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Prologue
Chapitre 1 : Origine
Chapitre 2 : Compagnon
Chapitre 3 : Grimoires secrets "disparus"
Chapitre 4 : Tueuse en cavale
Chapitre 5 : Première rencontre ?
Chapitre 6 : Trahisons et complots sanglants
Chapitre 7 : Massacre sentimental
Chapitre 8 : Again & again
Chapitre 9 : Les traces du passé
Chapitre 10 : Sous le ciel étoilé
Chapitre 11 : La Terre des Fées
Chapitre 12 : Digitale pourpre
Chapitre 13 : "Madame Scarlett"
Chapitre 14 : Brugmensia
Chapitre 15 : Magique divination
Chapitre 16 : Néant écarlate
Chapitre 17 : "Sœurette"
Chapitre 18 : Lame rougeoyante
Chapitre 19 : Fibres de couture
Chapitre 20 : "Oh euh... deux kilos de raisins"
Chapitre 21 : Professeures
Chapitre 22 : Bijoux
Chapitre 23 : "How about a dance ?"
Chapitre 24 : Hucral Naught
Chapitre 25 : Rituel sanguinaire
Chapitre 26 : Valse de la faucheuse
Chapitre 27 : L'annihilatrice céleste
Chapitre 28 : Échange de conscience
Chapitre 29 : Jeux de labyrinthe tortueux
Chapitre 30 : Passé, présent et... illusions ?
Chapitre 31 : Réminiscences et confidences
Chapitre 32 : Fragments mémoriels
Chapitre 33 : Krysia la catalysatrice temporelle
Chapitre 34 : Existence immatérielle
Chapitre 35 : Désir de vengeance létale
Chapitre 36 : Errance dans la Nihilité
Chapitre 37 : Le temps arrêté d'un marché mortel
Chapitre 38 : Possession partielle d'une âme
Chapitre 39 : Résurrection de la mort apocalyptique
Chapitre 40 : Nuit magique cauchemardesque
Chapitre 41 : Apaisement d'un silence bruyant
Chapitre 42 : Sensualité professionnelle
Chapitre 43 : Pacifisme d'une sorcière meurtrière
Chapitre 44 : Cicatrices peintes d'amour passioné
Chapitre 45 : Cerisiers cristallins
Chapitre 46 : Souvenirs capturé par le coeur
Chapitre 47 : Union immuable
Chapitre 48 : Au-delà de l'éternité
Chapitre 49 : Infinité du cosmos originel
Chapitre 50 : Finalité
Ép??o??e : Divinité omniprésente
Épilogue
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Luciarosa
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Chapitre 39 : Résurrection de la mort apocalyptique

Le sang des cadavres pendus par des fils écarlates s'égoutta dans cette mer ensanglantée familière, ou deux sorcières brisèrent ce silence par leur présence. L'une médita paisiblement en lévitant, et l'autre quant à elle, se réveilla de son sommeil, couchée sur le sol.

Alors que la souveraine se redressa lentement, sa sœur ouvrit les yeux et reposa ses pieds sur l'étendue rouge sans bouger d'un pouce, tournant le dos au trou noir imposant. Dans cet espace dépourvu de temps, seule la respiration de Krysia perturba ce silence glaçant, qui apaisa la divinatrice, dont la personnalité semblait avoir changé. Inexpressive, sa cage thoracique se comprima quand elle repensa au champ de bataille.

Les cris de leur âme, le bruit de leur corps meurtri, le sang qui plut en amont, les respirations des combattants aux portes de la mort, le son de leur voix, de leurs magies, les battements de leur cœur qui lui percèrent les tympans. L'émanatrice du néant soupira pour chasser ses réminiscences sombres et s'avança aux pieds de sa sœur, qui releva la tête avec effroi.

— Krysia... articula-t-elle détachée.

La principale concernée se releva avec appréhension et planta ses pupilles tremblantes dans les yeux sans vie de l'apothicaire.

— Te voilà réveillée petite sœur, constata-t-elle en ricanant pour feindre la nonchalance.

— Arrête, lui ordonna-t-elle monotone.

— De quoi parles-tu ? S'enquit-elle en fronçant les sourcils.

— Ce que tu fais là, clarifia-t-elle inexpressive. Arrête de feindre l'amusement alors qu'en réalité tu as peur.

La souveraine écarquilla les yeux en haletant, alors que la guérisseuse se rapprocha d'elle à une distance raisonnablement oppressante.

Tu as peur de moi Krysia, lui répéta-t-elle en plantant son regard dans le sien.

Son adversaire esquissa un mouvement de recul, confirmant l'affirmation de la sorcière, avant de grincer des dents en sentant son corps trembler.

— Comment est-ce possible que l'on soit de retour ici ? Lui demanda-t-elle pour esquiver le sujet. De ce que j'ai compris, la conscience de ton double étrange a de nouveau fusionné avec la tienne, donc on ne peut se trouver dans ton autre conscience, surtout qu'il y a nos corps.

À la mention de sa colère, Hucral fut prise d'assaut d'une soudaine solitude qui fissura son cœur et comprima sa poitrine.

— Quand j'ai posé ma main sur mon sabre, mon temps s'est arrêté parce que les aiguilles indiquaient minuit, l'informa-t-elle en la voyant plisser ses yeux d'incompréhension. J'ai erré dans le néant pendant une durée inconnue et quand mon âme fut de nouveau dans mon corps, j'ai eu une longue remise en question et une profonde conversation avec ma colère.

— Comment est-ce possible ? Tu n'es pas une catalysatrice temporelle ! Percuta-t-elle ahurit.

Elle lui tourna le dos pour faire face au trou noir, qu'elle scruta de ses yeux morts et lourds en soupirant.

— Pour ne pas oublier cette rage qui m'a mise au plus bas, j'ai décidé de me forger un endroit à son image où je pourrais y trouver le repos le temps d'une éternité fugace. Donc pour répondre à ta question, conclut-elle en lui faisant de nouveau face, nous ne sommes pas dans mon autre conscience, mais plutôt dans ce qu'on pourrait appeler mon "plan euthymique."

— Mais quand as-tu inventé un tel sort ? Lui demanda-t-elle avec désarroi.

— À l'instant.

Son regard se durcit et elle sentit sa respiration se faire plus courte tandis que la divinatrice mis ses mains dans les poches de sa jupe blanche.

— Qu'est-ce que tu vas faire de moi ? Appréhenda-t-elle en s'arrachant un cil.

La faux du silence se contenta de hausser les épaules et de la regarder avec ce même air détaché, qui avait le don d'agacer Krysia.

— Hmph, bien évidemment, ricana-t-elle face à sa réponse prévisible. Tu as toujours eu un trop grand cœur en plus de ta naïveté Hucral, et c'est pour ça que tu as été une pauvre victime durant toute ta misérable vie.

— En attendant, je préfère avoir "un grand cœur" et être "naïve" comme tu dis, que d'être maintenue en vie grâce à la haine, la piqua-t-elle détachée.

— Et ça me convient très bien, la coupa-t-elle froidement. Il ne me reste que ça de toute façon.

— C'est faux et tu le sais mieux que quiconque, la contredit-elle en plissant ses yeux. Nous évoluons constamment et tu as une longue vie devant toi pour changer, pourtant tu ne le fais pas. Tout comme moi... marmonna-t-elle avec un nœud dans la gorge.

— Parce que la haine me fait me sentir vivante ! Lui cracha-t-elle en perdant son sang-froid. Entendre les hurlements de terreur de mes victimes, rependre le sang et la mort me procure une satisfaction jouissive ! La magie me sert à tuer et ça me plaît, siffla-t-elle méprisante. Que tu le veuilles où non j'incarne la haine et je n'existe que par elle.

La sorcière regarda sa sœur qui était habitée d'une lueur de rage, et resta silencieuse face à cette révélation.

— Et tu as eu le culot de me dire que c'était moi qu'Estheral avait élevé comme une machine à tuer, s'esclaffa-t-elle de marbre. J'aurais dû inventer un sort de miroir révélateur quand j'ai créé la magie. Quoiqu'il me semble l'avoir déjà fait...

— Mère t'a toujours préférée, lui reprocha-t-elle frustrée. Tu étais plus docile, altruiste et naïve que moi, à tel point que c'est pour cette raison qu'elle a pu te manipuler si facilement comme tu le raconte.

— Il fallait me le dire si tenait tant que ça à l'amour hypocrite et manipulateur d'Estheral, lui reprocha-t-elle blasée, je te l'aurais laissé volontiers. Il m'aurait évité des cauchemars et des tentatives de suicides incalculables.

— Tss forcément, ricana-t-elle sidérée. Étant la troisième étoile, ma petite sœur peut tout se permettre. Au point d'affirmer avoir créé la magie.

— Que j'ai bel et bien inventé, lui confirma-t-elle monotone.

Voyant que la divinatrice devint plus froide et continua de tenir son propos, elle fronça les sourcils et prit son poignard accroché dans son dos.

— C'est mère qui est la première à être née de l'origine, la corrigea-t-elle désinvolte. Tu n'es que la troisième, donc il est impossible que tu aies créé quelque chose dont on se servait déjà elle et moi.

Quand elle aperçut l'arme de sa sœur dans ses mains, la faux du silence sentit sa rage refaire surface et son sang bouillir.

— Mais Krysia... commença-t-elle d'une froideur oppressante.

Elle s'avança vers la souveraine jusqu'à ce que son visage soit un à cheveux du sien, pour la toiser du regard.

—... À quel moment ai-je confirmé être la troisième ?

Sa sœur hoqueta de stupeur et écarquilla les yeux en esquissant un mouvement de recul. Ses pupilles comme tout son corps tremblèrent face à l'émanatrice du néant, qui la sonda de ses iris écarlates.

— (C'est vrai... C'est vrai qu'elle n'a jamais affirmé ce propos !)

JE ne t'ai jamais oublié Krysia.

Dans l'élan de la panique, elle s'élança vers la divinatrice en voulant lui trancher la gorge en lui assenant un coup de poignard, qu'elle para en conjurant la valse de la faucheuse.

— Faisons un marché Krys, lui proposa-t-elle en s'éloignant. Si tu arrives à me faire trois entailles jusqu'au sang, je te laisserai une seconde chance. Lycair pourra effacer tes souvenirs pour que tu puisses recommencer une nouvelle vie, ou alors je te laisserai me tuer d'une manière qui te plait.

Elle se tut et se glissa derrière son ennemie pour lui assener un coup de coude dans la colonne vertébrale, qui lui arracha un hoquet de douleur.

— Comment tu peux me toucher ? S'exclama-t-elle en haussant le ton.

— En revanche si je suis la première à te blesser trois fois, l'ignora-t-elle en lui décochant un faible sourire en coin, je te tue.

La souveraine claqua des doigts et un fil invisible lui trancha la peau de son bras, ou un filet de sang s'écoula jusque dans la mer. Un sourire satisfait se dessina sur le visage Krysia quand elle sentit quelque chose couler dans son dos. Elle fronça les sourcils et passa sa main sous son corset d'armure avant d'y voir...

Du sang.

— Comment as-tu fait ? S'enquit-elle en grinçant des dents.

La divinatrice se contenta de lever son bras droit plié pour y révéler une lamelle incrustée dans son coude, qui avait cicatrisé malgré sa présence.

— Un partout, commenta la femme aux cheveux écarlates en gloussant.

Elle envoya sa valse de la faucheuse comme une hélice au pied de sa sœur, qui esquiva l'attaque en se jetant sur le côté avant de matérialiser une dague pour la lui planter avec l'élan qui lui resta.

La sorcière sauta au-dessus d'elle et se propulsa encore plus haut en posant sa main sur la tête de Krysia, pour lui assener un coup de pied rotatif dans la nuque. Son adversaire riposta en lui attrapant sa cheville pour balancer son corps sur le sol et lui trancher son tendon d'Achille, qui saigna avec abondance.

Profitant de la courte dominance de sa sœur, la faux du silence ramena furtivement sa jambe vers elle et entraîna Krysia dans une chute inarrêtable pour lui transpercer le ventre avec sa lance. La souveraine cracha du sang et lâcha la cheville de l'apothicaire, qui se redressa pour lancer son arme qui l'avait empalé dans un cadavre qui flotta à la surface.

— Qu'est-ce qu'il t'arrive Krys ? La nargua-t-elle inexpressive en matérialisant sa lance dans sa main. Tu connais si peu ta petite sœur adorée que tu n'arrives même pas à prévoir mes coups ?

La combattante se releva et n'eut le temps de faire aucun mouvement qu'Hucral conjura sa foudre écarlate quand elle lui traversa le corps avec la valse de la faucheuse, dont la lame était teintée de rouge.

— Et de trois.

Le plan euthymique se fissura avant de s'évanouir pour laisser place au monde réel, qui avait été témoin de leur soudaine disparition. Krysia s'écroula sur le sol, menacée par la lame que brandit Hucral au-dessus de sa tête sous les yeux de tous.

— Krysia ! Hurla Cresenthia en se précipitant vers elle.

La divinatrice retira son épée de Damoclès et se recula pour leur laisser leur dernier instant. La souveraine se releva en titubant, son corps immatériel ensanglanté qui ne guérissait pas. Voyant ce spectacle, Lycair, comme le roi des elfes et les autres, écarquillèrent leurs yeux en fixant Krysia qui fut blessée de part et d'autre.

— Tu as perdu Krys, déclara froidement Hucral.

Sa sœur maugréa en se téléportant derrière Lycair et lui mit son poignard sous la gorge, avant de l'immobiliser avec son bras.

— Je te déconseille de bouger protectrice de la mémoire, la menaça-t-elle en effleurant son cou de sa lame mortelle, ou elle va nous perdre toutes les deux.

— La seule différence, c'est que ton cas ne sera pas une grande perte, persifla-t-elle en déglutissant. (D'ordinaire, je pourrais lui faire une prise pour la clouer au sol, mais c'est une sorcière immortelle. Est-ce que ma rapidité sera suffisante face aux réflexes de Krysia ?)

La probabilité qu'elle parvienne à ses fins étant incertaine, elle renonça à son idée et obéit à contrecœur à sa kidnappeuse. Hucral fronça les sourcils et sans esquisser le moindre geste, elle propulsa sa sœur jusqu'au Royaume des Trolls, ou elle heurta de plein fouet la muraille en pierre.

L'elfe tituba et écarquilla les yeux en jetant une œillade aux conseillers, tous aussi choqués qu'elle. La faux du silence claqua des doigts et les sorcières se retrouvèrent au côté de Krysia, dont le souffle se fit plus court au fur et à mesure. Des débris de roches lui avaient écrasé la jambe droite et broyer les cotes et le bassin.

— Comment... Comment arrive-t-elle à me blesser ? Toussota-t-elle en crachant du sang.

— Krysia qu'est-ce que tu as sur la main ? S'alarma Cresenthia en essayant de la guérir avec sa magie.

Alors que toutes les sorcières se joignirent à elle pour tenter de la soigner, le regard de la souveraine s'élargit quand elle aperçut la marque de sa sœur tatouée sur le dos de sa main.

— Tout à l'heure, tu m'as demandé ce que j'allais faire de toi, intervint Hucral depuis le Paradis Animalier.

La pluie battante frappa le visage de la divinatrice qui marcha lentement jusqu'au bord du continent, avant de faire disparaître la valse de la faucheuse.

— J'avais pensé à dévorer ton âme, mais ça serait un trop beau cadeau pour toi.

— Est-ce que c'est ta marque qui te permet de me toucher ? L'interrompit-elle en levant sa voix.

— Bravo Krys, la félicita-t-elle avec condescendance, quelle belle déduction de ta part. Oui tu as raison, j'ai rendu ton corps matériel.

Elle regarda le royaume de sa sœur avec une haine noire et elle sentit qu'elle perdit son sang-froid quand elle matérialisa son katana dans sa main.

— Je vais te tuer Krysia, la menaça-t-elle froidement. Je vais t'infliger un châtiment que même notre mère n'aurait voulu subir.

Quand Lycair vit la divinatrice ancrer ses pieds fermement dans la terre, son rythme cardiaque s'accéléra et elle sentit la panique la gagner.

— Non Hucral attend ! L'implora-t-elle de ses yeux vitreux en s'approchant d'elle. (Et si elle s'évanouissait encore ?! Je ne veux pas la perdre encore une fois !)

— Vous êtes folle Lycair, l'interpella Lomion en lui attrapant le poignet. Vous devez rester ici.

— Mais je ne peux pas la laisser disparaître sous mes yeux encore une fois ! Se justifia-t-elle en tentant de couvrir le bruit de tonnerre.

— Parce que vous préférez être tué en même temps que ces sorcières ?

La couturière se tut face à cette question rhétorique et sentit le stress lui nouer l'estomac en pensant à l'idée de laisser sa petite amie retoucher à son arme.

— Tu n'oseras pas, la défias Krysia en se relevant avec l'aide de Cresenthia.

Elle fit un pas avant de se figer en sentant son corps devenir lourd et être écrasé par la gravité.

— (Pourquoi je ne peux pas bouger ?! Ça serait à cause de sa marque ?!)

— Je vais te laisser errer dans le néant à jamais ! S'enragea-t-elle en haussant la voix. Et te laisser attendre le repos dans une souffrance éternelle.

Elle leva son arme et une larme de sang ruissela sur sa joue quand elle commença à retirer sa lame de son fourreau, en sentant son corps lui brûler. En sortant entièrement son arme, de la foudre écarlate fut émise de cette dernière tandis qu'une onde noire et blanche engloba toute la planète, qui perdit ses couleurs vives.

Lycair écarquilla les yeux quand elle fixa les gouttes de pluie suspendues dans l'air, avant de se figer, tout comme chaque âme qui peupla ce monde. Ses fissures écarlates s'étendirent dans son dos et sur sa taille, prolongeant un peu plus cette malédiction.

Rejetant sa lame en arrière pour augmenter la puissance, elle porta son coup en envoyant ce slash sanglant familier. Celui-ci heurta de plein fouet le continent, qui explosa. L'eau se souleva avant de s'évaporer sous la chaleur du slash écarlate.

Cependant, il ne s'arrêta pas à ce simple continent, et continua sa traversée dans le ciel lointain. Dans l'espace infiniment sombre, une lueur rouge se distingua des astres qui s'y reposèrent. De sa vive lumière menaçante, elle annihila une galaxie toute entière, créant une explosion dans cet espace désormais troublé, ne laissant qu'un vide froid et silencieux.

La lame rougeoyante de la faux du silence retourna dans son fourreau, orné de fleurs de la mort, laissant de nouveau le temps s'écouler. La pluie rebattit de plus belle avec la foudre rouge et les corps de ses alliés sursautèrent.

Perdue dans ses pensées destructrices en tenant son katana sous sa garde, la sorcière admira avec un détachement effrayant l'horizon bleu... Qui fut coupé en deux. Titania écarquilla les yeux en apercevant un morceau de la planète entaillée par les résidus de la nihilité.

— Lycair... l'appela faiblement Hucral.

La couturière laissa une larme de peur glisser sur son visage et s'avança vers elle en tremblant, appréhendant ce que voulait la sorcière.

— (Elle a l'air tellement différente... Pourquoi ça m'effraie ?)

D'ordinaire, elle se serait placée devant elle pour lui caresser le visage, mais cette fois-ci, elle se contenta de rester à ses côtés en mettant ses mains dans ses poches pour empêcher ses dents de claquer.

— Qu'est-ce qu'il y a Hucral ? Lui demanda-t-elle de sa voix frêle.

— J'ai encore envie de tout détruire, lui confia-t-elle hésitante.

Le souffle de la protectrice de la mémoire se coupa et elle écarquilla les yeux en se plantant ses ongles dans ses paumes pour s'empêcher de pleurer de stress.

— Et... À quel niveau ? S'enquit-elle en déglutissant difficilement.

— Je ne sais pas vraiment... lui confia-t-elle en haussant les épaules. C'est comme avant, quand j'ai assassiné ma mère. Mais c'est encore pire.

—...Tu es en colère ? Constata-t-elle en connaissant déjà la réponse.

— Oui.

La respiration de l'annihilatrice céleste se saccada et ses paumes s'ensanglantèrent dans ses poches.

— Qu'est-ce qu'elles peuvent bien se dire ? Chuchota Lomion à Othara.

— Va savoir, supposa-t-elle en haussant ses bras croisés.

Ils reportèrent leur attention vers le couple qui resta silencieux, curieux du sujet qu'elles abordaient.

— Tu as peur de moi Lycair ? Lui demanda froidement la sorcière.

— Oui... Je suis désolée, s'excusa-t-elle en laissant s'échapper une larme.

— Alors pourquoi tu restes à mes côtés ? S'enquit-elle en faisant disparaître son katana. Pourquoi tu ne m'abandonnes pas en prenant la fuite ?

Elle jeta un coup d'œil furtif à sa petite amie qui joua avec sa bague sur son pouce, avant de la regarder de ses yeux vitreux.

— Parce que je t'aime Hucral, lui rappela-t-elle confuse. Et que je suis prête à aller au-delà de ma peur pour t'aider.

Elle entrelaça leurs doigts avec douceur et reporta son regard sur l'horizon, tandis que la divinatrice resserra sa prise, comme si elle appréhendait son départ malgré lui avoir affirmé le contraire.

— J'entends tout... lui confia-t-elle en laissant ses pleurs ruisseler sur son visage. La respiration d'Othara, les battements de ton cœur, Elros qui cligne des yeux, les hurlements d'une femme qui s'est pris une branche dans le bras, Lomion qui se ronge les ongles... J'entends tout et ça me rend folle de rage, siffla-t-elle en grinçant des dents.

La couturière caressa le dos de sa main avec son pouce, avant de s'arrêter subitement en se retenant de respirer.

— (Peut-être que le bruit de mon geste la perturbe.)

— Je crois que je vais rentrer à la maison, murmura Hucral timidement. J'aimerais essayer de trouver du silence dans mon plan euthymique. J'aiderai aux réparations quand je serais apte.

Voyant que l'enseignante se contenta de hocher la tête sans la regarder, la faux du silence se mordit l'intérieur de ses joues.

— Est-ce que... tu veux bien rentrer avec moi s'il te plait ? Je ne te force pas, ajouta-t-elle en appréhendant son refus.

Des larmes de tristesses l'envahirent et elle conjura une carte messagère à l'attention du roi des elfes et des autres.

— Bien sûr, lui assura-t-elle en entament leur marche main dans la main. Ne t'en fais pas Hucral, je serais toujours à tes côtés, je te le promets.

Mais les promesses sont les plus doux mensonges.

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