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Chapitre 2 : La Rose de Damas !

Jamais… jamais je n’aurais cru que les roses savaient parler.

.

.

Je devais me l'avouer, jamais je n'aurais cru que cela arriverait un jour. Non seulement qu'elle vienne me parler, mais surtout qu'elle connaisse mon prénom.
Mon esprit s'affolait. Que devais-je répondre ? Jouer les collants ? Me transformer en un fan transi, le genre qui lui ferait vite perdre tout intérêt pour moi et oublier cette rencontre ? Non, elle connaissait mon prénom. Probablement grâce à Thibaut. Je devais jouer finement, choisir mes mots avec soin, lui faire comprendre que je voulais qu'elle me laisse tranquille, sans pour autant paraître hostile.

—"Je suis Ven..." commença-t-elle doucement.
—"Je sais qui tu es !" l'interrompis-je brusquement, presque froidement.

Elle sembla légèrement surprise par mon interruption. Je continuai sans lui laisser le temps de répliquer.


—"Tout le monde sait qui tu es. Ma seule question, c’est comment toi, tu connais mon prénom ?"

J’avais volontairement adopté un ton légèrement hautain, espérant qu’elle y décèle une certaine hostilité et qu’elle s’éloigne.

—"Et… eh bien… je voulais être gentille," balbutia-t-elle, une hésitation inhabituelle dans sa voix.
—"Je t’ai vu ce matin. Tu semblais... si gentil. C’est tout, rien de plus. Ahahahah !"

Elle ponctua sa réponse d’un rire cristallin, mais son excuse sonnait faux.

Quelle beauté... Chaque mot qu’elle prononçait résonnait comme une note délicate jouée sur un piano, une douce mélodie… Mais derrière ses paroles, je sentais le mensonge.

Je gardais un regard froid, impassible. Comment aurait-elle pu percevoir de la gentillesse en moi ? Mon visage était toujours neutre, parfois glacial, parfois livide. Non, elle cherchait autre chose, c’était évident.

—"Donc, Orion," reprit-elle après un silence.
—"Tu es en terminale BIA, c’est bien ça ? Et tu es ami avec Thibaut."

Chercher-elle, a entamer une conversation. Pourquoi ? Déjà !! Des chuchotements commençaient à se faire entendre autour de nous.

"Et elle parle avec qui, Venus ?"
"Tu le connais, toi ?"
"Non, jamais vu ce type. Il sort d’où ce boloss?"

Je devais couper court à tout ça, et vite.

—"Pardon si je parais désagréable. Mais je ne veux pas avoir affaire à toi. Je n’ai rien contre toi, mais je suis très occupé. Rien de plus… Bonne journée, Venus." Dis-je d’un ton sec, en fixant son regard

Mes mots étaient tranchants, mais mes yeux, eux, vacillaient. Croiser son regard, c’était comme être face à la Méduse. Non pas avec des serpents pour cheveux, mais avec des yeux de diamants, des cheveux de feu et des lèvres de velours. Une beauté si pure qu’elle en devenait presque irréelle.
Je me détournai rapidement, prêt à fuir cette situation. Mais à peine avais-je fait quelques pas que sa voix s’éleva, forte et claire 

—"ATTENDS !"

Elle m’attrapa par la main.Le monde autour de moi s’arrêta.Sa peau était incroyablement douce.

[BOOM, BOOM]

Mon cœur s’emballa. Pourquoi réagissais-je ainsi ? Pourquoi ce simple contact me faisait-il perdre tous mes moyens ? Je devais rester concentré, me ressaisir.

Comment allais-je me sortir de cette situation ? Partir brusquement serait une catastrophe, mais rester ne ferait qu’alimenter les rumeurs. J’étais pris au piège.

—"Tiens, Orion…!" Dis Théo.
—"Tiens, Venus…!" Dis Thibaut.

Sauvé par le gong !

—"Tiens, les garçons, ça va ?" demanda Venus, relâchant doucement ma main.

Elle tourna son attention vers eux, détournant celle des curieux au passage. Je profitai de l’instant pour reprendre mon souffle, mon esprit cherchant encore à comprendre ce qui venait de se passer.

— ”Et bien Venus, tu parles a mon boeuf ?” Dis Théo
— "Oui, j’avoue, Venus, tu n’es pas avec les autres ? Pourtant, je t’ai vue sortir de la salle avec elles, tu n’as même pas attendu Isis."
— "Eh bien..." commença Venus.

Et comme si la situation n’était pas déjà assez compliquée, il fallait qu’un nouvel élément perturbateur arrive.

"VENUS !"

Cette voix résonna, coupant Venus dans son élan. Une jeune fille élégante, au regard perçant et à la posture autoritaire, fendit la foule.

Isis !

Isis était une figure redoutée dans le lycée. Elle était issue d’une famille extrêmement riche, probablement la plus influente ici. Ses parents étaient les principaux bienfaiteurs de l’établissement : grâce à eux, le lycée avait pu bénéficier d’un gymnase flambant neuf. En retour, ils avaient obtenu un statut officieux de « délégués en chef », capables d’imposer leurs décisions sans contestation. Isis, leur fille, héritait de cette aura d’autorité, agissant souvent comme une sorte de garde du corps et bras droit de Venus.

— "Oui, Isis ?" répondit Venus, visiblement stressée
— "Viens, on s’en va tout de suite !" ordonna Isis sur un ton qui n’appelait aucune objection.
— "Bon, bah… à plus les garçons. Et peut-être à bientôt, Orion," lâcha Venus, un sourire énigmatique sur les lèvres.

Sans discuter, elle suivit Isis.

Le silence tomba. Un blanc apparut.

Je sentais tous les regards sur moi. Des regards noirs, lourds d’incompréhension et de colère. Il était clair que je venais de devenir, pour beaucoup ici, l’ennemi public numéro un.

— "Eh bien ! Une vraie star, mon petit bœuf," plaisanta Théo en me donnant un léger coup d’épaule.
— "Fais gaffe, elle te mange dans la main, là !"
— "DIEU ! DIEU, T’AS PARLÉ AU SEIGNEUR ! BÉNI SOIS-TU D’AVOIR FAIT SORTIR NOTRE ORION DE SA GROTTE !" s’exclama Thibaut, théâtral comme à son habitude.

Insupportables, ces deux-là. Mais, malgré moi, leurs pitreries me tiraient un regard moins flétrie par la situations.

Ils avaient raison sur un point…Venus représentait un sérieux problème. J’espérais sincèrement qu’entre les cours et ses propres affaires, elle finirait par m’oublier. Pour l’instant, je devais trouver une manière de naviguer discrètement à travers le reste de la journée. Une tâche qui, vu la situation, s’annonçait compliquée.

.

.

.

Étrangement à l'instanté, je me suis sentie comme… Observer.

À cet instant même, un frisson parcourut ma colonne vertébrale. J'ai un très bon instinct, et je le sais. Quelqu’un m'observe. Est-ce que mes pensées me jouent des tours ? Enfin, bref, je dois me hâter et vite partir…

—"Bon les gars, assez rigolé. Vous savez que je préfère l'ombre à la lumière. Je dois y aller, à plus !"

Et je pris la fuite, comme à mon habitude. Certains se diraient : Quelle image cherche-t-il à se donner ?, Fait-il cela pour que les regards soient sur lui ?, Cherche-t-il à paraître froid, méchant et livide afin que les gens soient curieux à son sujet, ou juste pour que les filles soient plus attirées par lui ?, Il fait le mystérieux, mais c’est juste pour se la péter ! Et bien, cela pourrait sembler aussi cliché que mon lycée, mais moi, ce que je veux par-dessus tout, c’est vivre, enfin vivre en paix, oublier mes peurs, mes malheurs, oublier ma vie et ses mépris. Être ce qu'ils auraient aimé que je sois. 

Un adolescent.

Souvent, pendant le temps de pause entre les cours, j'aimais me poser dans un petit bosquet non loin de la cour. Il y avait quelques arbres, des fleurs, et bien d'autres choses. J’aimais regarder les pâquerettes pousser au son des feuilles glissant sur le vent, et au craquement des grands bouleaux. C'était petit, mais ça me rappelait mon vrai chez-moi. Parfois, quelques oiseaux venaient accompagner ma solitude.

Je me souviens, ma mère m’a raconté une histoire, celle de Solis. Une petite tourterelle qui passait son temps à gazouiller seule, mais ses confrères voulaient toujours être avec lui. Solis passait du temps sur sa branche préférée, une branche de pommier où poussait chaque année une pomme qui se réservait à lui seul. Il en prenait tellement soin que sa pomme était la plus grosse et la plus rouge de toutes.

Un jour, Solis partit chercher de quoi hydrater sa belle pomme. En revenant, il vit tous ses confrères sur sa branche préférée. L'un d'eux lui dit 

[……]

—"Solis, viens jouer avec nous, s'il te plaît !"


Solis, pris de colère, rétorqua :


—"PARTEZ DE MA BRANCHE !"

[……]

Puis, il vint s'accrocher à elle, essayant de faire fuir les autres, mais…

[Craque]

Sous le poids de sa colère et de ses confrères, la branche se brisa et emporta avec elle la graine, ainsi que toute la joie que Solis possédait. Furieux, il partit loin vers le nord, ne sachant pas qu'en haut, le froid faisait rage. Pris dans les vents et le froid glacé du nord, Solis se perdit. Il essaya de retrouver sa route, mais en vain. Il était seul, perdu, apeuré. Il regarda le ciel qu'il ne pouvait plus accompagner, à cause de ses ailes glacées. Il versa une dernière larme, qui gela le long de son bec, et l'hiver priva Solis d’as nouveau goûter un jour à sa pomme, et à la liberté... voler !

Ma maman m'a toujours dit que derrière ses nombreuses histoires se cachaient des leçons qui me permettraient, selon elle, de mieux connaître la vie et d'anticiper ses défauts. La leçon de ce petit oiseau, je l'ai comprise bien trop tard, il y a environ trois ans et demi.

Ils désirent ce qu'ils n'ont pas, te le prennent, et te laissent dans le trépas, seul, et tu verras : seul toi seras maître de ce que tu as !

Pour résumer, si je finis par tout donner aux gens, je le regretterai !

.

.

.

Et mince, je n'ai pas entendu la sonnerie. Le défaut de cet endroit, c'est que le temps passe bien trop vite. Je ferais mieux d'essayer d'aller en cours, après tout je dois tenir ma promesse !

-J'aime bien aller en classe en retard. Les couloirs sont vides, les rideaux volent au vent, le soleil reflète dans les pièces. C'est apaisant, presque envoûtant. J'ai beau critiquer le lycée, il est vraiment beau.

— "Orion..... !"

Tiens, je reconnais cette voix. Elle est douce, envoûtante, angélique... et mince !

— "Re-salut Orion... c'est encore moi, Venus !"

Ne bouge pas, Orion... ne bouge pas !

— "Alors tu ne comptes pas te retourner ? Pas grave, je peux te parler sans même que tu me regardes, ça ne me gêne pas !"

.

C'était pas vrai…

.

— "Oui, que se passe-t-il, Venus ?" dis-je en me retournant brusquement, en gardant un regard froid et une voix livide.
— "Ah, tu es quand même plus beau de face…"

Mais… mais… de… bé… ahahahaha, elle dit n'importe quoi cette meuf !

— "Tout à l'heure, nous n'avons pas eu l'occasion de parler, et je trouve ça bien dommage. Alors, je me demande si tu voulais m'accompagner, marcher un peu dehors ? J'ai un endroit calme et tranquille où j'aime aller."

Garde ton calme, sois franc mais gentil !

— "Pardon, Venus, mais je ne veux ni te parler, ni aller avec toi dans cet endroit. J'aime ma solitude et je ne veux en aucun cas déformer mon quotidien. Je te souhaite une bonne journée !"

Et je partis sans même me retourner. Cette journée, cette rentrée, était à haut risque. Je devais fuir. Alors, au lieu d'aller en cours… et si je rentrais chez moi ?

-Une rhétorique sans grande surprise, et après trente minutes de marche, me voici chez moi, mon havre de paix, ma Babylone, ma tour de Babel !

Ma maison est grande, loin de la civilisation. Tout a été fabriqué à la main. Par exemple, pour l'électricité, c'est un moulin à eau qui fait fonctionner toute l'électronique de la maison, même si entre nous, il n'y en a pas tant que ça. J'ai un portable que je n'utilise jamais, mis à part pour Théo ou Thibaut.

Si je devais avoir un endroit préféré dans cette maison, je dirais que c'est le jardin...

Je vais sûrement me répéter, mais j'aime les fleurs. À vrai dire, j'ai parfois l'impression qu'elles sont des pâles copies des êtres humains, ou alors c'est l'être humain qui est leur pâle copie... Enfin bref, j'ai parfois l'impression qu'une fleur ressemble à l'homme. Certaines sont belles dès l'instant où nos yeux caressent leurs pétales, mais elles peuvent s'avérer très dangereuses, un peu comme la rose. D'autres mettent du temps à dévoiler leur beauté, mais une fois fait, nous sommes tous ensorcelés par celles-ci, comme l'épiphyllum. Et parfois, il y a juste des plantes qui sont là pour tout détruire sur leur passage, ne laissant derrière elles rien d'autre que la mort.

Mon jardin est grand, trop grand. Je ne m'en occupe que très peu, je laisse la nature faire, et moi j'observe. Parfois, bien sûr, je suis obligé d'intervenir. Je plante, arrose, défriche. J'ai toutes sortes de fleurs, même des très exotiques. Mon jardin est à lui seul l'écosystème de la Terre.

Enfin, assez parlé, je suis fatigué. Une petite sieste s'impose…

.

.

.

J’ai encore cauchemardé…

[……]

—"Ne m'abandonne pas mon étoile...
—Je n'ai... n'ai pas peur de toi...
—Mon... mon étoile..."
[……]

Ça fait longtemps, très longtemps... J'ouvris les yeux, m'ouvrant au passage la vue que j'aime le plus. Le ciel, l'univers, le monde. Dans ma chambre, mon père avait bâti un véritable observatoire, je dormais à la belle étoile, c'était si beau. Si doux à regarder, je connais le ciel comme si j'étais né dedans. Parfois, je me demande comment le ciel nous voit. Se dit-il.


Une étoile sans aucune importance parmi tant d'autres ? Ou bien : Cette étoile brille plus que les autres ?


Maman disait toujours :
Les étoiles les plus brillantes sont les plus regardées, mais les moins brillantes sont parfois les plus rares ! Celle-là, je ne l'ai toujours pas comprise.


Je me demande aussi si nous sommes seuls. Sommes-nous les derniers êtres vivants à avoir un intellect et une conscience ? Ou bien, un jour, j'ouvrirai ma porte et ce sera…

Enfin bref, mon imagination semble n'avoir aucune limite. Néanmoins, mon état de fatigue a atteint son paroxysme. Oublions cette journée et passons à la suivante !
.

.

.


[Mardi 3 janvier 2024, 7:00]


[Piou, Piou]


Ah, le chant des oiseaux de bon matin, c'est doux, ça donne envie de se lever, même si une fois les pieds sortis du lit... Je me souviens que c'est le lycée qui m'attend. Petite transition, marche et nous y voilà.


Et comme chaque matin, le lycée fait son cinéma. Bizarrement, je me sens encore observé, comme si des yeux rôdaient autour de mon visage, comme si elle apparaissait par surprise et me mettait un genou à terre. Je sens sa présence…


—"Hello Orion.....!"


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