—"Hello Orion.....!"
Non mais je rêve.....
— "Je ne t'ai pas trop manqué ?!"
— "Mais... mais pourquoi ?"
— "Comment ça pourquoi ? Je n'ai donc pas le droit de parler à mon ami ?"
Ami !? Plait-il ! Venus, mon amie, c'est donc une bonne blague, sans doute une bonne rigolade ! Derrière son air souriant et sincère, j'en suis certain, se cache autre chose ! Jamais elle ne serait venue me parler sans avoir une idée bien précise en tête, mais que cherche-t-elle à la fin ?
— "Nous... nous ne sommes en aucun cas amis, alors pour la dernière fois, arrête de me suivre et de vouloir me parler, veux-tu ? Parce que je commence à en avoir plus qu'assez !" dis-je sur un ton froid.
— "Mais Orion, je veux juste te parler, rien de plus. Oui, enfin, j'aimerais être ton amie, mais je ne te veux aucun mal ! Je suis sincère, c'est pour cela que je suis venue te parler ce matin. Je sais que tu aimes ta solitude et l'ignorance qui règne autour de toi, alors je me suis dit que parler dans un autre endroit serait mieux, pour éviter que les gens nous voient, d'où le fait qu'aujourd'hui je suis venue avec des lunettes et un parapluie pour me cacher, hihi, sans oublier le bonnet !"
— "Eh bien, je....."
— "J'accepte !"
— "Alors j'enfile tout cela et je pourrai te parler. Je te rassure, personne ne m'a vue, même si je sais que dans un instant tu vas regarder partout autour de toi !"
Et le pire, c’est qu’elle n’avait pas tort ! Mes yeux étaient déjà partis aux quatre coins de la cour… Je sais que je suis un être bizarre, mais derrière chaque blizzard se cache une histoire.
— "Et voilà !"
-Wouah… Eh bien, ce parapluie-là cachait parfaitement, sans sa chevelure de feu elle passait inaperçue auprès des autres, j’en suis sûr. J’aimais bien la façon dont elle le tenait, ses deux mains étaient sur le manche tandis que le dessus du parapluie était retenu par son épaule gauche, cachant à merveille une partie de sa tête tout en laissant entrevoir un semblant de son sourire. La pluie qui coulait le long des tiges d’acier formait un cercle de cascade.
Puis elle leva le parapluie, les gouttes d’eau venaient se refléter dans ses yeux. Comme un miroir... Ses lunettes étaient grosses, rondes et clichés, mais son identité semblait bien cachée... Cela me rappelait notre première rencontre.
[……]
À cette époque, je venais d’arriver, la seconde était un nouveau monde. Je venais à peine de rencontrer Théo et Thibaut, mais ma crainte était encore trop grande pour me laisser emporter dans leur amitié. Si je me souviens bien, c’était un jeudi, il faisait gris. Les clans étaient déjà formés et certains avaient déjà commencé à faire leur cinéma.
Je me souviens de cette fille rousse, avec plein de taches de rousseur, des lunettes, un chignon et un sac pas très neuf. Elle était discrète, presque perdue ! Et dans un sens, je crois qu’elle l’était. Durant la rentrée, je ne l'avais pas vue, ni aperçue, alors que j'avais déjà fait un repérage sur la totalité des élèves de seconde, première et terminale ! Alors, ma première pensée fut
*Nouvelle, c’est une nouvelle ! Une menace ? Un danger, je dois vite le découvrir !*
C’était ma mission, pourtant quelque chose me gênait, je n’arrivais pas à la cerner avec certitude. Elle semblait perdue, mais à la fois sûre d’où elle était, ses yeux traversaient le lycée d’un bout à l’autre, comme si elle savait exactement ce qui allait lui arriver, ce qui ne tarda pas trop !
— "Wesh la mocheté, tu es perdue ?"
— "Eh bien non !"
J'étais au premier rang pour assister à ce qui allait devenir Lucifer. J’étais caché derrière un poteau un peu cassé où personne n’allait, sauf moi ! Alors, ma vue était imprenable.
— "Je m'appelle Isis, et toi ?"
— "Je suis..."
— "Je m'en fous, ahahaha !"
Isis était, à l’époque de la seconde, la Vénus d’aujourd’hui version tyrannique. Elle ne donnait pas d’aide aux autres, n’aidait pas les enfants à faire leur devoir, mais brisait tout ce qui la regardait de travers.
—"Écoute, chérie, tu marches sur mon sol et là, tu vois, tes chaussures sont super moches et mon sol, il aime pas ça, alors tu vas enlever et nettoyer tout ça, ok ? AHAHA !"
Isis était... comment dire... avide de ça, personne. Si je devais lui donner une version masculine, je dirais Arès ! Sa cruauté n’avait d’égale que sa beauté.
— "Eh bien oui, pas de souci, ça ne me gêne pas, ahaha." Répliqua Vénus.
Malgré la noirceur du regard d'Isis, Vénus resta elle-même, gentille, souriante... Elle enleva ses chaussures. Ses pieds étaient déjà trempés, ses chaussures étaient si abîmées que le dessous de celles-ci était aussi fin qu'une pétale de fleur.
Puis elle prit le chouchou qui tenait sa chevelure, se mit à genoux et se mit à essuyer le sol comme Isis l’avait demandé.
Elle le frotta si fort, si fort, que le lycée s’arrêta de vivre pendant quelques instants. Seule la pluie continuait de vivre et de se mouvoir. La couleur se mit à changer quand ses genoux se mirent à saigner. Elle le faisait avec tant d’implication qu’Isis en perdit les mots. Je voyais dans ses yeux de l’incompréhension, de la peine, de la tristesse.
Ce jour-là, Vénus lui ouvrit les yeux et le cœur.
Mais à toute ombre, ne faut-il pas de lumière pour se définir comme ombre ?
Isis se mit en colère et hurla :
— "POURQUOI, POURQUOI TU ES SI GENTILLE, ESPÈCE DE SALE PAUVRE !"
[BAMM]
Une vilaine claque donnée par Isis propulsa Vénus sur le sol sale. Toute personne normale se serait enfuie en larmes ou lui aurait sauté dessus pour se venger. Vénus, elle, se remit à genoux et frotta à nouveau.
Isis, prise de rage, la refrappa à nouveau, mais Vénus se releva encore et encore. La main d’Isis devint même aussi rouge que le sang de Vénus. Mais rien... rien n’y faisait. Vénus se relevait encore et encore.
— "Sale pauvre, pourquoi ??? Dis-moi pourquoi tu es..."
— "Je suis comme toi ! Je sais ce que tu ressens !" Dit Vénus en la regardant dans les yeux.
—"Qu... quoi ?"
— "Je sais que tu as mal, que tu as peur. Tu veux juste montrer au monde que tu es forte, mais tu as peur qu’il te rejette. Alors tu fais en sorte de te faire détester pour qu’il te respecte. Mais je suis sûre que ta gentillesse n’a d’égale que ta beauté. Je le sais, je l’ai vue quand tu es apparue. Alors, sache Isis, que je me relèverai autant de fois qu’il le faut, et un jour, oui... un jour, toi et moi, nous serons les meilleures amies du monde..."
Plus de bruit, seulement le souffle d’Isis vacillant devant les paroles de Vénus.
.
.
-Ce jour-là, Vénus remporta la bataille, Isis tomba en larmes dans ses bras... La pluie s’arrêta, le sang aussi. Elle lui offrit un collier solaire et lui promit de la protéger jusqu’à la fin de sa fin.
Ce jour-là, un empire tomba.
Ce jour-là, une reine fut déchue et une autre fut couronnée !
[……]
— "Orion...?"
— "Oui, pardon, dis-moi, quelle est ta question ?!"
— "Eh bien... tu es souvent dans les étoiles. Après tout, tu en es une... Je n’en ai pas vraiment. Enfin, en fait, j’en ai plein. J’aimerais savoir qui tu es, d’où tu viens, enfin tout ça quoi."
— "Je viens de là-haut, des étoiles !!!"
— "Oui, Orion, je suis bête, tu es une étoile !" dit-elle sur un ton sarcastique.
— "À vrai dire, je suis une constellation. Je viens d’au-delà du bras de Persée !"
— "Pardon, je ne suis pas super forte en étoiles !"
— “Par contre, tu es forte pour mentir. Je sais déjà que tu sais tout ça, alors ça ne sert à rien de mentir pour essayer de me mettre à l’aise. C’est déjà pas mal que je te parle, non ?"
Est-ce que j’ai été trop honnête ? Je n’ai pas fait attention à ce que je disais. J’aurais dû le dire autrement... J’espère ne pas attirer ses foudres ! Je suis bête…
— "Wouah, tu es super doué ! Tu as vu juste. Je m’avoue vaincue : tu lis en moi comme dans un livre ouvert. Je voulais juste que tu sois plus à l’aise. Mais bon, tu es trop doué pour tomber dans le piège. Je sais déjà tout ça, mais ce que je ne sais pas, c’est ce que toi tu aimes ?"
Ce que j’aime ? Qu’est-ce que j’aime d’ailleurs ?
— "Maman……et Papa…… c’est ça que j’aime, oui." dis-je d’une voix faible, en oubliant qu’elle était là.
— "Tes parents, tu les aimes ?"
— "Eu... oui... oui !"
Je n’avais pas fait attention, j’avais encore parlé sans réfléchir. Il fallait que je reste concentré…
— "Moi aussi, j’aimais mes parents. Ils m’ont à la fois tout pris et tout donné. C’est une belle leçon et, à la fois, une belle scission que j’ai eue."
— "Oui, d’accord !"
— "Tu es encore ailleurs, c’est dingue ! J’ai jamais vu un garçon réfléchir autant..."
— "Pardon, je l’avoue, je ne t’ai pas écoutée... enfin, pas tout. Qu’est-ce que tu disais ?"
— “Rien du tout !"
— “Et toi, Vénus, qu’aimes-tu ?"
Son visage changea, comme si elle cherchait à se souvenir de ce qu’elle aimait vraiment. À vrai dire, je pensais que sa liste devait être aussi longue que son sourire, mais vu son expression, elle devait être aussi courte que la vie…
— "Ce que j’aime ?" dit-elle en levant les yeux vers le ciel. "Il s’est envolé, il est parti maintenant depuis des années. Je pense que je ne vais jamais le retrouver. Si je devais parler d’un unique amour absolu, ce serait ça. Ici, on me voit comme l’astre du matin... mais elle me voyait comme l’astre du malin."
— "Tu parles de quelqu’un ?"
— "Non, pas du tout, débile ! Je parle d’une époque que j’ai connue. J’ai un passé un peu dur et je n’aime pas en parler sans le personnifier. D’où le terme elle. Mais si ce passé était dur, je l’ai quand même aimé très fort. Très, très fort..."
Vénus, je me suis trompé à ton égard. Ce que tu montres est donc bien la vérité. Tu es ce que tu montres…
— "Pardon, Vénus."
— "Pourquoi tu t’excuses ?" répondit-elle, étonnée.
—"Je t'ai mal jugée. J'ai pensé que tu étais aussi sombre que le monde, mais tu es peut-être la lumière qui me fera sortir de l'ombre AHAHA ! Mais dis-moi... pourquoi maintenant et pas avant ? Pourquoi avoir fait tout cela ?"
Elle se mit à réfléchir, levant les yeux vers le ciel, puis prit une grande inspiration et dit :
— "Pour tout te dire [.Inaudible.]"
[CRIQUE, CRIQUE]
— "La fin justifie les moyens, Orion..."
Et elle partit...
Cette réponse était si différente de ce à quoi je m’attendais. Maintenant, j’en suis sûr : je me suis réellement trompé sur son compte. Vénus... elle est la perfection et la déesse qu’elle pense être !
.
.
.
—"Bonjour à tous, bienvenue dans le cours de philosophie du jour. Cette année, comme tous mes collègues l’ont répété, c’est le bac. Je sais très bien, j’en ai conscience : le niveau de ce lycée est totalement différent. Pour avoir travaillé à l’université, je peux vous dire que le niveau d’ici est juste dingue, mais je vais faire en sorte que vous soyez prêts !!
Enfin bref, comme l’a dit Blaise Pascal :
“L’ignorance volontaire est le refuge de celui qui sait, mais préfère se taire.”
Et contrairement à certains de mes collègues, moi, je vais vous aider et vous éviter de rester dans l’ignorance !"
Étrangement, je ne connais pas ce professeur. Pourtant, j’ai piraté le système pour ficher tous les employés.
Suis-je bête... j’avais oublié. Le dernier s’est fait oublier : Monsieur Pelicotte. Ce type s’amusait à regarder sous les jupes des femmes, et certaines de ses élèves avaient droit à de meilleures notes en échange de certaines faveurs qu’il les forçait à avoir parfois.
Ce genre de monstre me dégoûte. Moi, je peux prétendre à ce titre, mais je suis loin de son niveau de violence et de cruauté... quoi que...
D’ailleurs pourquoi ? Dites-moi, pourquoi le monde est-il si violent ? Pourquoi sommes-nous si divisés ? Pourquoi le monde finit-il toujours à feu et à sang par notre faute ?
Parfois, je me dis que l’être humain devrait simplement disparaître pour que le reste de l’horloge fonctionne sans souci. Nous sommes l’engrenage de trop. J’ignore tout, en sachant que je sais. C’est un fait qui fait de moi un humain pire que ce que je critique. Ainsi vient la triste réalité que je cherche à cacher…
—"Les enfants – oui, je vous appelle comme ça, car vous en êtes –, je sais que c’est dur, la vie. Je suis prof, mais je suis avant tout un homme qui a des soucis. Mon fils de 5 mois ne veut pas faire ses nuits, ma femme veut que je perde mes kilos en trop, mais le frigo et moi entretenons une relation particulière... Et puis il y a... il y a mes problèmes de santé et tout un tas d’autres choses !
C’est bien pour cela que j’ai utilisé la citation de Blaise Pascal, car ce qu’il veut dire, par-dessus tout, c’est que, lorsque les soucis nous submergent, on les ignore, on se cache. D’ailleurs, certains d’entre vous, j’en suis sûr, cachent qui ils sont vraiment. Mais parfois, il vaut mieux savoir arrêter de se taire…
Allez, faites-moi une fiche de présentation. Dites-moi tout. Je lirai ça ce soir devant un bon petit plat !"
Puis le professeur se leva et nous distribua une feuille avec écrit :
Nom : / Prénom : / Âge : /Date de naissance : Passions / Loisirs : / Rêve : / Plat préféré :
Et enfin une question :
*Les enfants, quels sont vos soucis ?*
Les premières questions étaient simples. Je suis Thanatos Orion, j’ai 17 ans, je suis né le 19 août 2007. Je n’ai pas de passion, pas de hobbies, pas de rêve, pas de plat préféré et enfin…
Parfois, je me demande si le monde serait réellement capable de m’aider, s’il serait capable d’accepter qui je suis, ce que j’ai été et ce que j’ai envie d’être. Du plus profond de moi-même, j’en suis inéluctablement incertain. Enfin bref, je sais pertinemment qu’aucun de ces élèves ne sera en passe de parler de ses soucis ! Chaque élève de cette classe, de ce lycée, et même au-delà, porte un masque fait d’un sourire, cachant derrière bon nombre de secrets !
De nos jours, la faiblesse est vue comme un virus, médiatisée par certains, fuie par d’autres. Et je pense que les nouvelles technologies y sont pour quelque chose. Voilà pourquoi je n’ai pas grand-chose : aucun réseau social, aucun écran à part un téléphone que j’utilise en cas d’urgence. J’ai bien sûr des compétences dans ce domaine, j’ai eu, quand j’avais 11 ans, une passion pour pirater les systèmes informatiques aux alentours...
Mais cette période est révolue. Maintenant, je ne vis que de peur et d’eau trouble !
[CRIQUE, CRIQUE]
L’heure semble déjà être passée. À force de réfléchir tout seul, le temps semble parfois distordu. Enfin, la journée va vite passer, et puis cet après-midi, je dois me préparer pour la première manche !
Comme à mon habitude, je laissai partir les élèves afin de remplir les couloirs et me faufiler sans même me faire remarquer. Mais…
— "Bonjour, Orion est là ?"
— "Ah tiens, bonjour Vénus. Qui est Orion ?"
— "C’est un élève de la classe… Tiens ! Il est là-bas."
Il ne manquait plus que cela…Elle s’avança vers moi comme si de rien n’était, comme si elle avait oublié qu’elle existait auprès des autres…
— "Hello, toi !"
Je pris une grande respiration pour contenir ma colère et dis :
— "Je vais vraiment finir par mourir, tu sais !"
Soudain, ses yeux s’illuminèrent, comme si on venait d’appuyer sur un bouton ON!
—"OH OH ! La boulette ! Mais regarde, il n’y a personne !"
—"Non, pas du tout. À peine 12 personnes, me regardant comme s’ils allaient sortir des épées pour me transpercer de part et d’autre. Regarde, le mec tout à gauche, lui, sort même un fusil de chasse !"
— "PA… PA AHAHA ! J’y crois pas, tu fais de l’humour ! Alors là, c’est la meilleure de la journée !" me dit-elle en rigolant, tout en ignorant les 12 élèves ayant des yeux de tueur à mon égard.
Puis, elle se leva, mit son équipement pour passer inaperçue, me prit la main et se mit à courir. Ma première réaction fut :
— "ET MAIS TU FAIS QUOI ? ATTENDS !"
Au final, je n’eus pas le temps de réfléchir à ce qui m’arrivait. Le premier étage, puis le second, étaient déjà avalés. Puis vint la cour, et enfin
.
.
.
— "Vénus… comment… comment tu connais cet endroit ?"
—"C’est mon bosquet, mon havre de paix. Je viens là quand je n’ai plus de batterie sociale ou que certaines personnes cherchent trop à attirer mon attention !"
Je pensais, du plus profond de moi-même, être le seul à connaître cet endroit, mais apparemment, je ne le suis pas.
Elle enleva la plupart des vêtements qui la rendaient invisible et s’assit à ma place, sur le tronc où je passais le plus clair de mes récréations et de mes heures de trou. Le soleil collait parfaitement à sa peau. Même les oiseaux voyaient en elle une reine ; leurs chants étaient harmonieux, presque machinalement parfaits. Aucun d’entre eux ne faisait de fausse note. Sûrement qu’en présence du divin, tout doit respecter une perfection, même les mots d’un écrivain.
— "Tu comptes encore rester debout ou venir t’asseoir, Orion ? Je me sens seule et j’ai bien envie que tu me refasses une blague comme tout à l’heure !"
— "J’arrive !" dis-je d’une voix encore choquée.
Je m’assis sur l’autre partie du tronc, celle-ci moins haute et moins confortable. Même à ce niveau-là, elle était au-dessus de tout le monde. Heureusement que ma taille me permettait de la dépasser un minimum.
— "Et je n’aime pas l’humour, je ne fais pas de blagues. Je déteste cela. Ce n’était pas une blague que j’ai faite, mais une simple constatation !"
— "Te rappelles-tu ce que je t’ai dit tout à l’heure, lorsque tu m’as posé la question : Pourquoi viens-tu me parler maintenant et pas avant ?"
— "Oui,
Tu m’as dit : Mots pour moi !"
Je ne savais pas qui tu étais, que tu existais. J’étais encore en train de me dire que je voulais tout réparer alors que je devais d’abord penser à me réparer moi-même, et je t’ai vu, Orion. Être toi-même. Alors je me suis dit :
Il n’est jamais trop tôt pour éviter qu’il ne soit trop tard. Je répare mes erreurs et, pour cela, la fin justifie les moyens.”
— "Exact. C’est pour cela que j’aime autant te parler. Tu es toi et tu le restes. Tu as sûrement dû te dire que je voulais autre chose, un larbin ou ce genre de choses, un esclave peut-être. Même que tu as pensé que je voulais m’amuser de toi. Mais ce que je veux, par-dessus tout, c’est que les gens arrêtent de penser qu’en étant quelqu’un d’autre, ils arriveront à être amis avec moi.
C’est sûrement pour ça que je te trouve aussi cool. Toi, tu es toi, et tu le restes. Tu es un ami, maintenant j’en suis sûre."
[BOOM BOOM, BOOM BOOM]
—"Je… je… je suis… Merci !"
Parfois, je me demande pourquoi l’humanité n’est pas comme Vénus, gentille, pleine de bonne volonté.
J’aimais la regarder. Elle était belle. Tout chez elle était naturel et simple. La nature l’avait façonnée. Elle en était la personnification !
— "D’ailleurs, Orion, si jamais tu as besoin de m’appeler, j’ai un surnom peu connu que seules certaines personnes connaissent : il s’agit de Pandora !"
— "Très bien, pas de soucis. Je ne sais pas d’où ça vient, mais c’est joli, et…
Nous sommes observés. Encore ! Cette présence est encore là, tapie dans l’ombre. J’ai pourtant de bons yeux, mais impossible de la repérer."
— "Orion… ça va ? Tu regardes partout. Tu disais quoi ?"
— "Rien, pardon. Je dois partir !"
Et c’est ainsi que je m’envolai sans même me retourner, la peur de l’inconnu peut-être, ou la peur tout court.
.
.
.
.
[Quelques heures plus tard : 21h00]
— "Salut les gars, ça va ? Désolé, la course a été longue !"
— "Tu ne dis pas bonjour à ta Pandore, Orion !"
Alors celle-là, je ne l’avais pas vue venir !