PDV de Zeyla :

L'air frais du matin m'embrasse les joues alors que je traverse la cour aux côtés de Carla. Nos pas résonnent légèrement sur le sol pavé, le ciel teinté de rose et d'orange promettant une belle journée. Je tire mon manteau un peu plus fermé contre le vent mordant. Carla, avec sa queue de cheval déjà impeccable, me lance un regard complice.

- Aujourd'hui va être une longue journée. Dit-elle en exagérant un soupir.

Je souris, amusée.

- Physique-chimie ce matin et volley ce soir. Le paradis des muscles et des neurones.

Elle rit doucement, un son qui chasse un peu la fatigue de nos visages.

La cafétéria est déjà animée quand nous entrons. L'odeur familière de pain chaud et de café flotte dans l'air, et le bourdonnement des discussions matinales emplit la pièce. On se faufile entre les tables, Carla prenant le plateau le plus proche pour y empiler un croissant et un bol de chocolat chaud. Je me sers un jus d'orange et une tartine beurrée.

Nos regards cherchent une place libre. Je les assis en train de rire, déjà de bonne humeur. A côté de Cameron, le brun est sur le bord de la table près de la baie vitrée, les rayons du soleil matinal illuminant ses cheveux. Mon cœur bondit légèrement, et un sourire discret vient flirter avec mes lèvres.

- On va les rejoindre ? Carla demande sans attendre ma réponse.

D'un hochement de tête, je la suis jusqu'à la table. Elle s'installe à côté de moi, plongeant dans une conversation avec Shawn sur le dernier match qu'elle a regardé. Moi, je suis en face d'Élio.

Je prends une bouchée de ma tartine, concentrée sur les miettes que je réunis soigneusement avec le doigt. Nos regards se croisent. Une seconde. Deux peut-être. Ses yeux sourient avant même que ses lèvres ne bougent. Je baisse la tête, un feu doux me montant aux joues.

Il parle avec Alexander, mais je sens sa présence, comme une chaleur silencieuse. Je bois une gorgée de jus d'orange, ma main effleurant mon verre d'un geste qui se veut nonchalant, mais qui ne l'est pas du tout.

Un rire éclate quelque part, couvrant un instant les bruits de la cafétéria. Élio pose ses coudes sur la table, ses doigts serrés autour de son bol de café, et il me regarde à nouveau. Cette fois, je ne me dérobe pas. Mon sourire est timide, mais il est là.

Carla me donne un coup de coude, tirant un éclat de rire de ma bouche, et le brunet sourit encore plus largement. La cafétéria s'estompe autour de nous, juste un instant.

- On devrait y aller, sinon on va encore arriver en retard. Annonce ma meilleure amie en se levant.

Je rassemble mes affaires, en même temps que les autres, glissant un dernier coup d'œil vers lui. Il hausse un sourcil, amusé, et je me mords l'intérieur de la joue pour ne pas sourire trop franchement.

En sortant, l'air froid me réveille un peu plus, mais mes pensées sont déjà ailleurs, perdues dans un regard brun et un sourire en coin.

***

- Bon ! Comme vous le savez les éliminatoires pour le championnat nationale inter-lycée commence dans 2 semaines et je connais les noms des lycées qui participent. Et il y en a beaucoup, comme les Manews de Santa Monica, les Charmer et nous de Los Angeles, les Vaneanus et les Lows de Victorville ou encore les Phœnixs bah de Phœnix du coup, contre qui on a perdu l'année dernière. Il faut absolument gagner ces foutus éliminatoires pour participer à ce championnat et si on le gagne juste après, on part pour les nationales juniors. Donc je veux que chaque entraînements que nous allons faire à partir d'aujourd'hui soient à fond, il faut que vous dégouliniez de sueur jusqu'à glisser sur le parquet. C'est clair ? Dit notre coach avec son air sévère qui ne lui va pas du tout.

Nous répondons par un grand oui.

- Bien, aujourd'hui j'aimerais savoir la hauteur de votre saut pour faire un point. Sean, ramène moi l'échelle et Max, ramène moi la magnésie s'il vous plaît les garçons. Les autres sous le panier de basket. On commence par vous les garçons. Ordonne t-il en prenant son carnet et un stylo.

- Oui chef ! S'exclame Max en faisant le salue militaire.

Le brunet court pour aller chercher la magnésie sous le regard désespéré de notre entraîneur pendant que Sean revient avec l'échelle pour la placer près du panier de basket.

Je me place avec les filles en tailleur sur le côté pour ne pas gêné les garçons et les regarder.
Ils se mettent en file indienne avec Alexander en tête.

- Vas-y mon sucre d'orge à la vanille ! Cria Will à son petit-ami en haut de l'échelle.

Son « sucre d'orge à la vanille » répondit par un splendide doigt d'honneur et un sourire ironique. Ce qui nous a fait tous rire.

Le panier étant à 3m05 du sol, j'ai hâte de savoir la hauteur de saut des garçons et de ma nouvelle équipe.

- Aller on va commencer ! C'est quand tu veux Alexander, mais ne met pas trop longtemps non plus hein. Dit-il ironique.

Alex met de la magnésie sur le bout de ses doigts, se place, court et saute.
William prend un mètre où il place l'extrémité sur le bord inférieur du panier et le monte jusqu'à l'empreinte du majeur marqué par la magnésie.

- Alors...ça nous fait...3m44 en tout ! Dit-il.

Et beh, ça rigole pas dit donc.

Les garçons passent un par un et les résultats sont tous aussi impressionnant les uns que les autres.

3m39 pour Cameron, 3m41 pour Sean, 3m40 pour Max et 3m45 pour Élio. Shawn étant le libéro, il n'a pas besoin de passer le test.

- Bien ! Les filles, c'est à vous maintenant ! Nous M.Roland.

Je me lève en même temps que les filles et on se place en file indienne. Je suis la troisième à passer, je n'aime pas passer en première ni en dernière, je trouve ça...gênant. Je sais pas trop pourquoi mais bon. Bref, passons.

En tant que capitaine, Kaliopé passe en première et à un résultat de 3m29, pour une attaquante féminine c'est vraiment bien !
C'est ensuite Rose qui passe avec un résultat de 3m23.

Quand vient mon tour, je ne peut pas m'empêcher de stresser. Et s'ils trouvaient que ce n'était pas assez bien ?

Je mets de la magnésie sur le bout de mes doigts et me prépare. Je cours, saute, et tape le bout de mes doigts sur le panneau de basket.

- Alors...putain tu sautes hyper haut pour une fille ! Sans vouloir t'offenser hein. S'exclame le blond en haut de l'échelle.

- Le résultat William, s'il te plaît. Demande t-il, le nez sur son cahier.

- Ah oui merde pardon ! Elle a fait 3m31 !! Cria t-il en haut de son échelle.

- Pas mal du tout ! Dit-il en notant sur son cahier.

Je retourne m'assoir avec Kalie, Rose et Carla puis attend la fin du passage des mes coéquipières.

- Bien, maintenant que tout le monde est passé je vous laisse aller vous changez ! N'oubliez pas qu'à l'entraînement de vendredi nous commençons les stratégies pour les éliminatoires ! D'ici la fin de semaine, reposez vous, pensez volleyball et rêvez volleyball. A vendredi !

C'est avec un au revoir collectif à notre coach que nous nous dispersons.

Alors que tout le monde part en direction des vestiaires, j'attrape le poignet de Jade.

- Salut, hum. Je voulais juste que tu saches que j'étais désolé d'avoir pris ta place au sein de l'équipe alors que je viens juste d'arriver. Ça doit pas être très cool pour toi donc, je suis désolé. Lui dis-je.

- Oh t'inquiète pas pour ça ! Ça ne me dérange pas au contraire, je suis contente que l'équipe puisse avoir un atout comme toi ! C'est vrai qu'au début j'étais un peu triste mais au final je me dis que c'est pas plus mal comme ça je vais pouvoir mieux me perfectionner et observer les match de l'extérieur, donc ne t'en veux pas. Me répond t-elle avec un sourire.

J'hoche la tête incapable de répondre à ça. Elle est tellement adorable ! Elle me sourit une dernière fois et part aux vestiaires.

Avant d'y aller moi aussi, je vais chercher ma gourde à côté du banc.
Une fois ma gourde en main, je commence à me diriger vers les vestiaires jusqu'à ce qu'un certain attaquant vienne me parler.

- Salut, je voulais te dire que ton saut de tout à l'heure était vraiment impressionnant. Dit Élio.

Au putain, il est venue me parler.

- Oh merci c'est gentil, toi aussi tu sautes vraiment haut !

- Ça te dirait de rester un peu ? Tu pourrais me faire des passes si tu veux, en plus j'aimerais essayer d'en frapper une pour voir. Me demande t-il, la main derrière la nuque.

Hiiiiii il veut rester seul avec moi !!! NON, Zeyla tais-toi ! Tu te fais des idées...bon après il veut peut-être passer un nouveau moment avec moi comme la dernière fois, non ?

- Oui pourquoi pas !

On se dirige donc vers le filet, je prends un ballon et le place juste devant celui-ci. Élio, lui, se place un peu plus loin pour prendre de l'élan avant de sauter.

- Avant de commencer, tu aimes frapper quel genre de passes ? Demandais-je.

- J'aime quand elles sont hautes et légèrement éloignées du filet.

J'hoche la tête et fait tournoyer le ballon dans les mains.
Je le regarde et voit qu'il est parfaitement prêt, donc je ne perd pas plus de temps et lance la balle.

Je le vois courir, sauter et frapper ma passe pour l'envoyer à la limite du terrain.
Il est vraiment impressionnant !

- Wow, tu es vraiment fort ! M'exclamais-je.

- Ta passe était parfaitement réalisée aussi ! Tu as beaucoup de talent. Mais du coup, tu es plus une passeuse ou une attaquante ?

- Et bien, je dirais plus attaquante. A la base c'était mon seul poste, mais un jour la passeuse de mon ancienne équipe s'est blessé et puisqu'on avait pas de remplaçante, j'ai décidé de m'entraîner à ce poste pour le match qu'on avait. Et au final je suis devenu une joueuse polyvalente !

- Sacré histoire ! Il y a un poste où tu as du mal ? Parce que quand les filles ont joués contre vous il y a quelques mois, j'ai vu que tu faisais très bien les réceptions aussi !

- C'est vrai, je dirais que j'ai un peu plus de mal avec les blocs ou les services flottants mais sinon ça va. J'ai un jeu assez équilibré comme la plupart des joueurs. Lui informais-je.

Au final, nous sommes rester assis sur le parquet un long moment à discuter avant de se séparer pour aller se changer et retourner à nos dortoirs, toujours en sa compagnie bien sûr.

Je traverse le couloir sombre, le bruit de mes pas résonnant doucement sur le carrelage froid. Mon cœur tambourine encore un peu trop vite, comme si la discussion avec Élio tournait encore en boucle dans ma tête. Je pousse la porte de ma chambre d'internat, le battant grince légèrement, et je retiens mon souffle.

Une vague de chaleur m'enveloppe en entrant. Les rideaux tirés n'empêchent pas la lune de jeter un voile argenté sur la pièce. Carla était déjà en train de dormir, sa silhouette délicatement roulée sous la couette bleu marine. Sa respiration est lente, paisible. Je devine son épuisement après notre rude séance d'entraînement au volley ce soir. C'est vrai que la journée a été longue, avec notre après-midi de sciences et l'entraînement en plus...

Je pose mon sac le plus doucement possible au pied de mon lit. Chaque geste devient un défi. Mon pull accroche brièvement ma montre, un tintement brise le silence et je me fige. La blonde ne bouge pas. Je dénoue lentement mes lacets, les retirant un à un, chaque chaussure reposant sur le sol dans un soupir discret. Ma main trouve la fermeture de ma veste. Je tire dessus à petits coups, presque au ralenti. La métallique morsure du zip me paraît assourdissante. Je dépose la veste sur le dossier de ma chaise sans la moindre frémissement.

Changer de vêtements devient une opération chirurgicale. Je glisse hors de mon jogging, le tissu frottant légèrement ma peau, et enfile mon pyjama. Chaque mouvement est mesuré, chaque froissement de tissu surveillé. Une fois en t-shirt et short de coton, je me déplace à pas de félin vers mon lit.

Je me glisse sous mes draps, le matelas s'enfonce doucement sous mon poids. La fraîcheur du tissu m'arrache un frisson tandis que je rabats la couverture sur mes épaules. La lumière lunaire découvre un coin de la pièce et danse sur le plafond.

Je laisse échapper un soupir de soulagement. L'air semble plus lourd, rempli d'une douce fatigue et de pensées enfiévrées par cette soirée. Élio. Son sourire hante encore mes souvenirs. Ses mots résonnent, un tourbillon doux-amer qui me suit jusque dans ce silence apaisant.

Carla murmure quelque chose dans son sommeil, un mot indistinct. Je souris, rassurée par sa présence tranquille. La lune veille et je n'arrive pas à dormir. Peut-être que je pense un trop à ma conversation forte sympathique avec le brun. C'est la première fois que je parle aussi longtemps avec lui, j'ai toujours pensé qu'il était froid ou timide, mais réalité c'est seulement qu'il est extrêmement calme par rapport à la troupe qui nous sert d'amis.

Je me fais sortir de mes pensées par mon téléphone qui vibre. À 00h17 ? Vraiment ?
Alors que je me penche pour voir de quoi il s'agit, je vois une notification assez étonnante.

[ El.JonEs vous a demandé en amis. ]

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À suivre...
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Chapitre plus court que d'habitude ! Qu'est-ce que vous en pensez ?

Il est épuisant notre William ! Mais on l'aime comme ça, pas vrai ? 🥰😜

On assiste à un léger rapprochement entre nos deux protagonistes préférés ! Mais est-ce que ça va aboutir à un VRAI rapprochement ? 😏

C'est ce qu'on va voir dans le prochain chapitre !