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Prologue
Chapitre 1 : Origine
Chapitre 2 : Compagnon
Chapitre 3 : Grimoires secrets "disparus"
Chapitre 4 : Tueuse en cavale
Chapitre 5 : Première rencontre ?
Chapitre 6 : Trahisons et complots sanglants
Chapitre 7 : Massacre sentimental
Chapitre 8 : Again & again
Chapitre 9 : Les traces du passé
Chapitre 10 : Sous le ciel étoilé
Chapitre 11 : La Terre des Fées
Chapitre 12 : Digitale pourpre
Chapitre 13 : "Madame Scarlett"
Chapitre 14 : Brugmensia
Chapitre 15 : Magique divination
Chapitre 16 : Néant écarlate
Chapitre 17 : "Sœurette"
Chapitre 18 : Lame rougeoyante
Chapitre 19 : Fibres de couture
Chapitre 20 : "Oh euh... deux kilos de raisins"
Chapitre 21 : Professeures
Chapitre 22 : Bijoux
Chapitre 23 : "How about a dance ?"
Chapitre 24 : Hucral Naught
Chapitre 25 : Rituel sanguinaire
Chapitre 26 : Valse de la faucheuse
Chapitre 27 : L'annihilatrice céleste
Chapitre 28 : Échange de conscience
Chapitre 29 : Jeux de labyrinthe tortueux
Chapitre 30 : Passé, présent et... illusions ?
Chapitre 31 : Réminiscences et confidences
Chapitre 32 : Fragments mémoriels
Chapitre 33 : Krysia la catalysatrice temporelle
Chapitre 34 : Existence immatérielle
Chapitre 35 : Désir de vengeance létale
Chapitre 36 : Errance dans la Nihilité
Chapitre 37 : Le temps arrêté d'un marché mortel
Chapitre 38 : Possession partielle d'une âme
Chapitre 39 : Résurrection de la mort apocalyptique
Chapitre 40 : Nuit magique cauchemardesque
Chapitre 41 : Apaisement d'un silence bruyant
Chapitre 42 : Sensualité professionnelle
Chapitre 43 : Pacifisme d'une sorcière meurtrière
Chapitre 44 : Cicatrices peintes d'amour passioné
Chapitre 45 : Cerisiers cristallins
Chapitre 46 : Souvenirs capturé par le coeur
Chapitre 47 : Union immuable
Chapitre 48 : Au-delà de l'éternité
Chapitre 49 : Infinité du cosmos originel
Chapitre 50 : Finalité
Ép??o??e : Divinité omniprésente
Épilogue
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Chapitre 50 : Finalité

Recommandation : Finality – While Heaven Wept

— Attention Hucral j'arriiiive !

La sorcière hoqueta et se précipita pour se cacher derrière un grand arbre du Paradis Animalier, effaçant du mieux qu'elle pouvait sa présence. Elle gloussa et retint sa respiration tandis que sa femme la chercha, le sourire jusqu'aux oreilles.

— Où te caches-tuuuu mon amouuuuur ?

Combien de siècles, de millénaires s'étaient écoulés ? Elles ne le savaient pas, et elles s'en fichaient. Quand elles étaient ensemble, le temps s'arrêtait, comme si on l'avait emprisonné dans une bouteille.

Seul le zénith brilla au-dessus de leur tête, réchauffant leur cœur. La sorcière qui resta aux aguets, ne pouvait s'empêcher de jeter un coup d'œil de temps en temps cette bague en argent qui ornait son annulaire, avant de concentrer toute son attention dessus.

— (Chaque jour qui passe à ses côtés est un cadeau, que je dois chérir...)

Perdue dans ses pensées mélancoliques et joyeuses, elle ne sentit pas la chasseuse, qui se glissa derrière pour lui attraper les épaules.

— BOUH !

La faux du silence sursauta avant de hurler de terreur et d'esquisser un mouvement de recul, sa dague dans la main. Ahuris, elles se fixèrent dans le blanc des yeux avant d'éclater de rire. Comme par magie, la sorcière oublia ses pensées et se concentra sur le moment présent.

— Bravo Lycair Howl, ricana-t-elle encore effrayé. Mais je vais me venger tu le sais ça ?

Alors qu'elle reprit son souffle après avoir tant ris, la couturière écarquilla les yeux en criant, avant de prendre ses jambes à son cou.

— Je te tiens !

La divinatrice lui sauta dessus et leur fit faire un roulé boulet sur l'herbe fraîche, tout en la protégeant dans ses bras fissurés. Elles dévalèrent une faible descente avant de tomber dans le ruisseau lavande qui découla de la rivière, faisant fuir les animaux.

Essoufflée, la protectrice de la mémoire regarda sa petite amie de ses grands yeux, qui se tenait au-dessus d'elle. Dans un silence complice, elles se scrutèrent avant de glousser et de partir à rire.

— Je t'avais bien dit que j'allais me venger, ricana-t-elle en s'asseyant en tailleur dans l'eau.

— Si tu as réussi, c'est uniquement parce que j'ai fait exprès de courir lentement, lui fit-elle remarquer en se mettant à ses côtés.

— Il n'est que je t'ai quand même attrapé, donc une victoire reste une victoire, sourit-elle narquoisement en se levant.

L'elfe accepta la main qu'elle lui tendit, et le couple resta au bord de la rivière, trempé jusqu'aux os. L'émanatrice claqua des doigts et leur panier de pique-nique flotta dans les airs, tandis qu'elles déballèrent leurs affaires.

— Tu es une petite cachottière Lycair, la taquina Hucral en installant la nappe. Je comprends pourquoi tu as pris notre chandelier.

Elles s'embrassèrent délicatement sur les lèvres et rigolèrent chaleureusement sous le ciel bleu. Elles se firent des tartines de confitures à la fraise et à la framboise, puis se servirent des parts de gâteau à la myrtille, réalisé par la sorcière après maints et maints échecs.

— Hucral ! Rouspéta-t-elle en boudant. Laisse-moi du gâteau, tu as presque tout mangé !

— Il faut être plus rapide mon amour, la nargua-t-elle la bouche pleine. Mais ne t'en fais pas, il y en a un deuxième.

Pendant qu'elles grignotaient, la faux du silence ne put s'empêcher de zieuter les oreilles de l'elfe, qui étaient devenues extrêmement longues au fil du temps.

— (Non, je ne dois pas y penser...)

Tandis qu'elle était retournée dans son monde, elle reçut en pleine figure un morceau de gâteau de la part de Lycair. Hucral cria de stupeur et essuya son visage, avant de toiser l'elfe d'un air blasé.

Tandis que sa femme rigola à plein poumon, la divinatrice en profita pour lui lancer à son tour ce qu'elle avait sur les mains. Comme une réaction en chaîne, elles rigolèrent tout en se lançant les restes du deuxième gâteau. Quand elles finirent leur bataille de nourriture, elles s'allongèrent essoufflées dans l'herbe, le sourire aux lèvres.

— Hucral, on termine le livre ce soir ? Lui proposa-t-elle en reprenant son souffle.

La divinatrice entrelaça leurs doigts et l'admira amoureusement, avant d'afficher un grand sourire enfantin qui réchauffa le cœur de sa petite amie.

— Bien sûr ! On a presque fini en plus, j'ai hâte de voir comment ça va se terminer, lui partagea-t-elle en souriant.

Les lèvres de la couturière s'étirèrent et elle nicha sa tête dans l'épaule de sa femme qui l'enlaça, avant qu'elles ne s'endorment paisiblement sous le soleil.

____________________________________________

— C'est bon ? S'enquit l'elfe à bout de force. Je crois que j'ai une crampe à force de rester immobile comme ça.

— Attends encore un instant et... Voilà ! Conclut-elle en se redressant. Tu peux bouger.

— Oh merci enfin...

La couturière s'étira avant de craquer les os de son corps, et de venir voir le tableau de sa partenaire. Sous un ciel constellé d'astres, elle arborait une robe aux couleurs du coucher du soleil, une étoile au creux de ses mains frêles en étant assise en seiza. Un brin d'air balaya ses cheveux dorés, tandis que son regard bienveillant fixa l'étoile immaculée.

— C'est sublime... la remercia-t-elle ému. Ai-je été un bon modèle, artiste Hucral Naught ?

— Mhh oui, mais je préfère quand c'est toi le tableau, susurra-t-elle en l'embrassant. Viens j'ai une surprise.

La joaillière lui attrapa la main et elles sortirent en trombe de la maison, ou elles coururent sous le coucher de soleil. Désormais dépourvus de chaîne de montagne, elles traversèrent la moitié du continent en riant aux éclats, avant d'arriver au lac de la sorcière. Cette dernière lui lâcha et se tourna vers elle en sautillant.

— Viens on fait du patin à glace ! Lui proposa-t-elle en souriant d'excitation.

— Mais ça doit faire des billions d'années que je n'ai pas pratiqué ! Lui rappela-t-elle ahurit.

— Ohhh aller c'est pas grave mon amour tout va bien se passer ! À moins que tu aies peur de tomber avant moi ? La nargua-t-elle d'un sourire en coin.

— Hmph, alors là tu rêves ma vieille, s'offusqua-t-elle en gloussant. Gèle-nous ce lac et on verra qui va se ramasser en première.

Satisfaite d'avoir réussi sa provocation, la divinatrice se pencha au rebord et tendit sa main pour geler l'étendue, maintenant lisse et brillante. Elle leur fit apparaître des patins qu'elles enfilèrent difficilement, avant de se relever avec appréhension. Sans l'attendre, la protectrice de la mémoire se précipita avec élégance sur la glace, avant de se placer au centre.

— À nous deux, faux du silence, la nargua-t-elle en lui tendant sa main. Sauras-tu relever mon défi ?

Sa cavalière se téléporta derrière elle et lui attrapa le menton, leur visage à seulement un cheveu de l'autre.

— Nous verrons bien... Aurais-tu trouvé quelque chose à ma hauteur ? Marmonna-t-elle sensuellement.

L'elfe lui attrapa la main et la tira vers elle en patinant sur la glace, avant de freiner et de la faire tournoyer pour l'emprisonner dans ses bras musclés.

— Non, mais j'aime te tester...

____________________________________________

La pleine lune s'éleva dans le ciel étoilé, tandis que la sorcière brossa Stella, qui avait maintenant les poils gris.

— Mon amour tu peux venir m'aider à fermer ma robe ? Lui demanda-t-elle depuis sa chambre.

— J'arrive ma chérie !

Elle lui fit un baiser sur son museau et se précipita dans la pièce, avant de rester dans l'embrasure de la porte.

— Arrête de me mater et viens, sinon je ne danse pas avec toi, la menaça-t-elle en ricanant.

— À vos ordres votre Majesté.

Tandis qu'elle remonta la fermeture, elle parsema sa colonne de baisers ardents, lui lâchant un frisson. Quand sa robe se referma, elle lui embrassa le cou une dernière fois, en souriant contre sa peau chaude.

— Tu es magnifique, la complimenta-t-elle amoureusement.

Après avoir patiné durant tout le reste de l'après-midi, ce fut finalement Hucral qui était tombée la première, suivis de près par Lycair tellement elle avait rigolé. Pour se récompenser de leurs efforts, elles s'étaient préparé un bon repas avec leurs princesses.

Désormais, le couple se tint dans leur salon, ou leur fenêtre avait été agrandie grâce à la magie de la sorcière. Ainsi, avec un zoom qui avait rendu la couturière hilare, elles pouvaient admirer les cerisiers, même en restant bien au chaud chez elles.

— Tu veux danser ? Lui proposa la divinatrice avec un slow en fond.

— Avec plaisir, sourit-elle en prenant sa main.

Sous la musique apaisante, les deux femmes dansèrent dans les bras de l'une de l'autre, une chaleur mélancolique envahissant leur poitrine qui se souleva au rythme de la mélodie.

— (Demain je dessinerai ça au réveil, ça fait des siècles qu'on n'a pas dansé un slow toutes les deux. Ça m'avait manqué.)

Quand la sorcière la fit tournoyer, elle recommença avant de la porter subitement pour tourner en rond.

— Waouh vas-y va plus vite !

— Pour que tu tâches mon beau costard en vomissant dessus ? Tu rêves ! Ricana-t-elle les larmes aux yeux.

La divinatrice la reposa et s'inclina en lui embrassant la main, avant de s'adosser contre sa bibliothèque pour se laisser glisser pour atterrir sur le sol. Sa femme leva les yeux au ciel en souriant et se cala contre la poitrine de l'émanatrice, qui avait leur livre dans sa main.

Pour se divertir, les deux femmes s'amusaient à lire dans leur tête, parfois à voix haute une phrase, ou même un chapitre. Même si elles avaient déjà prévu de le terminer, elles attendirent surtout la transformation des cerisiers cristallins, qui devait arriver dans quelques secondes.

— Non ça peut pas se finir sur ça ! S'exclamèrent-elles ahurit.

Quand l'apothicaire ferma le livre avec désespoir, l'elfe bailla de plus en plus fréquemment en s'étirant. La sorcière était sur le point de la taquiner quand elle hoqueta et pointa du doigt sa fenêtre.

— Lycair regarde !

La couturière sursauta et tourna furtivement la tête dans la bonne direction, avant de sourire tendrement. Quand elle croisa du regard de ces arbres aussi éblouissant que celui qui ornait leur continent, elle se revit des milliers d'années en arrière, avec elle.

Des larmes de joie ruisselèrent sur ses joues et sa poitrine se souleva de bonheur, appréhendant le futur malgré le fait de l'avoir repoussé. Époustouflées, elles admirèrent le spectacle dans un intime silence, qui était la conversation de leur âme bruyante.

— Alors... Qu'est-ce que tu as pensé du livre ? Lui demanda Hucral avec hésitation.

La protectrice de la mémoire réfléchie un court instant, de plus en plus fatigué.

— Honnêtement je trouve la fin triste, mais je trouve qu'il manque quelque chose, pointa-t-elle dans sa réflexion.

Elle s'apprêta à continuer avant de planter son regard dans celui de la sorcière, pour changer de sujet.

— Vas-y vide ton sac, l'incita-t-elle simplement.

Malgré le fait que la divinatrice était parvenue à retenir ses larmes aujourd'hui, sa voix flancha quand elle essaya d'aligner trois pauvres mots.

— J'ai... J'ai peur, lui avoua-t-elle en détournant le regard. De me retrouver toute seule...

Lycair la regarda d'un air étonné, avant que ses yeux ne trahissent une inquiétude dévorante. Elle n'aurait jamais cru que la sorcière lui avouerait ça si facilement, en dépit de tous ces siècles passés ensemble, car Hucral était le genre de fille à qui il fallait tirer les vers du nez.

— Même si je sais que je suis condamnée à errer dans le néant pour l'éternité, le simple fait de savoir que je ne te reverrais plus jamais me détruit de l'intérieur, lui confia-t-elle de ses yeux vitreux. J'ai l'impression que je vais me retrouver impuissante, sans défense. Mes repères, mes émotions, mon humanité... J'ai l'impression que je vais tout perdre...

Lycair se contenta de l'écouter parler tout en retenant ses larmes, car elle savait qu'Hucral n'avait pas encore tout dit.

— Quand j'ai croisé pour la première fois tes yeux remplis de vie, de ce je ne sais quoi, je suis tombée amoureuse de toi, lui déclara-t-elle timidement, même si moi je ne m'en étais pas rendue compte. Et ce jour-là tu as souri, parce que toi, tu as su. Dans chacune de tes vies, tu m'as aimé de toutes tes forces jusqu'à en mourir, alors que moi... je... je ne savais même pas ce que je voulais... admit-elle honteuse.

Une larme glissa sur sa joue, mais elle inspira profondément pour se donner la force de continuer malgré sa cage thoracique qui se comprima.

— Parfois, je me demandais pourquoi tu m'aimais moi, gloussa-t-elle presque offusquée. Je n'avais rien à te donner, et je ne sais même pas si aujourd'hui, j'ai réussi à te donner quelque chose dans cette vie, ou même dans les autres...

Allégée mais toujours pesée par ses émotions, elle osa enfin croiser le regard de Lycair, qui pleura elle aussi.

— Hucral...

La protectrice de la mémoire, exténuée, peinait à trouver ses mots à cause des larmes qui inondaient son visage.

— Si seulement tu te voyais comme moi je te vois, tu te rendrais compte que tout ce que tu m'as donné est bien plus grand que mon espérance de vie depuis mon tout premier souffle, la rassura-t-elle attristée.

— Pourtant... L'une de mes plus grandes peurs est que tu me vois comme je vois.

La couturière se dégagea de son étreinte pour se mettre face à elle, déterminée. Tandis que ses pleurs cessèrent, elle prit son visage entre ses mains, pour que son attention ne soit centrée que sur elle.

Alors qu'Hucral la scruta de ses yeux tremblant, Lycair grinça des dents, avant de l'embrasser fougueusement un court instant. Même s'il n'avait duré qu'une seconde, leur baiser avait l'air d'avoir duré une éternité.

— Je t'aime Hucral, lui affirma-t-elle en pleurant de nouveau.

La sorcière écarquilla les yeux et son souffle se coupa, laissant ses larmes couler de plus belle.

— Et je t'aimerais toute ma vie, continua-t-elle d'une voix frêle. Dans toutes mes vies, j'ai vécu des choses que je n'aurais jamais pensé pouvoir vivre. Le bonheur, l'amour, l'aventure, le dépassement de mes peurs, la confiance. Tu m'as tellement donné, que même une vie éternelle ne suffirait pas pour te rendre la pareille, sanglota-t-elle désemparée. T'avoir à mes côtés pendant je ne sais combien de temps, je ne pouvais rêver mieux mon amour.

Voyant que son regard s'illumina d'une lueur jusqu'alors inconnue pour elle, la protectrice de la mémoire descella du doute et de la culpabilité dans les iris de sa petite amie, désemparée.

— Hucral, la vie ce n'est pas d'attendre que l'orage passe, lui apprit-elle en caressant son visage. C'est d'apprendre à danser sous la pluie. Car les futurs non réalisés sont seulement les branches du passé.

Un frisson parcourra l'échine de l'elfe, qui fut prise d'une quinte de toux. Elle plaça ses mains sur sa bouche pour calmer sa respiration haletée, tandis que sa partenaire fit léviter une coupelle d'eau. Apaisée par son geste, la couturière soupira de toutes ses forces, avant de grelotter.

— Mon amour... J'ai un peu froid, marmonna-t-elle en se blottissant contre elle.

Alors que ses pleurs recommencèrent, la faux du silence conjura un globe de lumière pour la réchauffer, évitant d'avoir recours à son feu. Le corps de Lycair se relâcha et un sourire se dessina sur son visage adouci, avant qu'elle ne le perde. L'émanatrice entrelaça leurs doigts quand elle aperçut sa femme admirer les cerisiers arc-en-ciel.

— J'ai peur Hucral... lui avoua-t-elle enfin.

Alors que la joaillière scrutait les arbres sans vraiment les regarder, elle écarquilla les yeux et sa petite amie se nicha un peu plus dans ses bras fissurés.

— De quoi ?

— De mourir... que tu refasses ta vie... Que tu m'oublies.

— Ça n'arrivera pas ! Lui assura-t-elle en levant subitement la voix.

L'elfe sursauta et se retourna pour enfin la regarder, et vit qu'elle pleura abondamment.

— Plus jamais de ma vie je ne t'oublierais, je te le promets !

La couturière plongea ses yeux dans les siens...

— Mon âme sera toujours avec toi Hucral, lui promit-elle en sanglotant.

Avant de l'embrasser tendrement.

La sorcière caressa son visage de sa main froide, avant de rompre leur baiser à contre-cœur.

— Je pense que je vais dormir un peu mon amour, lui avoua-t-elle exténuée. Tu me réveilles avant le déjeuner s'il te plaît ?

— Bien sur ma chérie, comme toujours, lui sourit-elle tandis que l'elfe s'allongea sur ses genoux.

Hucral se pencha pour lui embrasser le front, avant de sceller ses lèvres aux siennes, pour la dernière fois.

— Bonne nuit ma Lycair, lui souhaita-t-elle en gardant son sourire.

— Bonne nuit ma Hucral, gloussa-t-elle en s'efforçant d'arborer cette même expression. À demain...

Alors que ses paupières se fermèrent d'une lenteur mortelle, une étoile filante passa devant leur fenêtre, transcendant le ciel de sa lueur blanche immaculée. La sorcière nicha sa tête dans le creux de l'épaule de défunte femme, l'enlaçant avec hésitation.

Elle se concentra sur son souffle habituellement si calme, les battements de son cœur, essayant d'y desceller la moindre parcelle de vie. Mais seul le silence, ce rythme inaudible et désormais inexistant se dévoila à elle.

— J'ai toujours détesté les étoiles filantes, chuchota-t-elle en la serrant plus fort.

Ne pouvant plus contenir ses émotions, Hucral explosa en larmes, tenant fermement celle qui l'avait quitté une fois de plus dans ses bras. Sa naissance incarnait l'origine pure, incontestable et immortelle.

Et tout commencement doit avoir une fin. Cependant, lors de leur première rencontre, l'émanatrice du néant avait espéré, prié, que ça ne soit pas elle. Combien de fois... Pour arriver à ce résultat... ?

Mais après avoir vécu un nombre incalculable de fois, le néant de la mort est venu fauchée pour la dernière fois dans un amour létale cette protectrice de la mémoire dont les souffrances dépassaient la folie, Lycair Howl.Parmi le vaste cosmos infini, leur chemin ne se recroisa plus jamais, ne laissant qu'une fine trace de leur amour transcendant dans cette éternité empoisonnée.

Dans une étreinte mortelle, l'origine des mondes enlaça pour la dernière fois son monde.

La finalité.

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