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PetitePlume
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Chapitre 13 : Après la tempête

Le bureau du ministre était baigné d’une lumière douce filtrée par les stores mi-clos. Loin du tumulte et de la tension des jours précédents, un calme presque étrange régnait. Max se tenait droite, en uniforme impeccable, les mains croisées dans le dos. Garence, assise à côté d’elle, jetait de temps en temps des regards en coin, comme pour s’assurer que tout cela n’était pas un rêve ou un piège.

Le ministre referma lentement un dossier avant de croiser les doigts sur le bureau.

— Vous savez pourquoi je vous ai fait venir, dit-il en les regardant tour à tour. Vous avez fait preuve d’un sang-froid remarquable, Max. Vous avez protégé ma fille au péril de votre vie. Je vous en suis reconnaissant.

Max acquiesça, sobrement.

— Je n’attends aucune reconnaissance, Monsieur. C’était mon devoir.

Il hocha la tête, mais ne sourit pas.

— Justement. Le devoir, les apparences… Parlons-en.

Un silence se posa dans la pièce, épais.

— J’ai été informé de votre rapprochement avec Garence. Officiellement, je ne peux ni ne veux interférer dans la vie privée de ma fille. Elle est adulte, libre de ses choix. Et je ne vous reprocherai jamais de l’avoir protégée mieux que quiconque.

Il marqua une pause, puis reprit, plus grave :

— Mais d’un point de vue politique, médiatique, la situation est délicate. Une relation entre une protégée et son garde du corps… cela ne passe pas inaperçu. Et cela pourrait nuire à son image autant qu’à la vôtre. Surtout si vous restiez en poste auprès d’elle.

Garence serra les poings, prête à répliquer, mais Max posa une main discrète sur son genou. Elle releva les yeux vers le ministre, calme.

— Je comprends, Monsieur.

— Je n’ai pas l’intention de vous éloigner. Au contraire. Votre loyauté et votre compétence sont trop précieuses. C’est pourquoi je vous propose un nouveau poste. Chargée de la sécurité de l’ensemble de ma famille, et également responsable de la formation des nouvelles recrues.

Un silence s’installa. Garence fronça les sourcils, surprise. Max resta impassible, mais on pouvait lire dans ses yeux un trouble profond.

— Vous ne serez plus officiellement la garde rapprochée de Garence, poursuivit le ministre. Mais vous resterez près d’elle. Sans que cela n’éveille la suspicion ou les rumeurs. C’est le compromis que je peux vous offrir.

Max hocha la tête lentement.

— Je vous remercie pour cette offre. J’ai besoin d’un peu de temps pour y réfléchir.

— Prenez-le, répondit le ministre. Et encore merci… pour tout.

Plus tard, Max et Garence se retrouvèrent dans une pièce discrète de la résidence, à l’écart de l’agitation. Un petit salon aux murs clairs, isolé, chaleureux. Max s'était assise sur un fauteuil, les coudes sur les genoux, les mains jointes. Garence ferma doucement la porte derrière elle avant de venir s’asseoir en face, puis se leva de nouveau, fit quelques pas, tendue.

— Tu veux pas qu’on parle de ce que mon père a dit ? demanda-t-elle enfin.

Max soupira, secoua lentement la tête.

— J’ai pas envie de t’embarquer là-dedans. Pas maintenant.

— Trop tard, souffla Garence. Je suis déjà dedans. Et je veux comprendre. Savoir ce que toi, tu veux.

Max releva les yeux vers elle, et son masque glissa un peu.

— J’ai peur, Garence. Pas de ton père, pas de la presse. J’ai peur de ne pas réussir à te protéger comme ça. J’ai peur de choisir ce poste… pas parce que c’est la meilleure chose pour moi, mais parce que je t’aime. Et que j’ai peur de ne pas savoir faire la part des choses.

Garence s’approcha lentement. Elle vint s’agenouiller devant elle, posa ses mains sur les genoux de Max.

— Alors ferme les yeux.

Max obéit, surprise par la douceur de la voix.

— Ferme les yeux et imagine que je ne suis pas là. Que je ne fais pas partie de l’équation. Que ce poste t’est proposé pour ce qu’il est, sans rien autour. Tu fais quoi ?

Un long silence s’étira. Puis Max rouvrit les yeux, lentement.

— Je le prends.

Garence sourit, un sourire tendre et fier.

— Alors fais-le. Et fais-le pour toi. Parce que quoi qu’il arrive, on est ensemble. Tu ne choisis pas entre moi et ton avenir. Tu le construis avec moi dedans.

Max la regarda, émue. Puis elle passa une main derrière sa nuque et l’attira doucement à elle. Le baiser fut doux, long, chargé de promesses silencieuses.

Elles restèrent là un moment, enlacées, sans parler. Dans ce petit salon isolé, à l’abri des regards et du monde, elles avaient enfin l’espace pour poser les armes.

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