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AludraPrince
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Chapitre 19 : Changer et grandir

Aïden grogna et se retourna, s’éloignant des rayons du soleil du matin. Il ouvrit doucement un œil et à taton se saisit de sa tablette. Il passa ses doigts dessus et souris en voyant le message du matin

“—Bon matin arhöa. C’est interminable depuis presque 6 heures. Nous en sommes à notre troisième accouchement à l’heure où je t’écris. Je suis fatigué et tu me manques. Azrog s’est foutu de ma tronche comme prévu, mais je suis ravi d’avoir passé ma soirée, ma nuit à te parler et te voir. Je t’aime. 

— Hey Love, je viens de me réveiller, merci le soleil dans le visage. Je te souhaite bon courage pour ta journée, pense à te reposer même si ce n’est même qu’une heure. Je t’aime.
Ps: Dit à Azrog qu’il s’occupe de ses fesses.”

Aïden se leva et s’étira en baillant. Ils avaient peut-être un peu abusé cette nuit. Parler pendant des heures en chuchotant tout plein de choses. Déjà presque quatre jours qu’il était rentré, il n’avait pas encore vraiment parler avec sa mère. Il passa un pantalon léger, changea son haut en un t-shirt simple et descendit. Il trouva sa mère dans le salon, observant ce qui semblait être un album photo avec un certain air de nostalgie. Elle leva son regard vers lui.

— Tu devrais dormir au lieu de parler avec ton alpha pendant des heures, dit-elle platement.
— Je n’ai pas vu l’heure passée, répondit-il en se dirigeant vers la cuisine.
— Je comprends, j’étais pareil plus jeune. Ton dossier d’inscription est arrivé ce matin. Tu penses vraiment pouvoir être admis avec ton parcours ? fit-elle en lui jetant un regard suspicieux.

Aïden revint avec un petit déjeuner complet et s’installa sur le fauteuil en face, refusant d'interagir plus que cela était nécessaire. 

— Au centre, ils m’ont fait savoir que je pouvais le faire sans soucis. 
— Si tu penses que c’est le mieux, fait-le. Nous remplirons tout cela ensemble tout à l’heure pour l’envoyer.
— Je demanderais à Dad. Tu regardes quoi ? demande-t-il afin de changer de conversation tout en fourrant une cuillère de céréale en bouche.

Elle tourna l’album vers lui et lui montra quelque ancienne photo de lui bébé et enfant. Elle devait se racheter auprès de lui. Elle pourrait lui offrir quelque chose, à commencer par ce vieux souvenir de famille qu’elle avait retrouvé hier parmi ses affaires dans le débarras. Chaque refus lui faisait comme un coup de poignard. Chaque fois que sa famille la rejetait alors qu’elle savait que ce qu’elle avait fait et faisait était la bonne chose.

Cinq jours furent nécessaires pour compléter l’ensemble du dossier pour l’IMEN. Alari avait été plus que ravi d’aider le plus jeune. Ils avaient passé des heures à parler, complétant le dossier médical avec soin, relatant les moindres faits le plus en détail possible. Le tout en parlant de la situation actuelle chez lui et surtout de la séparation de ses parents, du contrôle que sa mère avait eue sur eux.

Il fallut attendre une semaine avant d’avoir la réponse. Aïden avait plutôt mal dormi par le stress et cela l’avait rendu légèrement agressif au fur et à mesure du temps. C’est en début d'après-midi que la tablette de la famille fait part d’un message. Le jeune homme se leva en vitesse, manquant de tomber sous le regard de son père qui était présent ce jour-là.

Le cœur battant il lu le message. 

“ Mr Sauma Aïden,

Après une longue délibération avec notre conseil, nous vous annonçons que votre inscription à L’IMEN est acceptée. Veuillez trouvez ci-joint la liste de fournitures nécessaire, le règlement intérieur ainsi que la date de rentrée…”

Aïden ne lut pas plus loin et lâcha un cri de joie. Son père vint dans son dos et observa le message en détail. Cela avait été certainement juste, mais il valait mieux être le derniers des reçus que le premier des recalés. Il posa doucement sa main sur la tête de son fils et lui ébouriffa les cheveux.

— Félicitation, fils. Va prévenir mon futur gendre de la bonne nouvelle et prépares-toi, je vais appeler une navette pour que tu ailles chercher tes affaires dès maintenant. 
— Merci ! 

Il se retourna, l’enlaça et partit en courant vers l’étage. Il était reçu, c’était incroyable. Il envoya plusieurs messages à la suite complètement impatient pour prévenir Lughvar avant de finir par qu’il devait se préparer pour sortir chercher ses affaires. À l’autre bout du monde, dans le COMFY, Lughvar fit un grand sourire en voyant que son fiancé lui avait envoyé à la suite au moins une vingtaine de message lui annonçant qu’il était reçu, qu’il allait sortir, qu’il l’aimait, parfois seulement des “aaaaah”. Il ricana et lui répondit de faire attention à lui, qu’il l’aimait et qu’il allait le récompenser pour cela.

Aïden était dans la galerie du grand centre commercial d’Orus. Il avait remis sa tenue et parure complète sous le regard attendri de son père. Son sac violet en bandoulière, contenant la liste qu’il lui fallait, il se dirigeait d’un pas conquérant vers la boutique pour les métiers médicaux. Il observait en passant tous les gens qui passaient, toutes les races différentes, les couples de deux, trois, parfois plus, d'hommes, de femmes ou personne neutre. Les enfants de tous âges aussi, qui couraient, parfois dormais contre leur parent porteur, tenant la main d’un des adultes. C’était tout bonnement incroyable qu’il n'ait pas pu voir et avoir tout ce bonheur plus tôt. 

Il entra dans la boutique sous le regard curieux de certains. Il était bien assez rare qu’un oméga y entre. Le propriétaire du magasin, un Sûlgoll de grande taille et grandes ailes, fronça un peu des sourcils mais s’approcha du jeune homme. 

— Bonjour, puis-je faire quelque chose pour vous ? demande-t-il poliment.
— Bonjour, en effet. J’entre dans une vingtaine de jours à L’IMEN, il me faudrait l’équipement nécessaire pour ma scolarité. 
— Veuillez me présenter votre liste je vous prie. 

Aïden, pas blessé pour un seul ijin, sortit la tablette de la famille et la présenta au vendeur. L’homme lu le tout attentivement avant de la lui rendre avec un sourire. Il partit dans le fond du magasin en disant qu’il revenait, laissant le jeune Ylèndr tout seul au milieu du magasin. L’homme revint avec un grand paquet qu’il lui tendit. Il prit à deux mains, surpris du poids. Il devait y avoir plus que prévu. 

— Qu’est-ce que…
— C’est ce qui est nécessaire pour vos trois années. Tout a été réglé par Mr Borvuldor. 
— Il me fatigue à m’offrir autant de choses, soupira Aïden en mettant le paquet dans son sac avec difficulté. 
— Je vous souhaite une bonne journée et j’espère le meilleur pour vos études. 
— Merci, bonne journée.

Il sortit avec un petit sourire aux lèvres et secoua la tête. Il allait devoir lui parler de ce désir de le couvrir de cadeau. Ou peut-être le lui rendre quand il pourrait. Il vint pour prendre la route vers le magasin de vêtements qu’il s’arrêta net. Devant lui se tenait Kyridan et Sylven. 

— Alors comme ça on est une petite tapette qui ne s'assume pas ? 
— Ta gueule Kyridan ! 
— Tututu. Petite nymphe devenue adulte. J’en ai tellement rêvé chaque jour de te coincer dans un angle… tu sais, de faire la même chose qu’il t’es arrivé. 

Aïden recula d’un pas comme frapper. Personne ne l’avait su, comment était-ce possible ? Il était seul contre deux. Mais aussi ils ne pouvaient rien lui faire ici. Il redressa la tête et serra les poings.

— Désolé, mais je suis fidèle. Vous ne pouvez rien me faire ici. Oui j’ai été abusé quand j’étais gosse et alors ? Ce n’est pas ma faute si des connards pervers comme vous ne peuvent pas se contrôler en nous voyant. Nous sommes les victimes, et cela qu’importe nos tenues et notre comportement. 
— T’es bien une petite pute en fait, mon frère avait rais...

Une ombre dans le dos des deux jeunes fit arrêter de parler le renard. Il déglutit et se retourna. Le propriétaire du magasin avait pratiquement déployé ses ailes et lançait un regard glacial. 

— Il me semble messieurs que votre comportement est des plus inappropriés envers cette jeune nymphe. Vos aveux semblent plus que bienvenus. 

Deux hommes de la sécurité atterrirent entre Aïden et ses anciens amis. Il leur saisit les bras et leur passa un lien infini. Une sangle qui s’attache autour des membres de façon temporaire et qui se resserrait si l’on tentait de s'échapper. Ils furent poussés loin et Aïden souffla. Les mains tremblantes. Il allait rentrer et revenir plus tard pour la tenue de l’école. 

Le propriétaire le fit entrer de nouveau dans le magasin et le fit asseoir sur une chaise avec un verre d’eau. Il détestait les petits merdeux de ce genre. C’était à cause de certains de ce genre qu’il avait perdu sa première fille. Ils avaient de la chance que la sécurité arrive rapidement. Le jeune garçon finit par le remercier, un peu plus en état et partir. 

Quand Aïden entra chez lui, il s'écroula sur le canapé en tremblant. Haròn, vint tout de suite à côté de son garçon. il le prit entre ses bras et le serra fortement. 

— Hey Childe, qu’est-ce qu’il y a ?
— Ils… Ils ont… 
— Qui Childe ? Pressa-t-il gentiment.
— Sylven et Kiridan, ils étaient devant moi, ils m’ont… et je… j’ai fait la même chose qu’eux avant.. j’ai eu tellement peur… Pourquoi j’ai fait ça Pa’ ? Pourquoi j’ai été si horrible ? 
— Shhhh là, là…. Respire mon grand, tu es en sécurité d’accord ? Tu le sais mieux que personne pourquoi tu l'as fait. Mais c’est fini. Tu n’es plus ainsi, tu es un futur infirmier, un grand oméga qui a un avenir. Ta… mère m’a demandé de t’offrir quelque chose.

Il se leva un moment, partit dans la chambre parentale et revint avec un paquet. l’edhel lui tendit. Aïden ouvrit délicatement le tissu découvrant ce qui était une tenue traditionnelle de mariage pour un Ylèndr. Elle était blanche parcouru de dessin doré particulier. Le tissu était léger, presque comme de la soie. Aïden leva son regard curieux vers son père qui lui souriait. 

— Élena est passée récupérer ses dernières affaires et m’a demandé de te la remettre, dit-il. Ta mère n’est Ylèndr que de nom, ayant plus de sang humain que de créature. Mais toi, tu l'es complètement. 
— Pourquoi maintenant ? 
— Tu as un compagnon et quelque chose me dit qu'une fois tes études terminées, vous vous lierez assez rapidement. Mais pour te répondre, je pense surtout qu’elle tente de garder contact pour garder le contrôle. Si tu n’en veux pas, nous pouvons toujours la donner à quelqu’un d’autre.
— Je n’en veux pas. Et… je ne sais pas, j'ai peur. J'ai été quelqu'un qui a fait mal à des gens qui sont... comme moi au final. Combien de bêta et surtout d'oméga ai-je blessé par mes mots et mes poings ? 

Aïden serra le tissu dans ses mains qui tremblaient. Il baissa ses yeux dessus, revoyant un instant tout ce liquide carmin qui l'avait mainte fois tâché. 

— Il est quelqu'un de bien Pa’, quelqu'un d'important dans le centre avec un grand cœur et il est vraiment attirant... Comment pourrait-il vouloir de moi après tout cela ? Comment peut-il me promettre autant de choses sans le moindre doute ? 
— Tu sais comme moi que les ghruls sont des créatures empathiques. Il sait ce que tu ressens pour lui. C'est pour cela que ce sont de bons médecins et conseillers. Mais surtout, vous vous êtes lié déjà bien plus loin que l'exige l'aspect médical. Il s'est lié volontairement à toi et t'as laissé partir parce que tu n'avais pas encore réalisé tout ce qui arrivait. Regarde, cela fait déjà deux semaines et tu commences à peine à comprendre tout l'étendu de tes actes et du futur qui s'ouvre à toi.

Haròn reprit place sur le canapé où son enfant tremblait. Il prit ses mains des siennes, faisant lâcher le tissu légèrement froissé, le laissant tomber à même le sol.

— N'ai pas peur et comprend que même avec ton parcours, je t’ai  toujours aimé. Et même si Élena et moi même sommes actuellement en instance de divorce, cela ne m’empêche pas d’être là pour toi si tu en as besoin. 
— Comment c'est possible ? Je t’ai tellement blessé... et j’en lui veux tellement pour ce qu’elle a fait.
— Aïden regarde moi. 

Il leva ses deux yeux améthystes vers son père. Ce dernier avait le regard un peu triste aussi dû à la douleur de la séparation et aux mensonges.

— Tu es un enfant, tu as été désiré et la grossesse fut vraiment difficile. Elle failli te perdre et mourir plus d'une fois. Quand tu es né, nous nous sommes effondrés en larmes. Tu étais là en vie. Alors oui, tu as fait des choses qui nous ont fait mal… et tu as le droit d’en vouloir à Élena. Mais aujourd'hui... tu es un Ylèndr fier de ce que tu es et c’est tout ce qui compte. 

L’homme soupira de tristesse bien que son regard fût teinté de fierté. 

— J'ai eu réellement peur que tu te laisses mourir à cause des chaleurs. Je ne comprenais pas pourquoi tu réagissais ainsi alors que de mon point de vue, tout allait bien. Certes, je n’étais pas très présent et le boulot me prend beaucoup de temps… mais j’aurais aimé te voir vraiment grandir, être là pour toi.
— J'ai failli le faire. J'avais peur, j'étais en colère et je ne comprenais pas comment je pouvais être... ce que je suis. Je refusais tout et finalement... Lughvar m'a sauvé. Il m'a montré la voie, en douceur. Comprenant pourquoi j'étais ainsi. Il m'a traité comme une personne de même rang, pas comme une créature Omega. 
— Tu comprends maintenant pourquoi vous avez besoin de tout ce temps ? 
— Parce que sans ça... Notre union n'aurait pas tenu.
— Je suis fière de toi. Va ranger tes affaires dans ta chambre, je vais préparer quelques crêpes.

Il lui embrassa le front tendrement et se leva pour aller dans la cuisine. Aïden souffla, tremblant encore un peu. Il avait eu tellement peur… Il allait devoir en parler à Lughvar et à Alari. Il sentait qu’il en avait plus que besoin. 

Se rendre compte de ses erreurs et s'accepter… C’était peut-être ça de grandir, pas juste prendre quelques centimètres.

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