Loading...
Link copied
Loading...
Loading...
Mark all as read
You have no notification
Original
Fanfiction
Trending tags

Log In

or
@
Aleart_ex
Share the book

Chapitre 14: Mira.

Je sortis de ma chambre précipitamment après le départ de Nawim. Il ne devait pas savoir pour mon pouvoir. Je refusais de le lui dire. Je me dirigeai vers l'arène pour m'entraîner un peu, histoire de me débarrasser de toute cette frustration que j'avais accumulée ces derniers jours, en raison de l'absence de Nawim. J'étais toujours en pyjama, mais je m'en foutais pas mal. De toute manière, tout le monde devait dormir à cette heure-ci, le soleil se levait à peine. Je me posai dans l'arène et rentrai mes ailes, me cachant derrière un pilier. Quelqu'un était déjà là. Je me rapprochai légèrement, sortant de ma cachette, déterminant que cette personne, qui ne m'avait pas encore vue, n'était pas un danger pour moi. Au vu de ses cheveux, je savais que c'était Cahira. Elle se battait contre un mannequin, armée d'une longue lame. J'avancai vers la femelle pour l'observer de plus près, lorsque, d'un coup, sa lame se retrouva sous ma gorge, je fis un bond en arrière pour l'éviter de justesse.
- Oh, princesse Mira.
La femelle baissa son arme et courba l'échine en me voyant.
-Désolé, je n'avais pas vu que c'était toi.
- Ce n'est rien. dis-je. Et je ne suis pas une princesse, pas ici, en tout cas. Juste Mira, donc appelle moi comme ça. Surtout que tu es une Ophis. Tu ne me dois rien.
Cahira hocha la tête avec un sourire.
- Tu seras toujours une princesse pour moi. On a fait un peu fausse route, lors de notre première rencontre, j'aimerais bien recommencer. Alors, je m'appelle Cahira. sourit-elle en me tendant sa main.
- Je me souviens de toi. Moi c'est Mira, mais tu le sais déjà. dis-je en lui serrant la main. Tu entraînes Eden, non?
Elle hocha la tête.
- Correct. Que viens tu faire ici si tôt, et en pyjama?
- Nawim me fait chier. Il est ailleurs.
- Tu l'aimes? demanda-t-elle subitement.
J'hésitai avant de secouer la tête négativement.
- Seulement en tant qu'ami. Ou en tout cas, j'aimerais bien le compter parmi mes amis. Mais ma mère voulait nous unir, alors elle a demandé à Nawim de nous garder, Zogan, Eden et moi, près de lui pendant deux ans, jusqu'à ce que je sois en âge de régner. Il a dit qu'il ne me forcerait pas, mais que si on tombait amoureux l'un de l'autre pendant ces deux ans ensemble, alors il monterait sur le trône avec moi. Et comme je ne peux pas monter seule sur le trône, j'essaye de tomber amoureuse de lui. Et je crois qu'il fait pareil, mais j'ai l'impression que quelque chose le bloque. Comme je l'ai dis, il est ailleurs depuis quelques jours. Depuis que le soldat a réussi à s'enfuir, je ne comprends toujours pas comment, d'ailleurs.
Cahira rangea sa lame avec un petit haussement d'épaule, me signifiant qu'elle ne savait pas non plus. Elle alla ensuite s'asseoir dans les gradins, m'invitant à la suivre, ce que je fis. Je m'assis à côté d'elle, regrettant un peu d'avoir quitté le sable froid, qui se réchauffait déjà grâce au soleil qui commençait à pointer le bout de son nez.
- Tu sais, parfois, le meilleur moyen d'atteindre un but, c'est de laisser faire la vie. Si Nawim n'est pas prêt maintenant, il le sera peut-être dans un mois ou deux, ou plus. Quand il sera prêt, j'imagine qu'il viendra vers toi. Il a aussi ses propres démons à combattre. Et puis, si ça se trouve il aime déjà quelqu'un?
- C'est vrai, mais alors pourquoi ne pas me le dire? Je serais totalement ok avec ça, et j'irai voir ailleurs pour trouver l'amour de ma vie, si lui ne l'est pas, ou ne veut pas l'être.
Cahira rit doucement.
- Tu peux aussi régner seule en attendant de trouver celui ou celle qui volera ton cœur. Ce n'est pas interdit d'être seule à la tête d'un royaume, ou en tout cas, mon royaume l'a toujours autorisé. Et il n'y a pas de mal à être seul tout court. Regarde moi, par exemple! Les coups d'un soir, aucun problème pour en trouver, mais je n'ai jamais trouvé quelqu'un qui m'a vraiment tapé dans l'œil, et ça peut arriver aujourd'hui comme demain, dans un mois, ou jamais. Et, si tu veux mon avis, chercher ne t'amènera à rien de plus que de la déception.
Je ris doucement, amusée.
- Ça sent le vécu.
Ce fut à son tour de rire. Son rire était doux, chaud, mais d'une chaleur qui faisait du bien.
- Tu as quel âge? demandai-je soudain.
- Bientôt vingt!
- Tu viens d'où?
- Je viens d'un petit village au sud du Royaume Ophisiaque. Disons que j'avais un petit problème quand j'avais treize ans, et Nawim m'en a sorti.
Ses yeux avaient quitté les miens et fixaient à présent un point invisible dans la roche de la paroi montagneuse. Dans ses yeux de la colère et de la tristesse, avec un mélange de peur et de dégoût, se disputaient la première place.
- J'espère que ça va mieux maintenant. dis-je d'un ton qui se voulait doux.
Je ne savais pas ce qui me prenait, mais avec elle, je voulais tenter ma chance d'avoir une amie. Cahira se tourna vers moi et hocha la tête.
- Je ne prétendrai pas être heureuse, mais c'est beaucoup mieux qu'avant. sourit-elle doucement.
Ce fut mon tour d'hocher la tête.
- Je comprends. Je suis aussi contente d'être partie du château, même si ma mère me manque.
- Je n'ai pas connu mes parents, ou tout du moins, je ne me souviens pas d'eux, mais je sais que j'avais une sœur. Elle doit sûrement être morte, à cette heure-ci.
- Je suis désolée. Je n'ai pas connu mon père, ou tout du moins je pensais le connaître. Je ne savais même pas qu'il était Ophis avant hier, et non le roi. Je suis une bâtarde, comme mon grand frère.
- Ton grand frère?
- Oui. dis-je en hochant la tête.
Mon ton suggérait que je n'avais pas envie d'en parler, et heureusement, Cahira le comprit.
- Tu as coupé tes cheveux. remarqua-t-elle, changeant de sujet.
- J'ai été obligée, Nawim disait qu'ils étaient trop longs pour me battre efficacement. dis-je en haussant les épaules.
- Je les aime bien comme ça.
Je souris en étirant mes bras.
- Merci, mais je compte bien les laisser pousser.
Je laissai échapper un léger bâillement.
- Tu veux que je te les tresses? J'imagine que tu n'as jamais appris. Ce n'est pas une insulte, bien sûr, c'est juste que comme on te coiffait tout le temps...
Je rougis légèrement, avant de sourire.
- Tu as raison, je ne sais pas faire de tresses. Tu sais en faire?
- Bien sûr! Astrid peut se montrer très convaincante et insupportable.
J'éclatai de rire, l'image d'Astrid entrain de faire chier Cahira en la poursuivant pour qu'elle lui fasse des tresses était assez drôle.
- Bon, je te laisse une chance, sinon j'irai demander à quelqu'un d'autre de m'apprendre.
Cahira rit de bon cœur.
- Je promets de ne pas te décevoir. Allez, tourne-toi. Tes cheveux sont toujours ébouriffés par ta nuit.
- Les tiens sont toujours ébouriffés! lui reproche-je d'un ton joueur.
- Les miens sont courts, j'ai le droit de les avoir ébouriffés.
Je me tournai en levant les yeux au ciel, amusée.
- Ose abimer mes cheveux et t'es morte.
Elle rit doucement.
- Oui Princesse.
Ses mains empoignèrent mes cheveux ondulés, les séparant en trois mèches à peu près égales. J'avais toujours trouvé ça très relaxant d'avoir quelqu'un qui touchait mes cheveux. Quand j'étais petite, ma mère me caressait les cheveux tous les soirs jusqu'à ce que je m'endorme. Elle avait arrêté lorsque sa maladie s'est déclarée, il y a de ça deux ans. Depuis, plus personne ne m'avait plus caressé les cheveux, ou en tout cas, pas avec autant de tendresse. Mes dames de chambre n'osaient jamais s'attarder dans ma chambre. Je n'avais jamais compris pourquoi. Chaque fois que je tentais une approche, elles me fuyaient. Je fermai les yeux et me perdis dans le mouvement de mes cheveux, les mains habiles de Cahira me faisant frissonner à chacun de ses mouvements.
- Et voilà! dit-elle d'un ton victorieux en lâchant mes cheveux.
Je rouvris les yeux, presque brutalement ramenée à la réalité. Je me retournai en tâtant la tresse. Elle était parfaite. Je lui souris en me retournant vers elle.
- Merci Cahira!
- Pas de problème. sourit-elle.
Le Soleil faisait briller ses cheveux bruns aux mèches du bas blondes et sa peau tannée. Je ne savais pas comment le Soleil pouvait entrer, alors que nous étions à l'intérieur d'une montagne, mais en ce moment même, il embrassait la beauté de la femelle en face de moi, et je ne m'en plaindrais jamais. Elle était vraiment belle, avec un charme incomparable.
- Allons manger. proposa-t-elle. Il se fait déjà un peu tard, et si on veut avoir de la place, on devrait y aller maintenant. Mais tu devrais peut-être te changer, d'abord.
Je ris doucement.
- Tu as raison.
Je me levai, Cahira me suivant de près.
- Tu fais quoi avec Eden? demandai-je en montant les escaliers de pierre pour rejoindre le haut des gradins.
- Je l'aide à se muscler, et je l'entraîne à voler. Il est plutôt doué, et rapide, même si un peu pataud!
Elle avait un petit sourire fier sur le visage. Je souris à mon tour. Son affection grandissante pour mon ami était perceptible sur ses traits fins. Nous nous envolames d'un même mouvement et partîmes chacun de notre côté en se saluant de la main.
- Attends-moi devant l'entrée! me cria-t-elle.
J'atterris devant la demeure de Nawim et en poussai les portes, rentrant mes ailes. Je me dirigeai vers ma chambre, lorsque mon frère et Eden en sortirent. Zogan me sauta dessus.
- Doucement! m'écriai-je. Tu vas nous faire tomber!
- Mais non, au pire je te rattrappe! Avec Floralie, on apprend à faire ça, et elle dit que je suis très doué!
Je ris doucement, levant les yeux au ciel. Je n'avais qu'une hâte, rejoindre Cahira au plus vite devant la cantine pour prendre notre petit déjeuner ensemble.
- Mais oui, mais oui. Elle ment bien, on dirait!
Zogan me frappa à l'épaule tandis qu'il se séparait de moi.
- C'est toi la menteuse! Floralie elle ment pas!
Je ris de plus belle, fortement amusée par le comportement de mon petit frère.
- Et puis, t'as passé la nuit où? Tu m'a laissé seul avec Eden!
- Ce n'est pas comme si ça te dérangerait, de toute manière. Tu dormais.
- T'as passé la nuit avec Nawim, je parie!
mes yeux croisèrent ceux d'Eden, lui aussi amusé par les dires de Zogan. S'il savait...
- Allez manger, je dois me changer.
- Tu nous rejoindras après?
- Non, sauf si vous mangez avec Cahira.
- Tu ne la détestais pas? s'étonna Eden.
- Je fais des efforts. Je l'ai peut-être mal jugée, et elle a l'air sympa, jusqu'ici.
- Bon, à toute alors. Aller Zogan, bouge ton cul, laissons la dame s'habiller.
Mon frère hocha la tête, me salua et les deux mâles partirent. Une fois qu'ils eurent disparu de mon champ de vision, je me dirigeai vers la chambre. Je verrouillai la porte de l'intérieur et fermai les volets pour que personne ne puisse me voir nue, puisque la fenêtre donnait sur la ville. J'enlevai mon t-shirt blanc trop grand pour moi, il m'arrivait juste au dessus des genoux, et m'habillai normalement, comme une civile et non une princesse, et ça faisait du bien. Je fis attention à ma tresse en mettant mon t-shirt noir, que je rentrai dans mon pantalon de tissu large. Je resserrai le pantalon à l'aide d'une ficelle intégrée au pantalon et ouvrit la fenêtre pour aérer la chambre, qui puait l'adolescent. Je quittai ensuite la pièce pour rejoindre la cantine et Cahira. Je m'envolai en battant rapidement des ailes, laissant ma tresse flotter dans mon dos, le tapant légèrement à chaque coup d'ailes.
- Mira! m'appela la douce voix de Cahira.
Je me retournai vers elle en plein vol, un sourire incontrôlable aux lèvres. J'agitai le bras dans sa direction, la saluant à nouveau. Elle me rejoignit bien vite et nous volâmes ensemble jusqu'au réfectoire.

✢✢✢

Cahira passa une main sur la tresse qu'elle m'avait faite un peu plus tôt en souriant. Eden était à côté d'elle, prêt à aller s'entraîner. Zogan était déjà parti avec Floralie, excité comme une puce.
- À plus tard?
- Si j'ai le temps, je te le ferai savoir. dis-je en haussant les épaules. Je vais essayer de sortir Nawim de sa chambre.
- Bonne idée. Prends soin de lui. sourit-elle.
- Bien sûr.
Je les saluai et rentrai chez Nawim. J'en avais marre. Même si je n'avais pas besoin de quelqu'un pour m'entraîner, je devais passer du temps avec Nawim. Si je devais me marier avec lui, autant apprendre à le connaître... Je m'arrêtai d'un coup sur la plateforme sur laquelle je venais d'atterrir, les yeux écarquillés. Je venais de me rappeler d'un détail plus qu'important. Je devais tuer Nawim le plus vite possible. Pas m'attacher à lui le plus vite possible.

Comment this paragraph

Comment

No comment yet