Il ne voulait pas partir. Vraiment pas... Et pourtant, il n’avait plus le choix. Ses parents étaient en route, lui était là, dehors, assis à lire la brochure pour la potentiel école situé à Khondè pendant que Lughvar rangeait les dernières affaires et faisait aussi son sac. Ils en avaient parlé et il avait conseillé à son … fiancé de rendre visite à sa famille pour annoncer la nouvelle et profiter d’un peu de temps avec eux. C’est ainsi que le démon l’avait alors plus ou moins mis dehors, avec un simple sac, dès leur repas terminé et lui avait dit qu’il finissait tout le reste. Il soupira et relut pour la troisième fois le même passage.
“L’Institution Médical Eldhio Norg’ka (L’IMEN) fut fondée initialement dans les années 1735 soit deux années avant la fin de la grande guerre qui opposa les extrémismes religieux au peuple magique. Créé par Dame Eldhio Norg’ka, ce fut à l’origine un petit centre d'accueil pour les blessés légers. La fondatrice raconte avec émotion : “Chaque jour, il y avait minimum une cinquantaine de blessés nous arrivaient, quand ce n’était pas plus de cent certains moments. Nous manquions de monde et certains n’étaient plus apte à se battre. C’est ainsi que nous avons commencé à apprendre aux personnes à soigner, panser les blessures. Il arrivait que certains veuillent apprendre, même s’ils étaient encore apte à combattre et c’est ainsi qu’a été créée la première classe d’apprentissage aux soins.”
Quand la guerre s’est terminée peu après la mort du grand religieux Henry Joseph Vonberg II. Le centre changea et s'agrandit de plus en plus, les spécialisations se faisant, liant les métiers de la magie et la technologie de tous les peuples, s’alliant parfois à celle humaine.”
Aïden soupira et tourna un peu les pages, cherchant sa spécialisation.
“ Médecine spécialisation infirmerie et soin léger.
Nombre d’année : 3 Ans
Minimum requis : matière principale orientée science.
Pièce à fournir : Dossier médical et scolaire complet. Dossier d’inscription rempli et signé.”
Il ferma la brochure en soupirant une énième fois et la rangea dans le sac à ses pieds. Il leva les yeux, le ciel était gris. C’était la première fois depuis son arrivée. Le temps était aussi morne que son humeur. Deux grands bras vinrent le serrer dans le dos, le faisant se retourner et plonger dans l’étreinte. Lughvar était inquiet aussi. Il sentait presque une détresse être émise de son désormais promis et fiancé. Il avait presque envie de prendre Aïden avec lui et de partir, ne pas le laisser auprès de ses parents.
— Arhöa, pleure pas.
— Je… J’ai peur. Je sais qu’on s’est promis tellement de chose mais… mais on va être loin et si tu trouvais quelqu’un de mieux que moi ? dit-il en un murmure étouffé.
— Personne ne peut prendre la place que tu as dans mon cœur. Personne ne peut arriver à la cheville de mon oméga, mon fiancé, mon compagnon. Tu es tout cela Aïden Sauma. Tu es mon monde, ma merveille à moi qui m’a ouvert les yeux. Alors n’ai pas peur, Arhöa.
— Je t'appellerais tous les soir quand je serais là bas et tous les jours aussi quand je peux et t’enverrais des centaines de messages, de photos, de vidéos et je viendrais aussi dès que je peux.
Le bruit d’une navette approchant les fit sursauter un peu. Aïden s’accrocha d’autant plus à Lughvar, tremblant. Il l’embrassa dans le cou, là où il y a quelques heures à peine il l’avait griffé, mordillé. Lughvar détacha doucement la nymphe de son étreinte et posa ses deux mains sur les joues humides du plus jeune. Une exclamation de voix leur fit tourner la tête.
— Oh… Tu as changé Aïden, dit la mère du plus jeune qui était à quelques pas d’eux.
Aïden ne répondit que par sourire crispé. Il savait que sa présence était obligatoire, ayant été présente lors de son admission, mais il refusait de ne serait-ce qu’interagir avec. Lughvar jeta un regard glacial vers la mère, embrassa le front de son promis et se leva, droit. Il tendit sa main vers les deux parents, tournée plus précisément vers le père.
— Mr et Mme Sauma, un plaisir de vous rencontrer. Lughvar Borvuldor, Alpha référent de votre enfant.
— Et mon futur compagnon, ajouta Aïden avec fierté.
La femme se figea, une main sur son coeur et l’autre devant la bouche, les yeux écarquillés. Elle finit par réagir et saluer le démon d’un sourire crispé. L’homme, quant à lui, prit la main de Lughvar fermement, lançant un regard de remerciement.
— Avant de partir, nous avons à parler il me semble, dit-il en regardant les deux adultes, cachant plus ou moins Aïden de sa stature. J’espère pour vous qu’une telle erreur et négligence ne va pas se reproduire envers votre enfant, mais surtout envers mon oméga, mon promis. Je refuse de le revoir dans un tel état. J’espère aussi que vous avez compris de vos erreurs et bien que je me doute que ce ne fut pas facile car il a un certain caractère, ce n’est pas de sa faute.
— Je ne prendrais plus jamais tout cela à la légère, dit l’homme en déposant une main sur l’épaule de Élena, la crispant de façon presque douloureuse. Surtout maintenant que je suis au courant de toute l’histoire, continue l’edhel l’air contrit.
— Bien. Je vous prie de signer ceci, dit-il en prenant une tablette plus petite qu’habituellement, et vous pourrez partir.
Les deux parents signèrent. Lughvar la rangea dans un des sac qu’il avait ramené et observa vers son promis. Le garçon avait remis sa tenue de la veille, avec toute la parure. Il se leva, tremblant et fit un pas vers lui. Le démon avança et le souleva, l’étreignant comme toute ces fois. Il fit signe aux parents vers le petit sac au sol ainsi que celui un peu plus grand de couleur violet sombre en écaille marine. Le père prit les deux sacs, ne laissant pas sa compagne y toucher et s’éloigna vivement, la femme suivant plusieurs pas en arrière et laissant ainsi de l’intimité pour le jeune couple.
— Je ne veux pas te laisser, dit Aïden la voix brisée.
— Arhöa, amour, hey… ce n’est que pour un moment. Nous nous reverrons, murmura Lughvar, la voix chargée d'émotion. Nous allons nous parler, souvent. Je t'écrirais aussi souvent qu'il le faudra, je t'enverrais des cadeaux à chaque fois que tu réussis quelque chose, à chaque anniversaire et fête importante. Nous nous quittons physiquement, mais mentalement nous sommes liés. Tu es mon oméga, mon promis, mon futur. Part sans te retourner. Rends-moi fier par tes futures prouesses et reviens-moi encore plus parfait que tu ne l'es déjà, que je puisse me lier à toi corps et âme. Je te le promet arhöa, je te mordrais quand tu reviendras.
Il l'embrassa langoureusement, y mettant tout son amour dedans, faisant tout pour garder son odeur en tête. Puis s’arrêta, fis un simple baiser sur ses lèvres rougies et le déposa au sol. Il essuya de ses pouces les gouttes salées qui coulaient sur les délicates joues de l'Ylèndr.
— Je t'aime Aïden, mon eden.
— Je t’aime Lughvar. Je t’aime au-delà du possible.
— File love, je ne veux pas être en retard non plus. Tu sais, fit-il en chuchotant, je t’ai laissé des choses dans le sac. Plein de choses. Je ne peux pas t’offrir ma présence, mais je peux te couvrir d’amour et de cadeau.
— Je t’en offrirais tout plein quand je reviendrai, dit-il en souriant tristement.
Il l’embrassa une dernière fois, légèrement puis fit un pas en arrière, le lâchant. Aïden fit un pas en reculant aussi, un deuxième, un troisième en tremblant et se retourna avant d’être tiré de chaque côté de ses parents qui étaient revenus, bien qu’il rejeta l’aide de sa mère. Lughvar se mordit la lèvre presque à sang et se retourna aussi, prit son sac, et se dirigea lentement vers la plage, le regard tourné vers la navette qui décollait emmenant loin de lui sa moitié, son âme. Il longea la plage, passant à travers quelque passage étroit pour rejoindre la navette privée qui l’attendait. Mais après un temps se laissa tomber au sol, se recroquevillant, il éclata en sanglots.
Dans la navette, Aïden était assis sur les jambes de son père qu'il enlaçait, complètement avachis et endormis contre lui , alors que sa mère était en face d’eux le regard dépité. Leur garçon avait tellement grandi. Le voilà à peine un adulte, qu’il s’était déjà presque lié avec un ghrul. Ils auraient aimé en savoir plus, mais la séparation et les mots échangés entre eux leur avaient assuré que le couple était déjà parfaitement soudé, lié au plus profond.
Élena, ferma les yeux et renifla mentalement. Les couples à distance, ça ne tenait jamais. Puis quand bien même son fils avait changé, ce démon de bonne famille voudrait certainement quelqu’un de son rang. Cela ne la regardait plus, elle sera toujours là pour ramasser les morceaux et elle fera tout redevenir une vraie famille.
Lughvar sortit de la navette privée encore un peu secoué. Il n’avait pas fallu longtemps pour arriver devant le domaine. La porte de la grande maison s’ouvrit et il fut percuté par un grand corps aux formes généreuses.
— Tu aurais pu prévenir que tu rentrais mon grand, dit la femme aux boucles noir très ondulée et des yeux marron chocolaté aux reflets rouges.
— Hm… surprise ? dit-il la voix encore un peu enrouée.
Elle s’éloigna et posa ses deux mains sur les joues de l’homme qui était devenu son fils depuis qu’elle fréquentait le père du garçon. Elle l’observa un moment avant de lui prendre la main pour le faire rentrer. Lughvar sentit une douce chaleur de revenir chez lui après tout ce temps. Mary était vraiment une femme parfaite pour son père. Quand il fut assis dans le grand salon, la vampire partit chercher de quoi boire, la porte du bureau juxtaposé s’ouvrit. Un démon de très grande stature lâcha le dossier qu’il tenait dans ses mains de surprise.
— Lughvar…. Par Yalun’da c’est une surprise.
L’homme enjamba le dossier et prit son fils dans une étreinte serré. L’homme sentit de suite la tristesse de son garçon mais aussi un sentiment de bien être profond. Il se recula et l’observa. Il était plus rayonnant que la dernière fois qu’ils l’avaient vu. Quelque chose avait changé. Il le laissa se rasseoir et ramassa rapidement son dossier avant de le ranger à sa place. Il rangerait correctement les feuilles plus tard. Mary revint avec plusieurs boissons fraîches sur un plateau qu’elle posa sur la table de salon. Lughvar se pencha et prit un des jus d’orange en souriant.
— Tu sembles mieux aller, dit prudemment le démon.
— Oui, je… Ce mois-ci fut incroyable. Un jeune oméga Ylèndr est arrivé au centre. Il était détestable envers tout le monde, rejetait sa nature et refusait qu’on le touche. C’était vraiment infernal et je l’avais à charge. Il a bien failli se laisser mourir, mais… il s’est battu. Il s’est battu contre sa peur et pour accepter sa nature. On… s’est rapproché. Je n’ai pas pu lui résister, dit-il en un doux sourire.
— Oh ! fit Mary.
— Oui, oh, ris légèrement Lughvar. Ma peur à repris le dessus, nous nous sommes tellement engueuler. Mais finalement… on a fini par se parler, réellement. Il portait mes œufs depuis deux semaines, il … Aïden est vraiment quelqu’un d’incroyable. Nous nous sommes promis plein de choses. J’ai un peu peur à cause de l’histoire avec Isil, surtout qu’il est reparti chez lui tout à l’heure… Mais…
Il posa sa boisson à peine entamée sur la table et leva finalement le regard joyeux.
— Il a accepté de se lier à moi quand il reviendra dans trois ans après ses études. Il porte actuellement une des plus belles parures que j’ai pu offrir, mais aussi une bague.
— Ce petit bout de nymphe a réussi là où tout le monde a échoué, dit l’homme. Félicitation mon fils, je suis heureux de te revoir enfin.
— J’espère que tu nous le présenteras avant tout de même, dit Mary avec son grand sourire.
— Je le ferai, répondit-il avant de soupirer. Il me manque déjà, c’est fou.
Ses deux parents vinrent prendre place de chaque côté du canapé et l’enlacèrent fortement.
À l’autre bout du monde, Aïden ouvrit les yeux. Il se redressa lentement, observant sa chambre. Avait-il rêvé le mois passé là-bas ? Non. Non c’était impossible. Il portait encore sa tenue et le très léger poids de sa bague sur son doigt en était la preuve. Il se leva et s’étira, faisant cliqueter ses bijoux ensemble. Il vit près de l'entrée le sac que Lughvar avait absolument voulu lui offrir. Il le prit et le posa sur le lit. Il l’ouvrit doucement, appréciant la texture des écailles sous ses doigts. Il prit ce qui vint en premier et haleta. C’était une chemise de Lugh. Il posa son nez dessus et gémit de bonheur. Vint en deuxième une tablette neuve. Il l’alluma et manqua de la lâcher en voyant le fond d’écran, une des dernières photos ensemble. Il y avait déjà un dossier texte de créé. Il s’asseya et l’ouvrit.
“Arhöa, mon Eden personnel,
Quand tu vas lire ceci, tu seras certainement déjà chez toi. Nous serons séparés et je ne peux que t’avouer que j’aurais aimé t’emmener chez mes parents. Ils t’auraient certainement choyé et traité comme le petit prince que tu es tout en te posant bien trop de questions sur notre vie privée.
Arhöa, n’oublie jamais que je t’aime. Je sais que tu as peur. J’ai peur aussi. Mais il ne faut pas que l’on se laisse de nouveau envahir. Plus jamais… Nous parlerons tous les jours, à n’importe quel heures du jour et de la nuit. Je serais fatigué au travail le lendemain à t’avoir parler des heures entières et Azrog me charira certainement, mais… Mais je serais là avec toi. Un petit bout de moi du moins.
Je sais que je n’aurais pas dû, que tu vas certainement me dire que je te couvre trop de cadeau, de richesse et d’autre. Mais tu le mérites. N’ai jamais honte de ce que tu es et affronte le monde petite nymphe. Montre leur qui est Aïden futur Borvuldor. Montre leur que tu es à leur hauteur à ces misérables Alphas et écrase les avec tes notes. (oops je m’égare un peu)
Avec cette tablette, je te laisse aussi tout un dossier photo et plusieurs numéros déjà enregistrés dont le miens.
Avec tout mon amour,
Lughvar.”
Aïden serra la tablette contre lui et sourit légèrement. Son compagnon était tellement adorable et parfait. Tellement incroyable… tellement tout. Il vit que dans le sac plusieurs autre tenu comme il portait actuellement, d’autre plus simple. Des bijoux aussi, plus simples et moins onéreux. Enfin… de pas beaucoup. Il était carrément pourris gâté au final. Il observa dehors, il faisait nuit. Il fit un tour par la salle de bain rapidement, se changea, posant doucement toute sa parure dans son coffret d’origine qu’avait rendu Lughvar et ne passa que la longue chemise avec un sous vêtement avant de sortir. Il prit dans la cuisine un fruit et revint dans sa chambre. Il envoya un message de remerciement et d’amour accompagné d’une photo de lui dans la chemise par mange-courrier. Avant de s’allonger et de retourner dormir. Il parlerait à son père demain.