Milaë se réveilla lentement, le matin pénétrant doucement à travers les rideaux de la fenêtre. Elle se sentit bien, sereine, dans l'instant, et son esprit s'éveillait progressivement. Cependant, elle remarqua un poids supplémentaire sur elle, l'empêchant de se lever tout de suite. Elle tourna les yeux, puis regarda plus attentivement. Tae-Jin était allongé sur elle, les bras fermement enroulés autour de sa taille. Il dormait profondément, le visage serein et détendu, ses cheveux bruns en bataille tombant légèrement sur son front. Milaë sentit la chaleur de son corps, l'odeur familière de sa peau, un sentiment de sécurité l'envahit. C'était étrange et agréable à la fois, et elle s'attarda quelques secondes à le contempler dans ce moment de calme. Elle tenta de bouger délicatement pour se dégager, mais Tae-Jin grogna doucement, comme un animal qui ne voulait pas quitter son territoire.
— Attends encore un peu... on est bien comme ça, non ? murmura-t-il, sa voix encore ensommeillée, légèrement rauque, mais pleine de douceur.
Milaë sourit et se figea, un léger rire s'échappant d'elle en entendant son ton fatigué et possessif. Elle le regarda un instant, touchée par le fait qu'il soit là, si près d'elle. Mais, avec un soupir, elle se remit à essayer de bouger. Elle n'aimait pas se sentir coincée, même dans cette situation confortable. Elle prit un moment pour l'observer en silence, ses yeux se portant sur les traits de son visage. Tae-Jin semblait paisible. Ses traits étaient adoucis dans le sommeil, et il semblait si vulnérable, une facette différente de l'homme qu'elle connaissait. Ses bras la serraient tendrement, et elle se surprit à apprécier cette proximité. Avec un petit soupir, elle dégagea une mèche de cheveux qui tombait sur son visage et la remit derrière son oreille. Elle s'attarda sur ses yeux fermés, se demandant pourquoi elle était aussi perturbée par sa présence. Il sentit son regard, comme si, même dans son sommeil, il était conscient d'elle. Un léger sourire se dessina sur ses lèvres. Ses yeux s'ouvrirent lentement, révélant une lueur encore endormie, mais aussi un éclat qui rendait son regard irrésistible. Il se redressa légèrement, ses bras toujours autour d'elle, et d'une voix rauque et chargée de désir, il murmura :
— Si tu veux... on peut reprendre là où on s'est arrêtés, et je suis sûr qu'on peut aller beaucoup plus loin qu'hier...
Il la regarda avec un petit sourire en coin, ses yeux passant de ses lèvres à ses yeux, comme s'il attendait sa réponse. Milaë rougit légèrement, sentant son cœur accélérer face à ses mots. Elle ne savait pas si c'était l'effet de la proximité de Tae-Jin ou la chaleur de ses mots, mais elle ne put s'empêcher de sourire. Elle secoua la tête, essayant de dissimuler son trouble.
— Tu rêves trop, mon cher Tae-Jin, répondit-elle, un rire amusé s'échappant d'elle. Ce n'est pas le moment.
Avec un soupir, elle se redressa, se libérant doucement de son étreinte pour se lever. Son corps frissonna légèrement sous le contact avec l'air frais de la pièce. Elle se leva, vêtue de son short de pyjama court et du t-shirt trop grand de Tae-Jin, qui glissait sur ses hanches. Un mélange de confort et de familiarité l'envahit, mais aussi une certaine gêne en portant les vêtements de Tae-Jin ainsi, sans réfléchir. Lui la regarda, un sourire malicieux naissant sur ses lèvres. Il leva les yeux, la regardant partir avec une certaine satisfaction dans le regard. Puis, d'un ton taquin et profondément séduisant, il lança :
— Si tu continues à te balader comme ça, je vais devoir te débarrasser de ces vêtements et te manger toute crue.
Sa voix était pleine de sous-entendus et son regard faisait monter la température de la pièce. Milaë, malgré la gêne qui montait en elle, ne se laissa pas intimider. Elle se retourna un instant, croisant son regard avec un sourire complice.
— Eh bien, tu vas devoir attendre encore un peu, répondit-elle, sa voix légère et amusée. J'ai des choses à faire, en rentrant dans son jeu.
Elle se dirigea vers le salon, décidée à commencer sa journée. Elle avait l'intention de faire le ménage, de lancer la lessive et de profiter du fait que Tae-Jin ne semblait pas pressé de partir. Pendant qu'elle se dirigeait vers la cuisine, Tae-Jin la regarda de loin.
— Continues à te promener ainsi à moitié dénudée, je vais perdre toute ma patience.
Sa voix avait pris une tonalité un peu plus sérieuse, mais toujours teintée de désir.
— Fais attention, chérie, ajouta-t-il, un avertissement subtil dans sa voix.
Milaë rougit encore une fois, mais ne répondit rien. Elle s'activa, prenant son temps pour faire ce qu'elle avait à faire, mais avec cette impression d'être constamment observée, son esprit occupé par ses paroles et son regard. C'était comme si tout en elle, en cet instant, se concentrait sur lui, même lorsqu'elle n'essayait pas de le laisser y penser.
Elle ne pouvait ignorer la chaleur croissante entre eux, ni le fait que ces moments passés ensemble commençaient à la toucher plus qu'elle ne l'aurait imaginé. Pourtant, dans ce calme du matin, c'était une complicité qu'elle n'aurait échangée pour rien au monde.
Milaë était dans la cuisine, préparant quelque chose pour qu'ils puissent prendre le petit-déjeuner, tandis que Tae-Jin était parti se rafraîchir. Lorsqu'il revint, vêtu d'un short large et d'un t-shirt, il s'installa sur le canapé, lunettes sur le nez, un livre à la main. Il avait l'air terriblement sexy comme ça. Il leva les yeux vers elle, un sourire au coin des lèvres.
— Fais gaffe, tu baves, juste là, fit-il en désignant sa propre bouche.
Milaë tourna vivement la tête, les joues légèrement rouges.
— C'est faux ! répliqua-t-elle avant de retourner à sa préparation.
Tae-Jin éclata de rire, amusé par sa réaction. Mais leur moment fut interrompu par de violents coups frappés à la porte.
— Tu attends quelqu'un ? demanda-t-il.
Milaë secoua la tête négativement. Intriguée, elle s'approcha et ouvrit la porte. Soo-Ah entra en trombe, furieuse, et lança d'une voix forte :
— Je vais lui péter la tête à ce crétin de Jiho !
Milaë ne put s'empêcher de rire en voyant son amie dans cet état. Mais Soo-Ah, après un instant, posa son regard sur elle et haussa un sourcil.
— Dis-moi, Milaë... depuis quand tu portes un t-shirt d'homme ?
Depuis le canapé, Tae-Jin releva la tête et salua Soo-Ah d'un ton décontracté :
— Je suis là, au cas où tu ne m'aurais pas remarqué.
Soo-Ah détourna la tête vers Tae-Jin, le salua rapidement, puis s'installa sur une chaise en croisant les bras. Son regard se posa sur Milaë avec un sourire malicieux.
— Alors, c'est officiel entre vous ? Vous avez passé le cap ?
Milaë bégaya, cherchant ses mots, tandis que Tae-Jin éclata de rire.
— Oh, tu sais, ta copine adore nos petits moments à deux, répondit-il d'un ton taquin.
Rougissante, Milaë s'emporta aussitôt :
— Arrête de dire n'importe quoi ! Sinon, Soo-Ah va se faire des films !
Soo-Ah, amusée, éclata de rire en les regardant se chamailler. Tae-Jin, toujours souriant, se leva et vint les rejoindre pour manger. Tous trois discutèrent tranquillement jusqu'à ce que son téléphone vibre. Il jeta un coup d'œil au message, puis se leva pour aller se changer. Quelques minutes plus tard, il réapparut, vêtu d'un pantalon costume noir ajusté et d'une chemise blanche. Milaë releva les yeux vers lui, un peu surprise par ce brusque changement. Il s'avança vers elle, se pencha et l'embrassa doucement.
— Je dois y aller, c'est pour le travail chérie, dit-il.
Gênée qu'il fasse cela devant Soo-Ah, Milaë détourna légèrement le regard avant de lui répondre :
— D'accord... à plus tard.
Tae-Jin quitta l'appartement, les laissant poursuivre leur repas. Soo-Ah fixa Milaë avec intensité, plissant légèrement les yeux comme si elle analysait chaque détail de son visage. Milaë, troublée par ce regard insistant, sentit ses joues chauffer.
— Quoi ? Pourquoi tu me regardes comme ça ? marmonna-t-elle en baissant les yeux sur son assiette.
Un sourire en coin apparut sur les lèvres de Soo-Ah avant qu'elle ne lâche d'une voix moqueuse :
— Franchement, vous puez l'amour.
Milaë écarquilla les yeux et rougit instantanément, tandis que Soo-Ah éclata de rire.
— N'importe quoi ! protesta-t-elle en lui lançant un regard faussement indigné.
Tae-Jin n'était même plus là, et pourtant, le simple fait qu'Soo-Ah insinue ce genre de choses suffisait à la mettre mal à l'aise. Mais au fond, elle savait bien que son amie ne faisait que la taquiner. Après quelques secondes, Milaë secoua la tête et se reprit.
— Bref, pourquoi t'es venue aussi excitée ce matin ? Qu'est-ce qui s'est passé ?
Aussitôt, le visage de Soo-Ah se ferma et une lueur de colère traversa son regard. Elle croisa les bras, inspira profondément comme pour se calmer, puis lâcha d'un ton acerbe :
— J'ai chopé Jiho en plein centre-ville... avec une fille.
Milaë haussa un sourcil, surprise.
— Attends... quoi ?
— Tu m'as bien entendue ! Une fille, main dans la main avec lui, en train de se câliner comme un couple amoureux. Comme si de rien n'était !
Soo-Ah tapa du poing sur la table, faisant sursauter légèrement Milaë.
— Il se foutait ouvertement de moi, tu te rends compte ?!
Milaë sentit son amie bouillonner de rage et préféra ne pas l'interrompre, la laissant vider son sac.
— Tu me connais, hein ? Tu sais que je suis pas du genre à laisser passer ce genre de conneries ! Alors, forcément, j'ai pété un câble. Je les ai abordés, je l'ai confronté direct, et là... monsieur essayait de jouer la comédie, du genre "Soo-Ah, Chérie, c'est pas ce que tu crois" !
Elle imita la voix de Ryo d'un ton exagéré et moqueur, ce qui arracha un éclat de rire à Milaë.
— Et tu sais le pire ? La fille à côté de lui avait l'air aussi paumée que moi ! Comme si elle ne savait même pas qu'il était en couple avec moi !
Milaë posa une main sur son ventre tellement elle riait de la situation. Soo-Ah, quant à elle, continua, toujours aussi remontée :
— J'ai pas pu me contenir, je lui ai hurlé dessus devant tout le monde. Y'avait des passants qui nous regardaient, des commères qui murmuraient... Mais j'en avais rien à foutre. Il a pris cher !
Milaë reprit difficilement son souffle entre deux rires et attrapa la main de Soo-Ah avec un sourire compatissant.
— Soo-Ah, t'es vraiment pas possible... Mais allez, viens là.
Elle lui tapota affectueusement l'épaule et lui offrit une étreinte rapide.
— Il ne te méritait pas de toute façon, ajouta-t-elle doucement.
Soo-Ah poussa un soupir avant de sourire légèrement.
— Ouais... t'as raison. Mais quand même, il a intérêt à pas croiser ma route de sitôt, sinon je lui fais ravaler ses mensonges et le castrer !
Milaë hocha la tête en riant doucement, sachant pertinemment que son amie était plus que capable de mettre sa menace à exécution.