“J'ai appris que le courage n'est pas l'absence de peur, mais la capacité de la vaincre.“
- Nelson Mandela
Je n’ai jamais été du genre à me mêler de la vie des autres. J’ai toujours respecté la distance que les gens imposent autour de leur monde. Mais Lila… il y avait quelque chose chez elle que je ne pouvais pas ignorer.
Des absences répétées. Des silences remplis de mélancolie. Cette fatigue qui pesait sur elle comme une ombre, assombrissant son regard. Tout cela m’avait mis la puce à l’oreille.
Elle me hantait, cette fille. Elle habitait mes pensées bien plus que je ne voulais l’admettre. Et cette question revenait sans cesse : que lui arrive-t-il ? Pourquoi semble-t-elle si faible, si distante ? Elle me donnait l’impression d’être une poupée de verre, fragile au point qu’un simple souffle pourrait la briser. Elle était là sans être là, souvent perdue dans des pensées que je ne partageais pas.
Ce matin encore, comme tous les autres, je l’attendais au coin de la rue. C’était devenu une habitude : on se retrouvait pour faire le chemin jusqu’au lycée ensemble. Elle disait que ça l’arrangeait, mais je savais que c’était moi qui en avais besoin. Sa présence avait quelque chose de rassurant, même si elle restait distante.
Je lui envoyai un message.
*Je t’attends.*
Les minutes passèrent. Deux. Trois. Le vent était glacial, et je commençais à perdre espoir. Je me retournai une dernière fois pour m’assurer qu’elle n’arrivait pas. Personne. Juste le vide et ce silence matinal.
Mon téléphone vibra dans ma poche.
*Désolée, je ne serai pas là durant les premières heures. J’ai un rendez-vous.*
Un rendez-vous. Encore un. Ça devenait fréquent, ces excuses. Et chaque fois, une partie de moi espérait qu’elle m’expliquerait. Mais elle restait vague, presque distante.
Je lui répondis un simple :
* D'accord, à plus tard. *
Puis je rangeai mon téléphone et repris mon chemin, mais mes pensées ne me laissaient pas en paix. Quels rendez-vous ? Médicaux ? Ça expliquerait ses absences répétées, ses allers-retours à l’infirmerie, ses cernes… Et si c’était grave ? Pourquoi ne m’en parlait-elle pas ? Est-ce qu’elle pensait que je ne comprendrais pas ? Ou bien est-ce qu’elle me cachait quelque chose par peur de ma réaction ?
Ces questions tournaient en boucle. Et plus j’essayais de les ignorer, plus elles s’imposaient.
En arrivant devant la grille du lycée, je tentai de me convaincre que ce n’était pas mes affaires. Que je n’avais pas le droit de m’immiscer dans sa vie. Mais à l’instant même où je franchissais le portail, une autre pensée me traversa : Et si elle avait besoin d’aide ?
Je montai au deuxième étage et attendis devant la salle de classe. Le couloir était désert, comme suspendu dans une bulle de silence. Je sortis mon téléphone, incapable de me concentrer. Une idée s’imposa à moi. Une idée que je savais stupide, mais qui me hantait depuis quelques jours.
Je me mis à chercher sur internet.
Je tapai les symptômes que j’avais remarqués chez elle :
Fatigue.
Faiblesse.
Essoufflement.
Vertiges, malaises.
Perte d’appétit.
Chaque mot que je tapais semblait s’imprimer dans ma tête. Je les connaissais par cœur. Elle ne faisait pas de sport, mangeait à peine. Elle avait ces cernes sombres sous les yeux, et je l’avais vue s’évanouir lors de la sortie scolaire.
Les résultats s’affichèrent. Des centaines de réponses, des listes de maladies, des forums de discussion. Mais une en particulier attira mon attention. Une maladie cardiaque rare.
Je cliquai sur le lien.
Les symptômes correspondaient. C’était terrifiant.
Mon cœur s’accéléra. Je relus l’article plusieurs fois, comme pour me convaincre que je me trompais. Mais chaque mot semblait me ramener à elle et ce sentiment de déjà vu se ressent, Maman.
Et puis tout devint clair.
Lila est malade tout comme ma mère avant elle .
C’était une certitude. Quelque chose de grave. Et elle n’en parlait à personne.
Je serrai le téléphone dans ma main, ma mâchoire se crispant sous le poids de cette révélation.
Je n’avais jamais voulu m’immiscer dans sa vie. Mais maintenant que je savais, je ne pouvais plus faire comme si de rien n’était.
Je devais l’aider.
Coûte que coûte.
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Je me tenais là, devant la porte de la salle, les mains serrées autour de mon sac. J'avais cette étrange sensation d’être à un croisement, comme si chaque décision que je prenais à ce moment-là allait déterminer la suite de l’histoire. Je savais que l’attendre ne suffirait pas. Il fallait que je fasse quelque chose. Mais quoi?
Je remarqua Lila au fond du couloir, l'air toujours fatiguée mais encore plus que d'habitude. Elle tient un carnet dans la main droite mais le range en remarquant mon regard. Maintenant j'ai la certitude qu'elle cache quelque chose, mais est ce que j'avais découvert était la vérité ? Fallait que je trouve le moyen de voir ce carnet, c'est mal mais elle a besoin d'aide je ne peux pas la laisser tomber. Je m'avance vers elle.
-hey , comment tu vas ? Alors ce rendez vous ?
-super et toi et rien d'intéressant juste une consultation annuelle.
Je la regarda quelques secondes peut être même quelques minutes. Ce sourire quelle accroche sur ce visage d'ange n'est pas le même que d'habitude il semble tellement faux tout comme ses mots qu'elle prononce comme si elle avait déjà réfléchi à la question. Comment arriver t'elle a me mentir droit dans les yeux ? Pourquoi me ment elle ?
-Lila, pourquoi tu me ment. Ça fait plusieurs fois que je te vois sortir, et tout ça n’a rien à voir avec des simples consultations. dis-je, ma voix un peu plus grave. Tu comptes me dire la vérité un jour ?
Elle détourna le regard. Je vis alors des larmes monter dans ses yeux, mais elle les refoule aussi vite qu'elle n'était venu. Cependant, un petit tremblement, que je remarqua facilement, apparut sur ses lèvres.
Je lui pris la main et l'emmena dans un coin éloigné dans le lycée où nous pourrions parler sans être entendu et dérange.
-Lila sérieusement j'ai remarqué tout je le vois très bien que tu ne vas pas bien , arrête de me mentir ce ne sont pas des rendez vous annuelle que tu peux avoir 2-3 fois par semaine. Tu comptes me dire la vérité ? Dis je plus calmement.
Ses larmes refis surface mais cette fois si elle ne les retient point, mon cœur se serre et sans réfléchir je la pris dans mes bras espérant réussir a la réconforter, c'est tout ce que je peux faire.Je m’en voulais un peu, peut-être que mes mots avaient été trop durs, mais je n’avais pas le choix. Elle avait besoin de se confier.
Ses larmes s'intensifie et je la laisse faire sa tête contre mon épaule, cherchant les bons mots pour la calmer. Mais elle me devensa et brisa ce silence avec les larmes toujours présente dans ses magnifiques yeux.
-Aaron..je..je. dit elle la voix tremblante. Je suis malade, j'ai une maladie cardiaque je vais mourir. Ses sanglots se fond de plus belle.
Elle venait de me révéler son plus gros secret, celui qu'elle tien depuis un moment déjà. Le sol sous mes pieds se déroba en un instant , cetter comme un coup de poignard cette fois si dans mon cœur. Tout devient plus clair, comme si le jour se lever après de longue heure enfermé dans un noir sombre. Lila porté cette souffrance seule, sans rien dire a personne. Pas même à moi.
-Je serai là pour toi. Je te le promet.
murmurais-je, le cœur lourd mais déterminé.
Elle leva la tête lentement, ses yeux encore pleins de larmes, mais un peu moins remplis de peur. Elle avait peur, mais en même temps, j’avais l’impression qu’un poids s’était un peu allégé pour elle. Je n’étais plus un étranger dans son combat.
Elle n’était plus seule. Je l’aiderai, quoi qu’il arrive. Et cette fois, je ne la laisserai pas tomber.