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Chapitre 6 : Un trône pour deux - Partie 2

Undyne se leva et se plaça au centre du cercle.

— Bien, je suppose que vous savez tous pourquoi nous sommes là. Le roi Asgore Dreemur a été assassiné il y a quelques heures, alors qu'il devait récolter la septième âme et nous permettre de sortir d'ici. L'enfant, poussé par la haine, s'est emparé des autres âmes et s'est enfui.

— Ce n'est pas ce qui s'est passé, grogna Sans.

— Tout le monde ici est témoin, Sans. On t'a tous vu suivre cet humain à travers les Souterrains, sans jamais rien faire pour l'arrêter. Des témoins ont même avoué t'avoir vu prendre un repas avec lui chez Grillby. Cela fait de toi un traître et tu ne devrais même pas siéger à ce conseil. La seule place que tu mérites est celle de la place publique pour ton exécution.

— C'est ridicule ! répliqua Orso. Tout le monde connait Sans à Snowdin et ce n'est pas un traître. Personne n'a fait ce qu'il a fallu pour arrêter cet enfant et ce serait fort hypocrite de votre part, Capitaine, de donner des leçons de morale à notre Juge alors que vous avez été vue en train de cuisiner avec ce même humain. Je ne crois pas une seconde à la piste de l'assassinat. Je veux dire, qui ici a seulement vu cet humain faire preuve de violence envers qui que ce soit ?

Undyne lui fit dos pour ne plus l'entendre.

— Je dois bien reconnaître que le petit fait partie de la bonne graine, intervint Gerson. Undyne, ma fille, je pense que tu surréagis. Je sais que tu aimais beaucoup le vieux bonhomme, mais ta colère est en train de t'aveugler.

— Je ne surréagis pas ! cria-t-elle. Je suis la seule à voir la réalité en face !

— Laissons au moins une chance à Sans de se défendre, siffla Muffet. Ces accusations de haute-trahison sont graves.

Tous les regards se tournèrent vers le squelette. Il se redressa sur sa chaise. Toriel l'encouragea du regard.

— Je le reconnais, j'ai protégé cet enfant jusqu'aux portes d'Asgore. Il a rendu Papyrus heureux, plus qu'il ne l'a jamais été, et je sais qu'il a fait du bien à d'autres personnes, comme Alphys, ou Mettaton. Appelez-moi un traître si vous voulez, mais quand j'ai jugé l'enfant dans le hall, il était blanc comme neige. Il n'a fait de mal à personne et je suis persuadé qu'il n'est pas le monstre décrit par Undyne, comme en témoigne la lettre qu'il a laissé. Dedans, il dit qu'un certain Flowey a tué Asgore et qu'il est parti chercher de l'aide pour nous aider. Je suis peut-être un idéaliste, mais après tout ce qu'il a fait pour nous, oh, je ne sais pas, je trouve ça normal de lui laisser une chance ? Et puis, j'ai fait une promesse à la reine.

— C'est exact, répondit Toriel. J'ai vu chacun de ces enfants tomber dans les Ruines, mais je sais aussi qu'aucun n'est parvenu à atteindre la sortie. J'ai demandé à Sans de protéger le dernier humain à sortir des Ruines, parce que j'avais confiance en lui. Je lui suis gré d'avoir tenu parole. Mais assez de bavardages. Nous ne sommes pas là pour faire le procès de mon ami squelette ici-présent, mais pour désigner la succession d'Asgore. Si je suis parmi vous aujourd'hui, c'est parce que Sans m'a averti des risques de dérives de notre royaume s'il atterrissait entre des mains trop... colériques.

Undyne tiqua immédiatement.

— Vous avez fui votre devoir et votre patrie il y a des dizaines d'années. Vous n'avez aucun droit sur le trône.

— Ce n'est pas ce que dit la loi, très chère. En cas de décès du roi, le pouvoir revient en premier lieu à sa famille qui décide ou non de le conserver.

— Vous avez quitté Asgore !

— Mais je suis la mère de ses enfants, et par ascendance, la dernière représentante de la lignée des Dreemur. Je n'ai rien à prouver. J'ai participé à la Grande Guerre, tout comme lui, et je pense avoir été une bonne reine pour tous jusqu'à ce qui est arrivé à Asriel et Chara. Nos routes et opinions ont divergées parce que je n'ai jamais approuvé la politique meurtrière de mon mari. J'ai protégé chacun des enfants qui sont tombés le temps qu'il a fallu. Je pense n'avoir fait qu'une erreur de jugement sur l'un d'entre eux. Les autres sont toujours restés pacifiques, jusqu'à la fin. Ce qu'Asgore a fait est d'une barbarie sans nom, et je souhaite que cela change. Nous ne sommes plus en Guerre et notre science est bien plus développée qu'elle ne l'était lorsque nous nous sommes installés ici en premier lieu. Si vous m'en laissez l'opportunité, nous travaillerons main dans la main avec le docteur Alphys pour trouver une solution pacifique et sortir d'ici, en attendant le retour de Frisk.

Plusieurs têtes hochèrent dans l'assemblée. Undyne avait des qualités d'élocutrice, c'était indéniable, mais elle n'avait pas la patience de débattre.

— Le Juge disait avoir preuve de l'innocence de l'enfant, réagit Angstablook, le maire de Waterfall, et la lettre laissée par l'humain va dans son sens. Je ne pense pas qu'il est nécessaire de nous quereller plus que nécessaire. Le peuple a besoin d'une nouvelle stabilité et, sauf votre respect, capitaine, Toriel a su faire ses preuves durant la Guerre, alors que vous étiez en couche-culotte. Nous avons entendu presque tout le monde. Juge, Alphys ? Mettaton ?

— Si ce n'était pas assez clair, je vote pour Toriel, répondit Sans avec détermination. Elle est fiable, bienveillante et c'est tout ce dont nous avons besoin.

Il lança un regard faussement désolé à Undyne.

— Nous savons tous qu'Undyne souhaite prendre la relève d'Asgore pour déclarer la guerre à l'humanité. Mais je pense qu'il est temps de redevenir réaliste. Nous ne sommes plus que quelques centaines, alors que les hommes sont plusieurs millions. Une guerre ne servirait qu'à sceller notre sort, et je ne compte pour ma part pas en prendre parti.

— Nous nous sommes battus toutes ces années dans ce but ! cria Undyne, excédée. Tous ! Scientifique royale, garde royale, le conseil... Mais forcément, lorsqu'on est resté assis à ne rien faire pendant des années à attendre que le temps passe, on ne s'en rend jamais compte. Nous parlons d'un squelette qui n'a jamais rempli un seul rapport en six ans à son poste de sentinelle. En quoi sa parole a-t-elle seulement du poids ? Sans ne s'est jamais soucié de rien du tout. Pas même de lui-même. Si son frère n'était pas là, il serait déjà tombé en poussière depuis des années.

— Undyne, tenta de la calmer Gerson, tu t'emballes un peu trop. Nous sommes dans un conseil, pas un règlement de comptes.

— Laissez tomber, Gerson, grogna Sans. Nous parlons d'une femme qui n'a même pas eu la décence d'assumer ses actes il y a de cela trente minutes. Elle a presque tué mon frère. Est-ce là sa vision de la justice ? Frapper à coup de lances tous ceux qui se mettent sur son passage ? Je peux déjà prédire comment ça va se finir, pas besoin d'être juge pour ça. Personne ici n'a envie d'une dictature qui va finir en bain de sang. Reste à ta place.

La guerrière se leva et saisit Sans au col. Une patte d'ours la força à reculer.

— Passons au vote avant de nous entretuer, grogna Orso. C'est assez pour aujourd'hui.

— Enfin un peu d'action, soupira dramatiquement Mettaton.

En tant qu'aîné du conseil, Gerson se leva et se plaça au centre.

— Bien, que ceux qui souhaite élire Toriel comme notre nouvelle reine lèvent la main.... Ou se manifestent, ajouta-t-il en fixant Angstablook.

Mis à part Alphys et Mettaton, toutes les mains se levèrent. Lorsque vint le tour d'Undyne, seule la scientifique leva timidement la main. Le robot avait décidé de ne pas prendre parti, plus préoccupé par sa manicure que le scrutin.

— C'est réglé. La reine Toriel reprend les rênes du royaume. Un communiqué sera réalisé demain matin. Mais d'ici là, je pense que tous les esprits ont besoin de repos et de calme, sourit Gerson. Retrouvons-nous demain après-midi pour le début du travail. Il y a beaucoup de choses à faire.

— Merci Gerson, sourit Toriel. Je ne reste pas au palais ce soir, je rentre avec Sans. J'ai encore des affaires à récupérer dans les Ruines.

Il hocha la tête. Undyne fut la première à quitter la salle, folle de rage, Alphys à sa suite. Les autres membres du conseil présentèrent leurs hommages à la nouvelle reine et se retirèrent. La vieille femme sourit et se tourna vers Sans, toujours assis sur sa chaise.

— Quelle soirée, mon ami, dit-elle en se rasseyant à côté de lui. Je suis désolée que toute cette histoire te soit retombée dessus. Nous savons tous les deux cependant ce que tu as fait pour cet enfant et je ne l'oublierai pas. Nous devrions rentrer, Papyrus doit commencer à s'inquiéter.

— Je suis soulagé, avoua-t-il. Je ne pense pas qu'elle va me lâcher de sitôt.

— Oh, je crains qu'elle ne le fasse vite, sourit-elle. Ma première décision sera de démembrer la garde royale. Il est hors de question que la tyrannie règne sur mes terres.

— Je peux vous demander une faveur ?

— Bien sûr.

— Vous pouvez garder juste un poste ? C'est pour mon petit frère. Si vous lui dites qu'il ne deviendra jamais garde royal, il risque de mal le prendre.

Elle éclata de rire joyeusement.

— Je m'assurerais de lui trouver une place à mes côtés. Après tout, lui aussi a toujours cru en Frisk. Il est normal que je le récompense.

— Merci, Toriel. Vous...

— Tu peux me tutoyer, Sans. Après tout, en tant que conseiller principal, nous risquons de beaucoup travailler ensemble dans le futur.

Elle avança vers la sortie, un sourire malicieux aux lèvres. Sans marcha à côté d'elle avant de freiner d'un coup.

— Attendez... Pour de vrai ?

— Bien sûr, qui d'autre serait assez fou pour faire confiance aveuglément à une voix derrière une porte magique ? Montrons à Undyne que tu en vaux le coup.

Sans ne répondit pas et ouvrit un portail. Il releva la tête vers Toriel et sourit, incertain. Elle passa devant lui, lui laissant quelques secondes pour souffler et réaliser ce que ses mots impliquaient. Dans quoi venait-il encore de s'engager ? Il haussa les épaules. Il espérait au moins que ce job-là payait mieux que les hot-dogs.

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