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Nanastal03
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Chapitre 9- La distance

"Parfois, nous nous éloignons des personnes que nous aimons le plus, par peur de leur faire du mal."

                          - Anonyme

Ce matin, alors que je pris le chemin pour aller au lycée, je reçus ce même message qu’Aaron m’envoie chaque jour :

*Je suis au coin de la rue, je t’attends.*

Mais ce matin, au lieu de répondre, j’ignorais son message, fit demi-tour et pris un autre chemin. Je déteste ce que je fais, mais c’est mieux pour tout le monde. Je sais que ça va le faire souffrir, le fait que je m’éloigne de lui, mais vaut mieux le faire maintenant que quand je serai morte. Il aura le temps de s’en remettre. Oui, morte, c’est assez direct, mais je me suis mise à l’idée que c’est la vie, et que je ne pourrai changer mon destin.

Arrivée au lycée, je reçus d’autres messages d’Aaron.

*Tu viens pas ? *

*Oh, ou bien tu m'ignores.*

*Faut qu'on parle.*

*Réponds-moi, Lila !*

Je rangeai mon téléphone au fond de mon sac et me dirigeai vers les toilettes, pour m’y enfermer comme à mes vieilles habitudes. Je pris deux ou trois cachets qu’on m’a prescrits pour mon foutu cœur déjà bien abîmé et les avalai d’une traite avec un peu d’eau. La sonnerie retentit, mais pourtant, j’avais aucune envie de sortir de cette cabine, de voir Aaron, de voir les professeurs, enfin tout.

Les minutes passaient et le stress se faisait de plus en plus gros. Je sentis ma poitrine se comprimer de plus en plus fort, ma respiration se couper, incapable de respirer, je tremblais. Je me levai, me rinçai le visage avec de l'eau pensant que ça allait faire passer, mais incapable de respirer, je m’écroulai à terre. Je suis prise de panique, prise par mon propre corps, par ma propre angoisse, par mon propre enfer.

J’entendis des bruits sourds, loin, presque inaudibles, puis un visage trouble se mit dans mon champ de vision. Qui est-ce ? Va-t-on me sauver ? Aidez-moi, s'il vous plaît.

Le visage s’approcha lentement, flou d'abord, puis de plus en plus net. Un regard inquiet, des traits familiers… Aaron. Ses yeux cherchaient les miens, désespérés, comme s’il comprenait sans comprendre. Je voulais lui dire que j’allais bien, que ce n’était rien, mais ma voix se perdit dans un souffle tremblant. Il s'agenouilla près de moi, une main douce sur mon bras, et je sentis l’air frais envahir mes poumons à mesure qu’il me parlait.

-Lila, respire… je suis là. Respire, d'accord ?

Ma tête valsa de plus belle, incapable de me calmer. Je vis dans son regard de l’inquiétude, mais une douleur vive se fit ressentir dans mon cœur, ce qui me fit pousser un cri strident. La douleur écrasante encore plus ma poitrine. Je ne contrôle plus rien. Mon cœur ne tiendra plus très longtemps ou mon corps lâchera peut-être avant.

Aaron sembla paralysé un instant, son visage pâli par la peur, mais il ne perdit pas une seconde. Il attrapa mon visage avec douceur, essayant de me focaliser sur lui. Sa voix était ferme, mais tremblante, comme s'il savait qu'il fallait agir vite, mais qu'il n’avait aucune idée de comment.

-Lila, écoute-moi. Je ne te laisserai pas. Tu vas t'en sortir, d'accord ? Respire. Concentre-toi sur ma voix. Je suis là, je ne vais pas te laisser.

Je voulais lui dire que c’était trop tard, que tout ça était inévitable, mais les mots se bloquèrent dans ma gorge. La douleur envahit tout, et le monde autour de moi commença à se dissoudre lentement.

J’entendis Aaron crier pour que quelqu’un vienne nous aider, mais c’était déjà trop tard. Mon corps avait lâché pour protéger ce cœur plus détruit qu’abîmé.

---

Aaron

Elle est allongée là, sur ce lit d’hôpital. Je n'avais pas eu le choix d’appeler quelqu’un, et ce cri m’a fait mal, m'a pétrifié. La douleur qu’elle ressent, qu'est-ce qui a pu la mettre dans un état pareil ?

La pièce était silencieuse, à part le bip régulier des machines qui surveillaient son cœur fragile. Je la regardais, allongée là, ses traits tirés, son visage si pâle. Tout ce que j'avais voulu éviter, tout ce que j'avais craint, était devenu réalité. Elle était là, et moi, je me sentais impuissant. Comment j'avais pu la laisser s'enfoncer dans cette solitude ? Comment avais-je pu croire qu'elle supporterait tout ça seule ?

Je m’assis près d’elle, prenant sa main, cherchant à ressentir un peu de chaleur, un peu de vie.

-Lila...murmurai-je, ma voix tremblante.

-Ne me laisse pas.

Mais il n’y avait pas de réponse. Elle semblait si loin, si inaccessible. Et pourtant, je savais au fond de moi que je n'abandonnerai pas, même si tout semblait perdu.

---

Je lui prends la main, doucement, comme si j'avais peur de la briser. Ses doigts sont froids, mais je serre un peu plus fort, comme pour lui transmettre ma chaleur, mon espoir. Je n'ai pas le droit de perdre cette bataille, pas maintenant. Je sais qu'elle peut encore se battre. Elle a toujours été plus forte qu'elle ne le laisse paraître.

Je me surprends à lui parler, des mots sans vraiment y penser, des mots qui me viennent naturellement.

-Lila, si tu m’entends…

je souffle, presque dans un murmure.

-Je ne t’abandonnerai pas, peu importe ce qu’il se passe. Je suis là, et je serai là que tu le veuilles ou non dans les bons et les mauvais moments et jusqu’à ce que tu ouvres les yeux.

Une larme silencieuse roula sur ma joue et je compris que cette fille n'était pas rien pour moi. Mais qu'est-ce que je ressens pour elle ? Je veux, non, je vais la sauver, qu'elle le veuille ou non, elle ne m'abandonnera pas.

Je prends une profonde inspiration et essuie la larme qui roule sur ma joue. C'est comme si chaque émotion se bousculait en moi, s’entrechoquant dans un tourbillon. Pourquoi est-ce si compliqué de comprendre ce que je ressens pour elle ? J'ai l'impression que tout est devenu flou, que chaque pensée se mélange et se perd dans cette peur, cette angoisse de la perdre.

Mais je sais une chose, une certitude qui me brûle les entrailles : je ne vais pas la laisser partir. Pas après tout ce qu'on a partagé, pas après tout ce qu'elle a traversé.

Je caresse doucement sa main, en murmurant :

-Lila, tu ne me perdras pas. Jamais.

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