Loading...
Link copied
Loading...
Loading...
Mark all as read
You have no notification
Original
Fanfiction
Trending tags

Log In

or
@
Mabbeey
Share the book

Chapitre 8

Le mois de décembre était bien avancé, et l'hiver s'installait pleinement. De fins flocons de neige commençaient à tomber, recouvrant progressivement les rues d'un voile blanc scintillant. La dernière semaine avant les congés battait son plein, et l'excitation des fêtes de fin d'année se faisait ressentir partout. Les parents de Milaë l'avaient appelée la veille pour lui annoncer qu'ils partaient fêter Noël à Hawaï, chez sa tante. Ce fut une surprise pour elle, mais ne l'ayant pas prévu, elle n'avait désormais aucun projet particulier pour les vacances. Rohwan, lui, devait se rendre sur l'île de Jeju pour passer du temps avec sa famille, tandis que Soo-Ah, sans plan précis, avait décidé de rester en ville. Rapidement, elles s'étaient mises d'accord : elles passeraient les fêtes ensemble.

Les derniers jours de cours s'écoulèrent rapidement et, enfin, les vacances débutèrent. Milaë rentra chez elle, les joues rougies par le froid, et fut accueillie par une délicieuse odeur venant de la cuisine. Elle posa ses affaires à l'entrée et s'avança pour découvrir Tae-Jin en train de cuisiner, désormais, il était souvent là. Depuis qu'ils formaient officiellement un couple, il avait le code de son appartement, ce qui évitait qu'il doive attendre dehors dans le froid.

Sans un mot, Milaë s'approcha et se réfugia dans ses bras, savourant aussitôt la chaleur réconfortante de son torse. Elle inspira profondément, laissant la fatigue de la journée s'évaporer au contact de son corps. Kaito, amusé, la serra contre lui et baissa les yeux vers elle.

— Il fait si froid que ça dehors chérie ?

— Horriblement froid, grogna-t-elle en nichant son visage dans son pull.

Il rit doucement et lui caressa les cheveux avant qu'elle ne lève la tête pour le regarder.

— Qu'est-ce que tu cuisines ? demanda-t-elle avec curiosité.

— Du Galbi et du Bibimbap, répondit-il avec un sourire.

Les yeux de Milaë s'illuminèrent instantanément, le Galbi c'est des côtes de boeuf marinée grillé et le Bibimbap c'est du riz garnis au légumes varié, elle en raffolait.

— Sérieux ?!

Il hocha la tête et elle laissa échapper un petit cri de joie avant de filer dans sa chambre pour se changer. Elle enfila un pull bien chaud, attrapa une grosse paire de chaussettes en laine et revint dans le salon. Tae-Jin avait déjà installé les plats sur la table basse du salon. Il s'installa sur le canapé, la télé allumée sur un drama qu'ils suivaient ensemble. Milaë vint s'asseoir à côté de lui, repliant ses jambes sous elle, et attrapa ses baguettes.

— Franchement, j'ai trop de la chance d'avoir un copain qui cuisine aussi bien, lança-t-elle en prenant une bouchée de Galbi.

Tae sourit, satisfait, et passa un bras autour de ses épaules.

— J'espère bien que tu réalises la perle rare que tu as, répliqua-t-il avec un clin d'œil.

Milaë éclata de rire et le poussa légèrement avant de se concentrer sur son repas. L'hiver pouvait bien être glacial, ici, dans cet appartement, elle était parfaitement bien. Après avoir terminé leur repas et lavé la vaisselle ensemble, Milaë se laissa tomber sur le canapé avec un soupir satisfait.

— Ahhh, c'était trop bon !

Tae, qui s'essuyait les mains avec un torchon, esquissa un sourire.

— J'espère bien.

Elle tourna alors la tête vers lui avec une petite lueur malicieuse dans les yeux.

— J'ai envie de glace.

Tae s'arrêta net et la fixa comme si elle venait de dire quelque chose d'absolument insensé.

— Attends... t'as envie de glace ? Avec ce froid ?

Milaë hocha la tête avec enthousiasme.

— Oui ! Une bonne glace au matcha ou à la vanille... ce serait parfait !

Il la regarda un instant, puis secoua la tête en soupirant.

— Franchement, t'es pas possible...

Mais au lieu de refuser, il attrapa son manteau et l'enfila. Milaë, ravie, fit de même. Quelques minutes plus tard, ils étaient dehors, marchant main dans la main sous un ciel d'hiver étoilé. L'air était glacial, leurs souffles formaient de petites volutes blanches, mais cela ne les empêchait pas de profiter de cette sortie nocturne. Ils arrivèrent rapidement à une supérette, firent leurs achats, et en ressortirent, Milaë tenant fièrement son pot de glace entre les mains.

— Tu vas vraiment la manger dehors ? demanda Tae-Jin, toujours incrédule.

— Bien sûr, répondit-elle avec un sourire amusé. Ça a un charme particulier, non ?

Mais avant qu'il ne puisse répondre, une présence oppressante les interrompit. À peine avaient-ils franchi la porte de la supérette qu'ils tombèrent nez à nez avec un groupe d'hommes vêtus de longs manteaux noirs. L'un d'eux ouvrit la portière d'une berline sombre, et un homme en descendit lentement. Milaë sentit immédiatement Tae-Jin se raidir à ses côtés. Son bras se tendit instinctivement pour la faire reculer et la placer derrière lui.

— Reste là, murmura-t-il sans détourner les yeux de l'homme qui s'avançait.

Il s'inclina légèrement pour saluer l'inconnu.

— Monsieur Choi.

L'homme, qui devait avoir une quarantaine d'années, le toisa avec froideur... puis, sans prévenir, il leva la main et gifla Tae-Jin violemment. Milaë étouffa un cri en voyant son compagnon reculer légèrement sous l'impact. Son cœur s'accéléra, la panique la submergeant. Sans réfléchir, elle se plaça immédiatement devant Tae-Jin et leva les mains pour toucher son visage.

— Tae ! Est-ce que ça va ?!

Sa lèvre était fendue, une goutte de sang perlait à la commissure de ses lèvres, mais il lui offrit un sourire rassurant avant de reporter son attention sur Monsieur Choi. L'homme croisa les bras et le fixa d'un air sévère.

— Tu travailles maintenant comme un amateur, Kwon Tae-Jin. Tu n'es plus aussi efficace qu'avant. Je dois toujours envoyer Kim Seok-hyun après toi...

Milaë fronça les sourcils. De quoi parlait-il ?

Monsieur Choi cessa alors de parler et posa enfin son regard sur elle. Il l'observa un instant, puis un sourire étrange se dessina sur ses lèvres.

— Hmm...

Il tourna de nouveau son attention vers Tae-Jin et, d'un ton glacial, demanda :

— Dis-moi, ta copine est-elle au courant ?

Milaë sentit son sang se glacer, elle sentit également la poigne de Tae se refermer sur son poignet alors qu'il l'attirait brusquement contre lui, comme pour la protéger.

— Elle ne sait rien, répondit-il d'une voix ferme.

Monsieur Choi la détailla encore quelques secondes avant de sourire.

— Intéressant...

Puis, d'un ton presque amusé, il ajouta :

— Si tu tiens vraiment à elle, assure-toi de pouvoir la garder en vie celle-là.

Son sourire s'élargit, puis il éclata de rire avant de monter dans la voiture, laissant Milaë tremblante et confuse face à ce qu'elle venait d'entendre.

Tae-Jin attrapa fermement la main de Milaë et l'entraîna rapidement vers la maison, sans un mot. Le silence entre eux était pesant, presque oppressant. Milaë marchait à son rythme, son esprit encore secoué par ce qu'elle venait de voir et entendre. Une fois arrivés, elle ôta son manteau d'un geste machinal et alla chercher une trousse de premiers soins. Tae, lui, s'assit sur le bord du lit, l'air pensif. Sans un mot, Milaë s'agenouilla devant lui et trempa un coton dans un antiseptique. Avec douceur, elle porta la compresse à sa lèvre fendue. Il grimaça légèrement, mais ne bougea pas.

— Ça va piquer un peu... souffla-t-elle, plus pour elle-même que pour lui.

Il l'observait attentivement, mais elle, elle évitait son regard. Son visage était fermé, son esprit en proie à une tempête d'émotions.

— Chérie...

Elle ne répondit pas, concentrée sur sa tâche. Tae-Jin soupira et, d'un mouvement rapide, il attrapa ses poignets et l'attira vers lui. Surprise, elle lâcha la compresse et se retrouva assise à califourchon sur ses genoux.

— Tae ! protesta-t-elle, son cœur battant plus vite.

Il resserra doucement sa prise sur ses mains et plongea ses yeux sombres dans les siens.

— Regarde-moi, murmura-t-il.

Elle hésita, mais finit par relever lentement les yeux. L'intensité de son regard la déstabilisa.

— Je suis désolé pour ce que tu viens de voir...

Il marqua une pause, cherchant ses mots.

— Ce type... Monsieur Choi... c'est lui mon boss. Celui de la dernière fois, ce n'était que son fils comme je te l’avais dit.

Milaë hocha lentement la tête, digérant l'information. Elle prit une inspiration tremblante avant de murmurer :

— Tae... en quoi consiste exactement ton... travail de nettoyeur ?

Il baissa légèrement les yeux, son expression s'assombrissant. Il savait que ce moment viendrait, mais il espérait pouvoir le repousser encore un peu.

— Mon père... faisait partie des Heukcheon-Ui Saek, commença-t-il d'une voix grave. Quand il est mort, j'ai dû prendre le relais.

Milaë sentit son souffle se couper.

— Prendre le relais ? répéta-t-elle, la gorge nouée.

Tae-Jin serra la mâchoire.

— Mon travail... consiste à nettoyer les scènes de massacre. Effacer les preuves, faire disparaître les corps, s'assurer que rien ne remonte jusqu'à la police.

Milaë sentit un frisson glacé lui parcourir l'échine. Elle écarquilla les yeux, se raidissant instinctivement sur lui. Elle posa ses mains sur son torse et se leva brusquement, le regard empli d'horreur.

— Tu... tu fais disparaître des... des cadavres ?

Le silence qui s'ensuivit fut assourdissant. Elle recula d'un pas, puis d'un autre, tandis que son cœur tambourinait dans sa poitrine. Ses mains tremblaient. Tae-Jin la regardait, impassible, mais son regard était empli d'une lueur indéchiffrable. Milaë venait de prendre conscience de l'ampleur du monde dans lequel il vivait. Et, pour la première fois, elle eut véritablement peur.

Milaë recula encore d'un pas, son souffle saccadé, son cœur tambourinant contre sa poitrine. L'information était trop lourde, trop brutale à assimiler. Son copain... celui qui la prenait tendrement dans ses bras, qui lui préparait à manger et la faisait rire, travaillait pour une mafia. Et pas n'importe quel travail. Il faisait disparaître les traces de morts violentes et des preuves. Elle frissonna malgré elle, son regard fuyant le sien mais Tae-Jin ne la laissa pas s'éloigner davantage. D'un pas déterminé, il se plaça devant elle, lui bloquant toute retraite. Il posa ses mains sur ses épaules avec une douceur surprenante et se pencha légèrement pour capter son regard.

— Chérie... écoute-moi, murmura-t-il d'une voix rauque.

Elle ne répondit pas, le fixant simplement avec une lueur d'incertitude et d'inquiétude dans les yeux.

— Je te jure que je n'ai jamais tué personne. Jamais.

Son regard sombre brillait d'une intensité douloureuse.

— Et depuis que tu es entrée dans ma vie... je songe à tout arrêter.

Milaë sentit son souffle se couper.

— Arrêter ?

Il hocha lentement la tête, resserrant légèrement sa prise sur elle.

— Je ne veux plus de cette vie. Je veux être avec toi, vivre normalement, sans avoir à regarder par-dessus mon épaule à chaque instant.

Elle ouvrit la bouche, mais aucun son n'en sortit. Son esprit était un chaos d'émotions contradictoires, voyant son hésitation, Tae-Jin la supplia doucement :

— Regarde-moi, chérie...

Ce surnom qu'il lui donnait d'habitude avec malice sonnait différemment cette fois-ci. Il était empreint de sincérité, de vulnérabilité. Elle leva lentement les yeux vers lui.

— Je ne laisserai jamais rien t'arriver.

Son pouce effleura sa joue dans une caresse délicate.

— Si quelqu'un osait te faire du mal je pourrais le…, je donnerais ma vie pour te protéger.

L'expression sur son visage était si sincère, si intense, que Milaë sentit une chaleur douce, rassurante, se répandre en elle malgré la peur qui subsistait. Les secondes s'étirèrent, leurs souffles se mêlant dans le silence de la pièce puis, lentement, elle leva une main tremblante et la posa contre sa joue. Il ferma les yeux sous son contact, comme soulagé. Lorsqu'il les rouvrit, il la regardait comme si elle était son univers tout entier. Sans vraiment réfléchir, Milaë combla la distance entre eux et posa ses lèvres sur les siennes. Le baiser fut d'abord doux, hésitant, puis, comme si toute la tension accumulée explosait d'un coup, il se fit plus passionné, plus fiévreux. Tae l'attira contre lui, ses bras enlaçant fermement sa taille. Ils basculèrent lentement sur le lit, leurs corps s'entremêlant dans une danse sensuelle. Les lèvres de Tae-Jin quittèrent les siennes pour descendre lentement le long de sa mâchoire, puis de son cou, y traçant un chemin brûlant de baisers.

— Je ne laisserai jamais rien t'arriver, murmura-t-il encore contre sa peau.

Milaë frissonna sous ses mots, sous ses caresses, sous l'amour qu'il lui transmettait à travers chacun de ses gestes. Et dans cet instant suspendu, alors qu'elle se laissait emporter par la chaleur de ses bras, la peur sembla s'effacer, ne laissant place qu'à lui...

La chambre était plongée dans une douce pénombre, seulement éclairée par la lueur tamisée d'une lampe de chevet. Milaë était allongée sous Tae-Jin, son corps frémissant sous ses caresses brûlantes. Il la regardait avec une intensité troublante, comme s'il voulait graver chaque expression sur son visage, chaque frisson parcourant sa peau.

— Dis-moi si je vais trop loin, murmura-t-il en effleurant du bout des doigts sa joue rougie.

Elle hocha doucement la tête, son regard ancré dans le sien. Il déposa un baiser sur son front, puis un autre au creux de sa tempe, descendant lentement, savourant chaque centimètre de sa peau. Ses lèvres effleurèrent son cou, y déposant une traînée de baisers, légers, taquins, avant de mordiller délicatement la peau tendre de son épaule. Il s'activa sur sa poitrine, titillant le bout de ses seins avec sa langue et sa main.

Milaë soupira, ses doigts venant s'accrocher aux mèches sombres de Tae-Jin.

— Tae...

Il releva la tête, un sourire tendre étirant ses lèvres.

— Je suis là, chérie... toujours.

Ses mains glissèrent sur ses hanches, caressant chaque courbe avec une douceur infinie. Son souffle chaud effleurait sa peau, faisant naître des frissons le long de son échine. Leur baiser reprit, plus profond cette fois, plus avide. Ses mains tremblantes explorèrent le dos de Tae-Jin, savourant la chaleur de sa peau, la fermeté de ses muscles sous ses doigts. Il prit son temps, l'adorant du bout des lèvres et des mains, s'assurant à chaque instant qu'elle se sentait bien, désirée, aimée.

— Tu es magnifique... souffla-t-il contre sa peau avant de capturer à nouveau ses lèvres dans un baiser langoureux.

Leurs corps se découvrirent, se cherchèrent avec une douceur mêlée d'impatience, s'abandonnant à la passion qui crépitait entre eux. Ses doigts frôlent l'élastique de sa culotte ce qui fit soupirer Milaë. Il sourit contre sa peau et lui glissa un doigt tout en relevant la tête pour plonger son regard dans celui de la femme qu'il aime. Elle lui tira les cheveux en arrière quand il enfonça un deuxième doigts, ses mouvements sont lents, un petit gémissement sorti des lèvres de Milaë comme un appel à la délivrance. Celle-ci se lève et s'assoie à califourchon sur lui. Il l'a stoppa d'un geste net ce qui fit froncer les sourcils de Milaë.

— Tu ne dois pas le faire si tu n'a pas envie, dit Tae-Jin le regard encré dans le sien. 

Elle pose une main sur sa joue et lui dit d'une voix plein de désirs:

— Je le fais parce que j'en ai envie.

Il tira la main jusqu'à la table de nuit et prit un préservatif, il la regarda tout en l'enfilant et lorsqu'ils se fondirent enfin l'un dans l'autre, ce fut dans une harmonie parfaite, un échange de regards brûlants, de soupirs entrelacés, de gestes empreints d'amour et de respect.  Tae-Jin se mouvait avec délicatesse, écoutant le moindre frisson de Milaë, le moindre murmure puis accéléra de plus en plus sous sa demande. Elle s'accrochait à lui, les paupières mi-closes, perdue entre le plaisir et l'émotion brute de l'instant. Un gémissement s'échappa de ses lèvres et il lui enfonça lentement deux doigts dans celle-ci.

— Je t'aime... souffla-t-il au creux de son oreille, sa voix rauque et tremblante.

Milaë ouvrit les yeux, son cœur s'emballant à ces mots. Elle effleura sa joue, un sourire tendre illuminant son visage tout en lui léchant le doigt.

— Moi aussi... Je t'aime.

Leur rythme s'accéléra encore, leurs souffles se saccadèrent, Tae-Jin libera les lèvres de Milaë et lui agrippa les cheveux de sortes à lui tirer le tête en arrière afin de laisser des suçons dans son cou jusqu'à ce qu'ils s'abandonnent ensemble, leurs corps s'enlaçant encore plus fort dans l'extase partagée. Le silence qui suivit fut doux, ponctué seulement par leurs respirations encore erratiques. Tae-Jin la serra contre lui, embrassant tendrement son front, ses doigts traçant des cercles apaisants sur sa peau.

— Je ne veux jamais te perdre, murmura-t-il.

Milaë se blottit contre son torse, le cœur gonflé d'émotion.

— Tu ne me perdras pas... je suis là, Tae.

Et dans l'obscurité réconfortante de la chambre, enveloppés dans la chaleur de leur amour, ils s'endormirent, leurs corps encore enlacés, comme si rien ni personne ne pourrait jamais les séparer.

Comment this paragraph

Comment

No comment yet