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Pythonisse
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12 - Arrêt inopportun

Lentement, je remontai mes mains sur mon visage trempé de larmes. J’aurais voulu disparaître alors que cette voix détestable continuait son monologue.

— Allez lève-toi, tu peux pas rester là.

Je voulais seulement qu’il s’en aille, qu’il me laisse tranquille. Pourquoi ? Pourquoi mon malheur me suivait jusqu’ici ? J’avais envie de vomir, de pleurer, de me battre envers et contre tous. Quant à la boule dans mon ventre, elle refusait de se délier. « Tu risques rien », m’avait promis Eva. Il était clair maintenant que la vie en société n’était pas pour moi. Au final, j’avais eu raison de rester dans ma bulle. Le monde extérieur pouvait être plaisant. Il arborait de beaux vêtements et un faciès agréable. Mais quand on regardait tout au fond à l’intérieur, il n’était empli que d’un mazout visqueux et malodorant dans lequel il était facile de perdre pied et de suffoquer. J’en avais assez.

— Rhabille-toi, gronda la voix.

Je me redressai, laissant mon t-shirt couvrir mon ventre qui se tordait de douleur. Comment une si belle soirée avait pu virer au cauchemar ? Est-ce que j’avais fait quelque chose à quelqu’un pour mériter ça ? Honteux, je refermai mon jean puis fixai le sol, hébété. Mes mains, accrochées à cette couverture de malheur, tremblaient de rage et de peur. Je n’osais même pas relever les yeux vers lui, j’avais honte, mal et j’étais complètement bourré. Le combo des trois était trop difficile à supporter.

— Franchement, qu’est-ce que tu fous là ? reprit-il. Quelle idée de venir dans une fête comme ça et de se bourrer la gueule ? Tu sais pas qu’on peut faire confiance à personne ? Je savais que t’avais pas inventé l’eau chaude, mais tout de même ! On t’a jamais appris à faire attention à toi ? Oh ! J’te parle !

Les larmes dévalèrent une nouvelle fois mes joues et ma bouche parla avant que je ne lui en donne l’autorisation.

— Pourquoi tu me cries dessus ? J’ai rien fait de mal, c’est pas de ma faute !

Un silence suivit ma plainte. Dans ma poche, mon portable vibra plusieurs fois, puis je sentis le matelas s’enfoncer un peu à côté de moi.

— Désolé, c’est pas ce que j’ai voulu sous-entendre.

Je ne parvenais pas à tarir mes larmes brûlantes de honte. De tous les scénarios, le destin avait effectivement choisi le pire. Je me demandais comment j’avais pu être aussi bête. Moi et ma grande stupidité à croire en l’humain.

— Allez le tire-au-flanc, lève-toi.

Cette fois, une rage prit possession de moi. J’osais enfin relever les yeux vers lui et l’affrontai.

— Je m’appelle Éliah ! Je suis pas un tire-au-flanc ! Je travaille plus que n’importe qui ! J’ai la responsabilité de cinq personnes ! Elles sont capables de rien sans moi ! Tu me connais pas, tu connais pas ma vie, alors arrête de me juger ! Toi, tu es cruel, tu t’amuses aux dépens de la peur des autres ! Je te déteste, tu me terrifies ! Tu sais comment on t’appelle au bureau ? « Le monstre du troisième » ! Tout le monde a peur de toi ! Tu es méchant et agressif ! Tu es quelqu’un de mauvais, alors ne viens pas me faire la morale !

De lourdes larmes suivirent mon coup de sang que je regrettai aussitôt, quand mes yeux tombèrent dans son regard noir. Incapable de garder un contact visuel avec lui, j’entrepris d’essuyer mes joues alors que je hoquetai encore.

Durant quelques minutes, le silence se fit autour de nous. On entendait seulement les reniflements de mes pleurs qui ne se tarissaient pas. En jetant un coup d’œil vers lui je le trouvais encore plus renfrogné que d’habitude ; il fixait un point près de la porte, en prenant bien soin de ne pas croiser mon regard.

Voulant partir et indirectement lui prouver que je n’avais besoin ni de lui ni de son jugement, je me levai. Malheureusement pour moi, l’alcool avait encore le contrôle sur une bonne partie de mon corps et je tanguai violemment. Il me rattrapa évidemment par le col de mon t-shirt et immédiatement je le repoussai, reculant jusqu’à pouvoir me maintenir au mur.

— Qui t’as autorisé à me toucher ? crachai-je.

Il fronça les sourcils.

— C’est pas moi le méchant dans l’histoire ! Je suis venu t’aider, j’te rappelle.

Mauvais, je ris sans pouvoir m’en empêcher.

— Et il faudrait que je te remercie, c’est ça ? Avec la façon dont tu me traites au bureau ? Jamais je te dirai merci ! Jamais ! J’espère juste ne plus jamais te voir ! De toute façon, Mickaël va faire en sorte que tu ne puisses plus m’approcher !

Son visage colérique muta en une haine profonde.

— Ah oui, ton « prince charmant », ricana-t-il. Très bien, comme tu veux. Rampe devant lui si tu le souhaites, mais ne viens pas pleurer le jour où tu te rendras compte que c’est le dernier des fils de putes.

Mon ressenti augmenta significativement.

— T’as pas le droit de dire ça ! Mickaël est quelqu’un de bien ! Il est toujours là pour nous, il est gentil, attentionné et prévenant ! Tout le contraire de toi !

Mon corps, tendu à l’extrême, me fit soudain défaut. Je glissai lentement le long du mur, terminant les fesses au sol et la dignité au fond d’un trou de souris. Il s’approcha de moi, s’accroupit devant la masse informe que formait mon corps et me tendit la main.

— Je sais, je suis un connard. Mais au moins, j’ai de l’honneur et j’essaie pas de faire passer mes déviances pour de la gentillesse. Maintenant, viens. On retourne au bar, j’ai deux mots à dire aux orgas.

Je le fixai droit dans les yeux. J’avais beau lui hurler dessus depuis quelques minutes, il n’en restait pas moins qu’il me faisait vraiment peur et si un gars avec une bonne tête avait réussi à m’amener ici, je ne voulais pas penser à ce que lui pourrait me faire. Il sembla comprendre et soupira.

— Franchement, t’es chiant. T’es capable de marcher tout seul ?

— Évidemment ! répliquai-je dans l’instant.

Il se releva, un petit sourire aux lèvres.

— Très bien, montre-moi.

Son petit sourire suffisant me fit enrager. Alors c’était ça ? Il n’avait rien trouvé de mieux à faire que de s’amuser de mon état ? Furieux, je poussai sur mes jambes afin de me redresser, le diable au corps. Le dos appuyé contre le mur, je me sentis pourtant basculer sur le côté et retombai sur le parquet. Je l’entendis rire et une seconde plus tard il était de nouveau accroupi face à moi, la main tendue. Je scrutai sa paume avec un dégoût non dissimulé.

— Bon, visiblement, t’es pas capable d’y retourner tout seul. Alors, accepte mon aide, je te dépose au bar et je me casse. Ça te va, le ti… Éliah ?

Je plissai les paupières.

— Avoue que ça t’a écorché la bouche de m’appeler par mon prénom…

J’appliquai ma main avec force sur la sienne et il ne prit même pas la peine de me répondre. Il se leva et me tira par la même occasion. N’étant préparé ni mentalement ni physiquement à me relever si vite, je tombai et finis à quatre devant ses pieds, le bras en l’air. J’élevai un regard emplit de haine vers lui tandis qu’il haussait un sourcil.

— Tu joues à quoi, là ? Lève-toi.

Le visage écarlate, je tirai violemment afin de récupérer mon bras et m’installai à genoux. J’en avais marre. Je voulais seulement qu’il s’en aille et qu’il me laisse tranquille. Est-ce que c’était si difficile à comprendre ? Tandis que je marmonnais dans ma barbe inexistante, il me saisit par les épaules, me souleva afin de me remettre sur pied, puis avant que je ne puisse esquisser le moindre mouvement, il se baissa soudainement, m’attrapa par la taille et me jeta sur son épaule.

— C’est bon, j’en ai marre, me dit-il pour toute explication.

La tête à l’envers, je sentis mon estomac se contracter violemment. Je tentai de me redresser, mais mes mains glissaient sur son t-shirt.

— Repose-moi, ordonnai-je en tapant dans son dos. Repo…

Trop tard. Je vomis avec force en plein milieu du palier aux milles portes. Il se stoppa et je sentis tout son corps se tendre.

— T’as pas fait ça, n’est-ce pas ? gronda-t-il d’une voix sombre.

Accroché à son haut, je peinai à reprendre ma respiration.

— Je t’avais… Je t’avais dit de… de me reposer…, haletai-je.

Il se remit pourtant en marche rapidement et d’un pas vif, débarqua au bar avant de me poser sur une banquette. Je plaçai ma main sur mon cœur, peinant à reprendre ma respiration tandis qu’il regardait l’arrière de ses jambes, maculées de mon renvoi. Au même moment, il fut brutalement poussé par Eva qui m’enlaça.

— Mais t’étais où ?! Ça fait un quart d’heure qu’on te cherche partout !

— Ouais, on peut en parler d’où il était ? répondit Logan à ma place.

Ma meilleure amie se redressa, puis le jaugea de toute sa hauteur avant d’ôter son masque.

— À qui ai-je l’honneur ? demanda-t-elle sur un ton tout aussi aimable.

Ma tête commençait à me faire mal. Malgré le fait d’avoir vomi, je ne me sentais pas mieux. Quelque part, c’était même pire. Quant à mes tremblements, ils ne s’étaient pas calmés. J’avais l’impression que tout le monde dans la salle avait le regard fixé sur moi et ça ne devait certainement pas être qu’une impression, vu l’entrée que je venais de faire sur l’épaule de Logan.

— Qui je suis, c’est pas important. Tu m’expliques plutôt ce qu’il faisait tout seul et complètement bourré ?

Du coin de l’œil, je vis Eva le fixer puis reculer d’un pas.

— Mais c’est toi ! C’est toi qui as frappé un gars ! Je vais appeler les flics ! T’as vu dans quel état il est ? hurla-t-elle, hors d’elle.

Logan rit, mauvais.

— Quoi, t’aurais préféré que je le laisse faire, lui et ses amis ? Remarque, au moins Éliah aurait eu de « merveilleux souvenirs » de sa soirée.

— Qu’est-ce que tu racontes ?!

Sentant ma meilleure amie perdre pied, j’attrapai sa manche du bout des doigts et elle se tourna vers moi.

— Logan a rien fait. Enfin… il m’a plutôt… sauvé les fesses…

— Avoue que ça t’a écorché la bouche de le dire, répliqua Logan, un sourire satisfait sur le visage tandis que je le regardai avec un mépris non dissimulé.

Eva s’accroupit à côté de moi et me caressa les cheveux.

— Qu’est-ce qui c’est passé ? me questionna-t-elle d’une voix douce en caressant mes cheveux.

— Il s’est passé que ton pote a été à deux doigts de se faire pendre par quatre autres gars, expliqua Logan d’une voix sombre. Et que si j’étais pas arrivé, ça aurait très mal fini. Mais je pense pas que ce soit le moment pour son interrogatoire, regarde-le, il est encore sous le choc. Ramène-le, il a besoin d’une bonne douche et d’une nuit de sommeil.

Après avoir fixé mon collègue durant une longue seconde, elle sortit son portable et le mit à son oreille sans cesser de me caresser la tête.

— Gabi, tu viens au bar s’te plaît. J’ai besoin de renfort.

— Tu peux m’expliquer comment c’est arrivé ? reprit Logan qui semblait avoir du mal à garder son calme. Vous êtes pas supposés surveiller ce qu’il se passe ?

Piqué au vif, elle se releva et fit face au monstre. Pas le moins du monde impressionnée par sa taille ou sa carrure, Eva, les mains sur les hanches, le provoqua.

— Ok le super héro, et tu m’expliques comment ça se fait que tu sois « arrivé » comme ça ?

Une expression terrifiante passa sur le visage de Logan. Eva la vit aussi et fit un pas en arrière alors qu’il répondait.

— Je l’ai vu se faire embarquer dans la salle de danse. Une chance que je connaisse, sinon, je peux t’assurer qu’avec votre piètre service de sécurité, actuellement il serait dans un sale état ! Pourquoi est-ce que t’essaie de me faire passer pour le méchant ? Essaie plutôt d’assumer le fait que t’as pas su le protéger !

Les chuchotements se faisaient de plus en plus présents autour de nous et presque toutes les personnes dans le bar écoutaient sagement notre conversation. Je n’avais jamais connu une telle humiliation. Ce n’était apparemment pas suffisant que je sois à deux doigts de me faire agresser gravement, non, en plus de ça il fallait ajouter la honte de me rendre compte que tout le monde ici savait très bien ce qu’il s’était passé.

Eva, attaquée s’était tue elle aussi et ce fut dans ce silence coupable que la porte du couloir s’ouvrit sur les trois seuls autres personnes que je connaissais. Immédiatement Andy et Matt vinrent se mettre devant moi, me coupant des autres tandis que Gabi se joignait à ma meilleure amie et Logan. Je ne comprenais pas pourquoi ils perdaient leur temps à parlementer. L’affaire était close et je voulais seulement rentrer chez moi pour ne plus jamais en sortir.

Ma tête était prise dans un étau qui se resserrait à chaque minute écoulée et j’avais de plus en plus de mal à rester éveillé. Mes paupières, lourdes, menaçaient de se fermer une bonne fois pour toutes à tout instant, mais la suite de cris qui parvint à mes oreilles me réveilla.

Au bout de la salle, trois personnes masquées soutenaient celui qui m’avait entraîné dans la salle. Il avait effectivement le visage dans un sale état. Son nez semblait cassé, du sang coulait de sa tempe et de ses narines. Son visage, couvert de sang était gonflé. Quand il aperçut Logan, il se mit à hurler.

— Espèce de fils de pute ! J’vais porter plainte, tu vas voir ! Tu m’as défiguré !

Mon collègue poussa Andy et Matt pour venir vers moi. Me saisissant le poignet il m’obligea à me mettre debout et me maintint dos à lui, englobant mon buste à l’aide de l’un de ses bras, auquel je m’accrochai afin d’avoir une prise pour ne pas m’effondrer. Il se pencha à mon oreille et me chuchota :

— Ne dis rien, mais regarde-le. Tu vois dans quel état il est ? Tu n’as plus à avoir peur de lui ou de ses débiles de potes. Si tu veux porter plainte contre lui, je témoignerai et j’accepterai même de plaider coupable pour les coups que je lui ai portés.

Lorsque mon regard croisa celui de mon agresseur tuméfié, je détournai la tête, incapable de lui faire face. Je voulais rentrer chez moi, être au chaud dans mon lit, en sécurité, loin de toutes ces bêtes qui gravitaient autour de ma vie.

— Je veux rentrer chez moi, marmonnai-je.

Logan plaça une main sous mon menton et releva mon visage vers lui.

— Qu’est-ce que tu as dit ?

Des larmes s’extirpèrent de nouveau et mes mains s’agrippèrent plus fort à son bras.

— Je veux rentrer chez moi, répétai-je, en pleurs.

L’espace d’un instant, je vis clairement de la souffrance s’inscrire sur le visage de Logan. Il relâcha ma mâchoire et apostropha ma meilleure amie.

— Il veut rentrer, ramène-le.

Le regard d’Eva passa de lui à moi et me rendant compte de notre promiscuité étrange, je le repoussai. Il se laissa faire, se détachant immédiatement de moi et je fus récupéré par Matt, incapable de tenir debout tout seul.

— On va le ramener, proposa Andy. Ça te va, Éliah ?

Je hochai la tête. De toute façon rester ici devenait pire que tout. En quelques minutes, après avoir dit au revoir à Eva, je me retrouvais à l’arrière de la voiture du trio, la main dans celle d’Andy qui avait pris place à côté de moi pour ne pas me laisser seul.

D’un geste distrait, il caressait le dos de ma paume avec son pouce, dans un geste réconfortant qui me fit bien plus de bien que je le pensais. Les deux parlèrent peu durant le trajet, mais ils s’excusèrent longuement de ne pas avoir vu qu’ils m’avaient perdu. Ils se sentaient coupables. J’acceptais leurs excuses à la seconde où les mots franchirent leurs bouches. Pour moi, ce n’était pas eux qui auraient dû avoir des remords. Se perdre en soirée, ça arrive. C’était ces quatre gars qui devaient s’en vouloir, pas eux. Moi, je ne leur en voulais pas.

Ils me déposèrent devant ma maison. Andy me proposa de m’accompagner jusqu’à la porte, mais je refusais, durant le trajet, j’avais eu le temps de commencer à décuver et même si je tanguais encore un peu, j’étais capable de rentrer seul. Avant que je ne sorte de la voiture, Andy me serra un long moment dans ses bras, s’excusant encore et encore. Il prit mon numéro de téléphone en me promettant qu’on allait se revoir et que cette fois, je passerai une bonne soirée.

Finalement, quand j’entrais chez moi, j’étais épuisé. La maison, plongée dans le noir était totalement silencieuse. Je refermai la porte puis me dirigeai d’un pas lourd vers la salle de bain. J’abandonnai mes vêtements au sol sans même essayer de les ranger dans le panier à linge et j’allumai l’eau froide. Les premières minutes furent une véritable torture, l’eau glaçait tout mon corps, cependant, j’eus l’impression de dessoûler un peu plus. J’en profitai pour me laver les dents, car ma bouche était encore emplie d’un goût de relent alcoolisé…

Quand je me sentis mieux, je m’allongeai dans la baignoire et la remplis d’une eau chaude et parfumée. Une fois complètement immergé, j’entendis mon portable vibrer. De loin, il me sembla reconnaître le logo de l’appli et soudain, une irrépressible envie de parler à Nightmare me prit. Pour le moment, il était le seul qui m’avait bien traité du début à la fin. Il n’avait jamais été agressif ou suffisant. Il m’avait fait rire, donné du plaisir et nous nous entendions à merveille. « Dans l’état actuel des choses, c’était lui qui ressemblait le plus à un prince charmant », pensais-je en me souvenant des mots de Logan concernant Mickaël. Je séchai rapidement mes mains et attrapai mon pantalon pour en extirper mon portable, renversant un peu d’eau sur le sol carrelé au passage.

Je supprimai directement les messages d’Eva qui me cherchait pendant la soirée et enregistrai le numéro d’Andy dont le message comportait plus de cœurs que de lettres. Ensuite, j’ouvris l’appli et lus. En plus de son message de milieu de soirée auquel je n’avais pas répondu, un autre s’ajoutait.

« À moins que tu ne veuilles pas que je t’enlève ? »

Mon palpitant se serra. Si seulement c’était lui qui était venu me sauver, tout à l’heure. Comment allais-je pouvoir faire face à Logan au bureau ? Nos services n’étaient pas si liés que ça, mais il nous arrivait fréquemment de nous croiser dans l’ascenseur, au réfectoire ou à d’autres endroits que tous les services avaient en commun. Ferait-il comme si de rien n’était ? Ou, au contraire, se servirait-il de ça pour continuer de me rabaisser ?

Les larmes roulèrent de nouveau sur mes joues, mais cette fois, elles étaient teintées de frustration. Rien n’allait dans ma vie. Finalement à part Nightmare, tout le monde trouvait quelque chose à redire sur ma façon de vivre ou de me comporter. Alors, avec la rage du désespoir, mes doigts tapèrent tous seuls sur mon écran.

« Nightmare, est-ce que tu penses que tous les hommes sont des monstres ? »

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