“ On ne peut jamais perdre ceux qui laissent une empreinte sur notre âme.“
-Anonyme
Je restai silencieuse un instant, mes pensées se bousculant. Je voulais tellement lui dire qu’il avait tort, que tout ce qu’il faisait n’était pas nécessaire, mais je savais que ça n’aurait aucun sens. Les mots étaient là, prêts à sortir, mais ils se noyaient dans la peur. La peur de le perdre, la peur de le voir se sacrifier pour moi. Et plus il me parlait, plus je voyais à quel point il était déterminé. Je n'avais pas le droit de lui demander d'arrêter.je le regardai, les mots coincés dans ma gorge. Il avait l'air épuisé, plus que d'habitude. Ses yeux étaient cernés, et ses mains tremblaient légèrement lorsqu'il les posa sur la table. Mais ce n'était pas ça qui me perturbait. C’était cette lueur d’inquiétude qu’il avait toujours voulu cacher, mais qui ne pouvait plus échapper à mes yeux.
-Mais... et ta vie, Aaron ? Tu veux vraiment que tout ce que tu fais soit juste pour me sauver ? Tu n'as rien pour toi dans tout ça ?
Ma voix tremblait, mais je voulais savoir. Je voulais comprendre pourquoi il choisissait cette voie, même si elle était pleine de sacrifices.
Il me regarda longuement, puis secoua doucement la tête, un faible sourire sur les lèvres.
-Lila, tu penses que je n’ai rien ? Mais toi, tu es tout. Tu es la raison pour laquelle je me lève tous les jours. C’est tout ce qui compte.
Il s’approcha un peu plus, la lumière dans ses yeux n'ayant jamais été aussi brillante.
-Ce n’est pas juste une question de moi. C’est… c’est toi et moi, ensemble, même dans ces moments difficiles. Et je ne peux pas juste t’abandonner, pas après tout ça.
J’étais perdue dans ses paroles. Parce que quelque part, j’étais émue, mais j'avais aussi l'impression que tout était trop grand pour moi.
-Et si ça ne marche pas, Aaron ? Et si, malgré tout ce que tu fais, je n'arrive pas à tenir ?
Il prit une profonde inspiration, comme pour rassembler ses pensées.
-On verra, Lila. Mais je ne vais pas m'arrêter de lutter. Pas maintenant. Pas tant que j'ai une chance.
Je le regardai, et cette fois, il n’y avait plus de doute dans ses yeux. Il était prêt à tout. Il ne me laisserait pas partir, pas tant qu'il n'aurait pas fait tout ce qu'il pouvait pour me sauver. Et même si ça me terrifiait, même si je voulais l’empêcher de continuer, une part de moi savait que je ne pouvais pas lui en vouloir. Je savais qu’il était sincère.
Je n’arrivais plus à parler. Le poids de ses mots m’étouffait, et l’angoisse montait en moi comme un voile épais. Mais j'étais là, et il était là aussi, et c’était tout ce qui comptait. Au moins, pour l'instant, nous avions encore ce moment. Ensemble.
Je le regardai, les mots coincés dans ma gorge. Il avait l'air épuisé, plus que d'habitude. Ses yeux étaient cernés, et ses mains tremblaient légèrement lorsqu'il les posa sur la table. Mais ce n'était pas ça qui me perturbait. C’était cette lueur d’inquiétude qu’il avait toujours voulu cacher, mais qui ne pouvait plus échapper à mes yeux.
Depuis quelque temps, j'avais l'impression qu'il se forçait à sourire, qu'il s'efforçait de maintenir une façade de normalité. Mais ce n'était plus possible de feindre l'indifférence. Je savais qu'il me cachait quelque chose. Et aujourd'hui, il était temps que je le découvre.
-Aaron, il faut que tu arrêtes.
Ma voix trembla, mais je me redressai, bien décidée à lui faire comprendre.
-Tu te détruis à vouloir m'aider. Je ne veux pas que tu fasses ça pour moi. C’est trop… trop pour toi.
Il baissa les yeux, évitant mon regard. Je pouvais presque sentir le poids de ses pensées, et il me faisait mal de le voir ainsi. Mais je ne pouvais pas laisser ça continuer. Il méritait mieux.
-Tu sais bien que je ne peux pas.
Il parla d'une voix basse, sans relever la tête.
-Ce n'est pas une question de choix, Lila. C’est… c’est ce que je dois faire. Pour toi.
Je secouai la tête, une boule dans la gorge.
-Aaron… Tu n’as pas à porter ça tout seul. Je ne veux pas que tu te sacrifices pour moi. Tu… tu mérites d’être heureux. Pas… pas de vivre dans l’ombre de ma maladie.
Il leva finalement les yeux vers moi, son regard brûlant de détermination. "Lila," dit-il, chaque syllabe résonnant comme une promesse.
-Je ne vais pas m’arrêter. Tant que tu en as besoin, je serai là. Peu importe ce qu’il faut. Peu importe combien ça me coûte.
Je fermai les yeux, mon cœur battant plus fort. Je sentais la culpabilité me ronger, mais aussi un sentiment étrange, celui de savoir qu’il était là pour moi, quoi qu’il en coûte. Mais en même temps, ça me faisait mal. Parce que je savais que je ne pouvais pas lui offrir la même chose en retour.
-Ne te tue pas à petit feu à cause de moi. C’est tout ce que je te demande, ne fais pas ça de force, ou par culpabilité.
Les mots étaient lourds, mais sincères. Je me sentais prête à m’effondrer, prise dans ce tourbillon d’émotions qui me noyait.
-Je tiens à toi, Aaron.
Il me regarda intensément, son regard fixant mes yeux comme pour s’assurer que mes paroles atteignent son cœur. Puis, d’une voix plus calme, il répondit,
-Je tiens tout autant à toi, Lila. C’est pour ça que je continuerai à travailler, encore et encore, jusqu’à ce que je réussisse à te sauver. Jusqu'à ce que tu puisses vivre normalement, comme tous les gens de notre âge, et non être bloquée à cause d’une maladie qui te brûle à petit feu.
Il marquait une pause, et je pouvais voir dans ses yeux l’engagement total qu’il avait pris. Il avait repris mes mots, les avait faits siens, les avait enveloppés d'une détermination sans faille. Ses bras étaient tendus, sa voix plus forte, comme s’il voulait que je comprenne l’ampleur de sa promesse. Il m'expliqua chaque décision qu'il prenait, chaque sacrifice qu’il consentait, avec une clarté qui me bouleversait.
-Tu vois, Lila, ce n'est pas une question de culpabilité. C’est une question de ce que je ressens pour toi. Je ne peux pas rester là sans rien faire. Chaque effort que je fais, chaque nuit blanche, chaque moment où je me sens épuisé, je sais que c’est pour toi, pour te voir guérir, pour te voir vivre.
Je me tus, incapable de répondre. Il avait raison. Je savais qu’il était sincère, que tout ce qu’il faisait avait un sens pour lui. Et je ne pouvais pas lui demander d’arrêter, pas après tout cela. C'était son choix, son amour pour moi, et je ne pouvais que le respecter. Mais tout au fond de moi, un poids restait, une peur
sourde de le perdre en le laissant trop s'impliquer dans ma souffrance.