La lumière filtrait à travers la fenêtre, donnant une ambiance tamisée et douce à la pièce. Les yeux ouverts depuis quelques minutes, je profitais de la chaleur de mon lit, des draps qui m’enserraient agréablement, de l’odeur de linge propre qui habitait le tissu… Après la douleur que j’avais ressentie la veille sur le ferry, ce répit était des plus bienvenus. Le repos avait été bénéfique, profond.
Je m’étirai longuement, sentant le drap glisser lentement le long de mon corps, et j’observai la chambre. Dans ma tête résonnait encore l’écho de mon arrivée précipitée et désorientée en Écosse, l’hôtel où je m’étais réfugiée dans l’urgence, épuisée de mon voyage, et où je m’éveillais désormais.
Doucement, je me levai. Le parquet grinça presque paresseusement sous mes pas. Un petit soupir de bien-être, un craquement de nuque, et je me dirigeai vers le miroir à pied pour observer mon reflet, croisant mon propre regard brun et mélancolique. Mon visage rond était constellé de taches de rousseur, encore marqué par la fatigue du trajet, et mes boucles brunes, toujours en désordre, encadraient mon visage comme une forêt indomptée. Je portais encore mes habits de la veille, froissés, et m’empressai de les retirer dans l’idée de prendre une bonne douche bien chaude.
Le miroir me renvoya le reflet de mes courbes : ma petite poitrine bien dessinée, discrète mais harmonieuse avec le reste de ma silhouette. Mon ventre, un peu mou, et mes hanches larges accentuaient mes formes rondes, un peu plus généreuses que la moyenne. Un reflet banal, si on occultait les nombreuses taches de rousseur qui parsemaient ma peau et y apportaient une touche particulière.
Je jetai un regard en direction de ma valise, encore intouchée, et l’ouvris juste assez pour en extirper ma trousse de toilette. Je me dirigeai ensuite vers la salle de bain, allumai l’eau, et attendis qu’elle soit assez chaude pour m’y glisser avec délice. Après tout ce trajet et une bonne nuit de sommeil, l’eau chaude me faisait un bien fou. Je pris donc mon temps, m’y prélassant jusqu’à ce que le miroir s’embue, avant de saisir mon savon à la vanille pour me laver.
Je sortis de la salle de bain, serviette autour du corps, les cheveux humides gouttant doucement sur mes épaules. Je retournai vers ma valise, que je posai sur le lit. L’ouvrant enfin complètement, je redécouvris toutes les affaires que j’y avais rangées : de quoi tenir quelques jours. Après tout, je ne savais pas combien de temps j’allais rester ici, ni même si je voulais vraiment rentrer. Par précaution, j’avais jeté assez d’habits pour affronter l’inconnu. Je choisis une robe couleur pêche, des collants et des sous-vêtements, m’habillai, puis rangeai mes affaires dans la chambre, utilisant l’armoire et le petit bureau mis à disposition.
En fouillant dans ma valise, je tombai sur la lettre, vieille et froissée, et le médaillon doré qui m’avaient menée jusqu’ici. Je pris le médaillon du bout des doigts, retraçai doucement le phoque gravé en son centre, et l’attachai autour de mon cou. C’était un lien perdu avec mon passé. Précieux. Quant à la lettre, je la posai sur le bureau, à côté de mes affaires de tricot, glissée dans un roman d’amour que j’avais emporté.
Décidée à commencer ma journée, j’enfilai mes bottes et quittai la chambre pour descendre dans le hall. Mes pas résonnaient sur les escaliers en bois usés, annonçant ma présence à la vieille réceptionniste qui me salua chaleureusement. Le hall, baigné d’une douce lumière matinale, dégageait une atmosphère aussi tendre que rassurante. Je la saluai en retour et me dirigeai vers la salle du petit déjeuner, accueillie par les odeurs de café fraîchement moulu et de cuisson. Sur la table, un bol de porridge garni de miel et de noix, un gâteau aux fruits dense et doré, une cafetière encore fumante et une théière accompagnée de quelques sachets de thé.
Mon estomac gargouilla. Je me servis et m’installai un peu plus loin. La première cuillère de porridge me fit beaucoup de bien, avec ses saveurs douces. Et ce gâteau aux fruits… Cela changeait des collations avalées à la va-vite pendant le voyage. Entre deux gorgées de café au lait, je retrouvais lentement une sensation d’être humaine.
J’étais prête à découvrir les ruelles d’Ardnamairne et à entamer mes recherches. Je remontai dans la chambre pour prendre une veste épaisse et la lettre. Je soufflai un bon coup. Tout allait commencer. Tout devenait soudain très réel. Les bâtisses de pierre aperçues depuis la fenêtre, la mer au loin, les nappes d’écume… Tout cela était si loin de ce que j’avais toujours connu. Je n’étais plus chez moi.
Je m’assis sur le lit et relus, une fois encore, la lettre qui m’avait menée ici, pleine de mystère :
Ma chère Catriona,
Je suis désemparée à la nouvelle de ton départ, qui est aussi soudain qu’inattendu. Pourquoi quitter Ardnamairne alors que tu as tout pour être heureuse ici ? Tes amis, ta famille, Ruadh… Ma douce, ma fille, je ne comprends pas pourquoi tu es partie de la sorte, sans m’en parler ni me dire au revoir. Je t’en conjure, reviens sur ta décision. Reviens-moi, reviens-nous. Nous t’attendons, tous.
Je t’aime,
Mairead.
À la lecture, un étrange froid m’envahit. Un poids pesait sur mes épaules. La lettre, jaunie, semblait presque vibrer entre mes doigts. Un malaise rampait en moi. Les mots de cette Mairead résonnaient comme les échos d’un passé que je ne connaissais pas. Je pensais à ma mère, Catherine. À son regard qui se fermait quand on évoquait son passé. À ce voile de tristesse dans ses yeux, vite remplacé par une colère froide. Elle n’avait jamais parlé de sa mère, ma grand-mère, si ce n’était pour dire qu’elle était morte à ma naissance… Et moi, je n’avais jamais osé poser de questions.
Mais ce matin-là, lettre en main, tout semblait se refermer autour de moi. Comme une serrure qu’on tourne enfin. Une certitude prenait racine : j’avais une famille quelque part. Une grand-mère, peut-être, qui ne savait même pas que j’existais.
Je posai la lettre sur la table. Mon regard resta figé sur ses mots. Pourquoi Catherine se faisait-elle appeler ainsi, et non Catriona ? Pourquoi être partie ? Pourquoi ne pas avoir dit au revoir ? Pourquoi avoir changé d’identité ? Ces questions tournaient dans ma tête… Et c’était en partie pour y répondre que j’étais venue ici, en silence.
Mais pour l’instant, je me levai lentement. Mon cœur était lourd. La mer, au loin, semblait m’appeler, mais je n’avais aucune envie de m’en approcher.
En sortant de l’hôtel, mon manteau bien fermé contre le vent salé, la lettre glissée dans ma poche, je savais ce que j’avais à faire. Comprendre. Mettre des mots sur ce silence autour de Mairead. Trouver cette clef vers le passé. Ce village allait devenir le terrain de ma quête.
Je commençai par la place centrale. Tout était paisible. Le bruit des vagues, les mouettes, les habitants affairés. Autour, des boutiques d’artisanat, une église de pierre grise, et cette odeur de mer, de bruyère. C’était… presque familier, étrangement.
Sous l’auvent d’un vieux magasin de brocante, quelques villageois bavardaient. Je m’approchai, timide, et lançai d’une voix hésitante :
— Excusez-moi, je cherche des informations sur une femme nommée Mairead. Elle était la mère de Catriona. Vous la connaissiez ?
Le silence tomba. Regards échangés. Gêne palpable.
— Mairead ? Jamais entendu parler, dit un vieil homme en haussant les épaules.
— Naye, rien du tout, ajouta un autre.
Je souris, un peu déstabilisée, et partis tenter ma chance ailleurs. Une vieille femme près d’un chariot de légumes. Je répétai ma question. Elle me regarda avec des yeux perçants avant de secouer la tête :
— Je ne crois pas. Ce nom ne me dit rien.
Elle se détourna aussitôt.
Je continuai, demandant à d’autres. Toujours la même réponse : des regards fuyants, des sourires pincés. Et je commençais à me demander si tout le village n’avait pas décidé d’un commun accord de garder le silence.
Je finis par m’adresser à un groupe de jeunes. Peut-être seraient-ils plus ouverts ? Je posai ma question. Leurs rires cessèrent net. Un jeune homme à la barbe rousse et portant un béret me répondit vaguement :
— Mairead… Catriona ? Non, désolé.
Cette fois, le découragement me saisit. Pourquoi ce silence ? Pourquoi ce nom semblait-il tabou ? Était-ce un secret enfoui que personne ne voulait raviver ?
Je me dirigeai vers un banc, m’assis, les mains sur mes genoux. L’espoir s’effritait. J’étais lasse. Déçue. J’avais frappé à tant de portes. Et pourtant… une intuition me murmurait qu’ils savaient. Qu’ils se taisaient pour une raison. Et moi, je voulais comprendre.
Je marchai encore un peu. Interrogeant, cherchant. Sans réponse.
Finalement, je retournai à l’hôtel, bredouille. Les larmes montaient, menaçaient. Mais je n’avais pas dit mon dernier mot.Je poussai la porte avec un soupir de frustration, les épaules voûtées, le regard perdu. La petite cloche tinta, mais je n'y prêtai aucune attention, noyée dans la déception qui m’envahissait. Je m'engouffrai dans le hall, presque sans voir la décoration de bois sombre et les murs tapissés de vieilles photographies de la mer. Puis je montai lentement les escaliers, mes pas résonnant dans l’escalier comme un écho lointain de mon échec.
Il n’y avait eu personne. Pas un seul indice. Les habitants d'Ardnamairne avaient tous répondu à ma question avec la même esquive, la même froideur distante. Les regards s’étaient croisés, mais rien d’autre, comme si le village avait d’un seul coup décidé de verrouiller toutes les portes, de faire disparaître Mairead et tout ce qui pouvait la relier à ma mère. Je me sentais complètement à l’écart, une étrangère dans un endroit qui, théoriquement, était censé me rapprocher de mes racines. Un chemin sans issue, pensais-je avec amertume. J'avais l'impression que cette quête n'était qu'un mirage, que j'avais traîné mes espoirs tout du long, pour me retrouver face à un mur de silence.
Les larmes montèrent un instant dans mes yeux, mais je les refoulai brusquement, comme si pleurer ne servirait à rien, comme si cela ne faisait qu’aggraver encore la sensation de vide qui m'habitais depuis toujours. Depuis l’enfance. Cette tristesse latente, qui revenait en vagues lourdes chaque fois que je m'écartais de mon quotidien, chaque fois que j'étais confrontée à quelque chose d’inconnu, à un territoire que je ne comprenais pas, à des réponses que je n’obtenais jamais.
J'arrivai dans ma chambre, fermai la porte derrière moi et m’assis sur le lit, le cœur oppressé. Et maintenant ? Que faire ? La fatigue me submergeait, mais avant que je n'aie le temps de m’y abandonner, mon téléphone vibra dans la poche de mon manteau, posé sur la chaise. J'attrapai l’appareil, regardai l'écran et vit le nom de ma mère s'afficher. Un frisson d’appréhension me parcourut l'échine. Catherine. Ou plutôt, Catriona ? J'hésitai un instant, me demandant si je devais ignorer l’appel, faire comme si je n’avais rien vu et laisser sonner dans le vide… Je pris une inspiration, tentai de me donner un peu de courage, et appuyai sur le bouton.
— Allô ?, ma voix était un peu trop plate, je n'avais pas la force d’y mettre autre chose.
La réponse de ma mère ne se fit pas attendre, et, aussitôt, la colère et l'incompréhension jaillirent du combiné.
— Brune ! Où es-tu ?! Pourquoi t’es partie comme ça, sans rien dire ?!
La voix de Catherine était tendue, presque brisée par l’émotion.
–Tu m’as laissée sans nouvelles ! Je n’ai aucune idée d’où tu es, ni ce que tu fais ! C’est quoi ce comportement ?!
Je fermai les yeux un instant, mes doigts crispés autour du téléphone. Je sentait l'angoisse m’envahir de nouveau, une sensation que je connaissais bien. Cette lourde pression dans la poitrine, ce poids qu’on me mettait sur les épaules à chaque fois que ma mère se mettait en colère, qu’elle me reprochait mes choix, mon indépendance. Cela remontait à l’enfance, à ces moments où Catherine, accablée par sa propre douleur, déversait sa frustration sur moi, comme si j'étais une extension d’un monde dont elle n’avait pas les clés.
— Maman, je…, Je tentai de répondre, mais ma voix se brisa, prise entre la culpabilité et l’envie de tout effacer. J'avais l’impression que la colère de ma mère se déversait sur moi avec une violence que je n’arrivais pas à comprendre. Plus tranchante, la voix de ma mère me coupa de toute façon avant même que je ne dise quoi que ce soit.
–Pourquoi ne pas m'en avoir parlé avant de partir, Brune ? J’ai besoin de savoir ce que tu fais, d’être informée !
Les mots frappaient comme des coups. Je sentais la chaleur monter à mes joues, la culpabilité qui s'installait dans mes entrailles, mais en même temps, quelque chose en moi résistait. Je n’avais pas à m'excuser à chaque fois. Ce n’était pas moi qui avait changé, c’était notre relation. C’était toujours le même schéma : quand je faisais ce que je ressentais, Catherine me rejetait en me traitant comme une enfant indisciplinée, comme si j'étais responsable de chaque angoisse, de chaque inquiétude qui la traversait. Comme si je me devais d’être sage et immobile, de ne jamais faire de vagues.
—Je suis adulte. Je n’ai pas à tout te raconter à chaque fois.
Catherine se tut un moment. Un silence lourd, où je pus entendre le souffle de ma mère, lourd, comme si elle essayait de se contenir, de maîtriser cette colère qui déformait tout. Finalement, elle répondit, d’une voix plus calme, mais tout aussi blessée.
— Et tu ne m’en as rien dit. Pourquoi ? Pourquoi cette distance, qu’est-ce que tu me fais payer, au juste ? Où es-tu ? Ton père aussi s’inquiète.
Je sentis un frisson traverser mon dos, l’envie de fuir de nouveau, de laisser tomber, mais je serrai les dents. Je ne voulais pas partir. Je ne voulais pas tout effacer, tout jeter à la mer, comme si ma vie n’était qu’une série de non-dits. J'avais besoin de comprendre, mais pour cela, je devais aussi comprendre ma propre mère. Comprendre, mais pas pardonner.
— Je reviens bientôt, maman, ok ? Je ne te fais rien payer, promis.
Je n'avais aucune envie de dire à ma mère où j'étais, ni ce que je cherchais. J'étais grande, avais maintenant vingt-quatre ans, et bien que je vive toujours avec la famille… j'avais besoin de mon espace, de prendre mes décisions. Quelque chose me disait que la colère de ma mère n’en serait que plus destructrice, mais je n'avais pas envie de subir ça. Pas maintenant, pas après cette journée, ces échecs. Alors je raccrochai, les doigts toujours serrés autour du téléphone, mon regard perdu dans le vide… et même lorsque ma mère essaya de m'appeler à nouveau, j'ignorai l’appel.
Je me sentis épuisée, comme si toute cette énergie que j'avais mise dans ma quête venait de s’évaporer dans les airs, emportée par les vents d’une colère que je n’avais pas su apaiser. Je posai mon téléphone sur la table, le regardant sans vraiment le voir, et, sans même me relever, me laissa tomber sur le lit. Ce vide, cette solitude, revenait, toujours plus pressant, comme une marée qui me submergeait à chaque instant. Et dans la chambre d’hôtel, le silence était devenu mon seul compagnon.
J’avais allumé la petite télévision de la chambre, zappant machinalement les chaînes sans vraiment chercher quoi que ce soit. Rien ne me retenait, jusqu’à ce qu’un vieux film sur la mer capte finalement mon attention. Je sortis alors mon matériel de tricot que j’avais rangé un peu plus tôt sur le bureau, et je laissai les images défiler en fond, écoutant d’une oreille distraite. Le crépitement de la télévision emplissait la pièce de sons étouffés, mais mes yeux, eux, restaient rivés à la laine, à mes mains qui manœuvraient les aiguilles avec cette régularité presque mécanique. Maille après maille, je tissais un entrelacs de laine orange, chaque mouvement précis, chaque geste devenu une manière de donner forme à mes pensées trop confuses, comme si ce tricotage pouvait canaliser la frustration et la tristesse qui bouillonnaient silencieusement en moi.
Le tricot était devenu mon refuge, mon échappatoire. Il ne demandait pas grand-chose de mon esprit, mais m’offrait l’illusion réconfortante d’un contrôle. Mes doigts s’agitaient de façon quasi compulsive, dans un automatisme rassurant. Il y avait dans le frottement discret de la laine qui glissait entre les aiguilles quelque chose de méditatif, une sorte d’ancrage dans le présent. Une tentative désespérée de mettre un peu d’ordre dans la confusion qui m’envahissait.
Je pris une profonde inspiration, fixant le fil de laine qui se tordait sous mes doigts. Une autre maille, une autre rangée. Le temps passait, et pourtant je me sentais figée. Le monde autour de moi, dans cette petite ville écossaise encore inconnue, me semblait soudain si lointain, irréel. Tout ce que j’avais entrepris jusque-là, cette quête de vérité, paraissait se dissoudre dans l’ombre d’un mur invisible.
Les mailles défilaient, monotones. De temps à autre, je levais les yeux vers l’écran, cherchant une distraction, mais les images n’avaient plus vraiment de sens. Puis je replongeais dans mes pensées, laissant les aiguilles continuer seules, rythmées par les souvenirs et les questions sans réponse. Pourquoi ce vide en moi ? Pourquoi ce poids de culpabilité, toujours plus lourd à chaque respiration ?
Je continuais à tricoter sans y penser, comme si mes mains, elles, savaient ce qu’elles faisaient. Maille après maille, je bâtissais quelque chose – même si ce quelque chose n’avait pas de forme, juste un entremêlement de fil orange. Les heures passaient, mes pensées s’égaraient, et la solitude de la pièce semblait se refermer sur moi comme un étau. Pourtant, dans ce silence pesant, il restait le cliquetis régulier de mes aiguilles, cette bulle d’évasion que j’avais construite à force de gestes simples.
Je n’avais pas de réponses, et cette quête que j’avais entamée ici me paraissait soudain bien incertaine, presque vaine. Mais au moins, grâce à ce tricot, je pouvais me dire que j’avais fait quelque chose. Que j’avais tenu bon. Maille après maille. Et peut-être, dans ce mouvement répété, dans cette routine silencieuse, je finirais par trouver un peu de paix.