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Nanastal03
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Chapitre 16- La promesse

“La mort n'est pas une fin, mais le passage vers l'éternité des Souvenirs.“

                         -Anonyme

Il y avait quelque chose de presque irréel dans cet instant, comme si le temps se suspendait autour de nous. Les mots étaient lourds, et le silence entre nous pesait plus que tout. Je savais qu’il était là, qu'il me tiendrait la main, mais dans ma tête, une question persistait : et si ça ne se passait pas comme on l’espérait ?

J’avais l’impression que tout se passait trop vite, comme un train lancé à toute vitesse, et que je n'avais plus le contrôle. Je n’avais jamais imaginé qu’un jour, je serais ici, prête à m’endormir dans l’espoir de ne pas me réveiller seule. La promesse d’une nouvelle vie, mais à quel prix ? Si seulement je pouvais revenir en arrière, revenir à l’époque où j’étais petite, lorsque la vie ne m’était pas comptée, lorsque papa était encore là, lorsque tout semblait si simple. Où les rêves étaient infinis et les peurs inexistantes.

Je ferme les yeux un instant, et soudain, je me retrouve petite, assise sur les genoux de papa, dans la chaleur de notre salon. Il me racontait des histoires, me faisait rire jusqu'à en avoir mal au ventre. Pour un instant, tout semblait paisible, les doutes absents. Je me sentais en sécurité dans ses bras, loin des inquiétudes du monde.

“Tant qu’on a des rêves, on n’a jamais vraiment peur", me disait-il. 

Ces mots résonnent encore dans ma tête, aujourd'hui plus que jamais. Mais aujourd'hui, le rêve s'est effondré, et je suis restée là, seule, avec cette promesse que j’avais faite à mon cœur : ne jamais abandonner.

Je lui murmure doucement, une larme me montant aux yeux :

-Tu seras là, lorsque je me réveillerai ?

Ma voix tremble, fragile, comme si cette simple question pouvait briser tout ce que j'avais construit.

Aaron me fixe, ses yeux pleins de douceur mais aussi de cette peur que je connais trop bien. Il me répond dans un souffle :

-Je te le promets, je ne t’abandonnerai jamais, Lila.

Mais dans ses yeux, je vois cette peur. La même que la mienne. Un regard qui cache tout, qui essaie de me rassurer, mais que je connais bien. On ne peut pas tout contrôler, même quand on veut y croire de toutes ses forces.

-Et si je ne survis pas ?

C’est la question que je ne voulais pas poser, mais elle se fraie un chemin jusque dans ma gorge, mes mots se brisant sous le poids de l’incertitude. Je sens la chaleur de ses mains autour des miennes, mais ce n’est pas suffisant. Rien ne pourrait suffire.

Mes larmes cèdent enfin. Elles coulent, non pas comme un simple soulagement, mais comme le déversement d'une angoisse bien trop longtemps contenue. J'avais pris cette décision de ne pas pleurer, de garder tout en moi. Mais là, tout est trop lourd. Le poids de l’opération, de l’incertitude, de l'inconnu.

Aaron me prend dans ses bras. Un geste doux, protecteur, mais je sais aussi que derrière ce geste se cache une promesse fragile. Dans ses bras, je trouve une paix éphémère, un instant de répit avant l’inconnu. Je ferme les yeux, me laissant aller à la chaleur de son étreinte.

Un silence s’installe, lourd mais réconfortant, un silence que je voudrais retenir, prolonger. Mais il est temps. Le moment est arrivé, inévitable, et dans cette atmosphère suspendue, un bruit léger me tire de mes pensées.

La porte s’ouvre, et une infirmière apparaît. Elle est jeune, aux cheveux roux soigneusement attachés en chignon, et ses yeux sont remplis de compassion, mais aussi de cette certitude que tout va commencer maintenant. Elle ne dit rien, mais dans ses yeux, je lis tout. Elle sait, tout comme moi. Le moment est venu.

Je me redresse légèrement, et Aaron, bien qu’il essaie de masquer son anxiété, me relâche doucement. Mais il ne me lâche pas la main, comme si ce geste pouvait nous ancrer dans ce présent fragile.

-Je serai là dès que tu reviendras, Lila, tu as ma parole.

Sa voix est basse, chargée de tendresse. Mais derrière chaque mot, je sens aussi la peur qu’il cache. Je hoche doucement la tête, un léger sourire traversant mes lèvres, bien que tout en moi tremble.

-Merci, Aaron.

C’est tout ce que je peux dire. Un remerciement faible, mais sincère. Dans ses yeux, je vois l’inquiétude, mais aussi une forme de courage. Celui de l’amour, celui de la promesse.

L’infirmière s’approche, et à ce moment-là, mon cœur, ce cœur qui n'est plus tout à fait le mien, bat plus fort. Chaque battement me rappelle qu'il reste un peu de temps avant que tout ne bascule. Je sens la peur, la terreur presque, mais aussi cette envie de croire, de croire que tout ira bien.

Je me lève, guidée par des mains familières et réconfortantes. Avant de partir, je me tourne une dernière fois vers Aaron et ma mère, qui, elle aussi, semble avoir perdu une partie de son âme en attendant ce moment.

Je me rapproche d’elle et lui murmure, tout bas :

-Ce n’est pas fini, je reviendrai, promis.

Elle me serre contre elle, et je sens sa chaleur, sa douceur, comme si elle essayait de me garder encore un peu plus près d’elle, comme si, au fond, elle savait, tout comme moi, que l'avenir est incertain.

Je me détache d’elle et me tourne vers Aaron. Je prends ses mains dans les miennes, mes doigts tremblants caressant les siennes.

-N’oublie jamais, Aaron… je t’aime.

C’est un souffle, une vérité que je n’ai jamais dite aussi fort. Ces trois mots, ces sept petites lettres, résonnent dans mon esprit alors que je m'éloigne, emportée dans l'inconnu. Peut-être le dernier souvenir qu’il gardera de moi.

Le monde semble se réduire à ces quelques instants. Et alors que je m'éloigne d’eux, je sens une étrange sérénité m’envahir. Peu import

e ce qui arrivera, au moins, j’aurai dit ce que je devais dire.

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