Préoccupée, l'enseignante ouvrit son casier pour y récupérer les travaux de ses élèves, avant d'entendre une voix qu'elle méprisa plus que tout depuis son premier jour dans la tour d'argent.
— Encore une tenue provocatrice Lycair, souligna Amlach avec condescendance. À croire que vous le faites exprès.
— (Pff et c'est reparti pour un tour. En deux semaines ça doit faire... mhm au moins une bonne trentaine de fois.)
Elle leva les yeux au ciel et quitta la pièce en l'ignorant, avant de monter deux étages au-dessus pour rejoindre sa classe.
— Lycair vous êtes là ! S'exclama Elerinna en laissant son fil pendre à sa robe avec le sourire.
— Oui j'ai été cherché les idées des retardataires dans mon casier, se justifia-t-elle d'une voix douce.
— Vous avez encore croisé l'autre guignol ? Lui demanda Heiric, inquiet en voyant la tête qu'elle tira.
La couturière se contenta de hocher la tête et déposa ses affaires avant de venir voir leur avancer.
— Qu'est-ce qu'il vous a dit cette fois ?
Elle soupira avant de lui décocher un sourire moqueur et de poser sa main sur sa hanche.
— Encore une tenue provocatrice Lycair, l'imita-t-elle d'une voix aiguë en abaissant son autre main. À croire que vous le faites exprès.
Face à son imitation, ses élèves partirent à rire en reprenant leurs travaux, tandis qu'Olmar fronça les sourcils.
— Mais n'importe quoi, pesta-t-il en finissant sa couture. Vous vous habillez comme une diva et vous avez une aura de femme fatale. Il a de la merde dans les yeux c'est pas possible.
— T'imagines sa femme, enchaîna Elerinna amusée, la pauvre ce qu'elle doit subir.
— Hmph, parce que tu penses qu'il en a une ? Lui demanda-t-il offusqué. Qui voudrait d'un type comme lui sérieux ? En plus je suis sûre qu'il est gay.
— Détrompe-toi, il une femme et un enfant, l'informa Lycair en lui corrigeant un fil qui dépassa.
Les étudiants haletèrent et Olmar tira une grimace de dégoût, qui fit pouffer de rire sa professeure.
— Punaise force au gosse, commenta-t-il toujours sous le choc. J'aimerais pas être à sa place.
— C'est clair, confirmèrent-ils à l'unisson.
La protectrice de la mémoire haussa simplement les épaules et fit le tour des travaux en pensant à la joaillière qui n'était pas là depuis deux semaines.
— Mais Lycair pourquoi vous n'en parlez pas à Hucral ? Lui demanda Heiric confus. Peut-être qu'elle pourra vous aider.
— Non je ne préfère pas, lui confia-t-elle secouant la tête. Ça fait deux semaines qu'elle est occupée au centre de soin et quand elle rentre le soir elle dort presque debout. Je ne veux pas la déranger pour si peu.
— Comment ça pour "si peu" ? S'outra Elerinna en lâchant son aiguille. Le type vous-
La porte coulissante coupa l'étudiante aux cheveux noirs et deux hommes entrèrent dans la pièce, dont l'un était...
— Amlach, constata-t-elle avec un rictus, je peux vous aider avec quelque chose ?
Son regard se reporta sur l'elfe aux cheveux blond platine et elle haussa les sourcils, tandis que ses élèves les toisèrent du regard.
— Oh mais bien sûr, lui assura-t-il avec gloussant. Voici l'inspecteur académique, mais aussi le nouveau professeur de couture de cette classe.
— Vous êtes sérieux ? S'esclaffa-t-elle en écarquillant les yeux.
— Vous avez bien entendue, lui assura-t-il en la regardant de haut. Vous espériez vraiment continuer à exercer ce métier avec de telles méthodes ? Laissez-moi rire.
Sur cette note commença leur débat, qui opposa Lycair aux deux elfes méprisants. De son calme légendaire, l'enseignante défendit sa méthode de travail comme imparfaite certes, mais que si elle ne convenait pas aux élèves, elle l'aurait changé depuis longtemps pour ne pas les pénaliser.
— Mais qu'est-ce que vous pouvez comprendre à l'éducation ? Lui reprocha l'inspecteur avec mépris. Vous n'êtes qu'une femme.
— Je vous demande pardon ? S'étonna-t-elle froidement en fronçant les sourcils. (J'en ai tellement marre de ses remarques, je vais leur faire la peau.)
Affichant un air offusqué pour ne pas laisser transparaître son envie de pleurer de colère, elle attrapa un papier et un stylo pour griffonner quelque chose, avant de le brûler à partir de la flamme verte de sa bougie sur son bureau.
Comme par magie, la porte coulissa de nouveau pour accueillir l'apothicaire qui porterait une tenue "aguicheuse" selon Amlach. Sa chemise blanche tachée de sang, était décolletée et laissa entrevoir discrètement son soutien-gorge violet tandis que son pantalon noir évasé s'accorda avec ses bottes à talons de la même couleur que son soutif.
— Désolée du retard Lycair, s'excusa-t-elle en essayant de faire partir le sang de ses mains en frottant dessus. J'ai fait aussi vite que j'ai pu et-
Quand ses iris écarlates croisèrent la silhouette d'Amlach, elle fronça instinctivement les sourcils et posa sa main près de son bassin pour vérifier que sa dague y était toujours.
— Qu'est-ce que vous faites ici ? Leur demanda-t-elle froidement.
— Quelle horreur vous êtes couverte de sang ! S'exclama Amlach en esquissant un mouvement de recul. Vous êtes une meurtrière !
— Au contraire je viens de sauver quelqu'un, siffla-t-elle en le toisant du regard. Je sors d'une opération.
— Et qu'est-ce que c'est que cet accoutrement ? La coupa son collègue outré. On dirait-
— Oui je sais on dirait une sorcière ou une autre ânerie du même style et alors ça vous pose un problème ? L'enchaîna-t-elle en perdant patience. Changez de disque et répondez à ma question. Vous êtes qui vous ? Je vois qu'on ne vous a pas appris à tenir votre langue quand quelqu'un parle.
Elle leur passa devant et plongea ses yeux inquiets dans le regard froid et vitreux de Lycair, qui grinça des dents de son souffle saccadé.
— Je suis Tanyl, le nouveau professeur de couture, prôna-t-il orgueilleux.
Hucral écarquilla les yeux avant de rire aux éclats jusqu'à en pleurer, tandis que Lycair détourna le regard en se retenant de craquer.
— Oui c'est ça, et moi je suis la fille cachée du roi, déclara-t-elle en levant les yeux au ciel. La blague du siècle.
Cependant, quand elle aperçut la réaction de la couturière et des élèves, elle perdit son sourire et les scruta de ses yeux perçants.
— Vous m'en direz tant, concéda-t-elle en croisant les bras.
Alors que la sorcière écouta leurs reproches destinés à sa petite amie, les élèves ne purent ôter leur regard de sa tenue, qui leur fit réellement penser à une sorcière tellement elle dégageait une aura enchanteresse.
— Mais qu'est-ce que vous croyez ? S'offusqua l'annihilatrice céleste en mettant sa main sur sa hanche. Que je reste dans la paperasse par plaisir ? Bien sûr que non, parce que c'est tout autant laborieux de ne pas noter des élèves. Mais je le fais quand même, parce que c'est mieux pour eux.
— Mais si vous vous plaigniez pourquoi vous continuer à vous compliquer la vie ? S'exclama Amlach en ricanant.
— (Mais ?? Il ne m'écoute pas en fait.)
— Dans tous les cas, vous n'êtes pas en position de refuser, conclu Tanyl en fronçant les sourcils. Vous allez rassembler vos affaires et me laisser continuer la collaboration avec Madame Hucral. Les élèves auront un bien meilleur niveau pour cette dernière année.
— Heurk, vous pouvez toujours courir, répliqua cette dernière en frissonnant de dégoût. Je préfère mourir que de collaborer avec... ça.
— Oui oui d'accord, la coupa-t-il en balayant l'air avec sa main. De toute façon c'est un ordre de la directrice donc vous n'avez pas votre mot à dire.
Quand il prononça ce mot, les élèves écarquillèrent les yeux et fixèrent la faux du silence, qui le scruta de ses grands yeux.
— Oh vraiment ? Les provoqua-t-elle froidement en haussant les sourcils.
Alors qu'elle s'approcha d'eux en fronçant les sourcils, ils reculèrent en sentant la peur les envahir quand ils aperçurent la dague dans sa main.
— Ouvrez grand vos oreilles parce que je ne vais pas me répéter deux fois, le prévint-elle fermement en lui glissant son arme sous la gorge. Même votre roi n'ose se permettre de me donner des ordres, mais vous vous avez le culot de le faire alors que vous devriez redescendre et rester à votre misérable place. Donc voilà ce qu'on va faire, annonça-t-elle en grinçant des dents. Vous allez quitter cette pièce, renoncer à prendre en charge nos élèves et vous allez arrêter de persécuter Lycair.
Les étudiants retinrent leur souffle et l'elfe refréna ses larmes de honte et de culpabilité tandis que la sorcière sentit sa colère la consumer.
—... Parce que personne, articula-t-elle en haussant le ton, je dis bien personne, ne s'en prend à MA femme. Donc maintenant, vous allez déguerpir de notre salle de classe, avant que je vous étripe.
Elle ôta son arme de sa gorge et plongea son regard meurtrier dans le sien, en se retenant de l'envoyer dans son plan euthymique.
— Et si je vous reprends en train de même respirer trop près de Lycair, je vous tue sur le champ c'est clair ? Les menaça-t-elle en tapant sa cage thoracique avec son doigt.
Haletants, les deux hommes qui furent si confiants au début prirent la poudre d'escampette face à l'aura sanglante de la joaillière qui serra son poing en se retenant de hurler de rage.
— (On se calme, on se calme, ON SE CALME !)
— Désolé de t'avoir pressée alors que tu opérais, s'excusa-t-elle la tête baissée.
— Je ne serais pas une sorcière digne de ce nom si je ne savais pas faire plusieurs à la fois, prôna-t-elle pour essayer de la faire rire. Et puis tu seras toujours ma priorité numéro une ma chérie.
Les élèves hoquetèrent de stupeur et Hucral arqua un sourcil, comme pour leur demander quel était le problème.
— Vous êtes vraiment une sorcière ?! S'étonnèrent-ils à l'unisson.
— (PAR L'ORIGINE JE VAIS FINIR AU BÛCHER !)
La faux du silence écarquilla les yeux et Lycair releva la tête, avant de fondre en larmes silencieusement pour évacuer le stress qu'elle avait accumulé.
— Tu es un boulet Hucral, lui reprocha-t-elle en pleurant.
— Oh non pardon mon cœur j'ai pas fait exprès ! S'excusa-t-elle en hésitant à lui caresser le visage.
Paniquée, elle la regarda de ses yeux tremblant avant d'encercler sa taille de ses bras frêles pour essayer de la protéger dans un cocon chaleureux.
— Je me suis dit qu'en me contentant de répondre et de laisser couler, ça se calmerai avec le temps, mais je me suis trompée, lui confia-t-elle en nichant sa tête dans son épaule.
Elle lui rendit son étreinte et pleura encore tandis que les émotions de ses élèves se mélangèrent.
— Ça va aller mon amour, je suis là maintenant, la consola-t-elle en caressant ses cheveux avant de lui donner un baiser sur le front.
Elerinna toisa Olmar du regard avec malice avant de lui faire un mouvement de main en se retenant de rire. Il leva les yeux au ciel en soupirant, avant de lui tendre une liasse de billets qui lui arrachèrent un sourire machiavélique.
— Qu'est-ce que c'est que ça Olmar ? Lui demanda Hucral en arquant un sourcil.
— Bah on avait parié sur votre identité avec Elerinna, lui avoua-t-il en haussant les épaules avec nonchalance. Et forcément j'ai perdu.
— Écoutez, même si je suis une sorcière ça ne change en rien la relation que j'ai avec vous. Je viendrais quand même en cours pour vous apprendre le métier, et vous serez toujours l'une de mes plus grandes fiertés de la journée quand vous échouez et réussissez votre travail. (Par l'origine j'espère qu'ils ne vont rien balancer à leurs parents sinon je pourrais vraiment chanter This girl is on FIIIIIIIIIIIRE.)
La joaillière reporta son attention sur la couturière et lui prit les mains avec délicatesse en plongeant son regard inquiet dans ses yeux brillants.
— Viens mon amour, l'invita-t-elle d'une voix plus douce qu'avant. On va au palais.
— Pourquoi ? Lui demanda-t-elle en reniflant.
— S'ils sont encore-là, c'est que la directrice ordonne et cautionne leurs actions, lui rappela-t-elle offusquée. Et comme j'essaye de contrôler ma colère, je vais régler ça comme une sorcière civilisée.
Heiric étouffa son rire de panique et tous reportèrent son attention sur lui, tandis que l'apothicaire haussa les sourcils.
— Même vous vous êtes pas convaincu de ce que vous dites, la nargua-t-il en retenant son sourire mesquin.
La divinatrice lui tira la langue et lui fit un doigt, avant de fermer la porte pour les téléporter devant le palais de cristal en restant main dans la main avec Lycair.
— FOLWIN SYLFAREN ! L'appela la sorcière par son nom complet en frappant le cristal avec son poing. OUVREZ CES PORTES !
Ces dernières se firent déverrouiller par les gardes, qui écarquillèrent leurs yeux de stupeur avant les laissant entrer. Voyant la colère sur le visage d'Hucral, le roi déglutit en arborant son sourire stressé avant de se lever de son siège.
— La dernière personne à m'avoir appelée ainsi fut ma mère, se remémora-t-il préoccupé, qui avait fini par me mettre dehors pendant une semaine. Qu'est-ce que j'ai fait cette fois ?
— Justement, vous n'avez rien fait, lui reprocha-t-elle froidement.
La faux du silence ne lui laissa pas le temps de poser une autre question qu'elle expliqua son problème au roi en agitant ses mains, sous le regard lointain et intrigué du père de Lycair.
— D'accord je vois, mais vous devez vous calmer, lui conseilla Folwin désemparé par sa colère.
— Oui je sais mais je suis obligée de venir vous voir pour régler la situation de manière PACIFIQUE, cracha-t-elle en parlant avec ses mains, ou sinon je le tue.
— Surtout que vous avez déjà failli lui trancher la tête, marmonna-t-il dans sa barbe.
— Qu'est-ce que vous avez dit ? S'enquit-elle fermement.
— Qui, moi ? Rien du tout, gloussa-t-il en secouant la tête.
Elle le toisa du regard quand Anastasia descendit du premier étage, étonnée de voir la sorcière ici.
— Hucral, quelle belle surprise, admit-elle en souriant avec ses yeux.
— Il faut changer ton mari ma chérie, lui conseilla-t-elle sans la saluer.
Pour toute réponse à son haussement de sourcil, Lycair soupira tristement et projeta ses souvenirs à partir de sa carte de divination. Alors qu'ils visionnèrent la couturière se faire rabaisser et insulter un nombre incalculable de fois, la joaillière sentit son sang s'embraser et elle fit apparaître son sabre.
— Donnez-moi quelque chose à casser, ordonna-t-elle au roi.
Le père de la protectrice de la mémoire lui apporta un vase qui fit sa taille et elle claqua de doigts pour y dessiner le visage affreux d'Amlach, avant d'inscrire une rune dans les airs pour le rendre incassable. Elle tint son katana comme une batte de baseball et frappa le vase de toutes ses forces, qui se fissura sans tomber en morceaux.
Au fur et à mesure qu'elle entendit sa voix de crécelle, sa colère se décupla et elle frappa le vase encore et encore, sous le regard ahurit du père de Lycair, d'Anastasia et des autres gardes. Quand les souvenirs de sa petite amie se terminèrent, elle donna un dernier coup au vase, le souffle saccadé. Elle inspira profondément avant de soupirer bruyamment en fermant les yeux, pour les réouvrir lentement.
— Ahh... Je me sens mieux, conclut-elle d'une voix posée.
— Ce n'est guère étonnant, marmonna le roi effrayé.
Alors que sa fille n'osa pas le regarder dans les yeux, Cralen se retourna vers Hucral et fronça les sourcils en croisant ses bras musclés.
— Et vous êtes ? S'enquit-il en se les remémorant main dans la main et en train de danser.
Prise de cours par sa question, la faux du silence n'eut pas le temps de répondre que l'annihilatrice céleste entrelaça leurs doigts avant de plonger son regard triste dans les yeux de son père.
— C'est ma petite amie papa... lui avoua-t-elle timidement avec appréhension. Et c'est une sorcière.
Hucral haleta jusqu'à s'en étouffer et écarquilla ses yeux paniqués pour les reporter sur Lycair, qui maintenu le regard en laissant ses larmes ruisseler.
— Par l'origine, mais ça va pas de lâcher des bombes comme ça ! S'exclama-t-elle stressée. Imagine s'il est-
Cralen enlaça sa fille de ses grands bras et lui caressa la tête pour la réconforter et la rassurer. Le roi les observa d'un petit sourire enfantin quand il remarqua que la faux du silence les admira avec soulagement mais aussi avec tristesse. En voyant leur complicité et leur amour, sa poitrine se comprima et elle ne put s'empêcher de laisser une larme glisser sur sa joue chaude, qu'elle essuya d'un revers de main.
— (Maman...)
— Je suis très content pour toi ma fille, lui déclara-t-il en pleurant silencieusement. J'espère qu'elle te rend heureuse.
— J'ai jamais été aussi heureuse de toutes mes vies, lui confia-t-elle en ricanant tendrement.
Elle nicha sa tête dans son torse et son père brossa ses cheveux blonds avec ses doigts. Voyant que la sorcière les regarda, il lui fit le célèbre mouvement "Je t'ai à l'œil" en arquant un sourcil. L'apothicaire se tint comme à l'armée et fit un salut en sentant une goutte de sueur perler sur sa tempe.
— Passer dîner à la maison avant la cristallisation des cerisiers, proposa-t-il à sa fille.
— Oh oui quelle bonne idée ! S'exclama-t-elle de ses yeux lumineux en se dégageant de son étreinte. J'ai tellement hâte !
La mâchoire d'Hucral se décrocha et elle écarquilla les yeux en fixant le roi et Anastasia en panique.
— JE, VAIS, MOURIR, À L'AIDE, articula-t-elle silencieusement avec ses lèvres avant de mimer sa tête décapitée.
Folwin lui décocha un sourire machiavélique avant de se racler la gorge pour attirer l'attention de la famille.
— Après avoir recueilli et examiné les preuves apportés par Hucral Naught ici présente, commença-t-il avec autorité. Je déclare solennellement la directrice de la tour d'argent, Amlach et Tanyl renvoyés. Sans possibilité d'y remettre les pieds bien sûr, ajouta-t-il avec un clin d'œil.
— VICTOIRE ! Hurla la sorcière en brandissant ses poings vers le ciel.
— Majesté je demande le divorce, ordonna Anastasia fermement. Et la garde de mon fils.
La couturière pleura de joie et se précipita dans les bras d'Hucral pour la serrer de toutes ses forces.
— Merci mon amour, j'aurais sûrement attendu l'irréparable sans toi, la remercia-t-elle émut.
— Aucun problème mais... Tu me casses les côtes ma chérie, agonisa-t-elle en entendant un craquement au niveau de son bassin.
— Oh non désolée !
Elle la relâcha et la divinatrice guérit ses os de sa lueur verte, avant de s'étirer pour vérifier qu'ils étaient bien réparés.
— Bien, on va faire un topo aux monstres nous.
Elle attrapa Lycair par le poignet avec délicatesse et s'apprêta à les téléporter quand elle se tourna vers le roi.
— Au fait Majesté, j'ai oublié de vous dire haha... rigola-t-elle de stress. C'est moi qui ai tué la reine parce que je me suis trompée d'encens j'en ai mis un toxique. CIAO !
Sans attendre sa réaction, elle les téléporta dans leur salle de classe, ou leurs élèves sursautèrent.
— Mais vous êtes folles d'apparaître du néant sans prévenir ! S'esclaffa Elerinna en manquant un battement.
— Alors il a dit quoi ?! La coupa Olmar en planquant ses mains sur sa table.
Pour toute réponse, Hucral lui lança un grand sourire enfantin et sautillant en hurlant d'excitation, ce qui fit rire aux éclats l'annihilatrice céleste.
— 1 VS 0 pour la sorcière et la couturière HAHA ! Prôna-t-elle en portant Lycair dans ses bras.
— La directrice et les deux autres clowns sont virés ! Enchaina l'elfe d'un grand sourire chaleureux.
La faux du silence la reposa tendrement et matérialisa son spectre qu'elle frappa sur le sol, transformant la salle de classe en mini prairie fleurie, ou seule la porte d'entrée resta.
— Donc pour fêter ça, goûter en mode détente, annonça-t-elle fièrement d'un petit sourire.
Les élèves crièrent de joie et s'asseyent sur l'énorme nappe à carreaux, tandis que l'elfe nourriture de ce monde apparue en son centre.
— Vous avez déjà rêvé de goûter des spécialités d'autre mondes ? Leur demanda-t-elle en mâchant un raisin noir.
Leurs yeux s'illuminèrent et ils hochèrent la tête avant que la divinatrice ne matérialise des desserts tous plus beaux et inconnus les uns que les autres.
— C'est de la gelée d'étoile, informa Hucral en remarquant Heiric en prendre une assiette. C'est très sucré et ça fond sous la langue, un régal.
Dans une ambiance chaleureuse, la joaillière et la protectrice de la mémoire leur firent un rapport complet sur leur visite auprès du roi, en mentionnant bien évidemment l'invitation du père de Lycair.
— Bien fait, la nargua Olmar en étouffant son rire.
L'apothicaire écarquilla les yeux et sa mâchoire se décrocha, tandis que son élève se rappela que c'était une sorcière. Cette dernière feignit de pleurer de tristesse et cala sa tête sur l'épaule de sa petite amie, qui manga son raisin blanc.
— J'ai jamais vu une sorcière aussi bancale, admit Olmar blasé. Ça doit être la plus gentille d'entre elles.
— C'est clair, affirmèrent-ils à l'unisson.
— Hucral ce n'est qu'un dîner chez mon père, la rassura sa partenaire confuse.
— Oui mais Lycair ton père me fiche la trouille ! Se justifia-t-elle en l'attrapant par les épaules. Imagine si je ne lui conviens pas, je vais mourir !
— Ehehe allez hop, au bûcher, se moqua ouvertement Olmar en ricanant.
La sorcière écarquilla ses yeux meurtriers et le regard de son élève s'élargit quand elle se leva, déterminée à lui faire la peau.
— Oh bordel de merde ! Paniqua-t-il en ouvrant précipitamment la porte.
— COURS OLMAR ! Hurla Hucral en le poursuivant.
— AU SECOURS LYCAIIIIIIR !