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Chapitre 6 : Un trône pour deux - Partie 1

La nouvelle de la mort du roi s'était répandue rapidement, de même que la tenue du conseil exceptionnel qui désignerait la succession d'Asgore. Le hall du jugement était noir de monde, et Sans et Toriel peinaient à se frayer un chemin dans la foule. Certains monstres pleuraient, d'autres hurlaient leur colère. Sans l'intervention de la reine, Sans, déjà considéré comme celui qui avait laissé l'humain atteindre le trône, se serait sans doute fait réduire en cendres. Malgré la peur, il essayait de rester impassible. Il était dégoûté de voir à quelle vitesse les services qu'ils avaient rendu à la population avaient été effacés juste à cause de quelques rumeurs. Il espérait que la situation soit plus calme à Snowdin. Les habitants de la ville les connaissaient bien, et il espérait que Papyrus soit rentré sans encombre. Discrètement, il envoya un texto à Grillby pour lui demander d'aller vérifier, juste par acquis de conscience.

Par chance, cependant, la personnalité qui l'accompagnait attirait davantage les regards. Son nom traversait la foule et le temps qu'ils arrivent aux portes du palais, encadrées par les gardes royaux, tout le monde savait qui elle était. Toriel resta neutre et détachée. Sans admirait son calme alors même que lui était à son point de rupture. Il n'était qu'un petit squelette au milieu de monstres bien trop grands pour lui et son instinct de survie lui hurlait de trouver un trou, de s'y enterrer et d'attendre que la tempête passe.

Au bout du couloir, les sentinelles et les gardes royaux tentaient tant bien que mal de repousser la foule amassée devant eux. Toriel poussa gentiment de la main ceux qui se mirent sur leur passage. Les gardes les repérèrent vite et aidèrent à dégager l'allée. Ils purent tous les deux passer sans encombre et retrouver Gerson de l'autre côté de la haie. La vieille tortue les avaient aperçus dans la foule et avait décidé de les attendre.

— Eh beh, quel souk ! s'exclama-t-il. Je n'avais pas connu pareille agitation depuis qu'on a quitté les ruines pour s'installer ici. Vous avez vraiment le don de faire jacasser les jeunots, votre Majesté.

— Monsieur Gerson ! sourit Toriel. Je suis ravie de vous revoir. Vous semblez en forme.

— On fait aller, on fait aller. C'est bien triste pour Asgore, embraya-t-il en les accompagnant vers le palais. Je pensais honnêtement que ce serait lui qui m'enterrerait et pas l'inverse. Qu'est-ce qui s'est passé ?

— Nous l'ignorons, répondit-elle, mais ce n'est pas de la main de Frisk.

— Oh, ça, je m'en doute, répondit-il. La petite canaille est passée dans mon magasin plus tôt. Il m'a acheté des vieilles breloques, on a papoté Histoire... C'est un bon p'tit. J'ai connu la guerre, vous savez, et des gamins comme ça, ça ne lève pas la main sur des monarques.

— Nous avons le même avis, répondit poliment la reine, en pointant Sans.

La tortue réajusta ses lunettes pour observer Sans plus en détail.

— Oh ! Mais je te connais, toi ! Tu es le frère de ce squelette qui parle fort et traîne toujours avec ma petite Undyne. On se connaît ?

— Oui, Gerson, répondit-il en soupirant. Je suis Juge depuis quinze ans maintenant et tu me fais le coup à chaque fois. Je vais commencer à me sentir ess-os-lé, ajouta-t-il dramatiquement.

Toriel pouffa, ce qui rendit le sourire au petit squelette. Gerson avait des problèmes de mémoire depuis des années. Sans était habitué à l'entendre radoter. Si la vieille tortue semblait bien connaître Papyrus, le visage de Sans n'arrivait pas à lui rentrer dans la tête. Pour autant, il ne se vexait pas. Ce n'était pas vraiment de sa faute et il était l'un des derniers soldats encore vivants qui datait de la guerre contre les humains. S'il y en avait un qui pouvait faire la différence, c'était bien lui. Il avait certes élevé Undyne, mais il avait aussi connu Toriel du temps de son règne et savait de quoi elle était capable. Sans espérait qu'il prenne parti pour cette dernière.

Ils approchèrent du jardin royal dans lequel se tiendrait la réunion. Comme il était de coutume, des chaises avaient été dressées en cercle autour du parterre de fleurs dorées. Undyne était déjà installée, Alphys à ses côtés. Le conseil réunissait différentes figures du monde des Souterrains. Il y avait tout d'abord les Immortels, choisis par Asgore jusqu'à ce que mort s'en suive. Il y en avait quatre, chacun représentant un pan important de leur société : la garde royale, dont Undyne était l'ambassadrice, la science royale, dans la figure d'Alphys, la justice et le social pour Sans et la culture pour Gerson. La famille royale détenait ensuite une place garantie, bien qu'une seule n'était utilisée depuis la mort des héritiers royaux et le départ de Toriel. Le reste des sièges étaient moins fixes. Ils abritaient les maires des différentes parties des Souterrains : Snowdin, Waterfall, Hotlands et Nouvelle Maison. Orso Grizzli, un ours brun, dirigeait la ville de Sans. Il connaissait mal les autres. Le maire de Waterfall ne se montrait presque jamais. C'était un vieux fantôme, le père de Napstablook, grincheux et peu aimable, mais surtout extrêmement conservateur, ce qui pourrait aider Toriel. Hotlands était dirigé par Muffet. Sans avait beaucoup entendu parler d'elle, comme tout le monde, mais elle restait discrète et ne vivait qu'avec ses araignées dans une partie reculée des terres chaudes. Le contrôle de Nouvelle Maison, enfin, avait récemment changé. Le monstre qui dirigeait cette partie des Souterrains était mort de vieillesse quelques semaines plus tôt. Sans ignorait encore qui le remplaçait et le siège était toujours vide. Orso et ce dernier manquaient toujours à l'appel.

Sans et Toriel s'installèrent côte à côte en face de Undyne et Alphys. La tension était palpable entre les deux futures potentielles dirigeantes. Sans n'aimait pas la tournure que prenait les événements. Undyne ne se ferait pas écraser sans se battre et Toriel allait devoir reconquérir le cœur de ses sujets. Aucune issue ne lui paraissait heureuse. Il aurait aimé que Papyrus soit là pour l'épauler et le rassurer. Quelque part, il le serait. Tous les conseils étaient diffusés en direct à la télévision, une idée d'Asgore pour montrer qu'ils n'avaient rien à cacher. Il savait que son frère n'en raterait rien. Son téléphone vibra. Il le sortit discrètement.

"Papyrus est bien rentré, je lui ai fait une tisane. On héberge quelques autres monstres rescapés. C'est la panique à Snowdin, plusieurs bagarres dans les rues pour Undyne ou l'ancienne reine. On suit le débat à la TV. On est avec toi, courage. - Grillby."

Sans sourit discrètement. Il pouvait au moins encore compter sur quelques amis. Il soupira. Dans quel pétrin avait-il encore réussi à se fourrer ? Il n'avait qu'une envie : aller se coucher. Il sursauta lorsque la main de Toriel se posa sur la sienne.

— Nous allons nous en sortir, mon ami, l'encouragea-t-elle à voix basse.

Il masqua son inquiétude derrière un masque rieur, comme d'habitude, mais la situation ne lui plaisait pas. C'était bien trop de stress à gérer pour son âme fragile. Un bruit de talons leur fit tourner la tête alors que Mettaton franchissait la porte, la tête haute, sous les regards ahuris des autres membres du conseil.

— M-Mettaton ? Qu'est-ce que tu-tu fais ici ? demanda Alphys, visiblement gênée.

— Oh, darling, c'est une longue histoire. Je suis maire de Nouvelle Maison désormais.

— Quoi ? réagit Undyne. C'est une blague ? Tu ne sais déjà pas gérer ton parc d'attractions, tu ne vas...

— Oui, oui, je sais, darling. Tu te sens menacée par mes jambes parfaites et mon sourire enjôleur, mais tu sais bien que je te laisse Alphys. Je ne suis pas ce genre de robot.

Il s'assit sur son siège avant de poser dramatiquement. Undyne ne le quitta pas du regard pendant trois longues minutes, excédée. Orso fut le dernier à arriver, essoufflé. Il s'excusa prestement avant d'aller s'asseoir à côté de Mettaton. Si Sans avait encore des doutes, le message était clair : ils s'étaient tous assis les uns à côté des autres, laissant le squelette et l'ancienne reine à l'écart, entourés de sièges vides.

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