Aïden papillonna des yeux. Il se sentait un peu lourd et plutôt affamé. Il regarda autour de lui et remarqua qu’il était dans sa chambre au centre. Il se rappelait pourtant être sorti et avoir parlé avec un ylèndr roux dans un nid… Alphyss, il lui semblait. Ce qu’il s’était passé après était plus… flou. Lughvar était là puis lui a injecté quelque chose et… il lui avait embrassé le front. Ce constat réveilla instantanément le blond. Il se força à se redresser dans son lit, le cœur battant. Il leva sa main tremblante vers le front, frôlant l’endroit embrassé du bout des doigts.

Après quelque coup frappé sur la porte de la chambre, celle-ci s’ouvrit sur Alari. Lae psychologue eut un petit sourire en le voyant réveillé et entra dans la pièce. Iel portait ce jour là un chemisier noir en dentelle à manche courte et laçage rouge avec une jupe simple noire et blanche. À ses pieds, une paire de bottines en cuir avec de légers talons. Alari prit place sur le lit, les jambes croisées.

— Bonne après midi, Aïden. Comment vous sentez-vous ? 
— Perdu hum… comment je dois vous appeler ?
— Appelez moi Alari, ne vous embêtez pas plus, répondit-iel. Vous dites que vous êtes perdu. pouvez-vous m’en dire plus ?
— Quand je n’étais pas complètement conscient, mon médecin, il… Il m'a demandé pour me toucher pour me faire une injection. Et… Il m’a embrassé le front. Il m’a soulevé aussi pour m’emmener dans son bureau et ici. Je ne ressens pas de réelle gêne.
— Et pourquoi cela à votre avis ? 
— Je… parce que je lui fais confiance ?
— Exactement, vous étiez en détresse et votre instinct vous a guidé vers la personne envers laquelle vous pouviez avoir du réconfort et de l’aide. Lughvar est votre médecin mais aussi un Alpha, il était donc le plus à même de vous aider. 

Aïden se passa une main dans les cheveux. Ses instincts lui demandaient quelque chose, mais sa conscience lui disait autre chose. Hier, il s’était endormi en pelotonnant presque son visage dans la main de Lughvar. 

— Aïden, je ne peux pas rester plus longtemps parce que j’ai un rendez-vous. Mais suivez vos instincts. Laissez-les vous guider dans la bonne direction et n’hésitez pas à venir me parler au moindre doute.
— Merci Alari, souffla-t-il.
— C’est mon travail. 

Lae dite psychologue se releva et prit la direction de la porte. Quand iel l’ouvrit, Lughvar était là avec de quoi manger. Alari se retourna vers le jeune.

— Le repas est servi on dirait. N’oubliez pas ce que je vous ai dit. L’instinct avant tout. 

Iel passa à côté du ghrul qui leva un peu les yeux et entra à son tour. Il fut rassuré de voir Aïden assis et en meilleur état. Il posa le plateau sur les jambes du plus jeune, avant de passer une main dans les cheveux blond de la nymphe. 

— Tu nous a fait une sacré frayeur, commença le médecin. 
— J’ai eu peur aussi, dit-il en penchant instinctivement sa tête vers la main du démon.
— Tu semble mieux réagir, fit Lughvar avec une légère surprise.

Lughvar pressa doucement sa main sur la joue de Aïden et caressa la pommette de son pouce

— J’essaye de… me contrôler, contrôler ma peur. J’aimerais savoir… Comment se passent les chaleurs… normalement ? Comment vous les traitez ici ?
— Quand un oméga arrive dans le centre, tout se passe comme ton arrivée. Ils sont enregistrés, nous donnons le bracelet que tu as et tu es mis dans une chambre du centre même. Jusque là rien ne change. 

Lughvar retira sa main avec regret, ne voulant pas pousser trop sa chance avec l’oméga, et la passa dans ses cheveux blanc, butant un peu contre une de ses cornes. Aïden retint un geignement lors de la perte de la main, mais remercia aussi le démon de prendre autant soin de lui.  

— Le lendemain, l’oméga est emmené visité le centre puis nous faisons un premier entretien privé et un premier contrôle. Cela permet qu’une confiance soit mise en place. L’oméga est alors placé dans un des nids, dehors. Mange Aïden, tu me poseras les questions après. 

Aïden baissa les yeux sur son plateau et prit une tranche de pêche entre ses doigts pour l’avaler rapidement sous le regard tendre de l’alpha. 

— Quand l’oméga est dans le nid, nous savons qu’il peut se gérer tout seul mais il arrive qu’un rendez-vous avec Alari soit nécessaire. La distance avec la famille, l'appréhension… tout cela doit être pris en charge. Deux jours avant le début des chaleurs, un rendez-vous est pris avec Elròn. Son travail est de vérifier si les organes sont en place et que la cavité ai la place à l’intérieur comme à l’extérieur pour l’ouverture qui se fait sur le périnée. 
— Où ? demanda Aïden en gobant une énième tranche de pêche. 
— L’endroit entre tes testicules et ton anus. 
— Oh… Mais, mes cou… testicules ne vont pas gêner ? 

Lughvar observa l’oméga rougir légèrement sous la gêne. Il tendit la main et prit une tranche de fruit dans le plat qu’il porta à sa bouche. Ce qui lui valut un regard courroucé de Aïden. 

— Non. Tu ne l’as peut-être pas remarqué, mais elles sont de taille négligeable depuis ces derniers jours. 
— Hein ?!
— Mange, les questions après j’ai dit. Mais comprends simplement qu’elles se placent différemment pour la cavité et qu’étant un oméga, tu n'as pas besoin de féconder qui que ce soit. Pour en revenir à ce que je disais, donc. Elròn est celui qui est spécialisé pour cela, il est même présent pendant l’ouverture et lors de la vérification. Sache que l’ouverture de la cavité est douloureuse mais rapide. Ensuite vient la première pénétration de la cavité, avec les doigts. Cela permet de vérifier aussi si tout est en place. Dans ton cas, nous nous arrangerons pour que je sois celui-ci qui te fera tout cela, le plus possible. 
— Merci…
— La suite c’est … 

Une vibration arrêta le démon dans ses paroles. Lughvar prit vivement sa tablette qui, maintenant, ne le quittait plus et fit glisser ses doigts dessus. Un message s’afficha sur l’écran le faisant lever du lit. 

— On m'appelle pour un accouchement. Fini de manger ton repas et repose toi, je reviens au plus vite. 
— Est-ce que… vous pourriez faire venir Alphyss et Celeste ? … Ils pourront… me répondre concernant la suite je pense…
— Bien sûr, je file. 

Lughvar se pencha vers l’oméga et, comme toute ces dernières fois, il embrassa son front avant de partir. Aïden sentit un bien être incroyable le traverser. Il continua tranquillement son repas, attendant de voir débarquer d’un instant à l’autre les deux autres jeunes. 

Il n’eut pas longtemps à attendre que l’on frappa à la porte. Celle-ci s’ouvrit laissant voir Celeste qui entra presque en bousculant Alphyss sous le regard d’un médecin ghrul. La faelen aux cheveux rose prit place sur le lit avec un doux sourire commençant à questionner Aïden sur son état. Alphyss se tourna vers le médecin. 

— Merci Azrog. 
— Ne le fatiguez pas trop vous deux, dit-il avant de partir. 

La porte fermée et les trois jeunes adultes assis sur le lit, il y eut un petit silence gênant avant que Aïden ne toussote.

— Je… je voudrais vous poser des questions. 
— On t’écoute, répondit le rouquin. 
— Lughvar à dû partir pour un accouchement avant d’avoir pu continuer son explication… vous… vous pouvez me dire comment cela se passe pour que… après l’ouverture de la cavité ?

Celeste eut un petit rire, faisant battre ses ailes transparentes aux reflets violines. Alphyss eut les joues qui prirent une teinte pourpre. Ce dernier étant le plus à même de répondre. il toussota, passant sa main sur une de ses joues brûlantes.  

— Dès que la cavité est ouverte, tu as un repos de quelques heures à peine. Ensuite l’on te place un tuyau aussi large que 2 doigts à peu près. Là tu as le choix, soit de vrais œufs, soit des artificielles. Autant te dire que qu’importe le moyen, tu les sens passé et… aide moi Celeste ! hurla la nymphe les joues toujours aussi rouges.
— Quand les œufs passent dans toute la cavité pour atteindre la poche interne, tu ressens un grand plaisir. Chaque œuf est quelque chose d’incroyable. Sache que tu prends entre 10 et 20 œufs. La ponte est longue, et tu ne peux pas jouir. Mais la sensation de les porter est incroyable. 
— C’est quelque chose d’émouvant et d’indescriptible. De plus, à partir de ce moment la maladie reflux enfin. Puis après… 
— Après ? demanda Aïden curieusement. 
— On te remplis de liquide séminal. Les œufs sont vides, ils ne seront pas fécondés mais ton corps le prendra comme tel ce qui fait que tu sera enfin libre. Une semaine plus tard, ils sont retirés et tu pourras sortir d’ici dès les jours suivants. 

Aïden posa le plateau entre eux afin qu’ils se servent aussi et observa les deux autres. Ils étaient déjà là dès son arrivée et cela fait plus d’une semaine maintenant.

— Tu es pourtant là depuis plus longtemps que moi, fit-il remarquer à Alphyss. 
— Il existe une pratique qui est peu faite… mais il arrive que ton instinct te crie de faire la durée de la couvée complète. C’est mon cas à présent. J’en suis à bientôt deux semaines. Plus que deux autres et quelques avant de partir. Le truc qu’il faut que tu saches, c’est que quand tu accouches d’une portée vide… tu as beau le savoir… c’est très difficile. Ta nature te le fera savoir. 
— D’accord… merci à vous deux. Et toi Celeste tu nous quittes quand ? 
— Dans quelque jours, dit-elle en piquant un fruit du plateau. Je vais rejoindre ma famille dès la sortie. Un de mes cousins m’aidera pour la suite. 

Ils continuèrent ainsi à discuter le restant de l’après-midi en finissant le plateau de fruits. La porte s’ouvrit presque vers l’heure du repas du soir sur un Lughvar fatigué. Il s’arrêta devant le tableau que formaient les trois jeunes sur le lit à rire. Aïden tourna son regard violet vers lui et il se sentit fondre. Les autres sortirent après les avoir salué, les laissant seuls. Le démon le prévint qu’une décision avait été prise et qu’il devait être déplacé dans un nid dès à présent. Aïden compris et demanda timidement si le ghrul pouvait le porter jusqu’au nid, il ne se sentait pas capable de se lever. 

Lughvar accepta avec un bonheur non feint et dit qu’il l’emmènerait le soir même. 

À la tombée de la nuit, le démon prit doucement la nymphe entre ses bras, l’entourant même de sa queue, et parcourut le centre ainsi, le menant vers le nid. Aïden, le visage dans le cou de l’alpha se laissa porter, reniflant discrètement le parfum de l’homme. Lughvar ouvrit la porte avec son bracelet et déposa Aïden sur le lit. 

— Ton nid est le numéro douze, chuchota Lughvar. Je viendrais te voir dès demain matin pour enregistrer ton bracelet, donc d’ici là pas de sortie. Ensuite ceci, dit en décrochant une petite télécommande près de la porte, permet que quelqu’un vienne t’aider. 

Il la déposa dans la main du plus jeune qui l’observa. 

— Le bouton bleu est une demande simple, le bouton rouge est une urgence. C’est ce qui t’a sauvé la vie hier quand Alphyss à appuyer dessus. Puis-je te laisser ?
— Je… oui merci Lugh. Je pense dormir. 
— À ton service. Dors bien. 

Lughvar déposa un énième baiser sur le front, faisant soupirer Aïden, avant de partir. La nymphe eut un petit sourire avant de bailler et s’allonger, déposant la télécommande sur la table de nuit. Il ferma les yeux et s’endormit tranquillement.