PDV de Zeyla :
- Que se passe t-il quand deux poissons s'énervent ? Demande Max en jouant des sourcils.
- Qu'est ce qu'il se passe ? Demande Élio blasé, en plantant sa fourchette dans son assiette.
- LE THON MONTE !!!! Crie-t-il en riant.
J'explose de rire avec lui. Les blagues nulles et moi, ça fait deux, je ne résiste jamais très longtemps.
La cafétéria où nous nous trouvons en ce moment même est grande avec des tables en rangées en bois qui sont entourées de chaises, elles aussi en bois. Les murs sont décorés de panneaux d'affichage, de quelques peintures murales colorées du club d'art plastique ou encore d'affiches de clubs sportifs de l'établissement. A l'une des extrémités de la grande pièce, on y voit le comptoir de service qui présente toute une variété de plats chauds, de salades, de sandwiches et de différentes boissons. Des distributeurs automatiques se trouvent également à proximité, offrant des snacks pour ceux qui sont pressés. L'ambiance est plutôt bruyante, avec des conversations animées et le bruit des plateaux qui glissent sur les tables. Les fenêtres nous permettent d'avoir plus de lumière dans la salle mais aussi nous donner une vue sur le terrain de football et la cour.
Malgré tout le bruit autour de nous, Max continuait d'amuser la galerie avec ses blagues quelques peu nulles, mais très drôle, en faisant de grands gestes. Dur de pas se faire remarquer avec ça.
- Oh j'en ai une autre !! Quel est le sport le plus silencieux ? S'exclame-t-il.
- C'est lequel ? Demande Élio une nouvelle fois en continuant de manger, l'air désintéressé.
- Le para-chuuuuuuuuut !!! S'écrie-t-il, tout content de sa blague.
Et je ris encore une fois à cette blague complètement totalement médiocre.
- Il m'épuise ce gosse. Soupira sa copine, dépitée.
- Magne toi Max, les cours vont bientôt reprendre. Déclare Cameron au blagueur du groupe.
- Ah oui merde ! Merci de ta prévention mon chou, je ne sais pas ce que j'aurais fais sans toi ! Dit-il exagérément en se dépêchant de finir son repas.
***
13 à 18 pour les Harmonian.
Pour le moment, les garçons ont une avance suffisante face aux Jefferson. Nous sommes au quatrième set de ce match d'entraînement, si les garçons l'emportent, alors le match sera terminé. Notre équipe masculine est vraiment forte, je suis sûre qu'ils vont gagnés. Alexander est un bon capitaine qui sait très bien dirigé son équipe.
Depuis le début du match, Carla a les yeux rivés sur Shawn. Ils iraient vraiment bien ensemble ces deux là, hehe.
Soudainement, mon regard était irrésistiblement attiré vers lui, vers Élio, qui courrait sur le parquet, concentré, son visage illuminé par un mélange de détermination et de joie. Ses cheveux, habituellement en désordre, se soulevaient légèrement à chaque saut et je me surpris à sourire en l'observant.
Je ne sais pas quand c'est arrivé. Peut-être la façon dont il encourageait ses coéquipiers avec cette énergie contagieuse qui les poussait à ce surpasser. Ou bien le fait qu'il semblait toujours savoir où se placer pour recevoir la balle, comme s'il anticipait chaque mouvement à l'avance. C'est fascinant. Il y avait une assurance chez lui, quelque chose de magnétique, qui faisait que mes yeux ne pouvaient s'en détacher.
Et à un moment, il a plonger pour attraper une balle difficile qui a été envoyer du côté adverse et a fait gagner un point de plus pour l'équipe grâce au manque de réaction des adversaires. Quand il s'est relevé, il a eu un éclat de rire au moment où les garçons lui ont sauté dessus pour le féliciter. Mon cœur s'est serré. C'était comme si le monde c'était mis en pause, comme si tout s'était effacé, ne laissant que lui et cette sensation étrange, douce-amère, qui montait en moi.
Le coup de sifflet final retentit, et les garçons célébraient leur victoire. Lui, avec ses amis, riait, les cheveux en désordre et légèrement trempés de sueur avec les joue un peu rougies par l'effort. Mon cœur battait si fort dans ma poitrine que j'ai cru qu'il allait exploser. C'était, je pense, la première fois que je le voyais sous cet angle, à sourire et rire autant. La première fois que je me rendis compte que je ressentais probablement quelque chose pour lui.
C'est effrayant et merveilleux à la fois.
***
Après la victoire des garçons, nous avons décidés d'aller fêter ça dans un café de la ville.
Et part je ne sais quel hasard, je me suis retrouvée à côté de Élio. Mon cœur a raté un battement quand il s'est installé à côté de moi. Même assis il est super grand. Après c'est sûr que ce n'est pas mes 1m68 qui peuvent rivaliser avec ses 1m80.
En me concentrant à nouveau sur la conversation qui se passe devant moi, je remarque que Sean raconte une petite anecdote.
- Et quand ma mère est rentrée à la maison, la cuisine était déjà à moitié en feu ! S'exclame-t-il en agitant les bras.
- Juste par curiosité, tu avais essayé de cuisiner quoi ? Demande ma meilleure amie.
- Des pâtes. Il répond en haussant les épaules, comme si s'était normal.
Sérieusement ??!! Comment c'est possible de rater des pâtes ?! Mais surtout, comment il a fait pour que sa cuisine soit à moitié en feu ?!!
- Au moins, je sais que je devrais prendre un extincteur si jamais un jour je viens chez toi et que tu fais la cuisine. Dis-je, très sérieuse.
Sean fit la moue pendant que les autres se moquaient de lui face à ma remarque.
- Dites les filles, je me demandais, pourquoi vous êtes en internat ? Nous demande Layla.
- Parce que c'est plus simple avec les entraînements de volley, et puis on voulait avoir une chambre à deux. Et vous ? Répond Carla.
- La même raison que vous, sauf pour Alex et Rose qui habitent assez loin du lycée, donc ça les arrangeaient. Dit Shawn.
On hocha la tête et la conversation reprit de plus belle avec Sean qui charriait Max sur sa phobie des crapauds.
- Tu auras vu ta tête l'autre jour !! Elle était hilarannnnnteeeeee !!!! S'exclame-t-il, plié de rire.
- Oh ferme là un peu ! On en parle de toi et ta phobie des araignées ?! Rétorque-t-il fière de lui.
- Il a pas tord. Chuchote la copine de l'accusé à voix basse.
- Non mais oh ! Tu n'es pas censé prendre ma défense ?! Crie-t-il à sa petite amie.
Sa tête outrée nous fit rire.
- Rigole pas trop toi, ta phobie est tout aussi enfantine. Quoique plus chelou quand même. Dit Carla en me pointant du doigt.
- Ah oui ? Dis nous. Demande Élio, soudainement intéressé.
- Elle a peur des pigeons. Répond-t-elle.
Pourquoi faut-il toujours qu'elle révèle des trucs sur moi ?
- ET BIM ! Tu vois que je ne suis pas le seul à avoir cette phobie !!!! Crie Shawn en pointant son index accusateur vers Élio.
Son meilleur ami leva les yeux au ciel un rictus au lèvre.
- Sérieux ?! Toi aussi tu as peur des pigeons ?!!! Je m'exclame.
- OUI ! Hurle-t-il.
Après ça, tout le monde éclata de rire.
***
Je suis assise dans la salle de repos de l'internat, mes écouteurs sur les oreilles, regardant les lumières douces se refléter sur le sol ciré. L'endroit est calme, juste ce qu'il faut après une journée éreintante de cours. Je crois que c'est d'ailleurs la première fois que je vois cette salle aussi calme, d'habitude, il y a toujours du monde et du bruit.
Mes pensées dérivent, comme souvent ces derniers temps. Elles finissent inévitablement par lui revenir, à Élio. Je ne sais pas vraiment ce que je ressens, c'est flou. Parfois, c'est comme une tension légère dans ma poitrine quand il est là, et d'autres fois, rien. Juste du calme. Peut-être que c'est ça, qui me trouble.
J'entends la porte s'ouvrir, et je devine sans même lever les yeux. C'est lui. Rien qu'en sa présence, je sais que c'est lui. Il s'approche, et mon cœur rate un battement. Je fais semblant d'être absorbée par ma playlist, mais je sens sa présence avant même qu'il ne s'installe à côté de moi.
- Hey, ça va ? Me demande-t-il d'une voix douce.
Je retire un écouteur, souriant légèrement. Il s'assied près de moi, pas trop proche, mais assez pour que je sente la chaleur de son corps à travers nos vestes.
- Ça va, et toi ? Je répond en essayant de paraître détachée, comme si son arrivée n'avait pas fait bouillonner mes pensées.
- Tranquille. Dit-il avec ce demi-sourire qui a le don de me désarmer.
On commence à discuter, d'abord de choses futiles. Les blagues stupides de Sean et Max, qui n'ont pas arrêté de faire les pitres pendant le repas du soir, comme à leur habitude. Élio me raconte comment Max a failli renverser son plateau en essayant d'impressionner Rose la première fois qu'il l'a vu. Je ris, et cette légèreté me fait du bien. Les instants où je suis avec lui sont simples, naturels.
- Et sinon, ta famille, ça va ? Je lui demande, un peu curieuse d'en savoir plus sur lui, au-delà des plaisanteries.
Son sourire s'efface légèrement, et je me demande si j'ai dit quelque chose de mal.
- Ouais... Mon père, ça va. Il gère. Mais ma mère...elle est décédée, il y a deux ans... Murmure-t-il en baissant les yeux.
Je me fige. Je ne savais pas. Pourquoi je ne savais pas ? Je cherche mes mots, une boule se formant dans ma gorge.
- Oh... Je suis désolée, je...je ne savais pas. Je bafouille.
- C'est pas grave, t'inquiète. Répond-il d'une voix plus calme. C'est juste...compliqué, parfois.
Il reste silencieux un moment. Je veux dire quelque chose pour le réconforter, mais je ne trouve rien qui semble à la hauteur de ce qu'il a vécu. Je pose juste ma main sur la sienne, doucement, et il ne la retire pas. J'espère que ce simple geste lui montrera que je suis là.
- Tu sais, je ne parle pas souvent de ça, mais...j'ai toujours du mal à réaliser qu'elle ne sera plus là. Même après deux ans. Avoue-t-il, la voix un peu tremblante.
- Ça doit être dur, oui... Je murmure. Je n'imagine même pas.
Un long silence s'installe, mais il n'est pas gênant. Il est lourd, oui, mais nécessaire. C'est comme si, en cet instant, les mots importaient peu. Juste cette proximité, juste être là, c'était suffisant.
Puis, je sens qu'il faut que je partage quelque chose à mon tour, pour ne pas laisser cette douleur dans l'air, pour lui montrer que je peux, moi aussi, être vulnérable.
- Moi, j'ai toujours aimé le volley, tu sais, depuis toute petite. C'était...ma passion. Ça m'a aidée à traverser pas mal de trucs quand j'étais gamine. Dis-je doucement, hésitante.
Il me regarde, attentif, et ça m'encourage à continuer.
- Mais...depuis un moment, je sais pas...je ne ressens plus la même chose. Avant, c'était comme une évidence, et maintenant... Je ne sais plus si ça me rend heureuse comme avant. Je ne sais plus si je dois continuer, si je dois essayer autre chose, ou juste laisser tomber.
Ma voix se casse légèrement sur la fin, et je réalise que ça me pèse plus que je ne l'admettais.
- C'est dur de ne plus reconnaître ce qu'on aime. Dit-il après un moment. Mais...tu n'es pas obligée de savoir tout de suite. Parfois, il faut juste du temps.
Son regard est doux, compréhensif, et cette fois, c'est lui qui pose sa main sur la mienne. C'est comme si, en cet instant, nous partagions quelque chose de fragile, mais important. Peut-être que ce n'est pas si compliqué, finalement, d'être proche de quelqu'un, même quand on ne sait pas exactement ce qu'on ressent.
On reste là, côte à côte, à laisser les non-dits flotter entre nous. Le silence qui suit est apaisant, comme si nous avions atteint une compréhension tacite, au-delà des mots. Je sens la chaleur de sa main contre la mienne, et cela me rassure, étrangement. C'est si simple d'être là, avec lui, dans cette salle de repos où tout le monde semble avoir déserté pour la soirée. Il n'y a que nous, et ce silence confortable.
- Tu crois que ça s'arrange, avec le temps ? Je finis par murmurer, presque pour moi-même.
- Je pense, ouais. Répond-il doucement. Mais ça change, tu vois ? Les trucs qu'on traverse, ça ne disparaît pas vraiment. Ça devient juste... différent. Plus supportable, peut-être.
Je tourne la tête vers lui. Ses yeux sont fixés quelque part devant lui, comme s'il regardait un point invisible sur le mur. Il a cet air pensif, celui qu'il prend quand il est perdu dans ses pensées.
- C'est bizarre. Je continue, en jouant distraitement avec une mèche de cheveux. Je croyais que le sport, le volley, c'était ce qui me définissait. Et maintenant que ça me laisse indifférente, c'est comme si je ne savais plus vraiment qui j'étais.
Le brun tourne la tête vers moi, ses yeux me scrutant avec une intensité tranquille. Il ne dit rien tout de suite, mais je sens qu'il comprend, peut-être même plus que je ne le pensais.
- T'as pas besoin de savoir tout de suite qui t'es, tu sais. Dit-il finalement. C'est normal de se perdre parfois.
Il sourit, un sourire sincère et doux qui fait battre mon cœur un peu plus vite. J'aimerais savoir ce qu'il pense vraiment de moi, s'il sent aussi cette connexion qui semble grandir, presque à notre insu. Mais je n'ose pas demander. Pas maintenant.
- Parfois, j'ai l'impression que tout le monde autour de moi sait exactement ce qu'il veut faire de sa vie, et moi, je suis là, coincée dans le doute. Dis-je en soupirant.
- Ouais, je connais ça. Les gens prétendent beaucoup, tu sais. Ils ont peut-être l'air de tout savoir, mais en vrai, ils sont aussi paumés que toi et moi.
Je souris à cette idée. Ça fait du bien d'entendre ça, même si je ne suis pas sûre de totalement y croire. Je m'appuie contre le dossier du canapé, les yeux fixés sur le plafond, et je sens qu'une nouvelle phase de la conversation approche, plus légère, peut-être.
- Max, lui, il sait clairement ce qu'il veut faire. Dis-je avec une lueur de malice. Il veut devenir comédien, c'est sûr.
- Oh, il est déjà bien lancé pour ça. Rigole Élio. Il est carrément insupportable parfois, mais faut avouer qu'il a un talent naturel pour faire rire.
Je ris avec lui, et je sens que la tension de notre conversation précédente s'évapore peu à peu. Élio parle de nos autres amis, de leurs projets un peu fous, et on passe en revue les personnalités décalées de notre petit groupe de l'internat. Ça me fait du bien, vraiment. Être avec lui, comme ça, c'est facile, c'est agréable. Ça ne ressemble pas à ces amours de lycée où tout est trop dramatique, trop intense. C'est différent.
Alors que la conversation s'essouffle, un silence s'installe de nouveau, mais cette fois, il est plus doux, presque intime. Élio se penche légèrement en avant, les coudes sur les genoux, et je me rends compte que ma main est toujours posée près de la sienne, nos doigts presque entrelacés. Je pourrais retirer ma main, mais je n'en ai pas envie.
- Merci, tu sais. Finit-il par dire, les yeux rivés sur nos mains.
- Pourquoi ?
- Pour...être là, pour m'écouter. Pour ne pas avoir essayé de me dire que tout ira bien alors que tu sais très bien que tu ne peux pas savoir.
Je reste silencieuse un instant. Sa sincérité me touche plus que je ne veux l'admettre. C'est vrai que souvent, les gens disent des choses juste pour combler le vide, pour essayer de faire disparaître l'inconfort des silences ou des vérités dures. Mais avec Élio, je ne ressens pas ce besoin. On peut juste... être.
- C'est normal. Dis-je doucement. Je pense que c'est ce qu'on fait pour les gens qu'on apprécie.
Il lève les yeux vers moi, et pendant un instant, je sens mon cœur s'emballer. Son regard est intense, mais pas de cette manière inconfortable. Il est juste...là, avec moi, totalement présent.
- Ouais, t'as raison. Murmure-t-il avant de sourire de ce sourire timide qui lui va si bien.
Je ne sais pas si ce que je ressens pour lui est déjà de l'amour, ou si c'est quelque chose de plus doux, plus lent à s'installer. Mais à cet instant précis, je me sens bien. Avec lui. Peut-être que c'est suffisant pour le moment.
- Bon, faudrait peut-être qu'on aille se coucher avant que le surveillant fasse sa ronde, non ? Dis-je en me levant et lâchant sa main par la suite, à contre-cœur.
- Ouais, t'as raison. Mais bon, on a le temps, c'est encore un peu tôt, non ?
Il se lève à son tour, et je m'apprête à me diriger vers la porte quand il me retient doucement par le poignet. Pas assez pour me forcer, juste assez pour attirer mon attention.
- On peut peut-être faire ça une autre fois ? Revenir ici et parler, je veux dire. C'était bien.
Mon cœur fait un bond. Je ne sais pas si c'est son ton, ou simplement le fait qu'il ait osé demander, mais je sens mes joues s'empourprer.
- Oui, bien sûr. Dis-je avec un sourire. Quand tu veux.
Et, pour la première fois depuis longtemps, je me sens légère, comme si cette soirée avait dissipé un peu du brouillard qui me pesait.
Je me dirige vers le dortoir, le cœur battant à la chamade. Mes jambes semblent légères, presque flottantes, comme si je n'étais plus vraiment connectée au sol. Tout tourne en boucle dans ma tête, comme un film dont je rejouerais les scènes encore et encore. Élio, son sourire timide, son regard si sincère quand il m'a parlé de sa mère. Et puis, cette proximité entre nous, naturelle, douce, comme si elle avait toujours été là, mais que je ne l'avais jamais vraiment remarquée avant ce soir.
Je pousse doucement la porte de la chambre, essayant de ne pas réveiller ma merveilleuse colocataire. Elle dort déjà, paisiblement, la lumière de leur lampe de chevet tamisée. Je me glisse sous les draps en silence, mais malgré la fatigue de la journée, je sais que je ne vais pas m'endormir tout de suite.
Tout ce que j'ai appris sur Élio ce soir flotte dans mon esprit. En quelques heures, il m'a révélé des parties de lui que je ne soupçonnais même pas. Deux ans qu'il a perdu sa mère... Comment a-t-il pu garder ça pour lui tout ce temps ? Et pourquoi est-ce que je n'ai rien vu ? Je me sens un peu coupable d'avoir été aussi aveugle, de ne pas avoir su plus tôt qu'il portait quelque chose d'aussi lourd.
Je tourne sur le côté, mon regard perdu dans l'obscurité de la pièce. Mais au-delà de ce sentiment de culpabilité, il y a autre chose, quelque chose de plus fort. De la gratitude. Je suis reconnaissante qu'il ait choisi de se confier à moi. Qu'il m'ait laissé entrer dans une partie de sa vie qu'il ne montre probablement pas à tout le monde. Ce qu'il m'a dit ce soir... c'était important. Ça nous a rapprochés, d'une manière que je n'aurais jamais cru possible.
Je repense à sa main posée sur la mienne, à ce geste simple, mais plein de sens. C'était presque imperceptible, mais j'ai senti cette connexion. Comme si, pour la première fois, il m'invitait vraiment à faire partie de son monde. Et il m'a aussi écoutée, vraiment écoutée, quand je lui ai parlé du volley et de mes doutes. Ce n'était pas juste une conversation anodine. J'ai l'impression qu'on a franchi un petit cap ce soir. Petit, mais un cap quand même.
Je soupire doucement, mon cœur battant toujours trop vite. Est-ce que ça va continuer comme ça ? Est-ce qu'on va se rapprocher encore plus, lui et moi ? Je ne sais pas où tout cela nous mène, mais ce que je ressens ce soir est différent de tout ce que j'ai vécu jusqu'à présent. Ce n'est pas l'adrénaline des coups de foudre de lycée, ni la passion immédiate et dévorante qu'on voit dans les films. Non, c'est plus doux, plus subtil. Mais c'est là, présent, et ça grandit chaque fois qu'on est ensemble.
Je souris malgré moi dans l'obscurité. C'est peut-être le début de quelque chose. J'espère que ça continuera, que cette connexion ne s'effacera pas au fil des jours, mais qu'elle se renforcera, qu'elle s'approfondira. Je veux en savoir plus sur lui, sur ses rêves, ses peurs, ses secrets. Et je veux qu'il sache tout de moi aussi, même les parties que je n'ose pas montrer aux autres.
Mais ce soir, je me laisse porter par cette douce incertitude. Je n'ai pas toutes les réponses, et ça ne me dérange pas. Peut-être que je n'ai pas besoin de comprendre tout de suite ce que je ressens pour lui. Peut-être que ce flou, cette zone d'ombre, fait partie du chemin à parcourir.
Je ferme les yeux, le sourire toujours aux lèvres, et me laisse enfin glisser dans le sommeil, le cœur rempli d'une chaleur nouvelle.
À suivre...
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Un petit aperçu des personnages. Max ? Sean ?
Et notre petit (grand) Élio évidemment ! Zeyla tombe sous le charme ? Mais quand est-il du brun ?