Il y a des noms qui traversent les âges, des légendes que l’on se raconte, des héros dont on sculpte les visages dans la pierre, des figures qui inspirent autant l’admiration que la crainte.
Parmi tous ceux que j’ai côtoyés, il n’en restait qu’une dont le souvenir méritait encore d’être raconté.
Je n’étais qu’un jeune scribe à l’époque, plus curieux que sage, plus ambitieux que prudent. C’est la Reine Aldénor en personne qui, un jour, posa les yeux sur mes écrits. Elle y vit je crois, un regard neuf, une plume qui savait observer sans trop enjoliver. C’est sous sa recommandation que je fus nommé Scribe Officiel de l’Empire Levalon. Ma tâche ? Inscrire dans l’Histoire, les heures de gloire de l'Âge d’Or du royaume, les figures qui l’avaient illustrées et les épopées qui en avaient tissé la légende.
Mon travail m’avait mené au plus près de celles et ceux qui ont façonné le destin du royaume.
Mais aucun d’entre eux ne marqua ma carrière, et ma vie, autant que celle dont on me confia la chronique, en l’an 764 de L’Ère d’Aelira.
Son nom, vous le connaissez peut-être.
Myra.
Une femme, dont la voix seule suffisait à faire taire une salle, dont l’esprit façonnait le destin des batailles avant même qu’elles ne commencent. Une stratège, une guerrière... Mais surtout une énigme à bien des égards.
C’est à Castelvale, au cœur battant/la capitale de Levalon, que je fus envoyé pour suivre ses pas. J’ignorais encore, à cet instant, que je n’allais pas seulement écrire son histoire. J’allais la vivre.
Et que ses mots, plus encore que ses actes, finiraient par ébranler ce que je croyais immuable.
C’est le récit d’un souffle, d’un réveil, d’un vertige.
Et peut-être, à travers lui, d’une vérité que nous avions cessé d’écouter.
Votre humble serviteur,
Eugène.