Le chemin devient plus rocailleux à mesure que nous avançons. Les arbres se font plus serrés, les ombres plus profondes. L'air se fait plus lourd. Plus oppressant.
Arthur ne ralentit pas, il sait où il va. Je le suis, sans poser de questions. Le vent, la terre, la poussière, tout semble se fondre dans cette marche vers l'inconnu.
Je ne sais pas vraiment ce qui m'attend là-bas.
J'ai entendu des rumeurs, des murmures, des histoires de gens brisés, de pertes, de larmes. Mais je n'ai pas peur. Pas de peur, juste une impatience glaciale, un besoin brûlant. La vengeance me guide, plus fort que tout.
On arrive enfin en vue d'une petite clairière, où des tentes sont montées en cercle, autour d'un feu éteint. Des hommes sont déjà là, certains assis autour d'une table, d'autres juste debout, observant l'horizon, les armes à portée de main.
C'est ça, le camp de Dutch. Ce lieu où les règles sont faites de bribes d'honneur et de sang. Où la loyauté se paye au prix de la trahison.
Arthur ralentit, puis s'arrête près du feu.
Il me jette un dernier regard, sans sourire.
Arthur :
- Tu es ici maintenant. T'as choisi. C'est pas un chemin facile.
Je ne dis rien, mes yeux se perdent dans la silhouette des hommes qui m'observent déjà.
Je les sens.
Leurs regards lourds de jugement, de curiosité.
Je sais qu'ils attendent de voir ce que je vais devenir ici. Qui je vais être.
Je prends une grande inspiration et descends de mon cheval.
Je suis seule dans ce monde maintenant. Le passé est derrière moi, le futur... il n'existe plus.
Je suis prête.
Dutch s'avance lentement, ses bottes martelant le sol avec une assurance presque pesante. Il se plante devant moi, son regard perçant cherchant la moindre faille dans mon attitude. Il m'observe, comme s'il me décortiquait, cherchant à comprendre ce qui se cache derrière cette froideur apparente.
Dutch (avec un sourire confiant, presque paternel) :
- Ça me fait plaisir de te voir ici, Eryn. On dirait bien que tu as pris une décision, non ?
Je sens une petite étincelle de doute, quelque chose qui frôle ma pensée, mais je me force à l'ignorer. Il n'y a pas de place pour ça, pas dans ce monde. La vengeance, l'affrontement, c'est ce qui me fait avancer.
Eryn (avec un air déterminé, mais calme) :
- Je suis là pour une raison, Dutch. J'ai pas l'intention de me laisser déranger par les autres.
Je croise les bras, le regard toujours posé sur lui. Le vent siffle entre les arbres et fait voler mes cheveux. L'atmosphère semble figée, tendue.
Dutch (d'un ton qui frôle la complicité) :
- C'est exactement ce que j'aime chez toi. Une tête dure. Tu sais, c'est ce qu'il faut ici. Ce monde, il ne fait pas de cadeau. Et... tu sais, il peut te briser. Mais si t'es forte, si tu sais t'y prendre, tu pourras aller loin.
Je le fixe, sans répondre tout de suite. Je ressens une certaine ambiguïté dans ses paroles, mais quelque chose dans son regard me dit qu'il dit la vérité, du moins en partie. Il fait un pas vers moi, avec cette prestance qu'il a toujours, comme si chaque mouvement était calculé. Chaque mot soigneusement choisi pour m'influencer.
Dutch (avec un sourire mesquin) :
- Et tu sais quoi ? Si tu veux vraiment rester ici, Eryn, si tu veux vraiment faire partie de cette famille, tu as pas besoin de t'inquiéter de quoi que ce soit. On s'occupe de tout. On est là pour te protéger. Tu fais partie de notre monde, et ce monde, il peut être tout ce que tu veux, si tu sais comment t'y prendre.
Il se penche légèrement, son regard insistant, presque hypnotique.
Dutch (avec douceur) :
- Tu n'as plus à te battre seule. On est là pour ça, pour t'aider. Regarde autour de toi... T'as pas à avoir peur de ce que le futur te réserve, Eryn. Tu fais partie de nous maintenant. Et ça, ça signifie qu'on est là pour toi, toujours.
Je l'écoute, sans vraiment savoir si je dois le croire. Ses paroles me touchent, mais je sens qu'il y a plus que ce qu'il laisse entendre. Pourtant, quelque chose dans son ton m'incite à lui donner une chance, à écouter encore un peu.
Eryn (d'un ton calme mais affirmé) :
- Et si je me retrouve coincée à faire des choses que je n'ai pas envie de faire ?
Dutch sourit, ce sourire que je commence à comprendre. Ce n'est pas un sourire amical, c'est un sourire de contrôle. Mais je n'ai pas encore les clés pour l'interpréter pleinement.
Dutch (répondant avec une sincérité apparente) :
- C'est simple, Eryn. Dans ce monde, tu choisis ta place. Tu fais ce que tu dois faire pour être libre, pour aller de l'avant. Je suis sûr qu'on va bien s'entendre. Tu verras.
Je suis figée un instant. Le poids de ses mots s'insinue en moi, et bien que je n'aie pas confiance, une partie de moi se dit que peut-être, juste peut-être, c'est exactement ce dont j'ai besoin pour aller de l'avant.
Je hoche lentement la tête, sans en dire plus. Je sais que j'ai pris une décision. Et même si je ne suis pas complètement convaincue par ses paroles, je suis là maintenant. Je fais partie de ce monde, du moins pour l'instant.
Dutch (d'un ton satisfait) :
- Très bien, Eryn. Bienvenue à la maison.
Dutch (avec un sourire large, sa voix chaleureuse mais calculée) :
- Bon, Eryn, maintenant que tu fais officiellement partie de la famille, il est temps de te présenter à tout le monde. Ici, chacun a sa place, et crois-moi, ils sont tous des gens sur qui tu peux compter... tant que tu sais comment jouer le jeu.
Il se tourne légèrement, levant la main pour signaler un groupe de figures familières qui s'approchent du campement.
Dutch :
- Commençons par ce bon vieux Hosea. L'homme à l'esprit aiguisé, mais aussi celui qui garde un peu de bon sens quand tout autour de nous devient un chaos total.
Hosea, un homme âgé, avec des cheveux grisonnants, vêtu d'un manteau usé, un air sage, s'avance, un léger sourire aux lèvres. Il ne cherche pas à se faire remarquer, mais son regard scrute Eryn avec une curiosité discrète.
Hosea (d'un ton calme, avec une pointe de malice) :
- Content de te voir parmi nous, Eryn. N'oublie pas, les choses ici se font différemment. Si jamais tu as besoin de conseils... tu sais où me trouver.
Dutch (tapant l'épaule de Hosea, avec un petit rire) :
- Hosea, il a toujours les bons mots, pas vrai ? Un homme de réflexion. Il sait quand parler, quand rester silencieux.
Puis Dutch se tourne vers un autre groupe, où un homme imposant aux airs brutaux attend, les bras croisés.
Dutch :
- Voilà Bill Williamson. Il est notre force brute, mais pas toujours le plus subtil. Il a un côté impulsif, parfois un peu trop.
Bill (grinçant des dents, un sourire déformé sur le visage) :
- Ouais, fais pas de bêtises, p'tite.
Il lui fait un clin d'œil rapide avant de retourner à son rôle de sentinelle, surveillant les alentours. Dutch, avec une lueur dans les yeux, se tourne vers une nouvelle figure qui approche plus doucement.
Dutch :
- Voici Sadie Adler. Elle a vécu des choses similaires à toi. Son mari a été tué par les mêmes personnes qui ont tué ton père. Je pense que vous pourriez bien vous entendre.
À cet instant, je vois Javier qui s'approche avec une démarche confiante. Il porte son chapeau légèrement incliné, le regard franc et déterminé.
Dutch :
- Javier Escuela. À ce que m'a dit Arthur, vous vous connaissiez déjà, non ?
Je hoche la tête pour confirmer ses propos.
Javier :
- Salut Eryn, content de te revoir. J'ai appris pour ton père par Charles et Arthur. Je suis désolé. Tu peux compter sur moi pour te soutenir.
Il se tourne ensuite vers une silhouette plus en retrait, une femme athlétique au regard perçant.
Dutch :
- Et voici Karen Jones, la plus subtile de nous tous. Toujours un coup d'avance et une langue bien affûtée. Elle peut te surprendre par sa vivacité. Pas une alliée à sous-estimer.
Karen (avec un sourire malicieux, ajustant ses vêtements) :
- Oh, je me fais toujours remarquer. Mais je suis là pour aider, Eryn. Il y a beaucoup à apprendre ici, et je peux t'enseigner quelques trucs... si tu veux vraiment t'en sortir.
Elle lui adresse un clin d'œil avant de se tourner vers Dutch.
Dutch :
- Karen a un certain talent pour se faufiler là où on l'attend le moins. Si jamais tu veux avoir les yeux et les oreilles bien ouverts, elle saura t'orienter.
Il se tourne une silhouette imposante qui, à elle seule, semble faire ombre au reste du groupe.
Dutch :
- Et voici le plus turbulent du lot. Micah Bell, il est là pour faire les sales boulots. Parfois, il sait se faire trop remarquer, mais il a son utilité. Et crois-moi, si tu veux voir quelqu'un qui s'infiltre là où il faut, c'est lui.
Micah (d'un ton dédaigneux, un sourire malicieux sur le visage) :
- Hé, t'inquiète. Je me fais remarquer là où je veux. On va bien s'entendre, toi et moi, je le sens.
Dutch (souriant, désignant Susan) :
- Et voici Susan Grimshaw, celle qui fait tourner le camp. Elle est responsable de beaucoup de choses ici et veille à ce que tout le monde suive les règles. Pas question de traîner des pieds quand elle est dans les parages. Susan n'a pas peur de dire ce qu'elle pense, et elle a toujours l'œil sur tout le monde.
Susan Grimshaw, les yeux perçants et la posture droite, elle observe Eryn sans un sourire, mais avec une forme de respect dans ses yeux
Susan :
- Oui, je m'assure que personne n'oublie comment on fait les choses ici.
Dutch (avec un petit geste de la main, l'air détendu) :
- Leopold Strauss. Notre comptable. Il peut paraître froid et distant, mais il a son rôle. Il sait manipuler l'argent mieux que personne, et parfois, ça peut être un atout de taille. Ne sous-estime jamais ce qu'il peut faire pour nous.
Strauss (d'un ton calme et autoritaire, une légère note de mépris dans sa voix) :
- Si tu veux t'en sortir, tu vas devoir comprendre une chose : ici, tout se paie.
Strauss baisse les yeux sur ses papiers, et son visage ne trahit aucune émotion, mais sa présence impose un respect froid.
Dutch (sourit, sa voix devenant plus douce) :
- Voici Mary-Beth Gaskill. Elle est douce, mais elle a un cœur d'acier. Toujours là pour écouter, toujours prête à donner un coup de main. Si tu veux une oreille attentive, c'est à elle que tu t'adresses.
Mary-Beth (un sourire timide, mais sincère) :
- Je suis contente de t'avoir ici. Les choses peuvent être dures, mais avec de bons amis, tout devient un peu plus facile. N'hésite pas à venir me voir, d'accord ?
Elle pose une main amicale sur le bras d'Eryn avant de s'éloigner vers le groupe autour du feu.
Dutch (avec un sourire chaleureux) :
- Voici John Marston, un homme de principes, mais aussi de combats. Il peut paraître un peu dur à l'extérieur, mais il sait ce qu'il veut. Un bon gars à avoir de son côté.
John (d'un ton grave, un regard direct mais avec une pointe de méfiance) :
- Content que tu sois là. La vie ici n'est pas facile, mais si tu tiens le coup, tu trouveras ta place.
Il fait un signe de tête à Eryn avant de retourner à ses occupations, observant toujours tout avec une vigilance propre à lui.
Dutch (d'un ton plus doux, presque protecteur) :
- Abigail Roberts, la femme de John. Elle a un caractère aussi fort que l'acier, et elle sait très bien ce qu'elle veut. Elle tient son rôle ici, que ce soit pour les autres ou pour son fils.
Abigail (un regard franc et une attitude affirmée, mais d'une douceur inquiétante dans la voix) :
- Bienvenue. J'espère que tu es prête pour tout ça. Parce que si tu veux tenir ici, il faut savoir où tu vas. Et n'oublie pas... tu n'es pas seule.
Elle incline légèrement la tête, un regard de défi dans ses yeux avant de se détourner pour vaquer à ses affaires.
Dutch (les yeux rivés sur un garçon qui joue avec un bâton à l'écart, un sourire attendri) :
- Jack Marston, le fils de John et Abigail. Il est encore jeune, mais il a l'esprit vif.
Jack (levant les yeux de son jeu, il sourit timidement à Eryn) :
- Bonjour...
Jack se retourne et se remet à jouer, mais garde un œil discret sur les adultes autour de lui, sentant peut-être que quelque chose va changer.
Dutch (avec un léger sourire, l'ombre d'une complicité dans les yeux) :
- Et bien sûr, il y a Arthur Morgan, que tu connais déjà depuis un moment. C'est un homme avec des principes, même si ça lui prend du temps pour savoir exactement quels sont ses principes.
Arthur :
- Pas besoin de faire une biographie, Dutch, elle sait qui je suis.
Il le regarde avec un sourire narquois, puis tourne son regard vers l'entrée du campement.
Dutch (avec une conclusion théâtrale) :
- Voilà, Eryn. Ce sont les gens qui m'accompagnent. Ceux qui vont t'apprendre ce que c'est que d'être libre, d'être vivant, et de survivre dans ce monde où personne ne peut vraiment se reposer sur ses lauriers. Tu as ta place parmi nous. Et je sais que tu sauras la prendre.
Susan s'approche de Dutch et moi, son regard perçant posé sur moi.
Susan :
- Je suis en train de préparer ta chambre, viens, suis-moi.
Je hoche la tête et la suis. Nous marchons à travers le camp, les bruits des conversations et du travail quotidien nous entourant. Une petite tente est ouverte à côté, j'aperçois l'intérieur, simple et pratique, probablement celle de Sadie, qui semble avoir un peu plus de réserve que les autres.
Nous continuons à avancer, et devant moi, je distingue la tente d'Arthur. À première vue, elle semble bien plus aménagée que les autres. L'intérieur semble plus organisé, un espace qui respire une certaine stabilité dans ce chaos ambiant.
Susan (en me désignant la tente plus petite) :
- Ta chambre est juste ici. Ce n'est pas grand, mais c'est mieux que rien.
Je la remercie d'un geste et m'apprête à entrer dans la petite tente, observant les alentours avec une curiosité discrète.
Je rentre dans ma tente, posant mes affaires sur le sol. Alors que je me tourne pour organiser un peu l'espace, je perçois une ombre derrière moi. Je me retourne rapidement et découvre Charles, tenant une petite tranche de buche.
Charles (avec un sourire en coin) :
- Salut, je t'ai ramené cette bûche comme table de chevet. Tu la veux ?
Je lui adresse un sourire sincère, touchée par son geste.
Eryn :
- Oui, bien sûr, merci. Tu peux la poser à côté de la couverture, s'il te plaît ?
Charles acquiesce, dépose la bûche et se tourne pour repartir vers ses occupations.
Je prends un moment pour déballer mes affaires, disposant la photo de mon père, de ma mère, et de moi sur la table de chevet. Je la fixe un instant, le regard perdu dans les souvenirs.
Je reprends mes esprits et sors de la tente. Le vent secoue les toiles des autres abris, et le bruit de la vie du camp me parvient par éclats, comme une mélodie lointaine. Mes pas résonnent sur le sol poussiéreux, et dans ma tête, une question tourne en boucle : Qu'est-ce que je fais maintenant ?
Je jette un regard autour de moi, cherchant une direction, un but. Puis, je la vois. Sadie Adler, assise sur un rocher, tête baissée, comme si le monde avait cessé d'exister autour d'elle. Un silence pesant semble l'envelopper. Je m'arrête un instant, la fixant. Un frisson m'envahit, une sensation étrange... je me vois en elle. Son désespoir, sa douleur... tout cela me semble étrangement familier.
Je m'approche lentement, mes pas lourds sur le sol poussiéreux. Sans un mot, je m'assois à côté d'elle. Le silence entre nous est lourd, lourd de souffrance non exprimée. Elle relève lentement la tête, ses yeux rencontrent les miens. Ce regard... vide. Un abîme sans fond. La même douleur que la mienne. La même violence du monde. Elle a vécu ce que j'ai vécu, et ce qui nous unit, c'est cette souffrance. Cette douleur qu'on n'arrive jamais vraiment à fuir, à oublier. Tout ça à cause des mêmes ravisseurs.
Eryn (d'une voix calme, presque hésitante) :
- Salut... J'ai pas encore eu l'occasion de te parler. Je m'appelle Eryn Caldwell.
Dutch m'a dit que tu avais vécu... la même chose que moi.
Que t'as perdu quelqu'un... et qu'on a les mêmes ennemis.
Son regard se relève, s'assombrit un peu moins. Une lueur de reconnaissance, de douleur partagée, traverse ses yeux fatigués.
Sadie (voix rauque, presque cassée) :
- Enchantée... Sadie Adler.
Elle prend une petite pause, baisse les yeux, lutte contre ce qui monte
J'ai perdu mon... mon mari.
Elle avale difficilement sa salive, sa voix tremble, le souffle coupé par les larmes qu'elle retient à peine.
- Il a été... tué. Par les O'Driscoll.
Sa mâchoire se crispe.
- Ces salauds...
Un silence se pose entre vous deux, lourd mais honnête. Une trêve tacite dans le chagrin.
C'est donc eux...
Ce nom claque dans mon esprit comme un coup de feu : O'Driscoll.
Je le grave dans ma mémoire, profondément, comme on entaille sa propre peau pour ne jamais oublier la douleur.
Plus qu'un nom... c'est une malédiction.
Et à partir de maintenant, c'est aussi une promesse.
Sadie me fixe, en silence.
Elle essaie de lire en moi, de comprendre ce qui tourne dans ma tête.
Je sors lentement de mes pensées, mes yeux se posent sur elle.
Eryn (voix basse, teintée de reconnaissance et de colère) :
- Je... je ne connaissais pas encore le nom du gang qui a assassiné mon père.
(silence)
- Merci de me l'avoir dit.
Sadie baisse les yeux, puis relève doucement la tête. Son regard croise le mien.
Il n'y a plus de vide. Seulement une lueur froide, brûlante de vérité.
Sadie (d'une voix rauque, contenue) :
- Tu fais bien de graver ce nom.
Elle inspire, son poing se serre sur ses genoux.
- Les O'Driscoll... c'est pas juste un gang. C'est une vermine.
Elle se tourne vers l'horizon, les mâchoires crispées.
- Ils prennent, ils brûlent, et ils s'en vont en riant.
(pause)
- Mais un jour, Eryn, c'est nous qui rirons.
Elle tourne à nouveau la tête vers moi, plus dure, plus claire.
Eryn :
- Que dis tu d'une promesse ?
Sadie me regarde, la tête légèrement penchée, intriguée, méfiante comme une louve qui observe un écho familier.
Je me lève lentement. La poussière crisse sous mes bottes.
Je me place devant elle, droite, décidée, le regard planté dans le sien.
Puis je tends la main.
Paume ouverte.
Pas une demande. Une alliance.
Eryn (voix calme, glacée, tranchante) :
- On se promet qu'on va les tuer.
Tous les O'Driscoll. Jusqu'au dernier.
On accomplira notre vengeance. Ensemble.
Sadie me fixe sans un mot.
Le vent soulève une mèche de ses cheveux.
Puis, lentement, elle tend sa main vers la mienne, l'attrape avec force.
Sadie (voix grave, pleine d'un feu contenu) :
Marché conclu, Caldwell.
Et crois-moi... je laisserai rien debout derrière nous.
Le pacte est scellé.
Pas par le sang.
Par la rage. Par la perte. Par cette promesse de feu.