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Chapitre 1 ; La rose !

"Tous les éléments composant l'univers, les galaxies, les amas de poussières, les astres s'éloignent les uns des autres inexorablement, un peu comme nous. Et quand deux étoiles sont trop proches, l'une d'entre elles explose. Il arrive qu'elle condamne l'autre à errer sans trajectoire dans l'univers.

On les appelle les étoiles vagabondes.”  Nekfeu

.

.

.

Mon nom est Orion, et voici mon histoire.

-Je suis un cliché, un garçon de 17 ans, lycéen, qui n'existe pas réellement aux yeux des autres. À vrai dire, je n'existe aux yeux de personne. Je suis un fantôme. Cela peut paraître démesuré, voire même une absurdité, pourtant c'est la triste réalité, une réalité qui me satisfait. Personne ne s'intéresse à moi, et c'est tant mieux.

Ce que j'aime, par-dessus tout, en étant ce fantôme, c'est observer, découvrir et me cultiver. J'aime comprendre comment les personnes agissent et réagissent ; cela me permet, dans un sens, de lire dans leurs pensées, comme un médium ou une sorcière, bien que cela n'existe que dans les contes de fées.

J'aime regarder les gens autant que j'aime profiter des plantes. Je suis un amoureux de la nature. Je suis né dedans, j'y ai vécu, j'y ai tout appris, j'y ai tout perdu. C'est la magie de la vie. Mon prénom vient de là-haut, d'une constellation. On dit qu'elle guide les marins lorsque la nuit fait rage. Mes parents m'ont transmis ce prénom tout comme leur passion pour l'univers et ses mystères.

-Saviez-vous que l'univers est composé de plus d'étoiles que de grains de sable contenus sur notre Terre ? Que l'univers grandit à mesure que le temps passe ? Ou bien que les trous noirs peuvent s'évaporer ?

Moi, tout cela, je le sais, tout comme je peux affirmer que le système solaire a inspiré le fonctionnement de notre monde...

Bien que cela soit désagréable, je suis lycéen et donc obligé de me rendre au lycée. Je vis à environ trente minutes de marche de celui-ci, au bord d'une très grande forêt. Non loin de celle-ci se trouve la ville de Flora, une petite ville indépendante qui accueille la plupart du temps les lycéens en quête de glaces et de friandises. Puis, plus loin encore, l'unique grande ville de la région Arrasphora. D’ailleurs la région, dans la quelle je vie porte le nom Islebergue... Enfin Bref.

Quand je suis arrivé ici, bon nombre de légendes appelaient la forêt dans laquelle je vis La Vallée d’Hécate. Faisant référence à la déesse de la Lune grecque, je n'ai, à vrai dire, toujours pas compris ce nom, bien qu'il soit vrai que la Lune dans cette forêt est d'une beauté à faire proliférer les légendes.

Le lycée dans lequel je me rends semble unique. Un nom à faire chavirer les clichés et une infrastructure rare. Mon lycée est prénommé Kosmos, en référence au ciel. Quant à son infrastructure, elle est à la fois moderne et ancienne, car l'établissement a été fondé dans un vieux château abandonné datant de La Révolte des Ombres.

Quant à leurs élèves, les clichés sont tout aussi présents. Moi, pour ma part, je me situerais en bas de l'échelle. Tout à l'heure, j'ai mentionné le système solaire et son parallèle avec la société. Mon lycée en est le reflet.

Tout d'abord, le système solaire est composé d'étoiles, ce qui ferait référence à l'ensemble des élèves. Puis viennent les météoroïdes, météores et météorites : celles-ci feraient référence au groupe des mauvais élèves, des "branleurs" comme disent certains professeurs. Ensuite, il y a les comètes, souvent des amas de glace qui fondent face au soleil. Je pense que le groupe qui les représente le mieux serait les intellectuels, ceux qui ne peuvent résister à la chaleur du soleil du Kosmos.

-Puis viennent les ceintures d'astéroïdes, ceux qui gravitent autour des éléments majeurs du lycée. Ensuite, les planètes naines, celles qui commencent à avoir leur importance. Et enfin, les grands noms du système solaire.

Dans notre système, il y a 8 planètes connues : Neptune, Uranus, Saturne, Jupiter, Mars, la Terre, Vénus et enfin Mercure.

Dans mon lycée, ces planètes portent le nom de Kali, Isis, Azra, Yuki, Aurore, Thalia, sans oublier les frères jumeaux Arès et Héphalion. Et enfin, le "soleil" de notre lycée porte le nom de Vénus. Oui, cette fille porte le nom d'une planète car elle est tout aussi importante et belle.

.

.

D'ailleurs, quand on parle d'eux, ils finissent toujours par arriver. Comment savoir qu'ils sont là ? Au son de leur bolide valant des milliers d'euros. Ils possèdent aussi un parking privé. Pourquoi ? Eh bien, grâce à leur richesse. Leurs parents sont les plus grands actionnaires de la région et ont de nombreux investissements dans ce lycée, ce qui, forcément, leur donne des privilèges : repas de luxe, possibilité d'avoir des aides, et j'en passe. Les professeurs n'osent pas les affronter.

Prenez par exemple Arès : grand, beau, mais complètement fou. Ce garçon passe son temps à se battre. La preuve, en direct :

— "Et toi, le petit intello, donne-moi un peu d'argent, et vite," dit Arès en prenant ses grands airs supérieurs.
— "Mais... mais tu es riche ! Que veux-tu faire de 5 euros ?"
— "Je vais te casser la tête, petit..."

[BAM !]

Arès le frappa au visage d'un coup de poing bien placé. Les lunettes de l'autre élève ne tinrent pas le choc. Puis, Arès continua son chemin sous les beaux compliments des demoiselles en délire.

-Mais avec le Yin, il y a toujours le Yang.
— "Louis, est-ce que ça va ? Pardonne mon frère, tu connais sa réputation de brute épaisse. Je dois l'avouer, elle n'est pas à démentir. Tiens, prends ma paire de lunettes de rechange, je te l'offre !"
— "Non, Héphalion, ce sont des lunettes de grande marque. Je ne peux pas accepter, c'est trop. Regarde, le velours qu’il y a autour !"
— "Si, si, j'insiste."
— "Bien………Merci. J'espère te voir au championnat d'échecs en février. Cette fois, je te battrai !"
— "Aucun souci, je compte aussi sur toi, l'ami !"

Et l'homme prodige repart. Héphalion était l'inverse de son frère : plus petit, mais tout aussi beau, doté d'une intelligence à couper le souffle, d'une gentillesse à faire taire les oiseaux et d'une bonté à faire pâlir le chéquier de ses parents. Cet homme a tout pour lui, rien à envier aux autres.

Les six autres filles sont toutes des clichés : riches, habillées de marques et de bijoux de luxe. Elles sont soit destinées à être mariées à d'autres riches pour continuer la génération "golden", soit à devenir mannequins, actrices ou influenceuses.

La seule que j’hausse regardé… C'est elle, Vénus. C'était le soleil de ce lycée . Elle était différente des autres. Elle n'était pas au volant d'un bolide allemand ou italien. Non, elle prenait le bus comme tout le monde. Elle ne portait pas de marques de luxe, mais fabriquait elle-même ses vêtements. Elle ne portait pas de bijoux. Elle refusait de défiler sur le tapis rouge destiné aux grands de ce lycée. Elle ne bénéficiait pas des privilèges, car ses parents n'étaient pas riches. Non, tout le monde l'aimait car elle était Madame tout le monde. C'est ce qui faisait d'elle une femme parfaite.

Chaque matin, j'aime me poser dans mon endroit, sous le vieux préau proche de l'entrée du lycée. Cela me permet d'observer au plus près sans me faire voir, même si personne ne me remarquerait, même si je me mettais juste devant eux. Et chaque matin, j'aime observer la plus belle des fleurs.

-En tant qu'amoureux des plantes, je ne peux m'empêcher de lui attribuer la rose comme fleur totem. A la fois douce, mais piquante. Quand on s'en prend à la rose, une de ses épines, vous transperce la peau et fait glisser le long de vos doigts une gouttelette d’eau rosée  !

— "Eh là, Vénus, ça va beauté ? Dis-moi, t'as pas répondu à mon invitation !
— "Oh ! Eh bien, je suis désolée, mais je la décline. Mais c'est très gentil !"   Répliqua t’elle d’une voix douce et féminine.
— "Et là, chérie, d'où tu me mets mal devant mes potes ? Viens là, je te dis !"

Il l'attrapa par son bras et tenta de l'embrasser. Je connais cet élève ainsi que son groupe d'amis. Des étudiants d'un lycée de la région voisine, connus pour leurs combats de rue avec… Clément, Maxence et Dylan. Maxence avait beau être grand, gros et fort,  je savais que son erreur allait être fatale.

[BAM BAM]

— "Ose me toucher encore une fois, et tu verras de quel bois je me chauffe, espèce de goujat !" dit-elle en lui écrasant la poitrine.

Vénus, en plus d'être l'idéal féminin de chaque lycéen, était une sportive de très haut niveau. Gym, danse, natation et sports de combat, elle excellait dans tout.

Ce Maxence devait avoir le nez cassé, à en juger par l'étrange position de son os. Pendant ce temps, Vénus, imperturbable, se retourna et continua son chemin, toujours en esquivant le tapis rouge et sous les applaudissements.

Chaque pas qu'elle faisait était empreint de grâce et de légèreté, comme un nuage traversant le ciel. Un pas, puis un autre, sans que je parvienne à détourner mon regard. Et tout à coup, elle tourna la tête vers moi, et son regard croisa le mien.

"Wouah," pensai-je tout haut ce que je disais tout bas.

-Ce regard était si tranchant. Ses yeux étaient vairons : l'un vert, l'autre marron. Quant à ses cheveux, ils étaient roux et reposaient délicatement dans le creux de son cou. Ses traits étaient fins, ses joues d'une blancheur éclatante. J'avais cette impression, comme dans tous les livres que j'aimais, où la déesse finissait par dominer le mortel. Ses lèvres étaient roses, belles et fines, avec de subtils reflets de gloss. Mais en un court instant, elles furent remplacées par un léger sourire, dévoilant de belles dents blanches, bien droites, sans aucun défaut.

Certains auraient été ravis de savoir que la belle Vénus les regardait. Moi, j'en étais terrifié. Avoir Vénus à ses côtés, c'était comme avoir le monde qui te poursuivait. Et je ne pouvais pas… Le fantôme que j'étais se sentait bien là où il était, car si Vénus venait à me faire sortir de ma grotte, je serais en danger. Tout le lycée serait en danger…

.

.

.

— "ORIONNNN… !"
— "Tu m'as fait peur !" dis-je en sursautant.

Je vous avais dit que j'étais un fantôme. Eh bien, oui… et non… À vrai dire, il y a deux exceptions : Thibaut et Théo. Je les ai rencontrés lors de mon premier jour de seconde, il y a maintenant plus de trois ans !

[……]

— "Eh mec, tu es tout seul ? En fait, réponds pas, tu es tout seul ! Je suis ton pote Thibaut !"
— "Eu... non... je... suis bien tout seul !"
—" ET LES GUIGNOLS ! Moi aussi, je peux faire partie du groupe !"
— "Oui, vas-y ! Moi, c'est Thibaut, et lui… C'est Marc ! Ensemble, on sera les Totalyse Pie !"

— "Super, moi c'est Théo ! Et toi, c'est quoi ton vrai nom ?"
— "O... Orion !"
— "Impec, mon bœuf ! Moi, Théo, je fais le serment de toujours te protéger !" — "Mer... merci."

[……]

Depuis ce jour, je ne les ai jamais quittés. Même si je reste solitaire, ils sont importants pour moi. Je ne leur dirai jamais qui je suis vraiment, mais si un jour ils ont besoin de moi, je les protégerai, quoi qu’il m’en coûte… Enfin je pense…

— "Bah ouais, mon bœuf, qu’est-ce qui se passe ? T’es encore dans tes pensées !" dit Théo en me prenant dans ses bras.
— "Rien, les gars, il ne se passe rien !"

Au fil des années de lycée, ils se sont intégrés ailleurs qu’avec moi. Théo fait partie des météorites, et quant à Thibaut, je ne saurais le situer avec exactitude. Mais il passe le plus clair de son temps en compagnie des riches. Forcément, il est drôle. Il faut bien un comique pour faire passer du bon temps à leurs majestés.

— "Dis-moi, Orion ?" dit Thibaut en prenant un ton qui signifiait clairement “j’ai un service à te demander.”
— "Comme tu le sais, on a notre rituel chaque fin de mois. Tu penses qu’on pourrait l’avancer au début, cette fois-ci ? Après, je ne pourrai pas, mes parents seront là avec leurs amis."

Eh bien, j’avais été trop médisant, ce n’était pas un service !

— "Si Théo est d’accord, cela ne me dérange pas."
—"Moi, ça me va ! Dans tous les cas, je serais venu, mes bœufs. Je ne louperais ça pour rien au monde, sauf peut-être pour une petite bière !"
—"Ça marche, je vous redis ça tout à l’heure, les gars !" dit Thibaut en s'éloignant progressivement vers le lycée.

[CRIQUE, CRIQUE]

—"Bon, Orion, va en cours, ça a sonné. Moi, je vais me griller une clope."
—"Ça marche, fais attention !"
—"Toi aussi."

Même s’ils s’étaient fait de vrais amis, ils avaient toujours été là pour moi. Bien qu’ils ne sachent presque rien sur moi. Même s’ils ne connaissent aucun de mes parents, qu’ils ne sont jamais venus chez moi, ils gardent toujours le sourire à mes côtés et ne m’ont jamais abandonné.

—"Bonjour à tous, je vais faire l’appel. Maxime, Jean…… Louise, et enfin Marcus."

Et comme à son habitude, cette prof m’oublia. À quoi bon lever la main ? Cela ne sert à rien. Même si je décline mon identité, au cours suivant, elle m’aura déjà oublié. Comme si une machine effaçait mon existence de son esprit.

—"Bon, les ados, cette année, et oui, on a changé d’année, eh bien c’est la déification, et j’espère que vous êtes prêts ! En tout cas, je vais vous préparer !"

La déification, c’est un terme peu conventionnel pour parler du bac. Dans mon lycée, on lui a donné ce nom parce qu’il signifie "passer au rang de dieu". Pourquoi ? Eh bien, parce que le taux d’échec est de 90 %. Étant donné que les fonds primaires de cet établissement sont privés et non publics, les investisseurs exigent l’excellence. Ils veulent recruter, à la sortie du lycée, ces futurs "dieux".D’ailleurs, même si notre établissement porte le titre de lycée, son niveau est tout autre. Il mériterait plutôt le titre d’université... ou peut-être de "destructeur d’avenir". Seuls les plus intelligents ou les plus riches finissent par réussir leur vie ici.

Les profs, eux, sont conditionnés à nous démolir. Prenez, par exemple, Madame Syracuse : un visage d’ange, une attitude gentille et protectrice... mais c’est tout l’inverse. Avec elle, obtenir plus de cinq sur vingt est un véritable miracle.

-Peu importe, ce diplôme ne m’intéresse pas. Tant que je reste dans la discrétion absolue, tout me va. Et puis, si j’en avais envie, je pourrais décrocher ce bac les yeux fermés. Certes, il dépasse le niveau du lycée, mais il ne se rapproche en aucun cas de mon véritable niveau  !

—"Bien, les étudiants, écoutez-moi tous et toutes ! La classe va bientôt se terminer. Pour demain, je veux que vous me fassiez ces deux devoirs maison niveau facile. Et que vous essayiez de comprendre pourquoi l’hypothèse de Riemann est encore irrésolue à ce jour."

L’hypothèse de Riemann... C’est une idée en mathématiques qui tente de comprendre comment les nombres premiers, comme 2, 3, 5, ou 7, sont répartis. Cette hypothèse nous dit que, si on examine une certaine fonction, tous les points où elle devient zéro se trouvent sur une ligne précise, appelée "ligne critique". Si c’était vrai, cela nous permettrait de mieux comprendre le comportement des nombres premiers.

Personne n’a jamais réussi à résoudre ce mystère, même mon père. Madame Syracuse cherchait à nous faire comprendre que des problèmes comme l’hypothèse de Riemann représenteraient notre avenir... Du moins pour ceux qui réussiront.

[CRIQUE, CRIQUE]

D’ailleurs, j’ai oublié de parler de notre rituel. Je vais en profiter pour l’expliquer pendant que je range mes affaires. Comme mon père dit toujours : "D’une pierre deux coups."

Notre rituel est assez spécial. Chaque fin de mois, depuis trois ans, nous nous retrouvons chez Thibaut pour une nuit blanche qu’il a appelée La Nuit Fantôme. C’est Thibaut qui a trouvé ce nom, et, honnêtement, je ne suis pas vraiment fan.

Le principe est simple : chaque année, en hiver, juste avant la nouvelle année, nous créons un jeu qui sera notre défi mensuel pour les douze mois suivants. La première année, c’était une chasse au trésor géante. L’année dernière, on avait organisé une soirée des énigmes. Et cette année, on joue au "jeu du chat en extrême".

Les règles sont simples : deux chasseurs, un chassé. Le but est de rester le chassé jusqu’à la fin de la partie. Thibaut, a des parents très aisés, alors grâce a lui nous avons dans son domaine, délimité un rayon de cinq kilomètres pour le jeu, marqué par des panneaux  "Chat perdu, faites demi-tour".

Les chasseurs disposent de quelques atouts, des vélos pour accélérer leurs déplacements, un mini-traceur pour tenter de marquer le chassé, et enfin, des lampes torches pour se repérer dans l’obscurité. Le chassé, quant à lui, n’a rien. Pas de carte, pas de boussole, pas de lumière. Juste son intelligence, son agilité et sa force pour fuir. C’est moi qui ai eu l’idée de ce jeu.

En gros, c’est une chasse à l’homme, mais sans violence. Une épreuve de survie et de stratégie.

Voilà, l’explication est faite. Maintenant, je vais pouvoir retourner à mon endroit.

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—"Tiens, salut Orion…"

Jamais… jamais je n’aurais cru que les roses savaient parler.


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