Recommandation : No 1. Party Anthem

— "Kiss me, take me everywhere~ Put your hands on my waist and make me scream loud," chantonna la sorcière en définissant ses ondulations.

— "Your touch exicts me, honey you're so good on your knees. Please eat me hardly, kiss me, take me everywhere~", continua l'elfe en utilisant sa brosse comme micro.

Sa petite amie la lui retira des mains et l'embrassa passionnément en posant sa main sur sa hanche, avant qu'elles ne partent à rire.

— Je ne pensais pas que tu te souviendrais de ma chanson, lui avoua Lycair en s'appliquant son fard à paupières lavande.

— C'est celle que tu as le plus joué à tes concerts, lui remémora la divinatrice nostalgique. Et c'est sur cette chanson que tu m'as repéré dans la foule en délire pour la première fois.

Son baume à lèvres glissa sur son sourire rêveur et la faux du silence soupira en tournoyant sur elle-même.

— Cette façon que tu avais de me dévorer du regard, ta démarche séduisante quand tu es descendue de la scène pour faire nos lèvres se frôler, énuméra-t-elle en s'enlaçant elle-même. C'était tellement...

La couturière ne la laissa pas continuer et lui attrapa le bras pour la plaquer contre le comptoir de sa salle de bain et l'embrasser.

— Jouissif... termina-t-elle en soupirant de plaisir entre deux baisers.

Voyant que la protectrice de la mémoire descendit dans son cou, elle gémit discrètement avant que sa petite amie ne s'éloigne.

— Tu me laisses sur ma faim Lycair, lui reprocha-t-elle frustrée.

— Désolé mon amour mais si on continue, on va être en retard à la tour, se justifia-t-elle avec un faible sourire satisfait.

Elle leva les yeux au ciel avec un petit sourire et les téléporta devant la salle de classe. La porte coulissa et l'elfe posa ses affaires sur son bureau avant d'aller dans la réserve.

— Ça fait quoi si je saute de cette hauteur ? Lui demanda-t-elle en se penchant à la fenêtre.

— Ton corps va s'écraser, tes os vont se briser et tu vas avoir un traumatisme crânien avant de mourir en faisant potentiellement une hémorragie interne, lui expliqua l'apothicaire en la rejoignant. Mais je peux essayer si tu veux, histoire de vérifier.

La protectrice de la mémoire écarquilla les yeux et la tira par le bras hors de la réserve, en la refermant fermement.

— Détends-toi ma chérie, je plaisante, la rassura-t-elle ricanant.

— Sauf que ça ne fait pas rire Hucral, la reprit-elle préoccupée. Ce n'est pas parce que tu es immortelle que tu dois banaliser tes actes suicidaires, ils sont tout aussi grave.

Ébahie, son souffle se coupa et la sorcière la fixa silencieusement avant de détourner le regard, ne sachant comment réagir face à sa réaction.

— C'est vrai tu as raison, admit-elle presque honteuse. Je suis désolée Lycair. (C'est bien la première fois qu'on me dit ça. C'est assez... perturbant.)

Alors qu'elle posa le dernier mannequin, sa petite amie resta dos à elle et ravala ses larmes sans se donner la peine de répondre à son excuse.

— Hucral, l'interpella-t-elle hésitante. Ce jour-là quand tu m'as rejointe en haut du château, est-ce qu'avant tu as essayé de te tuer ?

La divinatrice baissa la tête et déglutit difficilement en repassant en boucle sa question dans sa tête.

— Oui...

— Tu as recommencé après ? Enchaina-t-elle d'une voix frêle.

— Une fois seulement, lui avoua-t-elle avec un nœud dans la gorge.

— C'était quand ?

Son souffle se coupa et elle joua avec sa bague au pouce en sentant sa cage thoracique se comprimer et se tordre dans les sens. Sa vue s'embruma et elle retint ses larmes du mieux qu'elle put, avant de se racler la gorge.

— Après que tu aies été capturée...

Sa partenaire écarquilla les yeux et pivota pour la regarder de ses yeux gonflés avant de voir son visage baigné de larmes. L'elfe se précipita pour l'enlacer et nicher sa tête dans son épaule.

— Pardon de t'avoir bombardé de questions, s'excusa-t-elle honteuse en caressant son dos. Tu as dû avoir une remontée de souvenirs horribles, je n'aurais pas dû.

La faux du silence laissa ses pleurs silencieux glisser sur son visage et elle secoua la tête, sans lui rendre son étreinte.

— Tu as le droit de savoir, la rassura-t-elle de son corps crispé. Je te promets de faire attention à mes propos dorénavant.

Un silence tendu emplie la pièce et la poitrine de la faux du silence se souleva au fur et à mesure qu'elle pleura.

— Il y a des jours où j'ai envie de recommencer, admit-elle d'une petite voix en lui rendant son étreinte. De me suicider à la moindre petite difficulté.

— ... Et qu'est-ce qui t'aide à t'en empêcher ? S'enquit-elle en pleurant encore plus face à sa révélation.

— C'est toi...

La couturière hoqueta en laissant ses pleurs envahir son visage, avant d'expirer bruyamment pour évacuer toutes ses émotions. Elles restèrent dans les bras de l'autre et de l'autre pour se réchauffer dans leur confort mutuel, avant de se caresser leurs bras. Elles se sourirent tendrement et s'embrassèrent quelques instants et de se défaire de leur étreinte.

— Bonjour la compagnie ! Les salua Olmar en pénétrant dans la pièce.

— Salut mon vieux, l'accueillit Hucral en lui faisant un tchek. Prêt à bosser ?

— Je pète la forme !

La divinatrice ricana et leurs élèves prirent place en reprenant leurs matériels en main, tandis qu'elles essuyèrent leurs larmes rapidement.

— Bien, j'ai rencontré le nouveau directeur y a deux jours, annonça Lycair en s'asseyant sur son bureau. Comme la cristallisation des cerisiers se déroule ce soir, j'en ai profité pour tâter le terrain pour le bal de fin d'année.

— Lui aussi je vais devoir le maudire ou il sait rester à sa place ? S'enquit la faux du silence en faisant apparaître une bougie noire dans sa main.

— Tout doux Hucral on maudit personne aujourd'hui, la calma Olmar en lui prenant la bougie. Donc il est d'accord ?

— Il était tellement enthousiaste que s'en était effrayant, lui répondit Lycair encore perturbée. D'ailleurs en parlant du bal ! Montrez-moi vos tenues.

— Et j'espère que vous avez ajouté des joyaux, leur remémora la sorcière en s'apprêtant à les réprimander. Sinon vous allez finir dans mon chaudron.

— (Et vous au bûcher~.)

— Je t'ai entendu Olmar, l'avertie-t-elle en croisant les bras.

Tandis que les autres élèves sautillèrent d'excitation en vérifiant les moindres petits détails, l'étudiant roux écarquilla les yeux pour exprimer son choc, avant de lui tirer la langue et de se placer à côté de son mannequin. Pendant toute la matinée, les enseignantes complimentèrent leurs étudiants sur leurs créations toutes aussi belle les unes que les autres, en ayant des étoiles dans les yeux. Quand la sonnerie retentit, le couple quitta la tour d'argent pour aller au palais main dans la main, après avoir décidé de libérer l'après-midi pour que leurs élèves se pomponnent.

— Bonjour Majesté !

— On est venue aider les gardes ! Ajouta Hucral en matérialisant son chapeau sur sa tête.

Voyant que sa petite amie ne s'inclina pas contrairement à elle, l'elfe l'attrapa par la nuque et exerça une pression pour la forcer à se baisser un minimum. La sorcière grommela dans sa barbe et se contenta de croiser les jambes en étirant sa jupe avec élégance, avant de se relever en toisant la couturière du regard. Le roi ricana face à ce spectacle divertissant et se leva de son trône pour les inviter à le rejoindre dans la réserve.

— Par l'origine elle est énorme ! S'exclama la divinatrice de ses grands yeux.

La protectrice de la mémoire zieuta l'horloge murale qui annonça 13 h 42, et s'attacha les cheveux avec sa pince avant de retrousser ses manches.

— Il faut décorer les arbres et le village pour ce soir ? Supposa-t-elle en s'étirant les bras.

— Exactement, affirma-t-il rassuré. Je souhaiterais que tout soit parfait pour la cristallisation, donc il faut qu'on se mette au travail au plus vite.

— Vous allez encore annoncer des élus pour monter sur votre trône ? S'enquit Hucral blasée. Sérieusement, pourquoi vous continuer de faire ça ? À part le fait que certains prennent le melon en s'asseyant dans votre siège à balançoire, ça ne sert à rien.

L'annihilatrice céleste étouffa son rire face à la comparaison, tandis qu'un faible sourire enfantin se dessina sur le visage de Folwin.

— En réalité j'adore voir les réactions de mes sujets et leurs discussions à ce sujet, admit-il mesquinement en prenant des cartons. Je trouve ça très divertissant.

— Waouh... souffla la sorcière déroutée. Vous êtes vraiment une belle enflure. Heureusement que je suis lesbienne, je n'aurais pas apprécié être votre reine.

— En parlant de reine, releva-t-il en croisant les bras.

La joaillière arqua un sourcil avant de hoqueter en écarquillant les yeux, se remémorant soudainement de la garce qu'elle avait tué. Elle recula en bondissant et matérialisa son katana pour en serrer son manche fermement.

— Arrière ! Ordonna-t-elle paniquée. Ou je dégaine mon sabre !

— Hucral Naught ! Pour avoir assassiné celle qui collaborait avec l'ennemie en utilisant involontairement un poison mortel, je vous déclare coupable et vous condamne...

Face à ce suspense digne d'un film, la faux du silence poussa un petit cri et se réfugia derrière Lycair en lui attrapant l'épaule. Crispée, elle pointa son arme dans sa direction avec anxiété, tandis que Folwin lui décocha un grand sourire en coin.

— À l'étude et la récolte d'excrément de phénerfs jusqu'au bal de fin d'année qui se déroulera dans trois mois, termina-t-il en gloussant.

Alors que la mâchoire de l'elfe se décrocha, la sorcière cligna plusieurs fois ses yeux, avant de les écarquiller en ayant le souffle coupé.

— JE VAIS DEVOIR QUOI ???

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— J'ai envie de mourir, maugréa-t-elle désespéré en s'affalant sur son lit.

— Je trouve que tu abuses un peu Hucral, souligna l'elfe en étouffant son rire. Le roi a été très indulgent alors que tu as tué la traîtresse. Surtout qu'il ne t'en veut même pas, c'est juste un sadique qui adore te faire la misère.

— Je vais lui faire boire un laxatif et me déguiser un clown dans le noir, on va voir qui va s'amuser après, le menaça-t-elle la tête dans son coussin.

La protectrice de la mémoire éclata de rire avant de s'étirer en soupirant, épuisée par toutes les décos qu'elles ont dû installer cet après-midi.

— Et si on allait pique-niquer avant la cristallisation ? Lui proposa la sorcière déprimée.

— Mais Hucral tu as déjà oublié ? S'enquit sa partenaire en s'allongeant à ses côtés. On dîne chez mon père ce soir.

L'apothicaire haleta et écarquilla les yeux en se redressant subitement.

— Par l'origine ! S'exclama-t-elle en fixant le vide ahuri. Mais c'est à quelle heure ?!

— 19 h 30, lui rappela-t-elle étouffant son rire.

La divinatrice zieuta sa montre qui annonça 17 h 42, et se leva de son lit en manquant de se retamer.

— Par l'origine ! Par l'origine ! PAR L'ORIGINE ! Paniqua-t-elle en sautillant de stress.

Tandis qu'elle se précipita dans sa salle de bain, la courtière ria aux éclats en se tenant le ventre.

— CES CHEVEUX À LA NOIX ! Rouspéta-t-elle avant de couper l'eau.

Elle sortit en trombe un quart d'heure plus tard avec une serviette blanche autour du corps et ouvrit violemment son armoire en bois.

— Lycair je mets quoi ?!

Elle se retourna quand elle se fit plaquer contre celle-ci par la protectrice de la mémoire qui la fixa d'un air taquin.

— Hucral il n'est que 18 h 00, la calma-t-elle en fixant ses seins sans gêne.

— Justement ! S'exclama-t-elle sans percuter le regard de sa petite amie. Imagine si la tenue ne me convient pas, le temps que j'en trouve une autre, que je me change, me coiffe, me maquille. Y A PAS UNE MINUTE À PERDRE ! Conclut-elle en se défaisant de son étreinte.

Elle décala sa partenaire, et fit défiler ses cintres en marmonnant dans sa barbe sous le regard ahuri de l'elfe.

— Il faut que je mette quelque chose de pratique mais en même temps de confortable et d'élégant, que je pourrais garder lors de la cristallisation, énuméra-t-elle tout bas en fronçant les sourcils.

— C'est quoi ça ? S'alarma Lycair en pointant un vêtement noir.

La sorcière arqua un sourcil et attrapa une longue robe noire qui était recouverte d'une dentelle de la même couleur, et en dissimula son corps pour s'imaginer avec. Son décolleté plongeant en col halter, avec de petits volants en maille noire transparente, s'harmonisa avec la taille cintrée, ornée d'un nœud en tissus qui descendit en cascade de volant léger. Le bas de sa robe était légèrement évasé et posséda une superposition de dentelle transparente, rendant le tout élégant malgré le décolleté.

— Mhm je ne sais pas, concéda-t-elle en se regardant dans le miroir. J'ai peur que ton père n'apprécie pas que je ne porte pas de tenue traditionnelle.

— Tu te prends trop la tête Hucral, rouspéta Lycair désespérée. Mon père n'en a rien à faire de ces détails futiles.

— Bon alors va pour celle-ci. Et les chaussures, je peux mettre celles que je porte habituellement avec ma tenue de sorcière... marmonna-t-elle en se tenant le menton. Est-ce que je laisse mes cheveux lâchés où je fais le chignon du bal ?

— Une demi-queue maintenue par ton pic en dague, lui proposa-t-elle en lui tendant ce dernier d'un regard fasciné.

La sorcière hocha la tête et laissa tomber sa serviette pour enfiler sa robe, avant de rassembler ses cheveux écarlates en prenant le pic de ses mains. Tandis qu'elle réalisa son maquillage dans sa salle de bain et qu'elle se parfuma, la couturière arrangea son débardeur en satin vert sapin et son pantalon large blanc, avant vérifier que ses sandales marron à talons hauts ne soient pas sales. Sa petite amie revint dans la chambre et ajouta un ras de cou en dentelle avec son collier en croissant de lune, avant de mettre ses bijoux habituels.

— Bien je pense que tout est bon, conclut-elle en voyant qu'il était 18 h 50. Tu es prête Lycair ?

Celle-ci hocha la tête en ricanant et la divinatrice lui tira la langue, avant d'entrelacer leurs doigts pour les téléporter devant la maison de Cralen.

— PAR L'ORIGINE J'AI OUBLIÉ ! S'exclama-t-elle en s'agrippant les cheveux.

— Au nom du roi tu m'as fait peur ! Sursauta la chasseuse en manquant un battement. De quoi tu parles ?

— J'ai complètement zappé d'apporter quelque chose pour ton père !

Désespérée mais amusée par le fait que la faux du silence soit si perfectionniste, l'annihilatrice céleste soupira en ricanant, avant d'abaisser la poignée.

— Papa c'est nous !

— J'arrive ma princesse ! Cria-t-il depuis la cuisine.

Quand il se retourna et se trouva face au couple, il sursauta et ria à gorge déployée avant d'enlacer sa fille un court instant pour reporter son regard sur la sorcière.

— Bonsoir Monsieur Howl, le salua-t-elle d'une faible voix. Merci beaucoup pour l'invitation.

Cralen tapota l'épaule de la faux du silence et lui décocha un sourire chaleureux, avant d'installer la table. La mâchoire de la divinatrice se décrocha et l'elfe étouffa son rire avant qu'elles ne l'aident et s'installent.

— Par l'origine est-ce que c'est de la cascade lavandière ? S'extasia la sorcière avec des étoiles dans les yeux.

— Tout juste, lui confirma son hôte en découpant la pâte bleue. Comme c'est l'un des plats préférés de Lycair et que ça faisait un moment que je ne l'avais pas cuisiné, j'ai pensé que l'occasion était idéale. Pourquoi, vous appréciez ce plat ? S'étonna-t-il de sa voix grave.

Quand la sorcière enroula son chou en étoile dans la pâte et le plongea dans la crème violette, ses yeux s'illuminèrent.

— J'adore ce plat ! Le rectifia-t-elle en fermant les yeux de bonheur.

— Tu adores la nourriture en général mon amour, la taquina l'elfe en prenant elle aussi une bouchée.

Ils ricanèrent et le repas se déroula dans une ambiance festive qui détendit l'apothicaire au fur et à mesure. Cralen bombarda la sorcière de question classique par lesquelles elle répondit honnêtement en paniquant. Alors qu'ils dégustèrent le dessert tranquillement, l'horloge sonna pour annoncer 21 h 53.

— Je vais me chercher un gilet et on y va ? Leur demanda Lycair avec un grand sourire enfantin. Histoire d'avoir de bonnes places.

— Bien sur ma princesse, lui assura-t-elle en ricanant. File, on va débarrasser avec Hucral.

Alors que la couturière emprunta les escaliers, la sorcière déglutit et posa sa fourchette dans son assiette vide.

— Monsieur Howl, l'interpella-t-elle en fixant son plat, je sais que pour une "première" rencontre c'est assez soudain et que vous pourriez trouver ça culotté mais...

Voyant qu'il fronça les sourcils, la faux du silence expira profondément pour évacuer son stress et empêcher ses larmes de couler.

— Je souhaite demander Lycair en mariage, déclara-t-elle en le regardant dans les yeux. Et je tenais à vous dire que même si vous êtes contre pour des raisons qui nous importent peu, je le ferais. Parce que Lycair est la femme de ma vie et que je suis prête à faire tous les sacrifices et à me mettre tout le monde à dos pour la rendre heureuse. Je veux la marier dans cette vie, comme dans toutes les autres ou elle est sortie avec moi. Votre fille illumine ma longue vie d'immortelle et représente tout pour moi, et personne ne m'empêchera de lui demander sa main, termina-t-elle en laissant une larme glisser sur sa joue.

La divinatrice retint son souffle et son hôte la regarda de ses grands yeux avant... de sourire tendrement.

— J'espère que vous avez déjà les alliances alors, se contenta-t-il de répondre émut.

Hucral écarquilla les yeux et tout son corps se relâcha quand elle s'adossa contre sa chaise. Une autre larme coula sur son visage et elle soupira de soulagement, avant de claquer des doigts pour rendre la vaisselle propre et soit rangée.

— Je suis là ! Les interpella Lycair toujours souriante. On y va ?

— Désolé ma chérie mais je vais profiter du spectacle avec quelqu'un d'autre, s'excusa son père en rougissant.

— Au nom du roi ! S'exclama-t-elle ébahie. Comment elle s'appelle ?

— C'est un secret, ricana-t-il en la voyant bouder. Mais je ne suis pas le sujet, filez les filles.

Sa fille lui fit un baiser sur la joue et Hucral lui serra la main en souriant, avant d'entrelacer ses doigts avec ceux de sa promise pour les téléporter sous un cerisier et matérialiser une nappe.

— Oh non, le ciel est couvert ce soir..., se plaignit-elle attristée.

La faux du silence conjura son spectre et profita de leur seule présence pour lancer un sort dans le ciel, et faire disparaître les nuages pour laisser place à la pleine lune. Les yeux de la couturière s'illuminèrent et elle sautilla avant de remercier sa petite amie en l'embrassant, avant de s'installer sur la nappe à carreaux. Au fur et à mesure que la population déferla et prit place dans la joie et la bonne humeur, la poitrine de la divinatrice se comprima et ses pensées s'orientèrent vers l'anniversaire de la mort de l'ancienne vie de l'elfe.

— Maintenant je suis là Hucral, lui rappela-t-elle comme si elle l'avait entendue. Je sais que c'était une habitude pour toi d'aller voir ma tombe chez les vampires, mais désormais tu n'es plus seule. Même si on s'enfonce tous dans le passé, ce n'est pas une raison pour ne pas aller au-delà de celui-ci, la réconforta-t-elle en entrelaçant leurs doigts.

La sorcière sourit timidement et hocha la tête en reniflant, avant d'expirer bruyamment et d'admirer les arbres...

Qui étaient devenu des cristaux.

— Lycair regarde ! Cria-t-elle en les pointant du doigt avec des étoiles dans les yeux.

L'elfe, qui n'avait pas quitté les arbres du regard un seul seconde, ricana face à la réaction enfantine de sa petite amie.

— (J'avais tellement espéré qu'elle réagisse ainsi.)

Quand l'enseignante reporta son attention vers elle, elle écarquilla les yeux quand elle vit la sorcière rester bouche bée face à la beauté des cerisiers. Sous la lueur de la pleine lune qui se refléta dans les cristaux roses, des larmes de fascination ruisselèrent sur les joues fraiches d'Hucral, qui admira le spectacle de son regard lumineux. Pour elle, tout le monde avait disparu. Seulement elle et la femme qui faisait battre son cœur assistèrent à cet événement unique, main dans la main. Quand elle observa les rayons lunaires traverser les pétales cristallisés, un point de chaleur vint se loger dans sa poitrine et ses pleurs silencieux s'intensifièrent. Depuis combien d'années n'avait-elle pas ressenti cette légèreté dans sa poitrine et cette insouciance ? Elle ne saurait le dire. Cependant, face aux arbres éblouissants, l'excitation et la joie envahirent tout son être fragile et fissuré, pour lui rappeler que la vie valait la peine d'être vécue.

— (J'ai trouvé...)