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1 - 1 - Entrée en gare
2 - 2 – « Attention à l’ouverture des portes »
3 - 3 - Monter dans le train
4 - 4 - « Attention à la fermeture des portes »
5 - 5 - Départ du train
6 - 6 - Les à-coups du démarrage
7 - 7 - Prendre de la vitesse
8 - 8 - Les remous de la rame
9 - 9 - Les remous de la rame 2
10 - 10 - Le bruit assourdissant du tunnel [partie 1]
11 - 11 - Le bruit assourdissant du tunnel [partie 2]
12 - 12 - Arrêt inopportun
13 - 13 - Bloqué sur la voie
14 - 14 - Wagon restaurant
15 - 15 - Remise en marche
16 - 16 - Station d’arrivée
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7 - Prendre de la vitesse

Après son autorisation, nous entrâmes tous les trois dans le bureau du directeur. Léonie et moi prîmes place sur les sièges tandis que la femme se postait derrière le grand bureau. Les deux me regardaient avec un air embêté.

— Monsieur de Bernet, je suis Monsieur Sanchez, le directeur de cet établissement. Merci d’être venu. Je suppose que vos parents sont absents ?

— Oui, ils sont désolés de ne pas pouvoir répondre à votre demande de rendez-vous.

Je tentai de garder un air sûr de moi. À mes côtés, Léonie reniflait, elle semblait être sur le point de pleurer, ce qui m’affola.

— Je n’irai pas par quatre chemins. Vous savez que nous sommes un lycée qui prône le respect des autres et que nous ne tolérons aucune forme de racisme, jugement ou harcèlement.

Je fronçai les sourcils en acquiesçant et il reprit après une courte pause.

— Depuis quelque temps, des messages haineux sont notés sur les tableaux des différentes classes fréquentées par celle de votre sœur.

— Quel genre de messages ?

Il se racla la gorge, embarrassé.

— Des attaques sur le physique, l’orientation sexuelle, les origines ethniques…

La femme s’avança.

— Je suis Madame Clivera, la professeure d’histoire de Léonie. Ma grande, tu veux expliquer ce qu’il s’est passé ?

Je me tournai vers ma petite sœur qui me fixait déjà avec un air si triste que j’en eus le cœur immédiatement brisé. Elle ouvrit la bouche, puis sa lèvre trembla et avant que je ne puisse faire le moindre mouvement, elle fondit en larmes.

— Je suis désolée Éliah ! Je te promets que je recommencerai pas !

Je ne comprenais rien. Dans un réflexe, je l’enlaçai et me tournai vers les deux autres.

— Qu’est-ce qui se passe ? demandai-je d’un ton brusque.

Madame Clivera croisa les bras et soupira.

— Les messages, ils ont été écrits par Léonie.

Je m’immobilisai, incapable de prendre cette information au sérieux. Léonie ? Cette petite fille plus fragile que moi ? Écrire ce genre de chose ? C’était impossible !

— Vous vous trompez ! affirmai-je avec fermeté. Léonie ne ferait jamais ça !

Dans mes bras, les pleurs de ma sœur redoublèrent de violence alors que sa professeure faisait la moue.

— Monsieur de Bernet, elle a été prise en flagrant délit. La question de son implication ne se pose plus.

Interdit, je fus incapable de dire quoi que ce soit. Je me détachai de ma petite sœur et l’attrapai par les épaules afin de la regarder.

— Léonie, c’est vrai ? C’est toi qui as écrit ça ?

Elle hocha la tête sans parvenir à tarir ses pleurs.

— Pourquoi ?

Elle évita mon regard et le mien se porta sur le directeur qui soupira.

— Léonie est une bonne élève. Nous ne comprenons pas ce soudain changement de comportement. Depuis plusieurs semaines, ses notes baissent, elle manque régulièrement les cours et maintenant ça… Nous sommes dans l’obligation de prendre des mesures.

Complètement déstabilisé par ses nouvelles, mon esprit s’égara. Ses notes baissaient ? Depuis quand ? Elle séchait les cours ? Elle ? Je n’arrivais pas à y croire. Ma petite sœur était la plus travailleuse de la famille, elle était avide de connaissances et adorait plus que tout passer des heures à bosser sur ses devoirs. Elle aimait ça !

Je me souvins de quelques fois où elle était si fière d’avoir eu une bonne note à un contrôle difficile qu’elle l’avait affiché au-dessus de son bureau afin de ne jamais perdre sa motivation. Celle qui m’était dépeinte dans ce bureau n’était pas ma sœur.

— Monsieur de Bernet ?

La voix du directeur me ramena à la réalité. Je fis mon possible pour reprendre le contrôle de mes pensées.

— Que voulez-vous dire par « prendre des mesures » ?

Son regard passa de moi à Léonie.

— Va nous attendre dehors ma grande, nous devons discuter, lui dit-il d’un ton qui aurait pu être plus doux.

Elle ne discuta pas et sortit du bureau, continuant de renifler.

— Monsieur de Bernet, comprenez-moi bien ; Léonie est une très bonne élève. Cependant, ces agissements intolérables doivent cesser. Les notes qui baissent, l’absentéisme, ça nous connaissons. Nous sommes un lycée et nous avons nombre d’élèves dans son cas, surtout l’année du BAC. Mais les insultes et les messages haineux doivent s’arrêter maintenant. C’est pourquoi, j’ai pris la décision de la faire passer en conseil de discipline. De plus, elle sera renvoyée du lycée pour une semaine entière.

— Monsieur le directeur, je suis certaine qu’il y a une explication à tout ça ! Je ne pense pas que le conseil de discipline soit indispensable, intervint Madame Clivera.

— Je suis d’accord, avouai-je. La Léonie dont vous me parlez m’est complètement inconnue. Ma sœur est quelqu’un de bien ! Il doit forcément se passer quelque chose que vous n’avez pas vu !

— Monsieur, je sais que vous venez d’une famille illustre, cependant, votre haute naissance ne vous donnera aucun passe-droit ici.

Je me renfrognai. Comment pouvait-il penser que j’imaginais autre chose ?!

— Il n’est ni question de mon nom, ni de passe-droit ! clamai-je. Il s’agit du mal-être de l’une de vos élèves. Léonie est quelqu’un de bien ! Elle a toujours été studieuse et agréable à vivre ! C’est une jeune fille discrète et gentille ! Je vous le répète, il doit se passer quelque chose que vous n’avez pas vu !

— Je suis d’accord avec lui, dit la professeure d’un ton calme. Léonie est une fille adorable avec qui je discute beaucoup. Récemment, elle a changé de comportement. Il se passe quelque chose et ce n’est pas en la punissant que nous arrangerons ça.

Content de m’être trouvé une alliée, je lui fis un petit signe de tête de remerciement.

— Si elle a le moindre problème, pourquoi n’en a-t-elle pas parlé ? Vous êtes son frère, mais vous ne savez rien non plus. Certains élèves pètent les plombs, ça arrive. Je ne ferai pas d’exception. Léonie sera punie pour ses actes.

D’un geste brusque, il sortit une feuille de son bureau sur laquelle il écrivit rapidement et cocha quelques cases, ensuite il me la tendit.

— À partir de ce soir, Léonie est renvoyée, elle reviendra dans une semaine. Le conseil de discipline se déroulera à la fin du mois. Vous serez avertis par courrier et vos parents devront être là.

Madame Clivera soupira, apparemment aussi impuissante que moi. De mon côté, la rage menaçait de me submerger. Cette situation était incompréhensible. Je me levai, bien décidé à quitter ce bureau avant que mes paroles dépassent ma pensée. Arrivé près de la porte, je me retournai tout de même vers le directeur.

— Je maintiens qu’il se passe quelque chose. Je compte sur vous pour m’aider à découvrir ce qui se cache derrière le comportement de ma sœur. Je ferai aussi mon maximum pour lui tirer les vers du nez. Mais si vous l’avez laissé dans une situation difficile, je n’hésiterai pas à me servir de l’influence de mes parents. Croyez-moi, ils sont bien pires que vous pouvez le penser. Madame Clivera, Monsieur Sanchez, je vous souhaite une bonne soirée. Je reste à votre entière disposition tant que cette histoire n’est pas terminée.

Sans un mot de plus, je sortis du bureau. Léonie se leva dès qu’elle m’aperçut et nous marchâmes d’un pas tranquille jusqu’à l’entrée où sa professeure nous rattrapa. Trottinant sur ses petits talons, la jeune femme jeta un coup d’œil peiné à ma sœur avant de se tourner vers moi en me tendant un papier.

— Voilà mon numéro personnel. N’hésitez pas à l’utiliser, tous les deux, dit-elle en attendant que Léonie acquiesce. Ma grande, tu dois nous dire ce qu’il se passe. Si tu gardes tout pour toi, nous ne pourrons pas t’aider.

Elle hocha la tête une nouvelle fois.

— Merci, murmura-t-elle.

Je fixai Madame Clivera, heureux qu’elle nous soutienne.

— Merci pour tout, je n’hésiterai pas à vous contacter.

Elle me sourit.

— Très bien. Bonne soirée à vous deux alors.

Elle s’éloigna en nous faisant un petit signe de la main et nous reprîmes notre marche. Léonie, agrippée à mon bras, continuait de pleurer. Afin de lui éviter d’être dans cet état dans les transports, je commandai un taxi. Dans la voiture, elle se blottit contre moi sans que nous parlions. Une fois à la maison, les jumelles nous sautèrent dessus.

— Vous rentrez tard ! nous accusa Annabelle. On a faim nous !

Constance fronça les sourcils en examinant sa petite sœur.

— Les filles, passez un peu de temps avec Léonie le temps que je fasse à manger. Où sont Caro et Delphine ?

— Caro est sortie avec des amies, mais moi, je suis là, annonça Delphine en levant la main par-dessus le canapé où elle était affalée.

Tandis que les jumelles embarquaient Léonie sans grand ménagement, Delphine s’approcha de moi et m’aida à cuisiner. Le temps que nous passâmes aux fourneaux, je lui racontai tout. Sa mine se froissa plusieurs fois.

— Tu veux que j’essaie de lui parler ?

— Je veux bien. Sachant que je dois encore aller en courses. Je devais sortir ce soir, mais je pense que je vais annuler. Je n’ai pas vraiment le cœur à la fête. Heureusement que c’est bientôt le week-end.

— Tu ne devrais pas t’empêcher de sortir. Ce n’est pas souvent que tu prends du temps pour toi, profites-en.

— Je n’ai pas envie, avouai-je en m’éloignant. Je te laisse faire manger les filles d’ici vingt minutes environ ? Je pars en courses. Je dois aussi appeler les parents pour tout leur expliquer, je sens que ça va pas être une partie de plaisir… Enfin, bref. À tout à l’heure.

Je m’éloignai, pris les clés de voitures puis sortis de chez moi. En m’installant au volant, je ne pus retenir un immense soupir. Je pris quelques minutes pour régler les factures avec mon portable, puis démarrai. Pendant le trajet, il vibra plusieurs fois, ce ne fut qu’une fois arrivé que je regardai mon écran.

J’avais un message de ma mère qui me demandait de la rappeler, ce que je fis immédiatement. Autant se débarrasser de ça. La tonalité se fit entendre, puis elle décrocha.

— Alors, comment ça s’est passé ?

Mon ventre se tordit. Je n’avais aucune envie de tout lui avouer. Pourtant, j’en étais obligé à cause de la demande de leur présence au conseil de discipline.

— Maman, il y a quelque chose qui ne va pas avec Léonie.

Je pris mon temps afin de tout lui expliquer, en commençant par mes impressions, puis le comportement de Léonie et en en finissant par mon rendez-vous de ce soir au lycée. J’entendis ma mère grogner.

— C’est pas possible. On te laisse un mois et voilà comment ça se termine ! Quand est-ce que tu apprendras enfin à être responsable, Éliah ?

Je pinçai les lèvres devant l’agressivité de ma génitrice.

— Je suis désolé.

— Ça me fait une belle jambe ! En plus, nous sommes obligés de revenir en avance ! Vraiment, on ne peut pas te faire confiance ! Tu t’es occupé des factures et des courses ? Je parie que non !

Je ravalai la peine qui enflait en moi.

— Les factures sont payées et là, je suis devant le supermarché.

— À croire que tout ce qui t’intéresse c’est de t’amuser ! Je pensais vraiment que tu commençais à grandir, mais visiblement, dès que nous sommes absents, tu te relâches ! Est-ce que tu as aidé Delphine ?

— Pas encore, elle voit quelqu’un en ce moment, donc nous nous croisons rarement.

— Ne remets pas toute la faute sur ta sœur, hurla-t-elle. Delphine est une artiste, elle a le mental qui va avec. C’est ton devoir de vérifier que tout va bien et de l’aider ! Je suis vraiment déçue de ton comportement Éliah.

Je baissai la tête, ne sachant même plus quoi répondre.

— Nous reviendrons pour le conseil de discipline. En attendant, occupe-toi bien de tes sœurs. Ce n’est tout de même pas grand-chose. Au revoir.

— Au re…

Elle raccrocha au milieu de ma phrase, me laissant dans une détresse flagrante. Je passai de longues minutes dans la voiture à respirer lentement et profondément afin de contrer les larmes qui voulaient absolument s’extraire de mes yeux. Ensuite, j’entrai dans le magasin, caddie en main et ouvris l’application de courses. Se faisant, je remarquai deux notifications de Nightmare. Immédiatement, j’eus du baume au cœur et les ouvris sans attendre.

« Hey Peach, tu fais quoi ce soir ? »

« Perso, j’me fais bien chier, on discute un peu ? »

Un fin sourire se dessina sur mes lèvres, il tombait vraiment à pic !

« Je devais sortir, mais je n’ai plus vraiment le cœur à ça. Ceci dit, je veux bien discuter. »

Alors que j’inspectai consciencieusement les légumes présents sur les étales, sa réponse arriva.

« Un problème ? Raconte tout à tonton Nightmare. »

Un sourire taquin glissa sur mon visage.

« Tu veux vraiment que je t’appelle tonton ? »

La réponse fut instantanée :

« Je préférerais que tu m’appelles Daddy. Mais la question n’est pas là, dis-moi ce qu’il se passe. »

Je ne pus m’empêcher de pouffer. Cependant, je me demandai si j’avais vraiment le droit de déballer ma vie à un parfait inconnu. Mais après tout, il ne me connaissait que par le biais de l’application et du train. Il ne faisait pas vraiment partie de ma vie, alors… Après une seconde de réflexion, je lui racontai le problème de Léonie dans les grandes lignes. Au final, même en résumant, je lui envoyai une sacrée pavasse.

Je continuai mes courses, l’esprit un tout petit peu plus léger de pouvoir en parler à quelqu’un et ce fut devant la caisse que mon portable vibra de nouveau. J’attendis d’avoir rangé les courses dans le coffre et d’être installé derrière le volant avant de prendre mon téléphone. Je commençai par faire un sms à Mickaël, m’excusant platement d’annuler au dernier moment et lui promettant que s’il en avait envie, nous remettrions ça au plus vite. Ensuite, j’ouvris la réponse de Nightmare.

« Effectivement, je comprends que tu sois déstabilisé. Par contre, il y a forcément une raison à ce soudain changement de comportement. Si ta sœur ne t’a rien dit, c’est peut-être qu’elle en a honte, ou qu’elle a peur. Tu devrais vraiment essayer de lui faire dire ce qui ne va pas. Parce qu’en sachant ça, tu pourrais éviter le conseil de discipline. Un dossier entaché par un conseil de ce genre peut lui causer des problèmes si elle veut passer en études supérieures, surtout vu le sujet abordé. Le racisme, le harcèlement, toutes ces choses-là ne sont pas bonnes à avoir dans un dossier scolaire. Ça peut lui fermer beaucoup de portes et ce serait dommage. »

Je fis la moue en lui répondant.

« On dirait qu’elle ne veut pas m’en parler. Mais oui, il y a forcément un problème. J’espère qu’elle aura assez confiance en moi pour tout me raconter. »

À peine mon message envoyé, j’en reçus un de Mickaël.

« Je comprends. Reportons ça à demain midi ! »

Je lui dis qu’il n’y avait aucun souci, mis le contact et rentrai à la maison. Durant le trajet, mon portable vibra de nouveau. Je ne pris pourtant pas la peine de regarder ; j’avais d’autres choses à faire. Bien plus importantes que ces deux gars.

Quand j’ouvris la porte de la maison, il était presque vingt-deux heures. Les pièces de vies étaient plongées dans le noir, les filles devaient déjà être au lit, ou au moins dans leurs chambres. Je bâillai, puis rangeai les courses avant de cacher une plaquette de chocolat au riz soufflé sous mon pull et d’aller toquer à la porte de Léonie. Une petite voix me donna l’autorisation d’entrer et je la trouvais assise sur son lit, ses cahiers étalés devant elle. Lorsque je sortis le chocolat de sous mon pull, un grand sourire illumina son visage.

— T’y as pensé ! Merci !

Je m’assis sur son lit en poussant un classeur, puis alors qu’elle tendait le bras, j’éloignai ma main.

— Je veux bien t’en donner un peu, à une condition : tu m’expliques ce qu’il se passe.

Son bras retomba et elle tourna la tête. Je repris mon argumentation d’un ton doux.

— Tout ce que je veux, c’est m’assurer que tu vas bien et en ce moment, je vois bien que ça ne va pas. Si tu ne me dis pas ce qu’il se passe, je ne pourrais pas t’aider. Est-ce que tu veux bien essayer ?

Il lui fallut quelques longues secondes avant qu’elle ne tourne à nouveau la tête vers moi en haussant les épaules. Je réfléchis alors intensément pour trouver une façon plus simple pour elle.

— Si tu veux, on peut faire ça sous forme de jeu : je te pose des questions et tu réponds par oui ou non, tu peux donner des détails ou pas, comme tu préfères. Et, à chaque fois que j’aurais bon, j’te donne un morceau de chocolat. Qu’est-ce que t’en penses ? C’est glauque ?

Elle rit et la voir enfin sourire me fit du bien. Elle hocha la tête, convaincue par mon jeu stupide et je commençai mon interrogatoire. Rapidement, je compris qu’elle avait vraiment des soucis au lycée. Une ou plusieurs personnes la harcelaient, mais elle refusait catégoriquement de me donner des noms ou des indices.

À force de questions plus ou moins précises, elle avoua que son casque avait été brisé par cette/ces personne.s et que cette situation durait depuis des semaines. Elle me parla à mi-mot des intimidations récurrentes, des menaces à peine voilées qu’elle recevait.

Quand le dernier morceau de chocolat fut avalé, elle avait bâillé trois fois dans la minute. Je me dis qu’il était temps de la laisser dormir. De toute façon, je pourrai prendre soin d’elle pendant sa semaine de renvoi. Au final, ce n’était peut-être pas si mal. Ça lui laisserait quelques jours pour décompresser. Je lui souhaitais donc une bonne nuit, puis je passai prendre une micro-douche avant d’aller toquer chez Delphine. Elle vint m’ouvrir la porte et j’allai directement m’allonger sur son lit tandis qu’elle reprenait place devant le tableau sur lequel elle travaillait depuis plusieurs semaines.

— Alors ? me demanda-t-elle à voix basse.

Tout en sortant mon portable, je fis le rapport de la situation de Léonie à Delphine. En même temps, je lus la réponse de Mickaël.

« Je m’occupe de la réservation. À demain ! »

Je lui renvoyai la politesse, un sourire idiot sur le visage, puis j’ouvris les messages de Nightmare.

« De toute façon, tu ne pourras pas l’obliger à te parler. Essaie de ne pas trop lui forcer la main, tu pourrais la faire se refermer encore plus sur elle. »

« Sinon, à part ça, tout va bien ? »

Je le trouvais vraiment adorable à s’inquiéter comme ça. Bien que nous soyons encore de parfaits inconnus, il prenait le temps de discuter avec moi de mes problèmes. Je répondis.

« J’ai eu quelques réponses, c’est finalement quelque chose de très classique ; elle est harcelée au lycée. J’essaierai d’en apprendre plus dans la semaine, elle est crevée, donc je l’ai laissé dormir. À part ça, ça va. Une petite altercation au bureau, mais tout va bien ! Et toi ? Ta journée ? »

— Je savais que quelque chose n’allait pas ! bougonna Delphine. Je te jure que si je trouve ces petits merdeux, je me servirai de leurs entrailles pour faire un tableau en relief !

Sa répartie me fit sourire. Durant une grande partie de la nuit, je discutai avec Delphine et Nightmare. Je finis par m’endormir dans le lit de ma grande sœur, complètement épuisé par la journée que je venais de vivre.

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