois était la suite de ma nièce.
D'ailleurs, où est Giorgio ? Lui aussi devrait être là pour témoigner.
— Vous nous avez caché sa mort jusqu'à la dernière goutte de champagne. Vous nous traitez comme des étrangers, alors que nous venons de réaliser un mariage d'alliance pour renforcer les liens et maintenir la paix, lance Khalil.
Il n'a pas tort, ils nous traitent toujours comme des étrangers, comme des moins que rien. Nous ne sommes qu'une famille mafieuse de trois générations, tandis qu'eux existent depuis des décennies, issus directement de la Cosa Nostra. Pour eux, nous ne sommes que des imposteurs. Mais ce qu'ils pensent de nous, qu'ils aillent se le mettre où je pense, car au final, c'est nous qui sommes en train de les surpasser.
— Pourquoi ne pas l'avoir informés plus tôt ? je leur pose la question après mon oncle. Pourquoi ne pas avoir suspendu le mariage ? Ce n'est pas rien, c'est la mort d'un Capo, le père de votre nièce, appuyé-je sur le dernier mot.
Un soupir se fait entendre, et c'est mon soi-disant beau-frère qui vient de manifester son agacement par ce geste.
— Moi, ce que je me demande, c'est pourquoi vous vous mêlez de ça, alors que cette mort concerne uniquement notre famille. Nadim, tu as ma sœur, qu'est-ce que tu veux de plus ? me crache Massimo, ces mots pleins de mépris.
S'il continue à me parler comme ça, je vais lui faire bouffer le putain de cigare de son oncle.
— Tu as du répondant pour quelqu'un qui n'a plus de titre et qui, sans aucun doute, ne va pas hériter du patrimoine de son père.
Il se lève brusquement et me pointe du doigt.
— Tu cherches la guerre ?
Il essaie d'impressionner qui, exactement ?
— Un mariage pour unir notre famille et maintenir la paix, hein ? lâche Ziad en riant, se moquant ouvertement.
Je lance un regard noir à mon cousin. De quoi il se mêle ? Je ne comprends toujours pas pourquoi il est là, si c'est juste pour jouer les spectateurs.
— Massimo, assieds-toi, lui assène son deuxième oncle.
— Il vient de m'humilier.
— Vous feraient bien de revoir son éducation.
Une voix s'élève et tous les regards se tournent vers cette voix.
Pavel Gorkov entre, accompagné de son fils Miroslav, qui me regarde immédiatement. Il fallait bien un autre enfoiré que je déteste vienne dans cette réunion.
Il tire la chaise de son père, qui s'y installe, et Miroslav lui sert un verre de vodka avant de se placer derrière lui, comme s'il était son garde, et non son fils. Je n'ai jamais compris cette famille. Leur idéologie est unique et à part.
— Une mort qui ne s'oublie pas... Vincenzo était un grand homme, sage et respecté, ajoute Pavel.
— Je vous remercie de nous avoir prêté cette salle, mais votre présence n'est pas nécessaire. Cette affaire ne concerne que nos deux clans.
Pavel pose son verre après avoir pris une gorgée et jette un regard glacial à Vito.
Les Italiens et les Russes étaient en conflit il y a plusieurs années, mais après des négociations fructueuses, ils sont parvenus à conclure un accord commercial. Pourtant, les rancœurs restent présentes entre eux.
— Dois-je te rappeler que tu es sur mon territoire, Vito Di Angelo ? lance-t-il avec un fort accent russe, en appuyant sur son nom de famille.
Je ne veux pas perdre davantage de temps ni m'attarder sur leurs querelles, qui ne nous concernent pas. Nous sommes ici pour la mort de Vincenzo, et nous devons obtenir des explications de la part des Italiens avant que la situation ne dégénère entre eux. C'est pourquoi j'interromps leur discussion :
— Je n'ai pas eu de réponse à ma question.
Je garde les yeux fixés sur le Capo dei Capi, dont l'expression reflète sa colère envers le Pakhan (le parrain).
— Un mariage qui nous a coûté des millions de dollars des deux côtés, finit-il par me répondre. C'est le mariage de ma nièce, que mon frère a souhaité. Son devoir passait avant tout pour honorer sa volonté. Et puis, ce n'était ni le lieu ni le moment pour annoncer une tragédie aux milliers d'invités.
— Mon père, prononce Massimo d'une voix haute et tapant une fois avec l'index sur la table, aurait voulu que ce mariage ait lieu. Il savait à quel point il était important pour nos deux familles.
Qu'est-ce qu'il en sait réellement ? Il n'était même pas présent lorsque son père est venu proposer ce mariage au mien.
— Ah oui ? Ton père t'a donc expliqué la véritable raison de cette union ? je l'interroge.
— Oui, répondit-il avec assurance.
— Dans ce cas, éclaire-nous. Quelle est cette raison ?
Il commence à bafouiller, mais se reprend rapidement, adoptant un ton plus sérieux.
— C'est évident, c'est pour renforcer nos liens dans les affaires.
Mon père, resté silencieux à mes côtés jusqu'à présent, prend une gorgée de son verre avant de le traiter de "hmar" (imbécile). Évidemment qu'il n'en sait rien. Même son propre père ne lui confiait rien, car, comme l'a dit le mien, c'est un imbécile de première.
— Vous vous êtes allié avec des incompétents, lance Ziad en arabe à mon père.
Mais ce dernier ne répond pas, l'esprit ailleurs. C'est Khalil qui intervient, mettant en garde son aîné sur la manière dont il s'adresse à son chef. Sauf que, lorsque Ziad a quelque chose à dire, il ne se retient jamais, même si cela est déplacé.
— Parlez une langue que nous comprenons, sinon nous ferons de même avec la nôtre, dit Massimo.
— Sauf que nous, on comprend la vôtre, hmar, rétorque Ziad, pour le ridiculiser davantage.
— Vaffanculo (va te faire foutre), ça, tu l'as compris ?
Mon cousin porte instinctivement la main à son arme, mais Khalil l'arrête d'un regard ferme, tandis que Vito lance un regard d'avertissement à l'imbécile. Ici, aucun geste ni expression ne nous échappe. Nous savons lire entre les lignes, c'est pourquoi nous devons toujours rester impassibles et ne commettre aucune erreur susceptible de révéler quoi que ce soit. En revanche, ces deux-là sont, sans conteste, les présences les plus inutiles de cette réunion.
— Nous avons géré la situation comme il se doit, prend la parole Vito. Vous recevrez bientôt la date des funérailles. Nadim, tu dois maintenant t'occuper de ma nièce, qui est désormais ta femme.
Depuis tout à l'heure, il utilise constamment le terme "nièce" pour donner l'impression qu'Amalia a de l'importance à ses yeux, alors que je suis sûr qu'il n'en a rien à faire d'elle, comme toutes les femmes de leur famille. Elles ne sont considérées que comme des objets servant à produire des héritiers.
— Cela reste tout de même un manque de respect envers nous, rétorqué-je. Ce n'est pas comme si nous ne connaissions pas Vincenzo, avec qui nous avons travaillé durant plusieurs années.
— Manque de respect ? Allez, Nadim... Vous préférez peut-être qu'on jette le cadavre de mon père sur la piste de danse pour vous l'annoncer ?
Ma main me ronge.
— Dis-moi la vérité, Massimo. Pourquoi avez-vous caché la mort de ton père ? Était-ce vraiment pour ne pas gâcher le mariage ou y a-t-il une autre chose ? balancé-je.
Leur explication n'est pas logique. Il nous cache un détail qui pourrait éclairer leurs comportements.
— Cacher la mort, c'est inutile, intervient Pavel. Ce n'est pas comme si vous manquiez d'argent.
Le parrain russe semble chercher à nous pousser en conflit avec les Italiens, et c'est probablement pour cette raison qu'il est là. Ou bien a-t-il connaissance d'informations que nous ignorons ? Mais il ne s'impliquerait pas là-dedans.
— Combien de fois allons-nous encore nous justifier ? intervient Giuseppe, visiblement agacé. La mort de Vincenzo, dans de telles circonstances, aurait pu être vue comme un signe de faiblesse pour nos ennemis. Vous le savez bien.
Une famille mafieuse aussi influente que les Di Angelo et Conti redoute ses rivaux. Tout ça n'est que des mensonges. Je ne peux pas encore spéculer sur la décision qu'ils ont prise en nous cachant la mort d'un Capo. Cependant, quoi qu'il arrive, j'aurai la vérité.
Mon père vide son verre d'une seule traite et le repose sur la table avec un bruit sec.
— On ne sait jamais comment les alliances tiennent jusqu'à ce qu'on les teste. Mais nous ne sommes pas idiots. Ce mariage était censé nous unir... et nous allons le faire comme Vincenzo l'a désiré. Mais ne croyez pas que cet affront sera oublié.
Après avoir prononcé ces mots, mon père se lève, signifiant ainsi la fin de la réunion.
...
Je pénètre dans l'appartement et me dirige vers la chambre où je l'ai laissée plus tôt. Je me demande dans quel état je vais la retrouver, si elle réalise que sa vie va désormais complètement changer.
Je monte les escaliers, et mon regard se pose sur la première porte à ma droite. C'est calme et silencieux, elle doit être en train de dormir.
Quand j'ouvre la porte, son corps est allongé sous un drap.
Elle semble si fragile...
Je m'apprête à fermer la porte quand sa voix brisée, tremblante et pleine de douleur, s'élève dans le silence :
— Quelqu'un l'a assassiné ?
Son haut du corps soutenu par son bras, l'autre main serrant fermement le drap qui couvre son corps jusqu'au cou. Même dans l'obscurité, éclairée seulement par la lueur de la lune et des lumières extérieures, je remarque que son visage porte encore les traces des larmes. Son mascara a coulé, marquant ses joues. Ses cheveux, d'un noir profond, sont en bataille, lâchés comme la crinière d'un lion.
Son regard exprime de la peur, de l'appréhension, comme si elle redoutait ma réponse. Elle mord sa lèvre inférieure, son geste habituel quand quelque chose la tourmente. Ce genre de petits détails, je les remarque et je les garde en tête.
Je réfléchis à sa question. Et si quelqu'un l'avait assassiné ? C'est possible.
Il est probable qu'un membre de sa famille soit opposé à ce mariage et ait pu passer à l'acte. La mienne ne le feront pas, même si certaines personnes étaient aussi contre. Elles n'oseront jamais s'opposer à la décision de leur chef, car sinon, une sentence est assurée.
Sauf que, je n'ai aucune preuve ni idée de qui cela pourrait être, alors je ne peux pas accuser sans fondement. Et si son oncle a agi selon l'ordre et l'honnêteté, alors je dois croire à ses explications.
— Non, il est mort à cause de sa maladie.
Son expression se fige, devenant inexpressive, comme si son âme venait de quitter son corps. Elle se rallonge, retrouvant la position dans laquelle je l'ai trouvée.
Cette fois, je ferme la porte, la laissant faire son deuil.
En descendant, j'entends l'ascenseur. Il est très tard, qui cela peut-il être ? En arrivant au salon principal, je vois Yara se précipiter vers moi, les yeux rouges.
— Où est-elle ?
— Dans la chambre.
Elle se dirige vers les escaliers, mais s'arrête.
— Non. Je pense qu'elle a besoin d'être seule. Demain, je reviendrai.
Elle fait demi-tour, ses larmes coulant librement. Ma sœur est une personne pleine de compassion pour les autres. Quand quelqu'un pleure, elle pleure. Quand une personne qu'elle connaît perd un proche, elle pleure avec lui. Mais surtout, au cours des derniers mois, ma sœur a fini par s'attacher à Amalia et à devenir amie avec elle.
— Je m'y attendais pas, prononce-t-elle son regard fixé sur un point invisible au sol.
— Personne ne s'y attendait.
— Son père est mort le jour de son mariage.
— Je sais.
— C'était un grand ami de baba... Je l'aimais bien et je le considérais comme un oncle.
— Je sais, répété-je d'un murmure.
— Elle doit être complètement dévastée, finit-elle par susurrer, la voix tremblante.
Ça, aussi, je le sais.
Je l'ai vu de mes propres yeux.
C'est à présent que je saisis dans quel sens Vincenzo voulait me dire qu'elle est fragile.
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Mona Ch.